II/ WALLON
1) Citation
« Alors que le jeune animal (...) ajuste directement ses réactions aux situations du
monde physique, l’enfant reste des mois et des années sans rien pouvoir satisfaire
de ses désirs, sinon par le moyen d’autrui ». Le « seul instrument » de l’enfant « va
donc être ce qui le met en rapport avec l’entourage, c’est-à-dire (...) ses propres
réactions qui suscitent en autrui des conduites profitables pour lui et les réactions
d’autrui qui annoncent ces conduites ou des conduites contraires ». “Cette action
varie évidemment avec les possibilités organiques de l’être vivant, et c’est la
maturation de son organisme qui permet à l’enfant d’entretenir avec son ambiance
les rapports réciproques qui sont à la base de son existence. Cette ambiance est
pour le petit de l’homme une ambiance sociale” (Wallon, 1959).
2) Les facteurs qui interviennent dans le développement:
- des facteurs internes, d’origine biologique, liés à la maturation organique, et
- des facteurs externes, d’origine sociale, liés à l’entourage humain.
Dans le développement psychique de l’enfant dit Wallon « s’affrontent et s’impliquent
mutuellement des facteurs d’origine biologique et sociale ».
Autrement dit, chez l’enfant, maturation et milieu, facteurs internes et facteurs
externes s’entremêlent dès le début du développement (interactionnisme).
La maturation organique progressive, notamment celle du système nerveux est
absolument nécessaire et indispensable, mais elle n’amène que des possibilités
que le milieu doit actualiser.
C’est le milieu, et notamment le milieu humain, qui sollicite le développement, qui
suscite les apprentissages, cependant qu’aucun apprentissage d’une fonction n’est
possible sans l’intégrité organique et neurologique de la fonction en question.
Wallon écrit: « la constitution biologique de l’enfant à sa naissance ne sera pas la loi
unique de son destin ultérieur. Ses effets peuvent être amplement transformés par
les circonstances sociales de son existence, d’où le choix personnel n’est pas
absent » (1959).
Et Wallon ne s’en tient pas là: si facteurs internes et facteurs externes s’impliquent
mutuellement, et réagissent solidairement, ils le font d’une façon qui elle-même varie.