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malgré tout : sa brièveté, la perte d’autonomie, les douleurs plus ou moins contrôlées, encore
un temps pour parler.
C’est très dur pour les soignants
Faire le grand écart entre leur savoir et leur subjectivité, dans un contexte de contraintes :
- économique : plus le temps ;
- légale ou morale : obligation d’information.
Position du médecin, du soignant, face à la souffrance et à la détresse existentielle du patient.
Le médecin, le soignant, est tiraillé, écartelé entre deux logiques : savoir le réel de la
maladie, prendre en charge la détresse et aider un sujet en souffrance
Comment trouver les mots face à de telles paroles de vérité ?
On ne sait pas toujours d’où ils sortent… Accepter que « ça » ne sort pas, on ne « prescrit » pas
l’aide relationnelle. Fréquenter les groupes de paroles ou les groupes Balint pour explorer les
effets de son engagement comme sujet soignant.
Le patient face à cette détresse existentielle est vulnérable : quelle relation
tisser avec lui ?
C’est pour du fait de la détresse existentielle que pendant bien longtemps la relation
paternaliste était de mise dans la relation médecin/malade. Mais cette vulnérabilité indéniable,
a entrainé une relation médecin/malade identique pour tous les malades, c’est le médecin qui
décidait pour le malade, sans tenter de sonder si le malade ne restait pas seul avec ce savoir
non dit mais su, même de façon ambivalente. Mais impossible pour lui d’échanger puisque le
mensonge était la règle. Voire même le non-dit était la règle. C’est aussi le médecin qui
décidait du moment de prescrire la pose du cocktail lithique.
Alors est apparue une autre forme de relation dite d’autonomie, où le savoir médical devait
être partagé, la décision également. Le malade doit donner son consentement, il doit être bien
informé, il lui est proposé de rédiger ses directives anticipées, il lui est proposé de désigner
une personne de confiance. C’est lui qui doit, d’une certaine façon dire et savoir dorénavant
ce qui est bon pour lui, ce qu’il désire. Dès lors il peut dire ne plus vouloir de traitements et le
jour suivant dire l’inverse.
Mais, pour poursuivre cette dialectique, sans revenir en arrière, il faut avant tout, au plus près
de notre clinique, avoir l’honnêteté d’admettre que la vulnérabilité est toujours de mise chez le
malade et ses proches, que cette vulnérabilité entrave l’autonomie du malade. Et donc il
convient de toujours replacer au centre de nos réflexions et de notre écoute la vulnérabilité
face à la détresse : vulnérabilité face à cet intrus « maladie » que le malade ne peut contrôler.
Vulnérabilité qui entraîne une ambivalence chez le malade, qui veut savoir et ne rien savoir,
qui veut décider et qui ne sait quoi décider, qui souhaite arrêter tout traitement et poursuivre
coûte que coûte.
En fait le patient veut être autonome et pas autonome, il veut décider de ce qui est bon pour
lui, dire ses désirs, sentir qu’ils sont entendus, mais, dans l’immense majorité des cas, le
patient ne veut pas et ne peut pas être autonome face à la mort.
Qu’est-ce qu’une autonomie face à la mort ? Sur un plan psychique et clinique qu’est-ce que
ça veut dire ? Une autonomie face à ce qui n’a pas de sens ?
Pour rester autonome le patient a besoin d’un entourage constant. Pour rester autonome le