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mission corporative, sans se doter d'un calendrier capable de gérer tant de changements culturels et
technologiques, et surtout sans tenir compte de la lenteur d'adaptation de leurs clientèles. Puis, tout s'est déroulé
trop vite en particulier dans le secteur des télécommunications, où se situent la plupart des majors actuellement
en difficulté.
Les convergences demeurent un outil valable. On pourra l'améliorer en développant des calendriers appropriés
au rythme d'adaptation des acteurs, en offrant une formation appropriée pour les cadres et en développant un
mouvement plus latéral que vertical, c'est-à-dire en associant plusieurs entreprises en groupes virtuels capables
de mener des projets en partenariat au niveau régional et en coopétition au niveau continental.
Le contenu ? Pourquoi la production de contenu n'est-elle pas devenue une activité économique plus importante
? Pour la plupart des analystes, il était clair, dès 1990, que nous entrions dans l'ère du contenu. Ce fut la
principale raison invoquée lors de la phase 1995-2000 pour créer les AOL-Time-Warner. Or, les résultats ont
tellement été décevants que la publicité a fui ce média et que les tiroirs-caisses des majors ne se sont pas remplis
pour égaler leurs investissements trop massifs.
Le principe du contenu est toujours juste, mais il ne fut jamais utilisé judicieusement. Les promoteurs ont plongé
dans l'action sans analyser d'une part les besoins des clients et d'autre part sans offrir des accès (interfaces)
culturellement adaptés à ceux-ci. Soulignons qu'il était inutile de parler de commerce électronique durant la
phase 1 avec une masse critique de 5 % à 8 % de consommateurs sur le Web, avec en plus ce handicap qui
prétend que le contenu sur Internet doit être gratuit. Puis, il y a eu ces batailles d'arrière-garde à la Napster de la
part de majors analogiques incapables de s'adapter au numérique.
Le commerce électronique ? Y aura-t-il un jour un commerce électronique rentable? Le rêve de vendre
directement aux consommateurs par Internet est apparu il y a vingt ans déjà. Mais il ne s'est jamais matérialisé
pour différentes raisons. Aujourd'hui, le commerce électronique représente à peine 2 ou 3 % du commerce en
général.
L'un des handicaps fut cette pensée magique qui prétendait que TOUT le monde serait intéressé à acheter sur
Internet et qu'il suffisait pour une entreprise d'être « présente » dans le réseau pour conquérir de nouveaux
marchés. Peu de promoteurs ont réalisé qu'Internet est une technologie décentralisatrice et que la réponse n'était
pas dans la création de portails généralistes (Yahoo, Altavista, etc.) mais dans le développement de portails
thématiques, c'est-à-dire la création de niches ou marchés verticaux.
L'étape de la maturité.
Grâce aux prochaines mutations d'Internet, cette période verra éventuellement émerger des environnements «
intelligents » comme le bureau, la maison, l'école et l'automobile. L'objectif de cette étape sera de rejoindre les
clientèles traditionnelles actuelles (celles qui n'utilisent pas Internet aujourd'hui, appelées clientèles en attente)
afin de doubler la masse critique précédente, donc de rejoindre et d'embrigader plus de 30 % de la population
des pays industrialisés. C'est la seule stratégie capable de lancer et de soutenir le B2C.
− Plan américain proposant d'abolir tous les tarifs douaniers sur les produits de consommation et
industriels en deux phases :
− la phase 2005-2010 consisterait à réduire et à harmoniser les tarifs douaniers ;
− créer une tarification nulle en 2015.
Les principales caractéristiques
La réorganisation de la chaîne de production-diffusion
Les pressions qu'exercent l'utilisation commune du numérique et d'Internet par tous les acteurs imposent une
réorganisation de la chaîne de production-diffusion. Les Américains appellent cette opération bundling. Cette
méthode intègre les techniques de production ou de diffusion afin de maximiser les profits; en particulier
intégrer un logiciel avec un autre et le revendre dans un seul lot (package). Le bundling est utilisé pour gagner la
guerre des prix et des clientèles mais peut engendrer des monopoles comme on l'a vu récemment).
Avec le temps, l'éditeur d'un journal, le producteur de films et le webcaster travaillent tous sur des plates-formes
plurimédias; ils sont donc plus ou moins en concurrence pour diffuser à peu près les mêmes produits au même
consommateur. La lutte qui s'amorce pour le contrôle de l'industrie du contenu se fait par des alliances entre
différents acteurs qui veulent devenir complémentaires par rapport à tel ou tel marché selon une stratégie de
complémentarité. Dans un contexte de mondialisation, cette industrie ne peut être gérée que par des majors :
cette chaîne passe aux mains de grands groupes industriels et financiers pour lesquels un média n'est plus un
outil technologique mais plutôt un instrument de conquête de nouveaux marchés, donc de profits : Go global, if
you're not everywhere you're nowhere.
L'une des caractéristiques de la nouvelle économie est la disparition de plusieurs intermédiaires devenant
désuets à cause du rôle de plus en plus important des TIC dans certaines activités commerciales, et de
l'apparition de nouveaux infomédiaires.
La recherche du volume
L'un des objectifs de la nouvelle économie est la production de plus de contenus pouvant être diffusés à plus de
territoires. La recherche du volume change donc la façon de faire des affaires, parce qu'elle permet d'opérer plus
rapidement et à moindres coûts. Ce volume est créé par la conjugaison de quatre mécanismes : une meilleure