Gestion des risques des compagnies d’assurance : une revue de la littérature récente 45
l’homme (risques technologiques, risques aériens, risques automobiles,
accidents du travail, pollution par hydrocarbures, bris de machines,
etc.). Mentionnons aussi une classification entre risques directs
(incendie) et risques indirects (pertes d’exploitation). Enfin, les risques
dits stochastiques n’occasionnent pas de dommages directs mais
accroissent la possibilité que d’autres risques se réalisent (par exemple,
le fait de fumer et d’inhaler du tabac accroît indirectement la possi-
bilité d’avoir un cancer du poumon). La liste des risques s’allongent
en permanence en raison des progrès technologiques mais il importe
surtout de souligner que les risques se mesurent par deux paramètres :
leur probabilité ou fréquence et leur gravité ou sévérité.
L’assureur propose un certain nombre de garanties aux sous-
cripteurs (qu’on appelle preneurs dans le jargon juridique, qui
choisissent les couvertures qu’ils jugent appropriées en prenant en
compte leur activité, la prime exigée et les conditions contractuelles
(conditions, exclusions, franchises, coassurance, etc.). Au départ,
l’assurance est essentiellement une offre de contracter. Le contrat se
réalise par l’acceptation du preneur (l’assuré).
Il est impossible de maîtriser parfaitement le risque, d’où le
recours à la prévention et à la précaution. L’assureur a tout intérêt à
ce que l’assuré tente de maîtriser au maximum ses risques assurables,
ce qui diminue les probabilités de réalisation, donc les primes, et ce
qui bonifie son portefeuille assurable.
De son côté, l’assureur doit surveiller les risques, il en va de sa
survie, comme le lait sur le feu, notamment les changements majeurs
qui pointent à l’horizon (climatiques, démographiques, économiques),
tout comme les comportements individuels engendrés par ces chan-
gements (nouveaux produits et manière de les utiliser).
Enfin, on évoque le principe de précaution, en complément de
la prévention, lorsque l’on connaît mal un risque voire lorsqu’on
connaît mal son existence, dans l’état des connaissances scientifiques
actuelles, et ses dangers de matérialisation.
Mais, l’assurance n’est pas toujours possible ni souhaitable,
techniquement ou financièrement. Les compagnies d’assurance,
mêmes les plus importantes, ne pourraient pas être en mesure d’in-
demniser les risques en série ou les conséquences de catastrophes
exceptionnelles. Ils font alors appel à des techniques financières.
Les risques financiers
Nous allons voir que les risques financiers (actuariel, systématique,
crédit et liquidité) n’affectent pas tous la même section du bilan. En
effet, la compagnie d’assurance peut avoir recours à des produits au