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INTRODUCTION
1 – Un immense cri d’alarme : notre Terre n’est pas une fournaise inhabitable,
contrairement à la planète Vénus qui est invivable avec un air chauffé à 450°C. Or
Vénus a basculé dans un effet de serre massif (95% de CO2) qui a entraîné, entre
autres, l’évaporation des océans. Sur notre Terre, en ces débuts de XXIème siècle,
les problèmes, les drames et les menaces relatifs au réchauffement climatique sont
en marche. Dans les siècles qui viennent la Terre deviendra-t-elle une Vénus sans
êtres vivants ?
Cet avertissement a quelque chose de désespéré, le pessimisme de l’intelligence est
grand. Mais n’y a-t-il pas aussi l’optimisme de la volonté ?
Les êtres humains doivent-ils, veulent-ils, peuvent-ils arrêter cette machine infernale
qu’ils ont déclenchée ?
2 – Quelles déterminations gigantesques ? Certes des connaissances
scientifiques avancent, des prises de conscience progressent, des décideurs
intègrent les questions climatiques dans leurs analyses et dans une partie de leurs
politiques, des citoyen(ne)s, des organisations non gouvernementales, d’autres
acteurs commencent ou continuent à se mobiliser. Pourtant ne sommes-nous pas
encore très loin de gigantesques remises en cause vitales à tous les niveaux
géographiques, à travers tous les acteurs et toutes les activités ? Face aux fleuves
de la dégradation mondiale de l’environnement – ampleur de la dégradation, rapidité
de la dégradation, interactions de la dégradation – ne s’agit-il pas, à ce jour, de
ruisseaux de la protection ?
3 – Et le droit dans tout cela ? Pauvre droit, « intermède des forces » (disait Paul
Valéry), instrument dérisoire face à la puissance du productivisme, face à ce système
fondé sur la recherche du profit, la croissance quantitative, la conquête de parts de
marchés, le court terme, la domination sur la nature, la marchandisation du monde…
Et, pourtant, droit si essentiel face aux mécanismes d’autodestruction, à condition
que ce soit un droit de résistances et d’alternatives, un droit contribuant à mettre en
œuvre des moyens démocratiques, justes pacifiques et écologiques. Dans ces
instruments juridiques le droit de l’environnement est un élément essentiel, avec
divers niveaux géographiques, droits locaux, nationaux, continentaux, et droit
international de l’environnement.
Ce droit international de l’environnement a pour principales faiblesses une arrivée
tardive, une arrivée relative et de nombreuses insuffisances graves. Il a cependant
pour forces une nécessité vitale, une double dynamique de globalisation et