
COMMUNIQUÉ
Expatriation
L’immigration professionnelle
en France et à travers le monde
après la crise économique
Les Ressources Humaines ne sont pas des marchandises et ne franchissent pas les frontières
comme le font les marchandises, malgré l’économie mondialisée dans laquelle nous vivons
depuis ces deux dernières décennies. Chaque pays doit mettre dans la balance, d’un côté les
intérêts de l’entreprise à faire intervenir sur le territoire national ses salariés étrangers et de l’autre
côté, les intérêts du marché du travail national à se protéger, particulièrement dans l’état actuel de
récession et de taux de chômage élevé. L’immigration professionnelle est plus que jamais une
question politique dans le monde entier et les mentalités ont radicalement changé du fait de la
récession économique mondiale.
En France, Monsieur Guéant a déclaré que « le nombre d’étrangers
entrant en France pour motifs professionnel [...] doit diminuer ».
Pour ce faire, le ministre de l’Intérieur appelle les services de la
Main d’Oeuvre Etrangère (SMOE) à des contrôles rigoureux, pour
ne pas dire pointilleux, des demandes d’autorisations de travail.
Les demandes de changement de statut des étudiants étrangers
sont particulièrement ciblées.
Les SMOE devront effectuer avec plus de rigueur les vérifications
relatives à l’employeur, et à l’emploi demandé. Elles doivent refuser
les demandes d’autorisation si au vu de la situation de l’emploi, le
taux de tension est insuffisamment élevé ou s’il y a une possibilité
de former à brève délai des candidats immédiatement disponible
sur le marché du travail français.
Mais la France ne fait que suivre une tendance. Les barrières se
sont érigées dans de nombreux pays au cours des deux dernières
années. Nous pouvons diviser le monde en trois groupes selon
leur manière de gérer l’immigration professionnelle : le Nouveau
Monde, l’Union Européenne et les Économies Émergentes.
Le Nouveau Monde : Cette catégorie comprend des pays comme
les États-Unis, le Canada, le Brésil et l’Australie, qui furent les
principales destinations de beaucoup de travailleurs émigrés
depuis le XIXème siècle. Du fait de leur longue expérience, ces
pays ont des règlementations très sophistiquées en matière
d’immigration pour encourager l’arrivée de compétences en
pénurie sur les marchés nationaux, avec la possibilité pour les
migrants de devenir résidants permanents. Les règlementations de
ces pays ont développé des mécanismes intégrés pour répondre
au contexte économique en mutation. Même si la tendance
actuelle est de réduire le déploiement de salariés étrangers, les
professionnels de la mobilité trouveront ces pays plutôt constants
dans le processus, les délais et les coûts de traitement des
autorisations de travail et de séjour.
L’Union Européenne : D’un point de vue historique, les états
membres de l’UE ont plutôt été des pays fournisseurs de
travailleurs émigrés (principalement auprès du Nouveau
Monde) que des pays récepteurs. Durant le boom économique
qui a suivi la Seconde Guerre Mondiale, le besoin en main
d’oeuvre a été satisfait par une migration intra-européenne et
les ressortissants des anciennes colonies. Les règlementations
en matière d’immigration en vigueur pendant cette période sont
toujours en place dans beaucoup d’états membres. Elles varient
d’un pays à un autre et ne prennent pas en compte la réalité
politique et économique de l’Union Européenne et l’économie
mondialisée. Les institutions européennes ont travaillé durement
et efficacement au cours des deux dernières décennies pour
permettre la libre circulation des citoyens de l’Union Européenne
et faire adopter aux états membres des règlementations modernes
et harmonisées pour réguler le flux de travailleurs de pays tiers.
À quelques exceptions près, les citoyens de l’Union Européenne
jouissent maintenant pleinement du droit de circuler dans l’Union,
et peuvent être détachés sur le territoire de l’Union Européenne
sans se soucier des formalités de titres de travail et de séjour.
Cependant, nous n’avons toujours pas de règlementations
européennes harmonisées pour les travailleurs de pays tiers, bien
qu’il y ait des travaux en cours qui aboutiront d’ici à quelques
années. Parallèlement, les professionnels de la mobilité doivent
gérer les règlementations en matière d’immigration au niveau
national avec les variations d’interprétation à un niveau très local
(région, département, canton, ou commune). Ces dérogations