Certains parlent même de « civilisation numérique » pour exprimer l’importance du changement de
paradigme que l’on vit actuellement. Le nouveau paradigme se caractérise, comme l’a dit Daniel Kaplan
lors
des premiers « Entretiens des civilisations numériques » qui se sont tenus début octobre 2005, à la fois
par l’effacement d’un certain nombre de frontières traditionnelles (entre le naturel et l’artificiel, entre le
mécanique et l’organique et entre le numérique et le physique), et par la « méta-convergence » des
sciences et techniques de la matière (nanotechnologies), de la vie (biotechnologies) et de l’information
(technologies et l’information et sciences cognitives).
Remarque 3 : La version initiale de ce document date de 2002. En août 2005, 10 ans donc après que
Netscape ait été introduit au Nasdaq et ait marqué le début de la « Révolution Internet », on ne peut
qu’être d’accord avec le quotidien Le Monde du 19 août 2005 quand il titre en haut de sa première page :
« Dix ans après, Internet continue sa révolution ». Il est certes vrai qu’entre temps la bulle Internet a
explosé et qu’aujourd’hui seulement 4 sociétés 100 % Internet survivent parmi les 150 capitalisations les
plus importantes des Etats-Unis, après qu’il y ait eu une véritable explosion du nombre de start-up. Mais
il y a déjà 14,6 % de la population mondiale qui sont connectés à la Toile, soit près de 1 milliard
d’internautes dans le monde (dont 36,7% en Asie, 28,7% en Europe, 23,8% en Amérique du Nord), et les
ventes en ligne ont atteint aux Etats-Unis en 2004 6,5% du chiffre d’affaires du commerce de détail, et,
selon Forrester Research, ce taux pourrait atteindre 13% en 2010. Seulement ce commerce en ligne est la
partie émergée de l’iceberg de la nouvelle économie. « La partie la moins visible des transformations,
celles qui affectent le fonctionnement des entreprises, leur organisation, leurs stratégies, est sans doute la
plus lourde de conséquences » (Éric Leser, Le Monde).
Internet constitue depuis le milieu des années 1990 la plate-forme universelle de la convergence de
l’informatique, de l’électronique et des télécommunications ; Internet est devenu le moyen privilégié et
inégalé pour acheminer en un temps record et n’importe où toutes les formes d’informations et de
messages. « Internet, associé aux nouveaux réseaux (Wi-Fi, Wi-Max, GPRS, UMTS...) et outils de la
mobilité (PDA, Smartphones, Tablettes PC, PC Portables...), permet désormais aux artisans, aux
travailleurs nomades, aux commerçants, aux professions libérales et aux petites entreprises industrielles,
jusqu’ici cloisonnés dans des réseaux figés et restreints par manque de ressources financières, humaines
et technologiques, de s’intégrer dans tous les types de réseaux d’affaires à l’échelle locale, régionale,
nationale ou internationale » (Rapport du groupe de travail présidé par O. Midière, de la mission TIC &
TPE, remis au Ministère des PME en février 2006).
2) Une définition large
La nouvelle économie concerne toutes les évolutions techniques actuelles qui, par leur émergence et leur
diffusion, ont pour conséquence de faire naître des comportements économiques nouveaux et, par là, de
susciter de profonds changements structurels.
Une façon également extensive de définir technologiquement la nouvelle économie est de considérer que
celle-ci se caractérise par l'importance qu'y ont l'immatériel, le savoir, la connaissance : le poids des
dépenses en R & D et celui de l'investissement en capital humain se sont exceptionnellement accrus
comme un tableau le montre plus loin.
B- Les définitions par un nouveau contexte économique et social
général