Pièces Brillantes : L’Invitation au Château (1947), Ornifle (1955), L’Huluberlu ou
le Réactionnaire amoureux (1959)
Pièces Costumées : L’Alouette (1853), Becket ou l’Honneur de Dieu (1959)
Son œuvre, abondante et inégale est marquée par un pessimisme grandissant. Le monde
semble voué à briser la pureté et l’innocence. Anouilh voit l’existence comme une
dégradation, où même la révolte (Antigone, 1942) finit par paraître dérisoire.
3. LE NOUVEAU THEATRE
A l’instar du roman, l’après guerre vit éclore un Nouveau Théâtre. Si quelques individus
comme Roger Vitrac ou Boris Vian avaient déjà pris plaisir à bouleverser la bienséance
théâtrale, se faisant l’écho du dadaïsme et d’Alfred Jarry, à partir des années 50 ces
tentatives isolées deviennent plus systématiques et plus réfléchies. Il y a une tentative d’en
finir avec tous les codes usuels du théâtre classique (temps, lieu, action, caractère, langage)
afin de stupéfier les spectateurs. Le plus grand théoricien de ce type de théâtre fut Antonin
Artaud (1896-1948), auteur du Théâtre et son doble. De ce Nouveau Théâtre, on peut retenir
quelques constantes.
Abandon de tout didactisme :
Le nouveau théâtre, contrairement à Sartre refuse thèses et propagandes. Il vise à être un
« anti-théâtre » sans message, sans motivation psychologique d’où un langage décousu et un
décor insituable dans l’espace et le temps.
Emergence de paroles conflictuelles :
Echoué dans un monde absurde et imprévisible la seule façon d’exister des personnages, qui
n’ont rien à dire, et de se poser en s’opposant à travers un dialogue qui devient conflit, par
exemple sous la forme de débats domestiques ineptes.
Un stylisation symbolique
Déshumaniser les personnages révèle un monde absurde. Le sens est évacué au profit d’une
situation exagérée et symbolique. D’où le recours à des marginaux (clochards, gâteux, tyrans
idiots, sadiques, …). C’est en ce sens que le théâtre devient un jeu cruel.
Une forte dénonciation. :
Paradoxalement, ce théâtre qui refuse thèse et idée, porte un message fot. C’est ce vide
émergeant, cette faille qui met à nu l’angoisse humaine et l’absurdité de notre condition qui
devient le message.
4. UNE NOUVELLE GENERATION D’AUTEURS
4.1. JACQUES AUDIBERTI (1899-1965)