ZONE EURO, LA FIN DE LA DÉSINFLATION
L’inflation surprend à la hausse en Allemagne
passant de 0,8% en novembre à 1,7% en décembre.
Sur l’ensemble de la zone euro, le taux d‘inflation
annuel atteint 1,1% en décembre contre 0,6% le mois
précédent.
La zone euro entre dans une nouvelle phase : celle d’une
normalisation des taux. La spirale déflationniste semble
terminée.
L’année 2017 va être marquée par la hausse des taux
d’intérêt du fait de :
La reprise de l’inflation stimulée par la hausse des cours
du pétrole. Grâce à l’accord entériné le 30 novembre par les
membres de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de
pétrole) et la Russie, le baril devrait se stabiliser autour de 60
dollars.
La question est de savoir si ce niveau de cours se maintiendra.
La hausse des taux américains devrait faire pression sur
les taux européens. C’est ce que l’on a déjà constaté après
l’élection de Trump.
Dans ce contexte, la BCE (Banque centrale européenne)
risque d’être déstabilisée au niveau de sa politique monétaire.
Si l’inflation repart en Allemagne, la BCE va avoir du mal à
justifier son QE (Quantitative Easing) jusqu’en décembre
2017. Le risque qu’elle se dédie demeure faible mais elle
devrait en échange annoncer rapidement après cette date
son « tapering »1 . On connaît le risque lié aux anticipations.
Les marchés pourraient craindre la fin de l’assouplissement
monétaire et les taux d’intérêt, notamment de pays
périphériques pourraient se tendre.
Les banques italiennes, quant à elles, ont eu du mal à assainir
leurs comptes. Les stress tests semblent le démontrer. Des
tensions sont apparues tout au long de l’année 2016. Un
mouvement indispensable de rapprochement ou de fusion
1 Tapering : réduction progressive de la politique monétaire
est à prévoir, comme cela a été le cas en France juste après
l’avènement de l’euro. L’État italien, contrairement aux autres
pays européens du Sud, n’est pas massivement intervenu
pour soutenir ses banques. Même si le mécanisme de
résolution des crises bancaires est en vigueur et réclame aux
États de ne plus agir, il reste des marges de négociations au
gouvernement provisoire italien pour tenter de calmer le jeu.
En outre, la Grèce va un peu mieux, la situation ne se détériore
plus même si sa convalescence est lente et certainement
pesante pour les citoyens grecs.
À terme, la décision prise par la Grande-Bretagne de sortir
de l’Union Européenne devrait avoir des conséquences
économiques
néfastes pour le
pays, même si dans
un premier temps
les indicateurs sont
restés solides. Le
Brexit n’est pas
forcément une
mauvaise nouvelle
pour la zone euro : elle peut constituer une opportunité de se
renforcer, notamment en récupérant une partie des services
financiers et le capital humain qui va avec.
L’euro est une monnaie jeune qui, au vu des derniers
évènements, s’est montrée résistante, contrairement à la
livre sterling. Le reste du monde ne remet pas en cause la
crédibilité de la monnaie unique. Il y a bien des tentations
extérieures pour venir bouleverser un équilibre naissant de
cette zone monétaire, mais on voit bien que, jusqu’à présent,
la zone tient bon, même si les mécanismes de contrôle et de
soutien restent perfectibles.
2017 marquera la fin de l’alignement des planètes. Seul l’euro
restera un facteur de soutien à l’économie européenne. Mais,
l’expérience d’un euro attractif depuis 2014 a montré que les
eets positifs sur le commerce extérieur sont faibles.
ZOOM SUR LA FRANCE
Les principaux indicateurs de santé en 2016
« La décision prise par
la Grande-Bretagne
de sortir de l’Union
Européenne devrait
avoir des conséquences
économiques néfastes. »
Taux de croissance
Taux d’inflation
Taux de chômage
Déficit public
1,1%
0,2%
9,7%
3,5%