d Myt - Assemblée de la Polynésie française

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ASSEMBLEE
DE LA
POLYNESIE FRANÇAISE
La représentante,
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Le
Question de madame Alice TINORUA-RIJKAART
A Madame le Ministre du trayait et des solidarités
Sur les mesures en faveur des personnes sans domicile fi!se
0 1 DEC. 2015
d Myt(
Papeete, le 1er décembre 2015
Madame le Ministre du Travail et des solidarités,
Chacun d’entre nous constate, chaque jour, le nombre croissant de sans domicile fixe qui
errent, à nouveau, dans les rues de Papeete.
En situation de grande précarité, les sans domiciles fixes quémandent quelques pièces ou un
peu de nourriture, souvent à proximité des commerces, dans les zones animées et fréquentées.
Ils dorment à même le sol sous les porches, aux entrées des parkings, dans les espaces publics,
sur les trottoirs.
Selon les chiffres évoqués dans le magazine TAHITI PACIFIQUE du 6 novembre dernier, ils
seraient 400 à être dans cette situation, dont 200 de manière permanente ; femmes et hommes
de tous âges aux parcours divers, marqués par des difficultés familiales, sociales,
économiques, psychologiques ; le plus souvent tout cela à la fois.
Malheureusement on dénombre désormais des enfants ou de jeunes mineurs, de très jeunes
femmes, des handicapés, mais également de nombreuses personnes âgées.
Les SDF qui constituent une population déjà extrêmement fragilisée sont particulièrement
exposés à la violence, la consommation d’alcool et de stupéfiants et la prostitution.
Des actions et des mesures sont certes mises en œuvre pour atténuer cette précarité. Les
associations sont très actives. Les foyers associatifs ou religieux, mais également le centre
d ’hébergement d ’urgence mis en place par le Pays en septembre 2013, tentent de répondre aux
besoins premiers des personnes tout en les accompagnant dans leurs démarches vers une vie
plus digne.
Pour autant, le phénomène ne semble pas régresser, bien au contraire.
Il devrait même très probablement s ’amplifier si l’on tient compte des familles qui sont
expulsées de leurs logements, notamment les logements sociaux gérés par l ’OPH, parce
qu’elles n ’arrivent plus à payer leur loyer.
La perte d ’emploi entraine la perte du logement et les personnes se retrouvent dans la rue,
faute de solution. Elles viennent grossir les rangs des SDF, entraînées dans la spirale de la
précarité.
Les sans domiciles fixes ne fréquentent pas tous les structures d ’accueil, parfois faute de
place, parfois parce qu’ils ont pris l ’habitude d ’occuper un espace déterminé.
Vous n ’aurez pas manqué de remarquer les personnes qui dorment sous le pont à l’entrée
Ouest de Papeete, celles qui occupent l’enrochement à côté de la piscine de Tipaerui ou encore
celles qui se sont installées sur la parcelle domaniale qui accueillait le centre artisanal de
Paofai avant qu’il ne soit fermé. Nous pourrions citer d ’autres exemples.
Ces occupations, temporaires dans un premier temps, se pérennisent et certains sites
accueillent désormais des abris de fortune. Cette situation est inquiétante dans la mesure où
de nouvelles zones d ’habitat précaire se développent, alors que le Pays met par ailleurs tout en
œuvre pour limiter les occupations illégales et le développement de l’habitat insalubre.
Votre gouvernement a été rendu destinataire d ’un rapport établi par les associations caritatives
au travers du collectif Te Ta’i Vevo.
La presse s ’est faite l’écho de leurs propositions. Dix mesures sont évoquées qui portent tant
sur l ’accompagnement social et médical des personnes, la coordination des acteurs, la
professionnalisation des intervenants, que la création de nouvelles structures adaptées.
Le collectif a été reçu par le Président de la Polynésie française et la ministre en charge de la
solidarité. L ’un comme l ’autre se sont montrés préoccupés et intéressés par les conclusions et
préconisations du collectif.
Au vu de la détresse sociale des sans domiciles fixes, de leur nombre sans cesse croissant et de
l’urgence qu’il y a à enrayer l ’apparition de nouvelles zones d’habitat précaire et insalubre, je
souhaiterais interroger le gouvernement sur la politique qu’il entend mettre en œuvre.
Quelles actions concrètes seront prises à court terme dans l ’accueil des sans domiciles fixes ?
Quelles mesures spécifiques sont envisagées pour les personnes âgées et les mineurs qui sont
les plus exposés ? Y a-t-il des mesures prévues pour les personnes qui font l ’objet
d ’expulsions de leur logement social, faute de revenus et qui se retrouvent sans solution.
Enfin, quels axes de travail le gouvernement entend-il privilégier sur le moyen ou le plus long
terme et dans quelle mesure s’appuiera-t-il sur les constats et propositions du collectif?
Je vous remercie pour votre réponse.
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