UNIVERSITE CHEIKH ANT A DIOP FACULTE DES SCIENCES ET TECHNIQUES DEPARTEMENT DE GEOLOGIE THESE Présentée par CHRISTIAN JULES HERVE BANTSIMBA (Ingénieur en Sciences de la Terre). pour obtenir le grade de Docteur-Ingénieur - Mention: géophysique appliquée CONTRIBUTION A L'ETUDE DES COUVERTURES LATERITIQUES DU SENEGAL ORIENTAL PAR IMAGERIES ELECTRIQUE ET RADAR Soutenue le décembre 2001, devant la commission composée de MM: Dia Abdoulaye Ritz Michel Parisot Jean-Claude Niang Magatte Fary K. Beauvais Anicet Diome Fary Diallo Dina Pathé Président (UC.AD.) Rapporteur (I.R.D.) Examinateur (I.R.D.) Examinateur (UC.AD.) Examinateur (C.E.R.E.G.E.) Examinateur (UC.AD.) Examinateur (UC.AD.) __ 1 .~~~---.---~ --_.' 'l '~~' :- INSTITUT DE RECHERfHE POUR LE DEVELOPPEMENT ~\.1 !1 ~1 ~!~!ljl'~ ~lit~ I ~1 ~--. . L ... ~>~-::~-~~~: ..... ;,.. ,~- ..~'"".,.~ '._~.-.;,'~ . ::;.:.;.::....;..c -'~=~_r_#:. •••_. -~ .~>.~~ - _ ........ '?f=~.rF=· J = = = 5-r=:\-\=.G .. = i!=?=i !a l' RESUME Les fonnations latéritiques résultant des altérations climatiques anciennes sont très répandues dans la zone intertropicale où elles masquent souvent les roches saines. En Afrique de l'Ouest elles sont souvent cuirassées et recouvrent les paléosurfaces d'aplanissement fonnant l'ossature de la géomorphologie de cette région. La structure de ces couvertures d'altération reflète souvent l'évolution paléomorphologique des paysages. Cependant, les études basées sur des puits n'offrent que des observations latéralement discontinues, ce qui limite la fiabilité des corrélations qui en résultent. Des images géoélectrique et géoradar, pennettant une observation continue des profils d'altération en 2-D, ont été acquises dans deux secteurs du Sénégal oriental (Tenkoto et Kondokho) et dans des contextes géomorphologiques et géologiques différents. Ces images ont été corrélées avec les profils verticaux observés à partir des puits. Les limites des principaux horizons d'altération ont été décrites et corrélées avec la morphologie· actuelle du paysage. L'évolution hydrique des aquifères d'altérites a été suivie à Tenkoto à partir des images géoélectriques levées à différentes périodes de l'année. Les résultats montrent un manteau d'altération épais de 20 à plus de 80m selon les contextes géomorphologique et géologique, et structuré en trois nivaux principaux: induré (p>IOOOOm), meuble (saprolite) (p<IOOOnm), et plus où moins altérée (p>IOOOnm). Des aquifères (p<130nm) existent dans la saprolite sous fonne de poches plus ou moins grandes et présentes toute l'année. Dans les zones de contact entre granite et roches basiques, le manteau d'altération est plus épais sur les roches basiques, avec des différences de l'ordre de 20m à plus de 40m. L'épaisseur du cuirassement varie suivant la surface géomorphologique ; à Tenkoto, elle est inférieure à Sm sur le moyen glacis tandis que sur le haut glacis il atteint environ l6m, à Kondokho elle ne dépasse pas 3m. Le front d'altération est indépendant de la topographie actuelle du paysage. Ces résultats suggèrent que le cuirassement de l'Afrique de l'Ouest résulte aussi bien de l'altération de la roche sous-jacente que de l'accumulation des matériaux allochtones, l'un ou l'autre de ces deux processus prédomine selon le contexte géomorphologique. Les imageries géoélectrique et géoradar permettent une caractérisation géométrique des couvertures latéritiques, suffisamment précise pour faire des interprétations géomorphologiques. Mots clés : Couverture d'altération latéritique, cuirassement, imagerie géoélectrique, géoradar, géomorphologie, contact géologique, aquifères des altérites, Sénégal, Afrique de l'Ouest 2 AVANT-PROPOS Le travail présenté dans ce mémoire s'inscrit dans le cadre du programme ressources minérales au Sénégal oriental, mené conjointement par les chercheurs de l'I.R.D. (UR037) et de l'V.C.AD. (département de géologie et Institut des Sciences de la Terre). Il a fait l'objet de nombreuses compagnes de terrain qui ont connu la participation de plusieurs personnes. Au terme de ce travail je rends grâce à Dieux qui m'a donné la force nécessaire à sa réalisation. J'exprime ma gratitude et mes remerciements à l'égard de : Monsieur le professeur Dia Abdoulaye directeur de l'Institut des Sciences de la Terre pour avoir accepter de parrainer ce travail. Je lui suis aussi reconnaissant pour m'avoir accueilli à l'Institut des sciences de la Terre où nous avons suivi notre formation d'ingénieur. Monsieur Ritz Michel directeur de recherche à l'I.R.D. qui a dirigé ce travail sur le terrain et au laboratoire. Je lui suis profondément reconnaissant pour sa confiance et son soutient. Monsieur Parisot Jean-Claude directeur de recherche et responsable du programme ressources minérales au Sénégal oriental, à l'I.R.p. qui ma soutenu et encouragé tous le long de ce travail; ses remarques et suggestions ont guidé nos interprétations. Monsieur Beauvais Anicet chercheur au C.E.R.EG.E., de qui nous nous sommes beaucoup inspiré dans nos interprétations. Je lui exprime ma gratitude pour ses suggestions et pour avoir accepter de faire partie de mon jury. Monsieur Magatte F. K. Niang enseignant à l'Institut des Sciences de la Terre qui à guider nos premiers pas dans la géophysique. Merci pour sa sympathie, sa confiance et ses conseils. Monsieur Fary Diome enseignant à l'Institut des Sciences de la Terre pour son attention et sa gentillesse à mon égard aussi bien au cours de ma formation d'ingénieur à l'I.S.T qu'au cours de ce travail. Monsieur Dinna Pathé Diallo pour avoir accepter de faire partie de mon jury. Je lui suis aussi reconnaissant pour les enseignements qu'il nous a dispensés à l'I.S.T. 3 Monsieur Michel Dukhan est l'un des artisans de ce travail notamment dans la collecte des données sur le terrain. Je lui exprime une grande reconnaissance. Je n'oublie pas toutes les autres personnes qui de loin ou de près ont participé à ce travail parfois dans des conditions difficiles : Louis Mananga, Cédric Gineste, Rutin Safou, Biram Sow et les manœuvres qui nous ont aidés sur le terrain. J'associe à ces remerciements tous ceux qui d'une façon ou d'une autre m'ont encouragé et soutenu: Caroline Coli, Nicole Ritz, Adrien Gozo, Same Diouf, Lamine Ndiaye, Erick Mabiala. Je n'ai cité que quelques-uns mais je n'oublie pas les autres. Je rends hommage à mon défunt père et à ma mère qui ont fourni beaucoup d'efforts pour assurer mon éducation. Je remercie mes frères, sœurs et cousins pour leur affection. A tous les membres de l'équipe du programme ressources minérales au Sénégaloriental, je dis une fois de plus merci, merci pour m'avoir accepté parmi vous. 4 LISTE DES FIGURES F'Igure lIS' . geograp , h'Ique d , d"lee - . ltuatlOn e la " reglOn etu '" Figure 1-2. Schéma géologique du craton Ouest africain (d'après Bessoles, 1977) 1-) 17 Figure 1-3. Structure géologique de la boutonnière de Kédougou-kiéniéba (d'après Bassot, 1997) 18 Figure 1-4. Schéma chronologique du modélé et de l'évolution des surfaces géomorphologiques des hauts bassins du sénégal et de la Gambie (Michel, 1973) 20 Figure 1-5. Géologie, relief et surfaces à vieilles cuirasses en Afrique de l'Ouest (d'après Michel, 1973). 1- Socle birimien,- 2-Sédiments paléozoïques, 3Sédiments secondaires et tertiaires, 4- Cuirasses parfois bauxitiques, 5Témoins de ces reliefs, 6- Importantes cuesta ou escarpements 21 Figure 1-6. Contexte géologique du granite de Tenkoto (Extrait de la carte géologique du Sénégal au 1 : 200000) 25 Figure 1-7. Schéma géomorphologique des environs de Tenkoto (Beauvais et al., 1999) : (A) vue cartographique, (B) coupe topographique selon la direction AB 17 Figure 2-1. Schéma du principe de mesure de la résistivité électrique: (A) distribution des lignes de courant (radiales autour des pôles "d'injection ") et des lignes équipotentielles (perpendiculaires aux lignes de courant) dans le sous-sol, (B) différence de potentiel mesurée 30 Figure 2-2. Caractéristiques géométriques des configurations couramment utilisées en prospections électriques 31 Figure 2-3. Processus de construction de la pseudosection sur le terrain par l'ordinateur (d'après Dahlin, 1995) 32 Figure 2-4. Illustration des concepts de modélisation directe et inverse dans la tomographie électrique 33 Figure 2-5. Intervalles des valeurs de résistivité des roches courantes (d'après Ward, 1990) 34 Figure 2-6. Les différents modes de distribution de l'argile dans les formations géologiques (d'après document schlumberger, in Sera, 1979) : (A) lits d'argile intercalés dans la formation ; (B) grains ou nodules d'argile similaires aux grains de la matrice; (C) l'argile enduit ou adhère aux grains de la matrice ou occupe partiellement les pores 36 5 Figure 2-7. Illustration du principe du géoradar. (A) Diagramme schématique du système radar, (B) trace radar, (C) Acquisition d'un profil géoradar, (D) profil obtenu 39 Figure 2-8. Schéma de la procédure d'estimation de la vitesse du signal radar par la technique de CMP 43 Figure 2-9. Schéma d'interprétation du signal radar, montrant les faciès géoradars selon les caractéristiques lithostratigraphiques des matériaux (d'après Beeres et Haeni, 1991) 44 Figure 2-10. Schéma du dispositif multi-électrodes Lund imaging system déployé en surface 45 Figure 2-11. Disposition du dispositif multi-électrodes pour réalisation d'un sondage croisé entre deux puits ou cross bore holes 47 Figure 2-12. Localisation des profils géophysiques réalisés à Tenkoto par rapport aux différents domaines cuirassés (Cf Figure 7 pour la légende géomorphologique) 48 Figure 3-1. Situation des profils géoélectriques levés à Tenkoto avec un espacement de lOm et du sondage croisé entre les puits TKI-TK2 52 Figure 3-2. (A) Image géoélectrique interpuits TKI et TK2 et (8) corrélations avec les coupes lithologiques des puits 53 Figure 3-3. Profils géoélectriques Est-Ouest du manteau d'altération de Tenkoto (Pl et P2) 56 Figure 3-4. Images géoélectriques (P3 et P4) obtenues dans la direction Nord-Sud : (A) sur le haut glacis (P3) et (B) sur le moyen glacis (P4) 57 Figure 3-5. Organisation des horizons d'altération à travers l'interfluve, issue de l'interprétation des profils Pl et P2 59 Figure 3-6. Images géoélectriques montrant les fluctuations saisonnières des aquifères localisés dans la saprolite sous le moyen glacis de Tenkoto 61 Figure 4-1. Situation des profils P5 à P8, du profil géoradar et des puits foncés à Tenkoto: (A) tracés des profils Pl et P8 ; (8) positions des profils P5 à P7, du profil radar et des puits 65 Figure 4-2. Profils d'altération observés à partir des puits foncés à Tenkoto. (Parisot et Diome, communhication personnelle) 67 Figure 4-3. Image géoélectrique P5(3) obtenue avec un espacement de 3m sur le moyen glacis : (A) Image brute, (B) interprétations et corrélations avec la coupe du puits TKA 68 6 Figure 4-4. Profil géoélectrique P5 (1 ,5m) du moyen glacis à espacement de 1,5m 69 Figure 4-5. Profil géoélectrique P7 (3) obtenu sur le haut glacis avec un espacement de 3m : (A) profil brut, (B) interprétations et corrélations avec les coupes des puits 71 Figure 4-6. Section géoélectrique à espacement interélectrodes de 1,5m sur le haut glacis 72 Figure 4-7. Images géoélectriques résultants des sondages croisés entre les puits TKB,TKC et TKC : (A) et (B) images brutes, (C) et (D) corrélations avec les profils d'altération. Les points noirs indiquent les positions des électrodes Figure 4-8. Profil géoélectrique de la pente P6 (3) : (A) profil brut, (B) interprétation 74 75 Figure 4-9. Profil géoradar levé à Tenkoto et délimitation des zones boisées le long de son tracé 77 Figure 4-10. Section radar 270-450m (moyen glacis) : (A) image brute, (B) interprétation et corrélation des réflecteurs avec les limites observées à partir du puits TKA 79 Figure 4-12. Section radar du haut glacis (640-830m) : (A) image brute, (B) interprétation et corrélations avec les profils observés à partir des puits 80 Figure 4-13. Section radar 460-640m : (A) image brute, (B) interprétation et corrélations avec le profil observé à partir du puits THF 82 Figure 4-14. Profil géoélectrique P8, obtenu à l'extremité Est du moyen glacis 83 Figure 4-15. Photo montrant le contact entre la cuirasse et le granite à Tenkoto 83 Figure 4-16. Synthèse des resultats de la tomographie électrique et du géoradar. 85 Figure 5-1. Contextes géologiques des sites des profils P9 et PlO : (A) Profil géoélectrique de Tenkoto P9, (B) Profil géoélectrique de Kondokho PlO 89 Figure 5-2. (A) Image géoélectrique du profil P9 de Tenkoto, (B) interprétations 90 Figure 5-3. (A) Image géoélectrique du profil P10 de Kondokho, (B) interprétations 91 Figure 5-4. Coupe de la tranchée de Kondokho, montrant le contact entre la dolérite et le granite (d'après Blot, 1980) 92 Figure 6-1. Schéma de la mise en place du profil latéritique du moyen glacis tel que suggéré par l'interprétation des images géoélectriques et géoradar de la Figure 40. (1) cuirasse, (2) dépôt détritique plus ou moins fin, (3) matériaux détritiques grossiers, (4) arène granitique et (5) granite plus ou moins 100 7 Figure 6-2. Coupe géomorphologique de l'interfluve de Tenkoto derivée de la Figure 24 après une expansion de l'echelle verticale 3 fois, montrant les relations entre les formes de surface et celle de la limite toit du granite : (A) profil P1, (B) profil profil P2 . (1) horizon induré (p> 800 Om), (2) granite sain et granite plus ou moins altéré (p>750Qm), entre les deux se trouve la saprolite (p<8100m). (Beauvais et al, 1999) Figure 6-3. Modèle d'évolution du paysage de Tenkoto (Beauvais et al., 1999) 101 105 8 LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Valeurs de résistivité des roches en fonction du pourcentage d'eau (Telford etaI., 1990) Tableau 2 : Permittivité de quelques matériaux géologiques (Telford et al., ] 990) 37 38 Tableau 3 : Constantes diélectriques (K), conductivités (cr), vitesses (V) et attenuations (a.) de quelques matériaux (Davis et Annan, 1989) 41 Tableau 4 : Relations entre les paramètres radars, la longueur d'onde et la résolution sensors and softwares, 1996) 42 Tableau 5 : Paramètres utilisés dans l'acquisition et le traitement des pseudosections 46 Tableau 6 : Les paramètres utilisés dans la mise en œuvre du géoradar à Tenkoto 49 Tableau 7 : Résumé des caractéristiques géoélectriques des horizons d'altération 54 Tableau 8 ; Composition chimique moyenne des matériaux de Kondokho (Blot, 1980) 93 Tableau 9. Composition chimique moyenne des matériaux de Tenkoto 94 9 SOMMAIRE INTRODUCTION Il CHAPITRE 1. CADRE DE L'ÉTUDE 14 1.1. CADRE PHySIQUE 15 1.2. CADRE GÉOLOGIQUE 16 1.3. GÉOMORPHOLOGIE RÉGIONALE 19 1.4. GÉOLOGIE DES PROFILS D'ALTÉRATION LATÉRITIQUE 22 1.5. CONTEXTES LOCAUX DES SECTEURS ÉTUDIÉS 24 CHAPITRE 2. MÉTHODES UTILISÉES - PRINCIPES ET MISE EN ŒUVRE •••••••••• 28 2.1. PRÉSENTATION DE LA TOMOGRAPHIE DE RÉSISTIVITÉ ÉLECTRIQUE 2-D 29 2.2. PRÉSENTATION DU GÉORADAR 37 2.3. MISE EN ŒUVRE DES MÉTHODES UTIUSÉES SUR LE TERRAIN 45 CHAPITRE 3. RÉSULTATS DES TOMOGRAPIDES RÉALISÉES À TENKOTO AVEC UN ESPACEMENT DE tOM ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 51 3.1. CARACTÉRISATION GÉOÉLECTRIQUE DES HORIZONS D'ALTÉRATION 53 3.2. LES IMAGES GÉOÉLECTRIQUES Pl, P2, P3 ET P4 54 3.3. STRUCTURE LITHOLOGIQUE DU MANTEAU ET RELATIONS ENTRE LA SURFACE ET LE TOIT DU GRANITE 58 3.4. LES AQUIFÈRES DETECTÉS À TENKOTO DANS LA SAPROUTE 60 3.5. CONCLUSION 62 CHAPITRE DES ESPACEMENTS DE 4.1. 4. RÉSULTATS DES TOMOGRAPIDES RÉALISÉES A TENKOTO AVEC 1,5 À SM ET DU GÉORADAR 64 LES PROFILS D'ALTÉRATION OBSERVÉS À PARTIR DES PUITS FONCÉS À TENKOTO 66 4.2. LES IMAGES GÉOÉLECTRIQUES OBTENUES SUR LE TRACÉ DU PROFIL Pl 68 4.3. LE PROFIL RADAR 76 4.4. L'IMAGE GÉOÉLECTRIQUE P8 82 4.5. SYNTHÈSE ET COMPARAISON DES RESULTATS DE LA TOMOGRAPHIE ET DU GEORADAR 84 10 CHAPITRE 5. RÉSULTATS DES TOMOGRAPIDES RÉALISÉES AU-DESSUS DE CONTACTS GÉOLOGIQUES À TENKOTO ET À KONOOKHO (P9 ET PlO) 88 5.1. L'IMAGE OBTENUE À TENKOTO (P9) 5.2. LE PROFIL D'ALTÉRATION DE KONDOKHO 5.3. INTERPRÉTATION DES RESULTATS 93 5.4. CONCLUSION 95 CHAPITRE 6. 90 (PlO) 91 DISCUSSIONS ET CONCLUSIONS 96 6.1. APPORTS COMPARÉS DE LA TOMOGRAPHIE ET DU GÉORADAR 97 6.2. RELATIONS ENTRE LES LIMITES DES PRINCIPAUX HORIZONS D'ALTÉRATION ET LA 98 MORPHOLOGIE ACTUELLE DU PA YSAGE 6.3. LA PRECISION DES CONTACTS GÉOLOGIQUES MASQUÉS 6.4. CONCLUSION - MISE EN PLACE ET ÉVOLUTION DES MATÉRIAUX DE TENKOTO 103 6.5. HYDROGÉOLOGIE DES ALTERITES 102 105 107 CONCLUSIONS GENERALES RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 110 TABLE DES MATIÈRES •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••.•.••••••••••••• 119 ANNEXE 1. PRÉSENTATION DE L'ENSEMBLE DU PROFIL RADAR 122 ANNEXE 2. DESCRIPTION LITHOLOGIQUE DES PUITS À TENKOTO 123 ANNEXE 3. RELEVt PLUvlOMtTRIQUE 1998 -1999 * STATION DE KtDOUGOU .124 11 INTRODUCTION Les fonnations d'altération latéritique recouvrent de vastes étendues dans la zone intertropicale. Elles masquent souvent la nature des roches sous-jacentes du fait de l'homogénéisation résultant des importantes transfonnations géochimiques et physiques dont elles procèdent. Ces couvertures latéritiques et les paysages où elles existent sont l'expression d'une longue évolution de plus de 100Ma (Tardy et al., 1988), cumulant les effets d'alternances climatiques successives (Beauvais, 1999). En effet, sous climats arides alors que l'altération était faible, l'érosion a transporté les matériaux et a aplani les paysages ; sous climats tropicaux (saisons contrastées) se sont fonnés les cuirasses ferrugineuses ; et sous climats équatoriaux, l'altération a développé les épais profils latéritiques. Il en a résulté une grande dépendance entre les profils et les paysages (Smith et al., 2000) et une imbrication des différents types d'altération dans les profils latéritiques. Ces profils peuvent se développer aussi bien aux dépens de roches sous-jacentes qu'aux dépens de sédiments continentaux d'épaisseur variable (alluvions, colluvions, nappes de gravats) recouvrant le substratum (Michel,1973, 1976; Grandin, 1973 ; Butt et al., 2000). La connaissance des processus de la mise en place et de l'évolution des matériaux latéritiques, et de l'organisation géométrique des horizons qui en résultent est importante dans l'évaluation du potentiel minier d'une région (Palacky et Kadekaru, 1979 ; Butt et al.. 2000 ; Smith et al., 2000). En effet, les altérites masquent bien souvent l'image en surface des roches mères et sont également susceptibles de contenir des concentrations minérales exploitables. En Afrique les fonnations latéritiques ont souvent été étudiées sur la base des observations géologiques et géochimiques faites à partir de puits (Michel, 1973 ; Grandin, 1973 ; Wackermann, 1975 ; Leprun, 1979 ; Blot, 1980). Il en résulte des observations discontinues peu fiables pour des corrélations sur de grandes distances, entre les limites des horizons d'altération et la surface actuelle. En effet, les variations latérales de faciès sont fréquentes dans les milieux latéritiques (Delaitres, 1993 ; Smith et al., 2000). En Afrique de l'Ouest, s'agissant de la mise en place des matériaux et de leur cuirassement, ces observations ont conduit à deux interprétations opposées: dans la première le cuirassement est attribué à l'érosion et la redistribution de matériaux et du fer des profils antérieurs (Michel, 1973 ; Grandin 1973), dans la seconde il est attribué à une différenciation in situ, des matériaux et du fer (Leprun, 1979 ; Blot et al., 1976). 12 Les relations entre la surface topographique actuelle et les limites des différents niveaux d'altération ainsi que les variations géométriques de ces niveaux selon la nature des roches sous-jacentes peuvent renseigner sur la mise en place des matériaux d'altération et l'évolution des paysages. Des techniques d'imagerie géophysique développées récemment, tomographie de résistivité électrique et géoradar, permettent d'acquérir rapidement des images géophysiques continues du sous-sol en deux dimensions (2D). Elles sont couramment utilisées entre autres en hydrogéologie (Van Overmeeren, 1994, 1997, 1998 ; Tronicke et al., 1999), en géotechnique (Holub et Dumitrescu, 1994) et en stratigraphique (Dagalier et al., 2000). Récemment Ritz et al. (1999a et b) ont montré que ces techniques pouvaient être adaptées à l'analyse de la structure des profils latéritiques. Dans ce travail, on se propose d'acquérir à partir de la tomographie de résistivité électrique et du géoradar, des images géophysiques des profils latéritiques développés aux dépens de roches de natures différentes, dans des contextes géologiques et géomorphologiques différents. Puis de les coupler aux observations géomorphologiques, afin de décrire la géométrie des horizons d'altération et leurs relations éventuelles avec la surface topographique actuelle et la nature des roches sous-jacentes. Les résultats des deux méthodes géophysiques seront comparés entre elles. Les objectifs de ce travail sont de caractériser la géométrie des horizons d'altération en fonction des contextes géomorphologiques et géologiques et de caractériser les contacts géologiques masqués par le cuirassement afin d'apporter des éléments contribuant à la compréhension des modalités de la mise en place des couvertures d'altération, et de la morphogenèse des paysages latéritques de l'Afrique de l'Ouest. Ayant travaillé en équipe pluridisciplinaire, nous avons bénéficié des descriptions lithologiques des puits effectuées par les autres membres de l'équipe pour caler les images géophysiques à la lithostratigraphie du milieu. Cadre de J'étude Les travaux ont été réalisés dans les secteurs de Tenkoto et de Kondokho situés dans la zone birimienne du Sénégal oriental. Ce Birimien qui affleure dans la boutonnière de Kedougou-Kéniéba, est l'objet d'importants programmes de recherche minière, notamment pour l'or. D'importants gisements ont été découverts récemment dans la partie malienne de cette boutonnière. Le secteur de Tenkoto est depuis longtemps l'objet d'un 13 orpaillage intense ct récemment il a fait l'objet d'une prospection minière par une compagnie internationale (ANMERCOSA). A Tenkoto deux surfaces géomorphologiques cuirassées, haut glacis et moyen glacis (Michel, 1973), s'étageant dans le paysage offrant la possibilité d'une observation continue du profil latéritique d'une surface à l'autre; ce qui en fait un secteur idéal pour analyser la structure géométrique des profils d'altération en fonction de la géomorphologie. Au Nord-Est de ce secteur un contact géologique masqué par le cuirassement a été supposé par Michel (1973). A Kondokho un filon de dolérite intrudant le granite avait été repéré par Blot et al. (1976). Ainsi, ces deux secteurs présentent aussi des conditions idéales à l'analyse de la structure des profils d'altération en fonction de la nature du substratum ; et pennettent aussi d'évaluer les potentialités des méthodes d'imagerie géophysique dans la précision de contacts géologiques masqués. Plan du mémoire Le chapitre 1 présente succinctement le cadre général de l'étude et quelques rappels sur les notions d'altération latéritique, suivit par les caractéristiques géologiques, géomorphologiques et altérologiques spécifiques aux secteurs étudies. Le chapitre 2 présente les principes des méthodes géophysiques utilisées et leur mise en œUVTe sur le terrain. Les chapitres 3 à 5 sont consacrés à la présentation et à l'interprétation des résultats, qui sont ensuite discutés au chapitre 6. 14 CHAPITRE 1. CADRE DE L'ETUDE 15 1.1. CADRE PHYSIQUE La région du Sénégal oriental est située entre 12° et 14° de latitude Nord et entre 13° et Il ° de longitude Est (Figure 1-1) ; elle est limitée au Sud par la frontière Sénégaloguinéenne et le fleuve Gambie, et à l'Est par le fleuve Falémé. 60 km - ., • 15" , Dakar 14" , ,, ,, ., . , 1 , , -' .-- .. , 1 .1 "'- ... ' .............. ..., ., ,- ...... -. ! -. ... Tambacound~ ,- ...... , ,--, . ---_.,., .... -_ . , .., , 1 . SENEGA L 1 . ..,, \ ,t 13" , ,, ,-.. , , ... ,, .- ......... , ~ ~ --.............. ,1-------_. _._----"'" '- 12' l (': iD """, ~OUgoU,'",·· IS' 14' 13' 12' 1 ..~. ~= Guinéé 16" Mali +'1 .Ao.~/, r,::",,' 1 ! 1 1 1 - 1 1 11 1 1 II' Figure 1-1. Situation géographique de la région étudiée. 1.1.1. Relief et hydrographie Le relief du Sénégal oriental est composé de collines aux sommets souvent convexes, de surfaces aplanies correspondant souvent à des anciens glacis couverts de cuirasse latéritique, et de vallées alluviales. Les surfaces aplanies sont souvent séparées des collines par des dépressions périphériques (Michel, 1973). C'est un relief monotone et peu élevé; l'altitude moyenne ne dépasse pas 150m, bien que quelques petits massifs culminent entre 350m et 450m. Les principales hauteurs sont: les collines bassaris qui se dressent des contreforts du Fouta Djalon (en Guinée), jusqu'au Niokolo-koba, les massifs de roches vertes de Mako et Bransan et les dolérites de 16 Baraboyé et Ndébou (Camus et Debuisson, ]964). Les hauts reliefs du Fouta Djalon culminent jusqu'à 153Sm (Mont Loura en Guinée). Le plateau Mandingue qui jalonne la région à l'Est, s'élève jusqu'à SOOm (au Mali). Le réseau hydrographique dépend de trois cours d'eau pérennes, le Sénégal, la Falémé et la Gambie vers lesquels coulent les petits cours d'eau temporaires. La Falémé et la Gambie prennent leur source dans le Fouta Djalon. Les cartes structurales interprétatives des images de télédétection des secteurs de Tenkoto et Falémé (Ndoye, 1999) montre que ce réseau hydrographique est très dense et hiérarchisé notamment dans la partie Sud. 1.1.2. Le climat et la végétation Le Sénégal oriental est une zone de climat tropical de type sahélo-soudanien. C'est un climat à deux saisons contrastées: la saison des pluies allant de mai à d'octobre, et la saison sèche qui occupe le reste de l'année. Le caractère soudanien est de plus en plus marqué du Nord vers le Sud. Les pluies sont des averses violentes de courte durée. La hauteur moyenne des pluies est de 500mm à Bakel (au Nord) et de IIOOmm à Kédougou (au Sud) (Ndione, 1995). La température varie entre 23°C et 32°C pendant la saison des pluies. Elle atteint des maxima de 42°C pendant la saison sèche entre Mars et Avril. La végétation est de type savane boisée parsemée de buissons. Le tapis herbacé est constitué de graminées et de cypéracées. La végétation est plus dense dans le Sud où elle est constituée de buissons et forêts galeries, dominés par les râniers et les bambous. 1.2. CADRE GEOLOGIQUE Le substratum du Sénégal oriental fait partie des formations birimiennes (paléoprotérozoïques du Craton Ouest africain) (Bessoles, 1977) (Figure 1-2). Cette étude étant essentiellement axée sur les couvertures latéritiques, nous ne ferons qu'une présentation succincte de la géologie régionale. 1.2.1. Le craton ouest africain Le craton ouest africain (Figure 1-2) est limité au Nord, par l'anti-Atlas, à l'Ouest par la zone mobile panafricaine (Mauritanides-Rockellides) et à l'Est, par les bassins de la Volta et de Taoudéni (Bessoles, 1977). Son socle ameure dans la dorsale Reguibat, la dorsale de Man et les boutonnières de Kédougou-kiéniéba et Kayes. Il est constitué par 17 l'archéen, structuré par les cycles orogéniques leonien et liberien entre 2,9 et 2,5 Ga (Vachette et al., 1973) et le Birimien, structuré par les cycles burkinien et éburnéen entre 2,19 et 2,14 Ga (Boher et al., 1992 ; Feybesse et al., 1989; Dia et al., 1997 ; Abouchami et al., 1990). Dakar Roke/ides SOOKm Figure 1-2. Schéma géologique du craton Ouest africain (d'après Bessoles, 1977). 1.2.2. La boutonnière de Kédougou-kiéniéba Le Birimien de la boutonnière de Kédougou-kiéniéba affleure au travers de la couverture sédimentaire du paléozoïque et du Néoprotérozoïque (bassin de Taoudéni) (Figure 1-2) ; il est l'objet de plusieurs études (Bassot, 1966, 1997, missions sénégalosovietiques, 1971-1972; Milésie etaI., 1989; Ngom, 1995, Ndiaye etaI., 1997; Dia, 1988 ; Abouchami et al., 1990; Dia et al., 1997 ). 18 Depuis les travaux de Bassot (1966, 1997), ce Birimien est subdivisé en séries regroupées en deux entités (Figure 1-3) : une entité inférieure à dominante volcanique (supergroupe Mako) et une entité supérieure à dominante sédimentaire (supergroupe de Dialé-daléma). 12° N 20Km 14° , _-_.. . . ~/. 1 1 1 I-Paléozoïque et NéO~~ZOïq:~,2-~ra:~t~;d:1d: ~~~;ti~~-~~~ergroupe de Dialé~ aléma, 4 su er rou e de Mako, 5 Granitoïde (Paléo rotérozoï ue). 1 Figure 1-3. Structure géologique de la boutonnière de Kédougou-kiéniéba (d'après Bassoi, 1997) 19 1.2.2.1. Le supergroupe de Mako Le supergroupe de Mako est composé de roches vertes (métagabbros, métadolérites, métaandésites, métarhyolites) interstratifiées avec des volcano-sédiments (agglomérats de roches volcaniques et de tufs andésitiques) et des métasédiments (grauwackes, pélites). Ces formations reposent sur un complexe protérozoïque composé d'orthoamphibolites, de gneiss et de diorites datés de 2190+/-20Ma (Dia et al., 1997). Elles sont recoupées par de nombreux filons de quartz, souvent minéralisés notamment en or (Tagini, 1959, Giraudon, 1961 ; Sylla et Ngom, 1997), par le batholite granitique de Kakadian et par un essaim NE-SW de petits massifs post tectoniques: ladièné-Ibel, Badon, Tenkoto, Sambarabougou, Dioudioukondo, Bandafassi. Ces petits massifs sont essentiellement représentés par des granodiorites à biotite et amphibole (Tagini, 1959). Des formations sédimentaires apparaissent à l'Est de ce supergroupe. 1.2.2.2. Le supergroupe du Dialé-Daléma Le supergroupe de Dialé-Daléma est un ensemble à dominante sédimentaire formé d'une séquence détritique qui est composée d'une alternance de grès, grauwackes, schistes et pélites avec des épisodes carbonatés à la base, du complexe plutonique de DalémaBoboti et de plutons granitiques coalescents (Saraya, Banlangouma, Moussala, Boboti) formant le batholite granitique syntectonique de Saraya. 1.3. GEOMORPHOLOGIE REGIONALE Le modelé de l'Afrique de l'Ouest en général et celui du Sénégal oriental en particulier, est largement tributaire des surfaces aplanies et cuirassées d'apparence structurale, dominées par des reliefs résiduels, et entaillées par les cours d'eau. En efTet, les études géomorphologiques menées en Afrique de l'Ouest font état de plusieurs surfaces d'aplanissement situées à des altitudes différentes (Michel, 1973 ; Grandin, 1973 ; Vogt, 1959). Michel (1973) propose une chronologie relative entre ces surfaces ; il distingue (Figure 1-4) : trois surfaces anté-quaternaires ou vielles surfaces (surfaces alumineuses) datées respectivement du Jurassique moyen, du Crétacé et de l'Eocène inférieur, une surface intermédiaire (surface alumino-ferrugineuse) datée du Pliocène, trois surfaces ferrugineuses (ou glacis) datées du quaternaire. Vogt (1959) défini le relief intermédiaire comme l'ensemble des formations cuirassées de versant. 20 Ce schéma est également paléomorphoclimatique puisque le façonnement et le cuirassement de ces surfaces sont attribués aux alternances climatiques qui ont eu lieu dans les régions tropicales depuis plus de 100 millions d'années (Tardy et al., 1988). L'aplanissement est rapporté à des phases semi-arides et l'altération et le cuirassement à des phases plus humides. Lors des climats équatoriaux l'altération, plus intense que l'érosion, développe de puissants manteaux d'altération. Les climats tropicaux, à saisons contrastées favorisent le cuirassement ferrugineux qui protège les surfaces aplanies. ~~~~~----------------------------------------------. ~~----------------------------------~ -..-......;...~4'//lrTTTT""rTTT'T.,..._-= - - ~urface - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ~:~~~~"r:;~ent 1ère d'aplanissement ..... ou ou Surface de Surface de Labé Oongol Sigon ::z:: - - - - - - - - - 3ème surface d'aplanissemen [' ~ f - - - - - - + - - - - - - - - l o u Surface de ~ 8> ~ Fantofa 3 ("l Jurassique Crétacé ft 0 Ci Moyen (Albien?) ;. [ ~.....~ Eocène Cuirasse alumino-ferrugineuses inférieur Pliocène I------~ Cuirasse intermédiaire cuirasses ferrugineuses Figure 1-4. ~ !J. v.' ~ Quulemuire ancien el mo)'en Produits d'altération c=l Sables Roche saine ~ Schéma chronologique du modélé et de 1 ======== 1 1 00 ~ - -,1 Galets el graviiers l'évolution des surfaces géomorphologiques des hauts bassins du sénégal et de la Gambie (Michel, 1973). 1.3.1. Les vieilles surfaces Les vieilles surfaces d'aplanissement ont des rebords escarpés et sont séparées entre elles par des dénivelés de 200m à 300m. Elles sont fortement entaillées par l'érosion. Leurs témoins sont signalés dans le Fouta Djalon et le plateau Mandingue (Figure 1-5). La première surface d'aplanissement ou surface de Labé n'est plus représentée que par quelques lambeaux perchés sur les hauts reliefs du Fouta Djalon central. La plupart de ses bowé se situent entre 1150 m et 1200 m d'altitude; les plus nombreux et les plus étendus, se trouvent sur le plateau de Labé. La deuxième surface d'aplanissement ou surface de Dongol Sigon est encore bien conservée dans la région de Dongol Sigon (Sud-Est du Mali), elle couvre encore de vastes 21 étendus dans le Fouta Djalon. A la différence de la première, elle occupe encore une large place dans les reliefs des hauts bassins du Sénégal et de la Gambie. Ses bowé se trouvent généralement à une altitude de 850m à 950m. . 20 15 .. ', ... .. 1 1 i SOOKm 1 i .5 1 15 10 5 o 5 1 Figure 1-5. Géologie, relief et surfaces à vieilles cuirasses en Afrique de l'Ouest (d'après Michel, 1973). 1- Socle birirnien,- 2-Sédiments paléozoïques, 3- Sédiments secondaires e~ tertiaires, 4- Cuirasses parfois bauxitiques, 5- Témoins de ces reliefs, 6- Importantes cuesta ou escarpements. La troisième surface d'aplanissement ou surface du Fantofa s'étale en contrebas des témoins de la surface de Dongol Sigon. Elle est bien conservée dans les contreforts du Fouta Djalon et sur les hauteurs du plateau Mandingue méridional. Les bowé de cette surface s'étendent entre 550m et 650m. La surface intermédiaire, alumino-ferrugineuse, relie les vieilles surfaces au système de glacis. 23 Beauvais et Colin, 1993) : la roche mère plus ou moins altérée ou saprolite grossière, la saprolite, l'argile tachetée (ou mottled zone), la carapace et la cuirasse parfois recouverte par une mince couche gravillonnaire résultant de la dégradation des cuirasses (Leprun, 1979; Blot, 1980, Beauvais et Tardy, 1991). La roche mère plus ou moins altérée (saprolite grossière) correspond à la zone où la roche est profondément fissurée et moins de 20% des minéraux primaires sont altérés (Butt et al., 2000). La saprolite est caractérisé par la destruction de la majorité des minéraux primaires à l'exception du quartz. Dans cet horizon, la plupart des minéraux néoformés occupent encore les contours des minéraux primaires et les structures de la roche mère sont conservés, ce qui lui confère aussi la désignation d'isaltérite (Delvigne, 1998). La transitions entre la Saprolite et les argiles tachetées est généralement progressives. Les argiles tachetées (mottled zone) sont caractérisées par la concentration des oxydes et hydroxydes de fer formant des taches brunes, les structures de .la roche mère disparaissent, ainsi cet horizon est aussi appelé allotérite. Les argiles tachetées sont toujours présentes dans les granites ; eUes sont aussi présentes sur les roches basiques (Beauvais et Tardy, 1991) mais absentes sur les roches ultrabasiques (Lepron, 1979). Entre les argiles tachetées et l'horizon induré sus-jacent se trouve parfois un horizon à nodulaire meuble mince dans les profils issus des granites mais pouvant avoir plusieurs mètres d'épaisseur dans les profils issus des roches basiques (Blot, 1980; Beauvais et Tardy, 1991).. Les profils latéritiques se caractérisent par la prédominance de la silice, l'aluminium et le fer, contenus dans le quartz relictuel et les minéraux néofonnés : la kaolinite, la goethite et plus accessoirement l'hématite. Cette simplification minéralogique et géochimique, se produit dès l'horizon à sapro1ite. Le matériel formant l'horizon induré sommitale des profils latéritques peut être issus aussi bien de l'altération de la roche sousjacente (accumulation relative) que de l'érosion du milieu environnant (accumulation absolue). Dans le premier cas on parle d'autochtonie et dans le deuxième d'allochtonie. En Afrique, la contribution relative de ces deux mécanismes dans la mis en places des matériaux latéritiques divise les auteurs. D'un côté les partisans de l'allochtonie, souvent des géomorphologues (Michel, 1976, 1973, Grandin, 1973) et de l'autre les partisans de l'autochtonie, souvent des petrogéochimistes (Zeegers et Lepron, 1979 ; Pion, 1979; Blot et al.,1976). Michel (1973) étudiant la géomorphologie des bassins du Sénégal et de la Gambie, conclut à une accumulation absolue (allochtonie) des matériaux: et du fer des 24 cuirasses qui recouvrent les glacis ; Grandin (1973) pense que le fer qui participe à l'induration des matériaux peut être apporté par les débris d'anciennes cuirasses sous forme de colluvions constituant le matériel de nouvelles cuirasses. Zeegers et Leprun (1979) affinnent que le cuirassement des régions sèches d'Afrique de l'Ouest, s'est développée in situ à partir de l'altération de la roche saine sous-jacente (autochtonie). Blot et al. (1976) et Pion (1979) étudiant l'altération des dykes basiques dans le massif granitique de Saraya pour le premier, et celle des massifs cristallins basiques en Haute volta pour le second, concluent aussi à une prépondérance de la lithodépendance. Riou (1978) pense que l'allochtonie est plus souvent affinnée que démontrée. Récemment Beauvais (1999) à tenté de réconcilier les points de vue allochtone et autochtone en montrant sur la base des analyses géochimiques et minéralogiques que les deux processus pouvait coexister dans un profil. 1.5. . CONTEXTES LOCAUX DES SECTEURS ETUDIES Les images géophysiques présentés dans ce mémoire ont été obtenues dans les secteurs de Tenkoto et Kondokho, situés au Sénégal oriental dans le département de Kédougou. Kédougou se trouve à environs 800km à l'Est de Dakar; on y accède par la route nationale N°7. 1.5.1. Le secteur de Tenkoto Le secteur de Tenkoto est centré sur un village d'orpailleurs de même nom, situé à environ 45km au Nord de Kédougou. Géologiquement, il est caractérisé (Figure 1-6) par une intrusion de granite posttectonique dans les roches basiques de la série de Mako représenté localement par des gabbros et des tufs andésitiques. C'est une granodiorite à biotite et amphibole, avec des enclaves basiques et des veines d'aplite. Il est associé à un cortège filonien acide à intennédiaire (Seck, 1999) comprenant des filons de quartz à minéralisations de type BPGC (Blend-Pyrite-Galène-Chalcopyrite) et Mo-Cu (Molybdène-Cuivre) (Tagini 1959) dans lesquels, ont été signalé des traces d'or (Tagini, 1959 et Giraudon, 1961). Dans la partie Nord-Ouest Niang (1995) a observé à partir d'un profil magnétique de direction N310, deux corps paramagnétiques verticaux et profonds qu'il pense correspondre à des pegmatites ou aux filons de quartz minéralisés. 25 ! ! j + + + + + + + + + TENKOTû + + + + + + + + + .. 1 1 + + + + + + + 1 + + + + O·... r+l L.t.....-..I D. ba~a1tc cl gflbpros mctamorpfllses birrimien paramétamorphique (tufs. rndiolarites elc.) granite post tectonique (gmnitc circonscrit de linkoto) nndésite métamorphisée cuirasse latéritique / 0 1 2 Km ... ' _ _"",'_ _.' filons d~ quartz ou pegmatIte ! '-------------.JJ 1 1 Figure 1-6. Contexte géologique du granite de Tenkoto (Extrait de la carte géologique du Sénégal au 1 : 200000). Le massif est circulaire avec un diamètre d'environ 5km, toutefois le champ filonien s'étend sur environ 23 km2 (Tagini, 1959). Ndoye (1999) vient de réalisé une carte structurale contenant le secteur de Tenkoto à partir des images de télédétection. Le granite de Tenkoto est masqué par une couverture latéritique épaisse et n'affleure qu'en quelques rares endroits notamment dans les talwegs. Cette couverture a été récemment l'objet de plusieurs études géophysiques et géochimique et de télédétection (Ritz et al., 1999 ; Bantsimba, 1999 ; Managna, 2000 ; Safou, 2001). 26 Du point de vu géomorphologique, le paysage est composé (Figure 1-7) d'une ceinture de collines de roches vertes qui culminent entre 255 et 285m et qui dominent des surfaces aplanies et cuirassées recouvrant le granite. Il s'agit du moyen glacis et d'un lambeau du haut glacis s'étageant dans le paysage à des altitudes respectives de 175 à 295m et 200 à 215m (Michel, 1973) ; ces deux surfaces se raccordent par des pentes douces parfois relativement escarpées (Figure 1-7B) et souvent couvertes d'éboulis. Une dépression périphérique sépare le domaine des glacis de la ceinture de collines de roches vertes (Figure 1-7B). L'une de ces collines, situé au Nord-Ouest de Tenkoto (point coté 283 sur la Figure 1-7), porte encore une relique d'une cuirasse que Michel (1973) attribut à la surface intermédiaire. Les glacis sont inclinés vers les marigots avec des pentes inférieures à 5°. Les talwegs sont souvent larges et peu encaissés; les interfluves atteignent et parfois dépassent 1 à 2 Km de long. 1.5.2. Le secteur de Kondokho Kondokho est situé sur le granite syntectonique de Saraya, à 20km au Nord du village Saraya. Ce massif de granite est traversé par des dykes de roches basiques (Gabbros et dolérites) mises en place par des mouvements tectoniques post-birimiens. Dans la zone de Saraya, le granite est leucocrate (Bassot, 1966). Le paysage est caractérisé par un relief peu accentué et par de vastes étendues aplanies couvertes d'une cuirasse ferrugineuse peu épaisse. Leurs pentes sont faibles (1 à 2°). A Kondokho la cuirasse est recouverte par un sol sablo-argileux. Ce secteur a été précédemment étudié par Blot et al. (1976) et Blot (1980) par puits et tranchée. Une tranchée de coordonnées N 12°55.440 et W11°44.02l, leur a permis de repérer un dyke de dolérite dans le granite. Les résultats ont montré une filiation verticale entre le substratum et les altérites ; leur épaisseur ainsi que celle de l'horizon ferrugineux sont plus importantes au-dessus de la dolérite. Mais le contact n'est visible ni en surface, ni au sien de l'horizon ferrugineux. 27 (A) ... N ~ i~ 1 km 1 1 , i ,IJf' • 193 1 1 188 • 6. ~ il l1li . . Buttes de roches vertes ~ (B) -E (]) "tl ::J .t::: <ë Relique de cuirasse (Pli()Çene ? ) Haut glacis" 1<l Point coté. ( ml B Haut glacis escarpement 210. thalweg Deprcsslon . Pen'ph' enque "'- 190 170 0 0.5 CI ~ Talweg Limite du granite A Butte de roches vertes 250 230 256 Moyen glacis 1.0 1.5 2.0 (km) 1 1 1 1 1 1 Figure ]-7. Schéma géomorphologique des environs de Tenkoto (Beauvais et al., 1999) : (A) vue cartographique, (B) coupe topographique selon la direction AB. 28 CHAPITRE 2. METHODES UTILISEES - PRINCIPES ET MISE EN ŒUVRE 29 Deux méthodes géophysiques, la tomographie de résistivité électrique 2-D et le géoradar, ont été utilisées dans cette étude pour acquérir des images géophysiques des profils latéritiques. Ces images ont été corrélées avec les profils d'altération observés directement à partir de puits et tranchée situés à leur proximité. 2.1. PRESENTATION DE LA TOMOGRAPHIE DE RESISTIVITE ELECTRIQUE 2-D La tomographie de résistivité électrique ou imagerie électrique, est une méthode de prospection électrique en courant continu permettant d'obtenir, à partir des mesures réalisées en surface, des images géoélectriques verticales du milieu prospecté. L'analyse de la distribution de la résistivité électrique sur ces images permet de déduire la structure géologique de ce milieu. 2.1.1. Notions de résistivité électrique La résistivité électrique (p), inverse de la conductivité électrique (0), d'un matériau est la mesure de son aptitude à s'opposer au passage d'un courant électrique. La circulation du courant dans un milieu est régie par la loi d'Ohm (Telford et al., 1990) J=oE, dans laquelle J est la densité du courant, 0 (1) (l/p), la conductivité du milieu et E le champ électrique. Dans la prospection électrique, on détermine la résistivité électrique d'un milieu à partir de la mesure du potentiel V créé par le champ E induit par la circulation d'un courant. Les relations entre ces paramètres sont exprimées par les équations suivantes: E = -\/v d'où p = _.!. \/V. (2) J Généralement on utilise un quadripôle CI-C2-PI-P2 (Figure 2-1). On "injecte" un courant d'intensité 1 connue dans le sous-sol, par l'intermédiaire des électrodes Clet C 2 (dites électrodes de courant), et on mesure la différence de potentiel tiV qui en résulte (Figure 2-lB), par l'intermédiaire des électrodes Pl et P2 (dites électrodes de potentiel). Le rapport entre la tension mesurée (ti V) et le courant "injecté" (1), multiplié par un facteur géométrique (K), donne la valeur de la résistivité électrique (p) du sous-sol (Telford et al., 1990; Ward, 1990; Dahlin, 1995) : p = K. tiIV où K = 2.n. (1 __1 __1 + 1..)-1. rI r2 r3 f4 (3) 30 p, I1V, J, et r sont respectivement exprimés en n.m, mV, mA, et m, 7t = 3,14. K est un facteur de normalisation qui dépend de la configuration du quadripôle de mesure c'est-àdire des positions relatives des électrodes C 1,C2,P 1 et P2. (A) Lignes équipotentielles C1 P1 Lignes P2 (B) 11V =potentiel mesuré Figure 2-1. Schéma du principe de mesure de la résistivité électrique: (A) distribution des lignes de courant (radiales autour des pôles "d'injection ") et des lignes équipotentielles (perpendiculaires aux lignes de courant) dans le sous-sol, (B) différence de potentiel mesurée. La Figure 2-2 présente les configurations les plus utilisées ainsi que leurs facteurs géométriques respectifs. De cette configuration et de la structure géoélectrique du milieu, dépend la profondeur d'investigation, c'est-à-dire la profondeur maximale à la laquelle, un objet continu de produire un effet mesurable en surface (Ward, 1990). Pour les configurations simples (par exemple Wenner et Schlumberger) et pour un terrain donné plus la distance C1C2 est importante, plus la profondeur d'investigation est grande (Astier, 1971). Pour un terrain hétérogène, la valeur ainsi calculée est une résistivité apparente (pa) 31 qui correspond à la résistivité vraie d'un terrain homogène et isotrope, qui aurait la même résistance (VIl) que ce terrain pour une même configuration d'électrodes (Astier, 1971 ; Habbeljam, 1979). Wenner Pole - dipole a P1 a P2 a C2 I.. . .--..,~I...·--·~ l.. . ,.....-.-....~~,I C1 .. 00 .... - - - =2n: Wenner - schclumberger Pole - Pole na K P1 a P2 - ~. = lt na C2 -1 C1 00 . . . - P2 ~-...------c:~-·I-.-+I K 0;; P1 na 2ft a K C1 C1 C2 P1 _ .._ ... _~ a n (n+1)3 P2 1••_ _+-1_1 ... - - - C2 _00 = K 271: a n (n+1)a Dipole - Dipole C1 C2 Pl P2 ~_ .._ _n_a_ _....._I~1 K = lt K = facteur géometrique a = distance entre électrodes n (n+1 )(n+2)a Figure 2-2. Caractéristiques géométriques des configurations couramment utilisées en prospections électriques. Pendant longtemps, les méthodes de sondage et de profilage électrique ont été utilisées dans les prospections électriques. Dans le sondage électrique, on écarte les électrodes successivement de part et d'autre du milieu du quadripôle qui reste fixé au point de mesure; on obtient un profil vertical de résistivité au point de mesure. Dans le profilage électrique on conserve les distances entre les électrodes pendant que l'ensemble du quadripôle est déplacé en surface de station en station; on obtient un profil latéral de la variation de résistivité. L'interprétation de ces profils se fait en supposant que le sous-sol n'est constitué que de couches horizontales (Astier, 1971). Ce qui impliquerait une variation exclusivement verticale de la résistivité. Dans les milieux à géologie complexes où la résistivité vane rapidement verticalement et latéralement ces méthodes peuvent conduire à des résultats erronés. Le besoin d'avoir des méthodes tenant compte des variations verticales et horizontales a conduit au développement des méthodes de tomographie (Griffiths et Barker, 1993). 32 2.1.2. Principe de la tomographie électrique 2-D La tomographie électrique 2-D est une combinaison des techniques de sondage et de profilage électrique. Son principe est basé sur l'utilisation d'un dispositif multiélectrodes constitué d'un sélecteur d'électrodes et de câbles multicanaux permettant de connecter une série d'électrodes implantées sur le sol, à un résistivimètre. Ce dernier étant connecté à un micro-ordinateur (Figure 2-3). Ce dispositif permet d'effectuer automatiquement plusieurs centaines de mesures indépendantes les unes des autres (Griffiths et Barker, 1993). Les données sont généralement présentées sous forme de pseudosection, obtenue en plaçant chaque valeur de résistivité apparente mesurée sur une section, en dessous du milieu du quadripôle CI-C2P1-P2 et à une profondeur égale à une fraction de distance C1-C2 (Figure 2-3) ; cette fraction de distance C1C2 est appelée pseudoprofondeur. Stalion 3 Cl 1 Pl 3a P2 la 1 1 A 38 lllptop Computer C2 1 S tilt ion 2 ! Cl 28 ~1 28 P2 28 C2 1 1 Station 1 "" 1 1 1• 2 • J • 41 • pOiliti"" du point!! d~ 1'M1lI'e 5 • !U' G• Sequence of mellsuremen1s 10 build up Il fa p!/e.lJdasectiiJft pseudosection Figure 2-3. Processus de construction de la pseudosection sur le terrain par l'ordinateur (d'après Dahlin, 1995). Les pseudoprofondeurs les plus proches des profondeurs réelles sont obtenues avec la moitié de la distance C1-C2 (Edward, 1977). La délimitation des couches de même résistivité apparente permet dans certains cas, d'obtenir une pseudosection donnant une image approximative de la distribution réelle des résistivités vraies dans le milieu. Toutefois, dans la majorité des cas une modélisation par inversion est nécessaire. 33 La procédure de construction de la pseudosection est illustrée dans la Figure 2-3 (ci-dessus) pour le cas d'une configuration Wenner. Au début Cl est à la première électrode, les électrodes sont espacées d'une distance "a" et la mesure est placée au point 1 situé à la verticale du milieu de Pl P2, à la pseudoprofondeur Cl C212. Puis l'espacement est doublé (2a) et la mesure est placée au point 2. Ainsi de suite jusqu'à atteindre l'espacement maximal (point 6). Ensuite Cl passe à la deuxième électrode et le processus recommence. L'augmentation de la distance CIC2 donne accès à des profondeurs de plus en plus élevées. Ainsi se construit automatiquement la pseudosection au fur et à mesure qu'on effectue les mesures. Cette acquisition est gérée par un logiciel qui commande la sélection des électrodes et les mesures; elle correspond à une modélisation directe (Figure 2-4) de la structure géoélectrique du milieu prospecté. Le processus de traitement qui permet de retrouver la structure géoélectrique du terrain qui donne par modélisation directe, la pseudosection observée est appelée inversion (Figure 2-4). Modélisation inverse Figure 2-4. lllustration des concepts de modélisation directe et inverse dans la tomographie électrique. L'inversion est un traitement itératif automatique mis en œuvre par des logiciels spécifiques. Ces logiciels utilisent pour la plupart les techniques des éléments finies ou des moindres carrés (Olayinka et Yaramanchi, 2000 ; Loke et Barker, 1996) pour générer à chaque itération, une pseudosection (modélisation directe) qu'ils comparent avec celle observée sur le terrain et ajustent le modèle de sorte à minimiser la différence entre les deux pseudosections. Cette séquence est répétée jusqu'à obtention d'une pseudosection calculée la plus proche possible de celle observée. Toutefois, en pratique une petite différence dite "modèle résiduel" et notée RMS, subsiste entre les deux pseudosections 34 (calculée et observée). Elle est d'autant plus grande que le modèle réel à une forte tendance 3D et/où que le "bruit" est important. L'interprétation des images géoélectriques obtenues suppose une bonne connaissance des significations possibles des variations de la résistivité électrique (p) dans le milieu. 2.1.3. Les facteurs qui déterminent la résistivité électrique du sous-sol Dans la partie superficielle du sous-sol, le courant électrique circule principalement sous forme électronique et électrolytique. En dehors des concentrations métalliques responsables de la circulation électronique, la matrice minérale des roches est infiniment résistante et le courant ne circule que par déplacement ionique à travers l'eau contenue dans les pores (conduction électrolytique normale) et à la surface des minéraux argileux (conduction électrolytique superficielle) (Telford et al., 1990 ; Ward, ]990). La résistivité d'une roche dépend donc de sa teneur en eau, de la résistivité de cette eau et de la proportion d'argile dans la roche. La Figure 2-5 montre la résistivité électrique de quelques matériaux du sous-sol. (Ohm.m) 10- 1 1 10 2 10 105 t"li)i~'!" ))Sçhjâfesr,grapffij'fepXt""""'h\'.ii:ii" : : '~Y'Y*~\1~g\'~{~~~f~~~&tMJ:/~~ lt:i';;'$':ik~'~$ljâi!it~Ïi;'(:}iMj)jti"~(t.\'~'M~~&~WI ,;~iW~V~lç@'~~,~~;~~W.{fM~~~;?i.. ;:é~fj,{@",{'{~{" • :1'r!fj~'0;t~~'ml[tJ'~%'i1~::!~~-~i))~:~~i'~{{;~I~~~i1'~!:iiJ0'@,)~~~'~-e:l;"~~"'ilim~iiJ',~~:Jirtj,it~~;;61~~~?;fi~~~,wriir{f4:i\fM~'"r~iM~i~}l.~~l~ • • • 1 : 1!~;,;;::d!Mk,~,t~,{.wA~tCï l'IêSrd?t~j~t~1'~-i&~~~1t~iJ*}~1 : , 19J~~~':'::;:;1f~r,;),~tA;I':,tI\ï' S? tî:shrA~·~');*~f.f~j$;:M$~:gr,tfill/f?~i'i~f;ij~1~W;~;HM1;v*' : Mf~~R~~M~~1t~{~J:T~tJMN?';lS'Himer$"iM::1#r~~.~1 1 1 Figure 2-5. Intervalles des valeurs de résistivité des roches courantes (d'après Ward, 1990). Les roches magmatiques et les roches métamorphiques ont une résistivité très élevées ; leur porosité est généralement faible. Ainsi leur résistivité dépend beaucoup de l'importance de la porosité secondaire (fracturation) et de son degré de remplissage en eau ; elle peut varier de moins de 100nm à plus de 1 Millions nm. A titre d'exemple, celle du 35 granite varie entre moins de 1000nm à plus de 1000000m et celle du basalte de 500nm à plus de 100000nm (Figure 2-5) selon le taux d'humidité. Les roches sédimentaires généralement plus poreuses et plus humides se caractérisent par une résistivité électrique relativement faible de l'ordre de 10 à 10000m Les plus faibles résistivités, 10 à 1000m, sont caractéristiques des roches meubles comme les sables et les alluvions. La résistivité des roches sédimentaires est fortement influencée par celle de l'eau qui remplie les pores. Un sable imbibé d'eau de mer (0,2.om) à une résistivité d'environ 1.om contre 100nm environ pour un sable imbibé d'eau douce. La résistivité des eaux souterraines peut varier de 10 à 100 nm selon leur charge saline. Celle de l'eau de mer est de l'ordre de 0,20m. La résistivité d'une roche donnée dépend donc: de sa porosité, du niveau de remplissage de cette porosité et de la charge saI ine de l'eau qu'elle contient. La grande variabilité de ces facteurs explique le fait que les roches ne soient pas caractérisées par des valeurs de résistivité précises mais plutôt par des intervalles de résistivité. En absence des argiles, ces facteurs sont reliés à la résistivité électrique par la relation de Archie (Telford el al., 1990) : a Pr = pw cI>rn. sn , (4) dans la quelle, pr est la résistivité de la roche en Om, pw la résistivité de l'eau en Om, cI> la porosité de la roche en pourcentage et S le pourcentage en eau (saturation), a et m sont des constantes (0,5<a <2,5 et 1,3 < m < 2,5) et n est un coefficient de saturation (n~2). En présence d'argiles, la conductivité électrique est la somme de la conductivité électrolytique normale (crn) et de celle apportée par les argiles (crs): crr = crn + crs. (5) Dans ce cas, des corrections doivent être apportées à la loi de Archie afin de tenir compte de la conductivité apportée par les argiles. Différents types de correction peuvent être utilisés selon les modes de répartitions des argiles dans la formation. En effet, les argiles peuvent se présenter: soit sous forme laminée, soit sous forme structurale, soit encore sous forme dispersée (Figure 2-6). Les trois types peuvent coexister dans une formation, mais les argiles laminées et les argiles structurales sont essentiel1ement détritiques alors que les argiles dispersées sont principalement d'altération (Sera, 1979). 36 Argiles structurales Argiles laminées 1«/ ._ Matrice de la fonnation Argiles Argiles dispersées 1.>' Réseau de pores Figure 2-6. Les différents modes de distribution de l'argile dans les fonnations géologiques (d'après document schlumberger, in Sera, 1979) : (A) lits d'argile intercalés dans la formation; (B) grains ou nodules d'argile similaires aux grains de la matrice; (C) l'argile enduit ou adhère aux grains de la matrice ou occupe partiellement les pores. Il existe plusieurs méthodes de correction de l'effet des argiles dans les mesures de résistivité. Entre autres, Hossin (1960) propose, dans le cas des argiles dispersées, une correction qui aboutie à la fonnule généralisée ci-dessous: -l=~+L Pr dans la quelle, Pn Pw, S, et <1> Pw Pshd' (6) représentent les mêmes facteurs que dans la loi de Archie, P est le pourcentage d'argiles, et Pshd, la résistivité de ces argiles. Cette formule montre que la résistivité d'une roche diminue lorsque sa teneur en eau augmente. Le Tableau 1 montre les résistivités de quelques roches courantes, en fonction de leurs teneurs en eau. L'examen de ce tableau montre que la résistivité peut varier de façon importante selon le pourcentage d'eau contenu dans la roche. Par exemple, la résistivité d'une dolomite à 0,96% d'eau est de SOOOOm, elle passe à 60000m avec 1,3% d'eau. En plus des facteurs examinés ci-dessus, les processus géologiques comme l'altération supergène, la dissolution et l'induration modifient la résistivité électrique des roches en agissant sur les facteUrs qui déterminent son importance. Par exemple l'altération augmente la porosité et le taux d'argile, l'induration réduit la porosité efficace. 37 Tableau 1 : Valeurs de résistivité des roches en fonction du pourcentage d'eau (Telford et al., 1990). Roches Teneur en eau (%) Granite 0,31 4,4.103 Granite 0,19 1,8.10 Granite 0 1010 Basalte 0,95 4.10 Basalte 0 Résistivité (Om) 6 4 1,3.108 Peridotite 0,1 3,10 3 Peridotite 0 1,8.1 0 Dolomite 0,96 8.10 3 Dolomite 1,3 6.10 3 Calcaire Il 0,6.1 03 Sable Moyen 1,0 4,2.10 3 Sable Moyen 0,1 1,4.108 2.2. 7 PRESENTATION DU GEORADAR Le géoradar (où radar géologique) est une technique d'imagerie géophysique relativement récente et similaire à la sismique réflexion. 2.2.1. Principe d'acquisition des images géoradars Le principe du géoradar a été décrit par Davis et Arman (1989) et Beeres et Haeni (1991) . Il est basé sur l'analyse de la propagation des ondes électromagnétiques de hautes fréquences (10-1000Mhz) dans le sous-sol. Cette analyse permet de détecter les principaux interfaces qui réfléchissent ces ondes. La réflexion des ces ondes est liée aux changements de constante diélectrique qui, dans Je sous-sol, varie souvent d'une couche géologique à une autre (Tableau 2). On peut alors délimiter les couches du milieu prospecté. La constante diélectrique ou permittivité diélectrique relative exprime la capacité d'un matériau à se polariser lorsqu'il est soumis à un champ électrique (Telford et al., 1990). 38 Tableau 2 : Pennittivité de quelques matériaux géologiques (Telford et al., 1990). Roches Constantes diélectriques Granite (humide) 4,8-18,9 Gabbros 8,5-40 Diorite 6,0 Serpentine 6,6 Gneiss 8,5 Sable (Sec à humide) 4,7-12 Sol (Sec à humide) 3,9- 29,4 Basalte 12 Argile (Sec à humide) 7-43 Pétrole 2,07-2,14 Eau (20°C) 80,36 De façon schématique, le système géoradar se compose d'une unité d'émission et d'une unité de réception raccordées à une console qui est contrôlé par un micro-ordinateur (Figure 2-7A). L'antenne d'émission enVOle des brèves impulsions d'ondes électromagnétiques dans le sous-sol, il se crée un front d'onde (signal radar) qui se propage en profondeur à travers les couches du sous-sol (Figure 2-7A). Lorsque le signal radar arrive à l'interface de deux couches de permittivités électriques suffisamment contrastées, une partie de l'énergie est rénéchie vers la surface et une autre transmise dans les couches plus profondes. L'onde réfléchie est captée en surface par l'antenne réceptrice qui la transmet à la console où son amplitude est amplifiée puis enregistrée en fonction du temps. La représentation graphique de cet enregistrement, montrant les variations d'amplitude sous fonne d'aires variables comme en sismique, est appelée trace radar (Figure 2-7B). Une réflexion se manifeste par une augmentation importante d'amplitude. En acquérant des traces en des stations régulièrement espacées à la surface (Figure 2-7C), les réflexions correspondantes à une interface dessinent son profil qui est couramment désigné par réflecteur (Figure 2-7D). En estimant la vitesse des ondes dans le milieu prospecté, entre autres par la « technique du milieu commun» ou «Common mid point» en anglais dont nous présentons le principe plus loin (Cf paragraphe 2.2.3. ), on peut convertir le temps en profondeur et obtenir une image géoradar du milieu, presque équivalente à une coupe géologique. CONSOLE (C) (A) Ondes directes 0\ 1"") Amplitude -+ T~l (B Reflexion eflàcteu~ 1 (0) Rellecléur Figure 2-7. Illustration du principe du géoradar. (A) Diagramme schématique du système radar, (B) trace radar, (C) Acquisition d'un profil géoradar, (D) profil obtenu. 40 La corrélation entre le temps et la profondeur se fait à partir de l'équation cidessous, dans laquelle: t est le temps du trajet aller-retour en nanoseconde, v est la vitesse des ondes dans le milieu en nanoseconde par mètre et d la profondeur en mètre. t d=v2 (7) L'interprétation des réflecteurs nécessite une bonne connaissance des principes qui régissent la propagation des ondes radars dans le sous-sol, ainsi que les causes possibles de leur réflexion. 2.2.2. Notions de propagation et réflexion des ondes radars Le transfert et la réflexion du signal radar dans le sous-sol dépendent de l'impédance diélectrique (Z) du milieu qui est données par la relation ci-dessous (Brewster et Annan, 1994) dans laquelle: j est un nombre complexe tel que co, cr, Il et E l = - 1 (imaginaire pur), représentent respectivement la fréquence angulaire (21tf, en Hz), la conductivité électrique (SIm), la pennéabilité magnétique (Henry/m) et la pennittivité diélectrique (Farad lm); Er et !JI sont les valeurs relatives dans le vide. Pour la plupart des matériaux géologiques la pennéabilité magnétique (Il = Il.llo) est très proche de celle du vide. Ainsi son influence est pratiquement négligeable dans la propagation des ondes radar dans le sous-sol (Olhoeft, 1998). Z - ~ 'COJl cr + (8) jOOE Dans le cadre du géoradar, deux phénomènes permettent de décrire la propagation des ondes radar: la réflexion et l'atténuation de l'énergie qui dépendent respectivement, de la constante diélectrique et de la conductivité électrique des matériaux. 2.2.2.1. La constante diélectrique La constante diélectrique est le principal paramètre qui détermine la réflexion et la vitesse des ondes dans le sous-sol (Tableau 3). La vitesse est exprimée par la relation suivante, dans laquelle C est la vitesse des ondes dans le vide (C C V=~. = 3.108rn/s) (9) En effet, les réflexions se produisent aux interfaces entre des couches de constantes diélectriques contrastées. L'importance de ce contraste dêtermine l'amplitude de l'onde 41 réfléchie: une onde d'amplitude A se propageant dans un milieu 1 de permittivité el, est réfléchie à l'interface du milieu 2 de permittivité e2, avec une amplitude RA. ; R est le coefficient de réflexion à cette interface, exprimé par la relation ci-dessous (Brian et al., 1994). (10). Une interface de permittivité diélectrique ne produit une réflexion que lorsque le changement se produit sur une distance inférieure ou égale au quart de la longueur d'onde utilisée (Brian et al., 1994). Une variation graduelle ne génère pas de réflexion. Le succès d'une prospection dépend donc de l'importance des contrastes de constante diélectrique dans le sous-sol. La constante diélectrique de l'eau est égale à 80, celle de la plupart des matériaux géologiques courants (en absence d'eau) est de l'ordre de 4 à 8 (Tableau 3). Ainsi, la constante diélectrique d'une couche est d'autant plus élevée que sa teneur en eau est importante. Par exemple, elle varie entre 3 et 5 pour les sables secs et entre 20 et 30 pour les sables saturés d'eau (Tableau 3) ; celle d'une argile sèche est de l'ordre de 7, alors que celle d'une argile humide peut atteindre 43 (Tableau 2, ci-dessus). Ainsi, les argiles peuvent être décelables facilement dans un milieu et indécelables dans un autre. Tableau 3 ; Constantes diélectriques (K), conductivités (cr), vitesses CV) et attenuations (a:) de quelques matériaux (Davis et Annan, 1989). 09 cr. (db/m) MATERIAUX K cr (ms.lm) V (m/ns) 10 Air 1 0 0,30 0 Eau potable SO 0,5 0,033 0,1 Eau salée SO 3.10 0,01 10 3 Sable sec 3-5 0,01 0,15 0,01 Sable saturé d'eau 20-30 0,1-1,0 0,06 0,03-0,3 Calcaire 4-S 0,5-2 0,12 0,4-1 Limons 5-15 1-100 0,09 1-100 Silts 5-30 1-1000 0,07 1-100 Argiles 5-40 2-1000 0,06 1-300 Granite 4-6 0,01-1 0,13 0,01-1 4 42 2.2.2.2. La conductivité électrique La conductivité électrique détennine l'importance de l'atténuation subie par le signal dans les différentes couches traversées. D'après la relation ci-dessous (Brian et al., 1994), l'amplitude (A) du signal diminue de façon exponentielle en fonction de la profondeur et du coefficient d'atténuation (a) qui lui-même est fonction de la conductivité (s), de la permittivité électrique (E). A=A o e-a·z 0' avec a = cr 2 ~ (db/m) V; (l1,12) est la conductivité du milieu en ms/m, A est l'amplitude de l'onde en mètre, Ao l'amplitude initiale et Z la distance parcourue par le front d'onde en mètre. L'importance de la conductivité est prépondérante dans l'expression du coefficient d'atténuation. Ainsi le signal radar est d'autant plus atténué que la conductivité des matériaux traversés est importante (Tableau 3, ci-dessus). 2.2.2.3. Profondeur de pénétration et résolution De façon générale, la profondeur de pénétration et la résolution sont contrôlées par la fréquence des ondes utilisées : plus la fréquence est grande, plus la précision est meilleure (Tableau 4), mais la profondeur de pénétration est petite. Cependant, le principal facteur limitant la profondeur de pénétration est plutôt l'atténuation des ondes électromagnétiques dans les matériaux conducteurs (Beeres et Haeni, 1991). Tableau 4 : Relations entre les paramètres radars, la longueur d'onde et la résolution sensors and softwares, 1996). Fréquence. .·CMlii} Offset 100 (m) 1,0 200 0,5 Sables secs Longueur ·.. R.ésolH:tion(l1'Oi· d'onde 04 1,5 '. 0,75 0,2 Sables saturés 10ngueurR.es()111!iOII(Il1) . d'oond e > O l 5 .•.. ,6 , 0,3 ·0,08 Une profondeur d'environ 30m peut être obtenue pour des sables et graviers sans argiles et à peine 1m environ dans les milieux à grand pourcentage de matériaux conducteurs comme les argiles (Olhoeft, 1984). D'après Davis et Annan (1989), une profondeur de l'ordre de lOm peut être obtenue pour des sables secs (0,01 millisiemens/m) prospectés avec des antennes de 100MHz. En pratique, le radar n'est pas utilisable pour des milieux où la résistivité électrique de la couche superficielle est inférieure à 100nm. 43 2.2.3. Principe de l'estimation de la vitesse des ondes radars par la technique de " Common mid point" (CMP) La technique du CMP, est équivalente à la sismique réfraction. Elle pennet d'estimer la vitesse des ondes radar dans le sous-sol. La Figure 2-S illustre la réalisation d'un CMP. Elle consiste à enregistrer plusieurs traces radars en écartant successivement les deux antennes d'un pas constant de part et d'autre d'un point (Figure 2-8A). On obtient un enregistrement montrant les traces radars en fonction de la distance de séparation des antennes (offset) et du temps (Figure 2-SB). (A) Déplacement de l'antenne receptrice +- 4 3 2 p, p, p .' ;,i \\ ri \l, Déplacement de l'antenne émetrice Trace # p CJ, J~ \\ ",", . " ; l' .< li ., . -... Il '.\ 11 !If} \\. il L.,....._... _-~--~--.; if \\ ,!r' l,:'" ._ ... IR\. If \1 lit> il,> '1> l' ,> V t b' 2 i ~, J)/ ~ 3 4 p, tH, L Il \\ '~:' jfJ 1: 1; . t!~ Il ' 1}/" .--! A B Réalisation d'un CMP (C) (B) 1 O Air Séparation des antennes (m) O~---------~ t e m p s Couche 2 (m) chéma de la propagation des ondes 1-0nde directe dans l'air 3· Oncle directe dans le sol 2· Onde critique refractée 4- Onde réflechie 3 Modèle d'interpretation des CMP Figure 2-S. Schéma de la procédure d'estimation de la vitesse du signal radar par la technique de CMP. Sur cet enregistrement on peut tracer les directions fonnées par les arrivées des "ondes directes air" (passant entre les deux antennes à travers l'air), des "ondes directes sol" (passant entre les deux antennes à travers le sol), et des ondes réfléchies (Figure 2-8C). 44 La pente de la direction des "ondés dir6ctes air" tti6'e§pond à la vitesse des ondes dans l'air et celle de la direction des "ondes directes sol" à la vitesse des ondes dans le milieu. Lorsque l'on dispose d'un réflecteur dont on connaît la profondeur, par exemple à partir \. d'un sondage, et si ce réflecteur peut être repéré sans ambiguïté sur le radargramme, on peut estimer la vitesse directement par comparaison de la profondeur avec le temps. 2.2.4. Interprétation des réflexions dans l'imagerie radar La Figure 2-9 montre un schéma d'interprétation des images· radar mettant en relation les configurations des réflexions (ou faciès radar) et leurs significations lithostratigraphiques (Beeres et Haeni, 1991). Interpretations Confugurations des reflexions r-----, (IJ ~ - .0 .- reflexions libres (IJ - C .. [J] ., ' ~ • .1 ,. attenuation d'energie 2· sediments lacustres 3· sables, couches massives ou litages 0 ·xcP reflexions libres rtIIec difractions l;: CU s.. ~ I~ ... G) Q. .5 (IJ G) C) ~ - ,. sediments massives. élemenls grossiers 1-limons. laminés. litagesiins 2-sables. laminés. litages fins ~ Co E III '" 01 ~ C CU ~ '·lImons et sables lités 2· sables lités ..... ' . sables liles 2- sables el gravier lités fi) C 0 >< cP \i: f! fi) ClI \2 ~ ~ obliqua ~ 0 u '"01 t22?9 ~ CD c ::s ... 0 C" -.>< CU 0 ;::ftS C1).J:: (,) i1&1 1-1\\1\- QUo l ,,","" difraetlOnS 1 ~ .... .. ~ l-sables. en lits fins ou massives ' - limons Ilnament lités 2- sables finemenllilés l-sables et graviers 1 entrecroisés 1- sa es et gTaViers entrecroisés avec des blocs 2- massive,'" norrbreux blocs Figure 2-9. Schéma d'interprétation du signal radar, montrant les faciès géoradars selon les caractéristiques lithostratigraphiques des matériaux (d'après Beeres et Haeni, 1991). 45 Cette figure montre que l'importance des réflexions et de l'atténuation du signal radar varie selon la nature et les caractéristiques lithologiques, physiques et hydrgéologiques des matériaux. Plusieurs types de réflexion peuvent être observés sur les images radar en fonction des caractéristiques des matériaux du milieu prospecté (Figure 2-9). 2.3. MISE EN ŒUVRE DES METHODES UTILISEES SUR LE TERRAIN 2.3.1. Mise en œuvre de la tomographie de résistivité électrique 2-D 2.3.1.1. Matériels utilisés et paramétrage des mesures Les tomographies électriques ont été mises en œuvre avec le dispositif multiélectrodes "lund imaging system" à 64 électrodes (Figure 2-10), quatre câbles, un sélecteur d'électrodes, un résistivimètre et un micro-ordinateur. C'est un dispositif géré par un logiciel qui contrôle l'état du montage et la qualité des contacts établis entre les électrodes et le sol, et ne débute l'acquisition que lorsque ces deux paramètres sont globalement satisfaisants. Le logiciel permet de répéter la mesure plusieurs fois en un point en comparant successivement les valeurs obtenues et calcule la moyenne d'un nombre définie des valeurs les plus proches. Ce système permet de contrôler la précision des mesures : plus l'écart entre les valeurs successives obtenues en un point est faible, plus le niveau du bruit est faible et la mesure précise. En dépit du contrôle initial, le logiciel interrompe l'acquisition lorsque quatre électrodes ayant des contacts plus ou moins mauvais avec le sol sont sélectionnées. Dans ce cas nous avions réimplanté les électrodes concernées, de sorte à améliorer leurs contacts avec le sol avant de reprendre les mesures. Cabl.. 1 cable 3 Cable 2 Cable 4 Electrodes Ordinateur Selecleur Réaistivimètre Figure 2-10. Schéma du dispositif multi-électrodes Lund imaging system déployé en surface. 46 Après la mise en place du dispositif, l'acquisition d'une pseudosection dure environ une demi-journée. Elle est automatiquement contrôlée par l'ordinateur selon un protocole et des paramètres préalablement définis par l'opérateur (configuration, nombre de mesures par station, écart acceptable entre les différentes valeurs, etc.). Le Tableau 5 présente les paramètres utilisés dans cette étude. La configuration Wenner, dont les données sont peu affectées par les hétérogénéités superficielles de résistivité (Griffiths et Barker, 1993), a été utilisée sur tous les profils. Toutes les pseudosections ont été "inversées" avec le logiciel Res2dinv (Loke, 1997) ; en utilisant les paramètres présentés dans le Tableau 5 ci-dessous. Tableau 5 : Paramètres utilisés dans l'acquisition et le traitement des pseudosections. Acquisition Configuration Wenner Nombres de mesures par station 4à8 Valeur retenue Moyennes des 3 plus proches Ecart maximum entre les valeurs retenues 1% Valeurs négatives Rejetées. inversion Logiciel d'inversion Res2DINV Technique de modélisation moindre carré Convergence limite 2,5 % (arrêt de l'inversion) Erreur Rms après 3 itérations> 30% Reprise de l'acquisition Erreur Rms après 3 itérations < 30% Données retenues Erreur RMS maximum 7,5% Des corrections topographiques ont été appliquées sur la plupart des profils. Les variations topographiques ont été levées le long des profils avec un clinomètre. Une première inversion rapide a été effectuée sur le terrain après l'acquisition pour apprécier la qualité des pseudosections obtenues. Lorsque l'erreur RMS (pourcentage de différence entre les pseudosections observée et calculée) était supérieure à 30%, nous avions systématiquement repris l'acquisition de la pseudosection après amélioration des contacts entre les électrodes et le sol. La plupart des pseudosections ont été ainsi reprises au moins une fois. En dépit de ces difficultés, des données de bonne qualité ont été obtenues : l'erreur RMS est inférieure à 6,5% pour la plupart des images tomographiques présentées dans ce mémoire. 47 Deux techniques ont été utilisées: (i) le sondage électrique continu (ou "CVES") dans lequel les 64 électrodes sont implantées en surface (Figure 2-10) pennettant d'obtenir l'image géoélectrique du sous-sol en dessous de la ligne de prospection, (i;) le sondage croisé entre deux puits (ou cross bore holes, en anglais) dans lequel une partie des électrodes est en surface et l'autre dans les puits de sorte à fonner un U renversé (Figure 2-11) pennettant d'obtenir la coupe géoélectrique du terrain compris entre les deux puits, avec une résolution meilleure que dans le cas précédent. Ordinateur Selecteur Réslslhltmèlfe Figure 2-11. Disposition du dispositif multi-électrodes pour réalisation d'un sondage croisé entre deux puits ou cross bore holes. 2.3.1.2. Résolution et précision des images géoélectriques La résolution de la tomographie dépend de l'espacement des électrodes. Plus l'espacement des électrodes est petit, plus la résolution est grande (Ritz et al., 1999). Le logiciel d'inversion subdivise le milieu en plusieurs couches dont l'épaisseur minimale augmente avec l'espacement interélectrodes. Les hétérogénéités de dimensions inférieures à cette épaisseur sont généralement masquées. Ainsi la résistivité d'une couche électriquement hétérogène varie en fonction de la distance entre les électrodes. Nonnalement le logiciel adapte automatiquement l'échelle de résistivité en fonction des résistivités maximale et minimale mesurées. Selon les objectifs l'échelle des résistivités peut être ajustée par l'utilisateur pour rehausser certaines structures. 2.3.1.3. Démarche et organisation des travaux Les tomographies ont été réalisées avec des espacements différents variant entre 0,5 et lOm. Sur chaque profil le choix de l'espacement est un compromis entre la profondeur d'investigation voulue et la précision souhaitée. En effet, le plus grand 48 espacement procure la plus grande profondeur d'investigation mais aussi la plus faible précision (Ritz et al., 1999). Quatre profils Pl, P2, P3 et P4 ont été réalisés à Tenkoto avec un espacement interélectrodes de lOm (site l, Figure 2-' 12). Les deux premiers sont espacés de 200m environ et recoupent les glacis d'Est en Ouest selon une direction N 120. Trois pseudosections de 630m ont été jointes avec un recouvrement de 240m pour obtenir les 1420m que mesure chacun de ces profils. Les seconds P3 et P4 sont perpendiculaires aux premiers et situés respectivement sur le haut glacis et le moyen glacis. Trois sections du tracé du profil Pl ont été reprises avec un espacement de 3m : ce sont les profils P5, P6 et P7 localisés respectivement sur le moyen glacis (P5), le haut glacis (P6) et sur la pente qui relie les deux glacis (P7). Ils ont été complétés par des profils obtenus avec 1,5m d'espacement, P5(l,5m) sur le moyen glacis et P7(l,5m) sur le haut glacis, et par le profil (P8) réalisé avec un espacement de 5m à l'extrémité SE du moyen glacis (Site 2, Figure 2-12) où la cuirasse est en contact directe avec le granite. Afin de preciser les contacts masqués par le cuirassement, deux profils P9 (site 3, Figure 2-12) et PlO, ont été lévés sur les zones où la cuirasse masque des contact entre le granite et les roches basiques. Notons que le secteurs de Kondokho a fait l'objet d'un seul profil électrique (PlO). , .., .... f 1km ~ • . 193 1~8 ". ii ii Figure 2-12. Localisation des profils géophysiques réalisés à Tenkoto par rapport aux différents domaines cuirassés (Cf Figure 1-7 pour la légende géomorphologique). 49 Afin d'effectuer une caractérisation géoélectrique plus précise permettant de mieux délimiter les horizons altération sur les profils, des puits ont été implantés à Tenkoto (site 1) (TKA, TKB et TKC et TKC et TKDH) et des sondages croisés ont été réalisés entre certains d'entre eux. Des mesures directes de résistivités du granite et de la cuirasse ont été également effectuées à Tenkoto et à Saraya en utilisant un montage de quatre électrodes espacées de 10 cm. 2.3.2. Mise en œuvre du géoradar Dans la mise en œuvre du géoradar, nous avons utilisé le système Pulse Ekko IV de la société Sensors and software. Un seul profil de 1300m a été levé sur le même tracés que le profil géoélectrique PI (site l, Figure 2-12) ; ce qui permet de coupler et de comparer aisement les resulats des deux methodes. Afin de distinguer les effets de la végétation sur le signal radar, nous avons levé le profil de la végétation le long du tracée. Le Tableau 6 présente les paramètres utilisés dans la mise en œuvre du géoradar. Tableau 6 : Les paramètres utilisés dans la mise en œuvre du géoradar à Tenkoto. Acquisition Mode d'acquisition réflexion Fréquence des antennes 50 Mhz Espacement des antennes (offset) 2,2m Pas des mesures 0,5 m sommation des traces (stacks) 32 Traitement et présentation des données Correction topographique appliquée Noircissement des traces Gauche Gain constant 10 Filtre dewow Vitesse moyenne du signal O,OSns/m La fréquence de 50 Mhz a été adoptée pour d'obtenir la meilleure pénétration du signal tout en préservant une résolution raisonnable. Des essaies effectués sur le terrain ont permis de fixer l'espace entre les deux antennes (offset) à 2,2m. Le pas des mesures (O,Sm) correspond au maximum conseillé par le constructeur (sensors and softwares, 1996) pour des antennes de SOMhz. A chaque position 32 traces ont été acquises successivement et la trace moyenne de ces 32 a été enregistrée ; ce qui permet d'augmenter le rapport 50 signal/bruit. Les mesures en mode CMP réalisés le long du profil ont donné une vitesse moyenne de 0,008ns/m. Après un jour de paramétrage, l'acquisition des donnés est relativement rapide: le profil complet de BOOm a été levé en un seul jour. Le traitement des données a été effectué avec le logiciel PulseEkko IV : conversion des temps en profondeur, incorporation des variations topographiques et application de filtres et gains notamment (i) le filtre Dewow permet d'éliminer les effets dus aux basses fréquences, et (ii) le gain permet de rehausser le signal en le multipliant par un facteur donné. 51 CHAPITRE 3. RESULTATS DES TOMOGRAPHiES REALISEES A TENKOTO AVEC UN ESPACEMENT DE IOM 52 Dans ce chapitre nous présentons deux séries d'images géoélectriques de la couverture latéritique de Tenkoto, obtenues avec un espacement interélectrodes de 1Dm. La première comprenant les quatre profils (P 1à P4) permet de décrire la structure globale du manteau d'altération et la seconde comprenant cinq profils levés à différentes périodes de l'année permet de suivre les fluctuations saisonnières des nappes des altérites. L'interprétation de ces images a été basée sur une caractérisation géoélectrique des horizons d'altération faite à partir des mesures directes de résistivité du granite et de la cuirasse, et d'un sondage croisé (cross bore holes) réalisé entre deus puits. La Figure 3-1 montre la localisation des différents profils géoélectriques : les profils Pl et P2 recoupent l'interfluve selon une direction Nl20 et les profils P3 et P4 perpendiculaires aux premiers, sont situés respectivement sur le moyen glacis et le haut glacis. Les puits Tkl et Tk2 à partir desquels a été réalisé le sondage croisé sont situés sur le moyen glacis. Les cinq profils de la seconde série sont situés la moitié Est du tracé du profil PL :i 1 812.500 250 1 1430.00 P1- profil P1 ** Sondage croisé Figure 3-1. Situation des profils géoélectriques levés à Tenkoto avec un espacement de 1Dm et du sondage croisé entre les puits TKI-TK2. 53 3.1. CARACTERISATION GEOELECTRIQUE DES HORIZONS D'ALTERATION La Figure 3-2A montre l'image géoélectrique interpuits Thl et Tk2 obtenue par sondage croisé réalisé avec un espacement interélectrodes de 50cm. Les puits sont distants de Il m et profonds de 7m maximums. On y distingue du bas vers le haut: la saprolite, la mottled zone (0,5 à l,Sm), la carapace (1,7 à 2,5m) et la cuirasse (3m). Une zone de démantèlement s'observe entre 2 et 3m dans le puits Tk2. Les résistivités varient du haut vers le bas de plus de IOOOOnm à moins de 240nm. Les corrélations entre les couches géoélectriques et les couches lithologiques observées à partir des puits (Figure 3-2B) permettent d'attribuer les résistivités de moins de SOOnm à la saprolite, de SOO à SOOnm à la mottled zone, de soonm à 2S00nm à la carapace et de plus de 2S00nm à la cuirasse. ~ellalio~ (A) -6.3 5 RIAS • "01 : Cl 5 ~ -4 3 -2.3 •Cl,;) 1.6 513 3.6 O~ 026 125 1.25 225 . 325 4.25 !~-- 625 625 _ _ _ _ _ 4~1 2.tG (B) TK1 722 .{j) IiII'IiIIlt:=:!lIllll!ll!ilIJl'lilll IlllliilII ../lJ 1237 11:JJ l<e"'liIJit'l i~ ohm 'l1 -2 J -{)j 1.8 3G32 313 Q23 611 O,;l5 _ 10;52 TK2 (1) 1.21 (la) 225 1:25 1.15 1i2"i 6.25 ] t'~B~ëllJ~!:.:::::,=.::s,;;,,;,.,_-.;.;;....;.,,;,;;;;;.~;::::;::j (I) Cuirasse (la) Zone de dégradation • (TI) Corapace (ID) Mottled zone (IV)Saprolite Figure 3-2. (A) Image géoélectrique interpuits TKI et TK2 et (B) corrélations avec les coupes lithologiques des puits. Ces valeurs sont conformes avec celles obtenues à partir des mesures directes de résistivités du granite sain (3000 à plus de IOOOOnm), du granite plus ou moins altéré (7S0 à 1700nm) et de la cuirasse (3000 à plus 6000). La zone de dégradation observée dans le puits Tk2 se caractérise par la même valeur de résistivité que la carapace (1000 à 54 30000m). La résistivité de la saprolite saturée à Tenkoto a été estimé à environs 1400m (Beauvais et al., 1999) à partir de la formule généralisée de Archie, en supposant que la teneur en d'argile et le pourcentage en eau sont constants. Le Tableau 7 résume les caractéristiques géoélectriques des différents horizons d'altération. Il montre que les résistivités des horizons sont définies par des intervalles de valeurs parfois très larges. Ce qui peut s'expliquer par le fait que les caractéristiques lithologiques et hydrogéologiques des horizons d'altération ne sont pas homogènes d'un endroit à un autre. Tableau 7 : Résumé des caractéristiques géoélectriques des horizons d'altération Faciès. Résistivité (p) en nm Cuirasse p>2S00 Carapace 800< p< 2500 Domaine saturé de la saprolite P < 140 Horizon argileux SOO<p<800 Saprolite p< SOO Granite altéré 750 < p < 3000 Granite sain p > 3000 3.2. LES IMAGES GEOELECTRIQUES Pl, P2, P3 ET P4 La Figure 3-3 et la Figure 3-4 présentent respectivement les images géoélectriques résultant des tomographies Est-Ouest (P l, P2) et des tomographies Nord-Sud (p3, P4). Les deux premières ont une longueur d'environ 1400m et les seconds d'environ 600m. L'investigation a atteint environ 100m de profondeur. Ces figures montrent que la distribution verticale des résistivités électriques au sein du manteau d'altération est globalement similaire sur les quatre profils. EUe consiste en une succession verticale de couches géoélectriques plus ou moins continues à travers l'interfluve. Sur ces images les résistivités varient de moins de 1Hlm à plus de SOOOQm et permettent de distinguer trois grandes couches géoélectriques : deux couches très résistantes (p>800Qm), l'une en profondeur et l'autre en surface, et une couche moyennement résistante (p<800Qm) pris en sandwich entre les deux premières (Figure 3-3 et Figure 3-4). Une étude précédente sur le même site (Ritz et al., 1999a), a montré que les hautes résistivités représentent en profondeur le granite plus ou moins altéré et en surface les 55 horizons indurés (cuirasse et carapace). En effet, le granite affieure en plusieurs endroits dans le talweg et la cuirasse est directement observée en surface, lorsqu'elle n'est pas recouverte par une mince couche gravillonnaire. La couche moyennement résistante (p<800Qm), pris en sandwich entre les deux couches très résistantes, représente la saprolite. Cette interprétation est conforme aux caractéristiques géoélectriques présentées ci-dessus (Tableau 7). La couche très résistante en profondeur attribuée au granite est marquée par une résistivité progressivement décroissante du bas vers le haut, de plus de 5000Qm à 750nm environ (Figure 3-3 et Figure 3-4). Cette diminution progressive reflète le passage graduel de la roche saine à la roche altérée. En effet, l'altération commence au niveau des diaclases puis se développe progressivement au dépens de la roche. Il s'ensuit une augmentation progressive du taux des argiles vers le haut du profil (Blot, 1980). Cette couche résistante profonde est régulière sur les quarte profils suggérant l'absence d'hétérogénéités importantes dans le granite. Sur les profils PI et P2 sa limite supérieure a une topographie accidentée faite de convexités et de concavités; un creux est visible au milieu des profils P3 et P4. La couche conductrice est latéralement discontinue sur les profils Pl et P2 (Figure 3-3). En effet. des anomalies relativement résistantes (550-8000m) la subdivisent d'Est en Ouest en plusieurs domaines (p<360Qm). Ces anomalies s'observent sur le profil Pl (Figure 3-3A) aux positions 320m, 710m et 1200m, et sur le profil P2 (Figure 3-3B) aux positions 320m, 640 à 680m. Elles sont souvent localisées à l'aplomb des convexités du granite et pourraient donc s'expliquer par l'influence des dômes de granite. En revanche, ces discontinuités ne sont quasiment pas observés sur les profils P3 et P4 (Figure 3-4). De plus les profils PI et P2 (Figure 3-3) montrent les mêmes structures géoélectriques et ceci approximativement aux même positions. Ce qui montre que le manteau d'altération de Tenkoto a une structure variant en deux dimensions. Cela suggère que les profils d'altération évolution exclusivement dans le sens Est - Ouest, c'est-à-dire suivant la pente topographique. Des domaines de très faible résistivité (p<640m) s'observent sous le moyen glacis; par exemple sur Pl de 0 à 290m et de 320m à 480m (Figure 3-3A), S1,lr P2 de 0 à 210m (Figure 3-3A) et sur P3 (Figure 3-4B) de 40 àllOm, vers 440-450m et de 500 à 590m. En revanche, elles ne sont pas observées sous le haut glacis où la résistivité est supérieure à 60nm sur toute la couche (Figure 3-3 et Figure 3-4B). 20.0 0.0 -20.0 p -40.0 r -60.0 0-80.0 f 0 \0 V) n d e u r m Il Il .............. ~-''.~·, " 1 1 . , ' " . . I11III . . _ 11.3 27.0 - ..... E2.1t..~~.~Ii'~''''''··- E Ell!1âI!I _ ~ IIIIIIII ~ ("';" 1 ~ mi/iD . . 64.4 154 366 87.4 :;:I]83 ~ Re~is1ivity in ohm.m Figure 3-3. Profils géoélectriques Est-Ouest du manteau d'altération de Tenkoto (Pl et P2). liR:1BR&Z L (b) .. _ 4967 ~ 57 Haut glacis Nord ::levation Sud Ueration 6 RMS errer = 3.5 480 20.0 00 -20.0 -40.0 -SOO -80.0 -100.0 _ _ _ _ Bl2IIlIBlIlllllllIlllilll_II&Ic:!lI!lll!llllI!7lll!a -1200 11.3 17.0 644 154 367 Resistivily in ohm. m 876 2090 _ 4990 Unit Electrode Spacing = 10.0 m. Nord Ueration 5 ~ error= 6.4 :ievation DO 0.0 -20.0 -40.0 -sc. 0 -80.0 -100.0 -120.0 Moyen glacis no '; Sud 1ro 480 320 (B) _ _ _ _ IlIilBlIliiiil,. _ _ lEilIC3I1l1iBBliillI 113 ~1 27.0 64.4 . intersection Bvec le profil P1 154 367 Resistivity in ohm.m 876 2090 _ 4990 Unit Electrode Spacing = 10.0 m. Figure 3-4. Images géoélectriques (P3 et P4) obtenues dans la direction Nord-Sud: (A) sur le haut glacis (P3) et (B) sur le moyen glacis (P4). Aux extrémités Est des profils Pl et P2, ces domaines de très faible résistivité sont en connexion directe avec le marigot. Ce qui pennet de les interpréter comme des domaines de saprolite saturés d'eau. Sur le moyen glacis, l'existence des nappes d'eau est confinnée par la présence de puits d'eau utilisés par les orpailleurs. Leur absence sur le haut glacis peut s'expliquer par le plus grand développement de la cuirasse et l'absence de démantèlement qui limite infiltration. Les caractéristiques de ces nappes seront analysées plus loin (Cf paragraphe 3.4. ) La couche résistante de surface, représentant les horizons indurés, n'est pas suffisamment épaisse pour pouvoir être analysée avec précision à partir des images obtenues avec un espacement interélectrodes de 10m. Toutefois, on peut remarquer qu'au sien de cette couche les plus grandes résistivités (p>30000m) sont observées au niveau du 58 haut glacis où la couche s'épaissit considérablement (P 1 et P2, Figure 3-3 et P4, Figure 3-4) et que de façon globale, elle ne présente d'irrégularités importantes que sur les profils Pl et P2 (Figure 3-3). Ce fait Qéjà constaté sur la couche conductrice (saprolite) indique une évolution géomorphologique exclusivement Est-Ouest selon la pente topographique. Ainsi les profils Pl et P2 orientés E-W rendent bien compte de cette évolution. 3.3. STRUCTURE LlTHOLOGIQUE DU MANTEAU ET RELATIONS ENTRE LA SURFACE ET LE TOIT DU GRANITE La Figure 3-5 issue de l'interprétation de la Figure 3-3 selon les caractéristiques géoélectriques présentées ci-dessus (Tableau 7), montre l'organisation globale des horizons d'altération à Tenkoto et permet d'analyser les relations entre la surface et le toit du granite. Elle permet de distinguer du bas vers le haut : le granite sain, le granite plus ou moins altéré, une zone de transition, la saprolite, et les horizons indurés. Le toit du granite sain est estimé entre 50 et plus de 80m de profondeur; la zone plus ou moins altérée est épaisse de plus de 35m. De façon globale, l'épaisseur de la saprolite varie beaucoup le long de l'interfluve en fonction des topographies du toit granitique (15-20m au-dessus des dômes et 40-50m dans les dépressions) et de la base des horizons indurés. La précision que procure un espacement de 10m ne permet pas distinguées sans ambiguïté les limites des horizons supérieures (mottled zone, carapace et cuirasse) qui sont relativement minces. Cette partie du manteau sera décrite au chapitre suivant, à partir des images obtenues avec des espacements de 1,5 et 3m. La topographie du toit granitique, faite de dômes et de dépressions, apparaît plus contrastée que le relief en surface. Elle appairait globalement opposées à celle de la surface. En effet, les zones dépressives en surface sont situées le plus souvent à l'aplomb des dômes de granite notamment sur les bordures du haut glacis (par exemple, vers 700m, 1000m sur Pl, Figure 3-5A et vers 640m sur P2, Figure 3-5B). C'est dans ces zones d'amincissement de la saprolite que s'observent les discontinuités électriques séparant des domaines de saprolite plus ou moins saturée. Cette corrélation négative entre les deux surfaces s'observe aussi à l'échelle de la centaine de mètres. Elle suggère que ces deux surfaces aient subi des modifications morphologiques au cours du temps. E~l Moyen glaci:J HAut glacis 1 Pente .... 1 Pente aoo Moyen glacis Ouest ~ ~) ~~D~OO~ ~~o •••• 1 E è -60 a ~ ~: -100 100 v ~~ .60 ~ t i 0\ 1 Moyen alacis Est o . n 'r'lro m·L. 160 320 0 (8) .~ 40 -00 ,"'0 -v ..• . . •. . .•. . .•. . . •. . .•. . . . 11 ~ ~ 1 . . . . . . . . . . . . . . -100 B40 aoo 960 0 ,,' D 1.·.·. • .. .. ft . . . . . 2 t 20 0 'li _ y -:--. 1; -" . . . • . • . . ~" " .-., " " ."'S;,,;:~: '.' ' •••.•. ". - . " . " . ' • '--=--~','~' ~.'. »-:'~ ','~~ .~ • -# ~ Talweg 1?Rl 'Y 1120 _', .. : .'~ ,..•, .- ; ~ ~ . '. ' ' '.' '. _ - --:._ .'. _ .•.. . ' ..•..•...•...........'. . , . '. .• '~':,"" :..... ..•..... _'.;'~' . _ ',-, v; J.... . ~ .- _ l~~.~~.'-= " • _ ; l~~_~. . , _ ~ . ~'. " ~ '.-~~~•..... ~ .. .... ~oo Muyt:"glaci:J 1 ~~ --.r " ,_. .'. . . .< .. ' ~ Haut glacis 1 ~~ • .. ' ~ ~ .. .. " ., !., __• "'. ,_ 1 ~ -, -so 1 -BO, .~ 3~ @ D 4· •... 100 5 ~ ~ igure 3-5. Organisation des horizons d'altération à travers l'interfluve, issue de l'interprétation des profils Pl et P2. 1 .JIO. 60 3.4. LES AQUIFERES DETECTES A TENKOTO DANS LA SAPROLITE 3.4.1. Nature des aquifères La Figure 3-6 qui présente les images géoélectriques du manteau d'altération du moyen glacis à différentes périodes de l'année. Les aquifères (p<130Qm) sont observés au sein de la saprolite (arène granitique). Dans cette zone l'arène granitique à une porosité totale de 42%. Ces aquifères se présentent, au moins durant la période sèche, sous fom1e de poches plus moins grandes et nombreuses selon les périodes de l'année. Elles sont séparées par de légères remontés de résistivité jusqu'à 200-250nm. D'après les observations faites à partir des puits le niveau hydrostatique se situe vers 8m de profondeur en début de saison sèche (mois de novembre). Toutefois, celui-ci n'est pas repéré sur les images géoélectriques. En effet, la transition entre le domaine saturé (p< 1300m) et la zone humide environnante est progressive. Cependant les variations de la distribution des résistivités au sein de la saprolite donne des informations sur la configuration latérale de ces poches aquifères et de leurs fluctuations saisonnières. 3.4.2. Les fluctuations saisonnières La Figure 3-6A, montre la distribution des résistivités électriques en début de saison de pluies (16 juin 1998) après les deux premières pluies de l'année. A cette période, la nappe se présente en trois grandes poches situées latéralement entre les positions 0 et 210m, 220 et 320m et entre 350 et 500m, et verticalement entre 8m et 35m à 40m de profondeur. La première (0-210m) est en connexion directe avec le marigot. La couche résistante limitant la saprolite en profondeur et attribuée au granite plus ou moins altéré (p> 1OOOOm) apparaît entre 40 et plus de 55m. A la fin de la saison des pluies 1998 (image du 27 novembre 1998, Figure 3-6B) la limite supérieure de la couche résistante reflétant le granite, est située vers 35 à 40m de profondeurs. Les poches aquifères sont latéralement moins étendues (moins de 50m) et plus nombreuses, les discontinuités qui les séparent sont plus larges et marquées par des résistivités de 200-5000m environ. En supposant qu'après la dernière pluie de la saison (Annexe 3), c'est-à-dire environ un mois avant l'acquisition de cette image, la zone saturée devait être au moins aussi importante qu'après les premières pluies (Figure 3-6A), on constate une décharge relativement rapide. 61 16-Juin m OUEST IlI3ratlon RMS 91T'CY 6.7 'll. o 100 320 -5 ·15 ·25 A ·lS -45 ·55 IlI!ratton RMS errer = 7.5 Il(, B Il WllSlI heration RU Serror= 6.8 % o 160 320 ~ ·15 ,25 c -35 ~5 -65 mWI999 heration RMS errer = 7.5 % 160 320 480 ·5 ·15 o ·25 035 045 -55 Iteration RMS error- 5."1 'l(, 11 ,*,WnDrs 99 o -5 ·15 ·25 E -35 -45 -55 Re sistivité en Ohmm Unit electrodes spacing 10m Figure 3-6. Images géoélectriques montrant les fluctuations saisonnières des aquifères localisés dans la saprolite sous le moyen glacis de Tenkoto. 62 En mars 1999 (Figure 3-6C), la couche résistante profonde est remontée jusqu'à 2740m contre plus de 35-50m en novembre. Ce qui montre une diminution globale de la quantité d'eau. Entre 370 et 560m il ne subsiste plus qu'une petite poche saturée d'environ 20m de diamètre visible vers 490m, alors qu'en aval la poche située vers 180-200m a sensiblement augmenté de taille passant d'environ 30m à près de SOm de large et la zone en connexion avec le marigot, bien s'ayant légèrement rétrécis (lO-15m contre 15-20m en novembre), reste relativement important par rapport aux poches situées en amont. Ce qui suggère l'existante d'une circulation latérale de l'amont vers l'aval alimentant la nappe du marigot. Après les deux premières pluies de l'année 1999 (Figure 3-6D), la surface des poches aquifères est nettement plus importante, par exemple entre 370 et 460m, une poche large de 90m environ est visible sur la figure. Les discontinuités qui séparent les différentes poches deviennent moins importante en taille et en résistivité (130<p<250nm). La zone en connexion avec le marigot est aussi épaisse qu'en juin 1998 (lS-22m), mais latéralement elle ne dépasse pas la position 160m et ne communique pas avec les poches situées en amont. Ce qui suggère une recharge rapide se faisant exclusivement dans le sens verticale, c'est-à-dire par infiltration à travers l'horizon induré et/ou les fissures de cette dernière, notamment dans les zones où elle est plus mince (par exemple entre les positions 200 et 250m et entre 370 et 460m). Sur la Figure 3-6E, montrant l'image géoélectrique du manteau, 2] jours après la dernière pluie de l'année 1999, le domaine saturé connecté au marigot s'étend jusqu'à la position 31Om. Cette grande extension latérale montre qu'en pleine saison de pluies (c'està-dire de juillet en octobre) le domaine sature se généralise latéralement sur tout le moyen glacis. A cette période les mouvements latéraux seraient donc beaucoup plus significatifs. Sur la majeur partie de l'image (200 à 560m), les hautes résistivités en profondeurs sont repoussés au delà de 55m. 3.5. CONCLUSION Le manteau d'altération de Tenkoto imagé avec un espacement interélectrodes de 10m, montre bien les principaux niveaux d'altération: granite plus ou moins altéré, saprolite et niveau induré. La vision panoramique obtenue montre des variations d'épaisseur le long de l'interfluve selon la topographie du granite. La précision obtenue 63 ne permet pas de distinguer les limites des horizons supérieurs trop minces. L'analyse des profils levés à différentes périodes de l'année à montre que les nappes des altérites se rechargent dès les premières pluies; toutefois, une pluviométrie de plus de 14,4m semble nécessaire pour que la nappe se généralise à travers la couche de saprolite. La décharge semble rapide en début de saison de pluies mais se ralenti très vite probablement dès que les poches ne se communiquent plus. Ces poches aquifères sont quasiment stagnantes durant toute la saison sèche. 64 CHAPITRE 4. RESULTATS DES TOMOGRAPHIES REALISEES A TENKOTO AVEC DES ESPACEMENTS DE 1,5 A 5m ET DU GEORADAR 65 Dans ce chapitre on se propose de préciser la structure de la partie supérieure du manteau d'altération, à partir des images géoélectriques obtenues avec des espacements de 1,5m et 3m, des images géoradars et des images interpuits obtenues sur le haut glacis. Elles seront complétées par une image géoélectrique levée à l'extrémité Est du moyen glacis (P8) qui renseigne sur les relations entre le granite, les altérites et les horizons indurés. Les images géoélectriques et géoradars levés sur le tracé du profil Pl seront corrélées avec les coupes lithologiques des puits foncés le long de ce tracé. Ce chapitre se terminera par une comparaison des résultats de la tomographie électrique et du géoradar. La Figure 4-IA montre la situation du profil P8, et le tracé du profil Pl sur lequel ont été levés les profils P5 à P7 et le profil géoradar ; leurs positions relatives sur ce tracé sont précisées sur la Figure 4-1 B qui montre aussi les positions des puits foncés sur le site. (A) Figure 4-1. Situation des profils P5 à P8, du profil géoradar et des puits foncés à Tenkoto : (A) tracés des profils Pl et P8 ; (B) positions des profils P5 à P7, du profil radar et des puits. 66 4.1. LES PROFILS D'ALTERATION OBSERVES A PARTIR DES PUITS FONCES A TENKOTO Les coupes lithologiques des puits sont présentées dans la Figure 4-2, la description lithologique détaillée figure en Annexe 1. Ils montrent du bas vers le haut: la saprolite (arène granitique), l'horizon nodulaire (ou gravillonnaire), la mottled zone, la carapace et la cuirasse. Différents types de faciès ont été observés au-dessus de la saprolite selon les unités géomorphologiques. Sur le moyen glacis (puits TKA) sa porosité est de 42%, il est surmonté par un horizon gravillonnaire de 0,5 à 1m d'épaisseur, avec une porosité de 34%. Les horizons sus-jacents sont lithologiquement homogènes; ce sont du bas vers le haut: 2,5 à 3m de mottled zone (argiles tachetées) avec une porosité de 32 à 38%, 3m de carapace avec une porosité comprise entre 29 et 30% et enfin environ 2m de cuirasse vacuolaire recouverte par une mince couche argilo-gravillonnaire de porosité comprise entre 32 et 38 %. En revanche, sur le haut glacis (puits TKB, TKC, TKDH, TKE) une ligne de cailloux de quartz est observée vers le toit, l'horizon gravillonnaire et la mottled zone ne sont pas observés. Les horizons indurés montrent plusieurs faciès : la carapace composée de matériaux à caractère détritique plus ou moins indurés par la ferruginisation, se subdivise en trois faciès: (i) un faciès à gravillons ferrugineux épais de 2,5 m, observé uniquement dans le puits TKE, (ii) un faciès plus ou moins induré à nodules ferrugineux, de 2 à 3m d'épaisseur (TKB et TKC) et (iii) un faciès induré par un produit ferrugineux brun-noir (3m à 7m). La cuirasse ferrugineuse et gravillonnaire est épaisse de 2m sur TKB et de 5,5 à 7m sur TKC, TKDH, TKE. Dans ces trois derniers puits elle se subdivise en deux faciès: un faciès relativement pauvre en grains de quarts et un faciès sus-jacent riche en grains de quarts. Au niveau du puits TKB elle semble moins indurée qu'au niveau des autres puits. Au niveau de la pente qui sépare le haut et le moyen glacis (puits TKH), l'arène granitique est juste surmontée par un dépôt colluvionnaire composé de blocs de cuirasse et de gravillons pris dans une matrice argileuse friable. On remarque que sur le moyen glacis les horizons indurés sont homogènes et reposent sur de la mottled zone ; en revanche, sur le haut glacis, ils regroupent plusieurs faciès et se reposent directement sur l'arène granitique. Ils sont absents sur la pente. 1 0 2 ,----- [ 4 1 -------------- • lT --------TKë----2 -.-..... _________________________ & _ 1 8 TKB 12 14 16 i ------------:0 . : 'i-' 10~ 28 14 TKA 3U 'QI -~, . . ~ :. ··i·.··· .. -':': - :', :-' ~ . . Cuirasse 4 /~~/ ~/~ 6 ._.~." 10 ... "~ 14 16 18 -1. ".'c..' .',-_., -1 20 1 20 16 2 8 .. Il 12 18 32 al oC!: c oQl 0 10 .. 16 12 E 6 14 26 34 8 12 24 f"\0 4""""""'" 10 TKF 18 -- 22 6 8 2 4 ~ 2 10 20 ~~--- ~~~~~=~~~~~~~~~~------------------------------T .. " ~l'f;i~~ Recouvrement ~Jk",~ Carapace . Horizon argileux , à éléments ferrugineux' - .. --.: Horizon ._ ~ gravillonnaire ArgilO"'9ravillonnaire Colluvions -- .' o' Arène . . Cuirasse Cuirasse + quartz millimétriques Horizon induré par produits ferrugineux brun-noir quanz miRlmétriques Horizon Induré par produits ; ferrugineux brun-noir larges - poches argileuses Horizon +/- induré à nodules ferrugineux HorIZon argileux à gravillons lerrugineux .•••••••• Quartz Figure 4-2. Profils d'altération observés à partir des puits foncés à Tenkoto. (Parisot et Diome, communhication personnelle) 68 4.2. LES IMAGES GEOELECTRIQUES OBTENUES SUR LE TRACE DU PROFIL Pl Ces profils seront repérés horizontalement et verticalement en fonction des coordonnées du profil Pl. Une profondeur d'investigation d'environ 25m a été obtenue avec un espacement interélectrodes de 3m. Elle est bien supérieure à la profondeur maximale des puits (16 m, puits TK.E). 4.2.1. Les images du moyen glacis: P5 (3) et·P5 (l,5m) La Figure 4-3A présente l'image géoélectrique P5(3) obtenue entre 270 m et 460 m avec 3m d'espacement ainsi que son interprétation. Elle montre que les résistivités diminuent globalement de haut en bas, de plus de 10000 à moins de 140nm, confirmant ainsi la présence continue du niveau induré (p> 1OOOnm) en surface. Dans les deux premiers mètres environ, une couche de résistivité supérieure à 9000nm s'observe par endroits (par exemple vers 314m, 344m, 385-445m). Elles pourraient correspondre soit à des zones plus indurées et/ou plus secs, soit à des zones à cuirasse plus épaisse. (A) Iteration 6 RMS error ... 5.3 Hauteur (m) OUllost ~10 15.0 Est 10.U 2Œ 5.0 0.0 -5.0 ·10.0 .15.0 ·20.0 _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 0 ·25.0 (8) 140 ffiV ]ll) • mo 11]) U30 Résistivité (Ohm.m) BSm 1792D Unit electrode spacing = 3m Hauteur (m) Est o ·ln 200 670 2110 2'1/0 3CO 3' 0 = 330 340 Po~jtion 360 J60 370 300 300 400 410 43:l 43:> 0140 450, m Figure 4-3. Image géoélectrique P5(3) obtenue avec un espacement de 3m sur le moyen glacis: (A) Image brute, (B) interprétations et corrélations avec la coupe du puits TKA. 69 Le passage au niveau conducteur sous-jacent (p<500.Qm) se fait sur 1 à 2m environ. Ce qui au regard de l'espacement interélectrodes utilisé (3m), suggère J'existence d'une limite relativement nette. Puis la résistivité décroît rapidement passant en dessous de 280nm vers 8 à 10m de profondeur. Cette diminution rapide peut être attribuée à une augmentation de la teneur en eau. En effet, les plages de résistivité inférieure à 1400m, visibles vers 10m de profondeur (Figure 4-3B) sont attribuées à des poches d'eau (Beauvais et al., 1999). Au centre du profil, une plage relativement résistante (p>5600m) se distingue au-delà de 20m de profondeur, indiquant une zone relativement moins saturée. La corrélation entre l'image géoélectrique et la coupe lithologique du puits TKA, situé à 320m (Figure 4-3B), montre que la couche géoélectrique de résistivité SOO-11200m coïncide bien avec la limite inférieure de la carapace (base de l'horizon induré) repérée à la profondeur de 4,5m dans le puits TkA. Ce qui permet de délimiter sans ambiguïté l'horizon induré de la saprolite, le long de l'image (trait plein sur la Figure 4-3B). De façon globale cette limite peut être considérée comme plane et parallèle à la surface topographique. Sur la Figure 4-3B on voit que le niveau résistant (p> 1OOOOm) regroupe bien les horizons de carapace et de cuirasse dont la limite est repérée à ,2m de profondeur dans le puits TKA. Toutefois, la résistivité ne permet pas de les distinguer sans ambiguïté. Ce qui pourrait être due à une variation graduelle des propriétés physiques et/ou une insuffisance de précision par rapport aux faibles épaisseurs de ces horizons (moins de 5m pour les deux). Cependant, l'image obtenue avec un espacement de 1,5m (Figure 4-4), sensé apporter une meilleure précision (Ritz et al.,1999a) ne permet pas non plus de distinguer précisément ces deux horizons. En effet, la couche résistante (p>2240-30000m) continue en surface ne coïncide pas bien avec la cuirasse au niveau du puits TKA). Itarat io Il 7 RMS anor :: 4.3 Elevation Est Oues 344.7 8.0 4.0 0.0 ·~o ·eo ·12.0 _ _ _ _ IIIIIl1lIIIlE 14ll 2f.l0 g;,o E:JIIllIIIIIlllill'I /1:02240 Resjslj~it in ohmm AAaO S9ro _ 1?9JO U . E1ect d S nit ro . 15 e pSC1nlJ" .. m. Figure 4-4. Profil géoélectrique P5 (1 ,5m) du moyen glacis à espacement de 1,5m. 70 Le niveau conducteur (p<lOOOnm) regroupe la mottled zone, l'horizon nodulaire (ou gravillonnaire et l'arène granitique) (Figure 4-3B) ; mais l'horizon nodulaire qui soul igne la limite entre l'arène granitique et la mottled zone n'a pas été détectée par la tomographie, son épaisseur étant trop faible (l m environ) par rapport à sa profondeur (environ 9m, Figure 4-2). En effet, la résolution des images géoélectriques diminue avec la profondeur (Loke, 1997). A la période de l'acquisition des données le niveau statique de l'eau était situé à environ 8m de profondeur (observation directe dans les puits). Ce qui confirme que les plages conductrices de résistivité inférieure à 140nm correspondent bien à des poches aquifères (Figure 4-3B) et que la diminution rapide de la résistivité est due, au moins en partie, à l'augmentation de la teneur en eau. 4.2.2. Les images P7 (3) et P7 (1, Sm) obtenues sur le haut glacis La Figure 4-5 présente l'image géoélectrique obtenue sur le haut glacis entre les positons 642m et 830m, et les corrélations entre cette l'image géoélectrique et les profils d'altération (TKB, TKC, TKDH et TKE) présentés ci-dessus (Figure 4-2). La surface topographique se présente en fonne d'escalier à trois paliers avec des dénivelées respectives de 8m et 4m : les deux premiers (642m à 750m et 750m à 780m) sont plus ou moins concaves, le dernier (le plateau) est légèrement convexe (Figure 4-5B). La structure géoélectrique est faite de deux niveaux comme sur le moyen glacis: un niveau résistant en surface (p>3000nm) surmonte un niveau conducteur (p<3000nm) (Figure 4-5). Cependant le niveau résistant est plus épais (il atteint environ 16m) et plus hétérogène que sur le moyen glacis (moins de 5m d'épaisseur). Des plages de différentes résistivités (p>9000nm, 4500<p<9000nm, 3000nm<p<4500nm) plus ou moins continues se succèdent verticalement et latéralement (Figure 4-5A). Ce niveau résistant se corrèle bien avec les horizons indurés observés à partir des puits (Figure 4-5B). La base de ces horizons repérée aux profondeurs de 8 m, 13 m, 15 m et 16,5 m respectivement dans les puits TKB, TKC, TKDH et TKE, se situe dans la gamme de résistivité de 22403000nm. Cette base qui correspond également au toit de l'arène granitique (trait plein, Figure 4-5B) est plus ou moins horizontale à travers tout le profil. Comme sur le moyen glacis, les résistivités ne mettent pas en évidence les limites entre les différents faciès qui ont été observés au sein des horizons indurés (Figure 4-2) encore moins celle qui sépare la cuirasse de la carapace. 71 (A) Iteration 6 RMS errer ... 6.3 Hauteur (m) ouest Est 40.0 350 llO - 2 25.0 54 ::ua Y., 15.0 100 50 ao ·50 ••••••••••0 •••••• 140 ;BD EliO 11Jl 2240 44&) 83&J 179Jl Resistivit (Otvn.m) Unît Electrode Spacing .. 3.om Plateau (8) TIŒ TKDH Hauteur (m) 3D OUest Est o 2memarche 1re marche 10 20 20 10 o 640 850 6&0 670 li8D BIlD 1lID 710 720 73D 7'0 750 no 770 780' 780 800 810 820 830 Position Cm) Figure 4-5. Profil géoélectrique P7 (3) obtenu sur le haut glacis avec un espacement de 3m : (A) profil brut, (B) interprétations et corrélations avec les coupes des puits. La couche géoélectrique superficielle de résistivité supérieure à 9000.Qm observée sur le moyen est également visible ici sous le plateau (750m et 830m) et sous les deux premiers paliers (655-685m et 700-725m). Dans les puits TKC,TKDH et TKE, elle coïncide avec le premier faciès de cuirasse (riche en grains de quartz) mais ce faciès est absent dans le puits TKB. Les plages de résistivité relativement faible (3000>p>4500.Qm) visibles entre les positions 750m et 770m et entre 0 et 6m de profondeur, pourraient correspondre à des zones plus argileuses. En effet, des poches argileuses décimétriques ont été observées à partir des puits, dans les horizons plus ou moins induré du haut glacis (Cf Annexe 2 72 La partie non indurée est essentiellement représentée par l'arène granitique (Annexe 2). Dans cette partie, la résistivité diminue progressivement avec la profondeur de 2240 nmjusqu'en dessous de 250nm (Figure 4-5A). Cette diminution progressive pourrait indiquer une augmentation de la teneur en eau et/ou de la teneur en argile avec la profondeur. Comme sur le moyen glacis, une tomographie supplémentaire a été réalisée avec un espacement de 1,5m (P7(1,5m)). L'image géoélectrique obtenue (Figure 4-6) précise d'avantage la structure des 15 premiers mètres environ du manteau d'altération, entre 700m et 795m. Vers 750m une légère baisse des résistivités (2240-3000Qm) suivant une direction subverticale, divise la couche résistante en deux domaines: un domaine Est (700 à 750m) et un domaine Ouest (750 à 792m). Les relations entre les deux domaines semblent complexes. Dans le domaine Est le toit de l'arène (base des indurations) (p>2240nm-3000nm) forme un creux pouvant être attribué à l'érosion. Ce qui permet de penser que les matériaux ferruginisés dans cette partie pourraient avoir rempli une lentille d'érosion. Ouest Itération 41 Rms error 415 400 Est 350 2110 15.0 100 8 · 1AU J:lU ~ llal Re5istit~y 1240 4480 in ol1m.m _ lB5IJ l11JJJ Unit Electrode Spacing" 1.5 m Figure 4-6. Section géoélectrique à espacement interéiectrodes de 1,5m sur le haut glacis. Les plages de résistivité supérieure à 9000nm qui se distinguent au sein de la couche résistante, entre 712 et 7l8m, 725m et 750m, vers 757m et 772m) pourraient correspondre à des accumulations d'éléments de vielles cuirasses signalés dans la description des puits (Annexe 2), et les plages conductrices proches de la surface (par exemples être 752 et765m) à des poches riches en matériaux argileux. 73 4.2.3. Les sondages croisés entre les puits TKB-TKC et TKC-TKDH Les images géoélectriques résultant des sondages croisés entre les puits TKB, TKC et TKC, TKDH, et les corrélations entre ces images et les coupes des puits sont présentées sur la Figure 4-7. Ces images ont été obtenues avec des espacements interélectrodes respectifs de 1,2m et 1m. Ces images confirment la présence dans le niveau résistant (p>2240-3000nm) correspondant à l'horizon induré, de nombreuses hétérogénéités géoélectriques (p>9000nm, 4500<p<9000nm, 3000nm<p<4500nm) se succédant verticalement et horizontalement, déjà observées sur les images P7 (3) et P7 (1,5m). Au regard de la description des puits (Annexe 2) les plages de p<1500nm (notées 1, Figure 4-7C et Figure 4-7D) ne peuvent être attribuées qu'aux zones où sont observées de nombreuses poches argileuses, et les résistivités supérieures à 9000nm observées par endroits, au sein des matériaux plutôt faiblement indurés (carapace) (notées 2, Figure 4-7C et Figure 4-7D), aux accumulations d'éléments d'anciennes cuirasses et de nodules ferrugineux. La limite géoélectrique 2240-3000nm coïncide bien avec la limite lithologjque entre l'horizon induré et l'arène granitique observée dans les puits (Figure 4-7C et Figure 4-7D). L'arène granitique (p<1120-2240nm) ne montre pas de structures particulières. La variation brusque d'épaisseur du niveau induré observée sur la Figure 4-7C vers la position 26m, correspond à la jonction entre le plateau du haut glacis et la pente qui le précède. La couches superficielle délimitée sur Figure 4-7D (p> 6000 nm) correspond à la partie la plus sec de la cuirasse, déjà distinguée sur le profil (P7 (3m). En dépit des épaisseurs relativement importantes des horizons indurées et la précision relativement importante apportée par ces images, les résistivités ne permettent pas de distinguer la cuirasse de la carapace. La carapace étant aussi résistante que la cuirasse. 11 semble que sous le haut glacis la résistivité ne dépend pas de l'induration. Toutefois, nous pensons que cela n'est qu'apparent puisque les grandes résistivités de la carapace sont vraisemblablement dues aux accumulations des éléments grossiers indurés se retrouvent observés au sein de ces matériaux peu indurés. Coupe TKB-TkC (A) Itération 5 RM5 errar = 3.2 % Position des électrodes de surfaces (m) 6 12 18 24 30 36 EST o Coupe TkC-TkD OUEST 42 o.m 5. 7.80 oro 3.00 ~ 4.ffi s- "4.50 540 . 780 6.ro "6.50 g. a.ffi -a.ro ~ 3 - 105 10.2 ~ 12.6 12.6 , . . .~.. 5 ;ro • 15.0 0 2ro 10.2 iil 3' Position des électrodes de surfaces (m) OUEST 10 15 20 25 30 EST Qffi nm "tJ 3.00 g, o 5.40 ~ (8) Itératlon 5 RMS error = 2.6 % J r;; ·15.0 . 10.5 12.5 125 14.5 '14:5 16.5 . '.' ". ,. " '. Unit Electrode SpaCing 1.01.1. '16.5 Unit EI~clrode 8pacinQ 1.2M. _ _ _ ' . _ _ l1li . . . . . . lJ2J _ _ l1li _ _ 140 280 560 1120 2240 4480 8960 17920 r""" TKB Resistivity in ohm.m o 6 12 24 30 36 42 (C) • Electrodes Limite entre horizon induré et arène o TkC 5 1 Limite d'humidité Zone relativement plus argileuse 10 15 (0) 20- 2.5 Puits TkD 2 Accumulation des élements des vielles cuirasses igure 4-7. Images géoélectriques résultants des sondages croisés entre les puits TKB,TKC et TKC : (A) et (B) images brutes, (C) et (D) orrélations avec les Drofils d'altération. Les Doints noirs indiQuent les Dositions des électrodes. 75 4.2.4. L'image géoélectrique de la pente (P5) Le profil géoélectrique obtenu sur la pente qui raccorde le moyen glacis et le haut glacis (Figure 4-8) fournit des informations sur les relations entre les indurations du moyen glacis et celles du haut glacis. (A) Iteration 6 RMS error = 5.3 Hauteur (m) 25.0 627 OUEST EST 15.0 10.0 5.0 0.0 -5.0 •••••••••• 0 •••••• 140 28J :xiO '120 2240 448J BsaJ 17920 Unit eleetrode spacing =3m Résistivité (Ohm.m) Haut glacis (B) Hauteur (m) 20 o ma en lacis ""tl EST l ~ ::J 10 c:~ .., 1 20 o 530 540 550 560 570 580 590 600 610 620 630 640 Position (m) Figure 4-8. Profil géoélectrique de la pente P6 (3) : (A) profil brut, (B) interprétation. La cuirasse se termine en biseau à l'amont du moyen glacis (vers 580m) et à l'aval du haut glacis (vers 630m), entre les positions 580 à 630m, la cuirasse est absente. Le profil d'altération du puits foncé à 590m confinne cette absence (Figure 4-8B) en montrant 76 que les hautes résistivités (p> 1OOOOm) observées en surface sur la pente ne correspondent qu'à un recouvrement colluvionnaire. Une plage résistante (2240>p>45000m) se distingue au sein de l'arène vers 61Om, entre 2 et 12m de profondeur. pans un contexte granitique cette anomalie pourrait être interpréter comme un bloc de granite isolé par l'altération. En effet, ce phénomène est fréquent dans les altérations granitiques (Foucault et Raoult, 1995). 4.3. LE PROFIL GEORADAR Le profil géoradar recoupe le haut glacis et le moyen glacis aux même positions que les profils géoélectriques présentés ci-dessus (Figure 4-3 à Figure 4-6 et Figure 4-S). L'image obtenue après traitement et application des variations topographiques est présentée en Annexe 1. Nous présentons d'abord une analyse globale avant de faire des analyses de détail à partir de trois sections sélectionnées respectivement sur le moyen glacis, le haut glacis et la pente qui les relie. 4.3.1. Description globale du profil géoradar Le profil géoradar (Annexe 1) dont un aperçu est présenté sur la Figure 4-9, a été réalisé suivant la direction N 120, sa longueur est de 1300m. Il recoupe le talweg vers SOm et le haut glacis entre 640m et 960m. Les arbres placés au-dessus du profil indiquent les zones boisées le long de son tracé. Le nombre d'arbres placés sur chaque zone du profil est proportionnel à la densité de la végétation au-dessus de cette partie du profil. En se basant sur le tableau d'interprétation des faciès radars de Beeres et Haeni (1991) (CHAPITRE 2, Figure 2-9), on peut distinguer trois types de réflexions : des réflexions isolées (ne fonnant pas de réflecteur continu), des réflexions hyperboliques et des réflexions plus ou moins alignées (réflecteurs). La nature et la configuration des réflexions permettent de distinguer différents faciès radar le long du profil: (i) un faciès chaotique (exemple entre 0 et 50m, 660m et nOm), (ii) un faciès à réflecteurs plus ou moins parallèles (par exemple entre 2S0 el 41 Om, 7S0m à 860m). A proximité des zones boisées (exemple entre 110 el 260m, 530 et 640m, 1030 et 1150m) 'ces faciès sont perturbés par des hyperboles de dimensions décamétriques. Celles-ci peuvent être attribuées aux l'interférences du signal radar avec ces arbres puisqu'elles sont absentes sous les zones non boisées. .rvJ c>yen--gla.c: is .. _.-.,_.----J-----!-,---J~o 50 100 150 200 250 300 350 400 PE3n~~ -----~----'----,---------__L-• 1 .'.'. 1 450 500 550 600 650 . H~u:t-gl a.cis ··-PEt nt:~· 700 1000 .-1'VI<:>yerlgla.-ch: L----'-,-' ----.-~._ 1050 • • ZOnes boisés moyennement dense 1100. 1150 1200 1250 1: Zones boisé très dense rr- Signal fortement atténué en surface Signal perturbé par de grandes hyperboles de diffraction Signal fortement atténué en surface Figure 4-9 . Profil géoradar levé à Tinkoto et délimitation des zones boisées le long de son tracé. Echèlle reduite à 10% par rapport à l'image originale présentée en annexe 1. Signal plus ou moins perturbé selon les endroits 78 En partant du haut vers le bas, les dernières réflexions indiquent la profondeur d'investigation. Celle-ci varie entre 0 et 10m environ le long du profil. Ce qui montre que lorsque la nature du terrain le permet, les paramètres de mise en œuvre utilisés à Tenkoto permettent d'atteindre au moins 10m de profondeur. A certains endroits il y a une absence presque complète de réflexions (par exemple de SO à 8Sm et de 740 à 7S0m). Entre SO et 8Sm cette absence coïncide avec le talweg, ce qui imiique que l'atténuation est due à la présence de la saprolite saturée d'eau qui affleure dans le lit du marigot. Ainsi, l'absence de réflexions entre 400m et 480m (pente) et entre 740 et 7S0m peut également s'expliquer par une prépondérance des matériaux argileux en surface. En profondeur les seules couches susceptibles d'atténuer complètement le signal radar sont les horizons argileux sous-jacents à la carapace qui ont des faibles résistivités. Ce qui montre que les variations de profondeur d'investigation le long du profil correspondent à celles du toit des ces couches, c'est-à-dire la base des horizons indurés. Pour faire une analyse plus précise des sections géoradars ont été extraites dans les zones du profil où le faciès radar n'est pas masqué par les hyperboles de diffraction dues provoquées par l'interférence du signal avec la végétation. 4.3.2. La section géoradar du moyen glacis La Figure 4-10 présente la section du profil radar extraite sur le moyen glacis entre les positions 270m et 4S0m et l'interprétation des principaux réflecteurs. Sur cette figure, le réflecteur le plus profond, localisé vers 4 à Sm de profondeur coïncide à SOcm près avec le toit de l'horizon argileux ("mottled zone") repéré dans le puits TKA. (Figure 4-IOB). Le décalage de SOcm correspond à la résolution attendue pour les antennes de SOMhz. Ainsi on voit que sur le moyen glacis, les 4emières réflexions correspondent bien à la base de l'horizon induré. Entre 300 et 3S0m le faciès radar est marqué par des réflecteurs de grande amplitude et pratiquement parallèles à la surface topographique. Ce qui suggère l'existence de grands contrastes de permittivité au sein de l'horizon induré. Le réflecteur visible entre 2 et 3m de profondeur et de 320 à 39Sm (Figure 4-IOB), peut être attribué à la limite entre la cuirasse et la carapace. En effet, il se corrèle assez bien avec la position de ce dernier dans le puits TKA (2m de profondeur). De part et d'autre de la zone 300-3S0m les réflecteurs ne sont pas bien définis; cela semble indiquer des variations latérales des caractéristiques électriques des l'horizons indurés. Toutefois, celui correspondant à la base des horizons 79 indurés peut être représentée par interpolation sur toute la section (Figure 4-10). Le géoradar continue le parallélisme entre la surface et la base des horizons indurés qui a déjà été observé sur le profil géoélectrique P5(3) du moyen glacis (Figure 4-3). ~ OUEST (A) F::lT 0 ~ ci " m 10 "" > i ~20 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 270 280 290 300 310 320 330 340 350 360 370 380 390 400 410 420 430 440 450 (A) ~ o +EST 1 OUEST (8) ~ o " ~1~ al ""> l 270 '1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 II+280 290 300 310 320 330 340 350 360 370 380 390 400 410 420 430 440 450 Figure 4-10. Section géoradar 270-450m (moyen glacis) : (A) image brute, (B) interprétation et corrélation des réflecteurs avec les limites des horizons observées à partir du puits TKA. 4.3.3. La section géoradar du haut glacis La section radar représentant le haut glacis entre les positions 640m et 830m et son interprétation sont présentées dans la Figure 4-11. Sur le terrain des blocs de cuirasse plus ou moins en place, ont été observés en surface dans la partie centrale ( entre 720 et 750m) on observe. Dans cette zone la Figure 4-11 montre une zone de rupture des principaux réflecteurs. Cette rupture pourrait être due soit à ces rugosités qui ont gêné le contact entre les antennes et le sol lors de l'acquisition, soit à une présence des matériaux argileux 80 proches de la surface. Le faciès radar observé à l'Est de cette zone est légèrement diffèrent de celui observé à l'Ouest (Figure 4-11B). EST (A) OUEST 1 t o CIl c: ~ o 10 ci Il CD CIl CIl $ os; OUEST EST Partie Ouesl (8) Partie centrale o Partie Est ~'" co 0 ci Il 1 CIl "">§: ~ 20 "5 (Il J: Figure 4-11. Section géoradar du haut glacis (640-830m) : (A) image brute, (8) interprétation et corrélations avec les profils observés à partir des puits. Dans la partie Est (640m et 725m), le faciès radar est marqué par des réflecteurs de grandes amplitudes entre les quelles sont intercalées des petites hyperboles et des réflexions isolées (Figure 4-11B). Les réflecteurs plongent vers l'Ouest et s'arrêtent brutalement vers 720m. En partant du haut vers le bas, le dernier réflecteur (noté a) situé entre 2 et 8m au-delà duquel le signal radar est complètement atténué, représente le toit de 81 l'arène granitique avec lequel il coïncide bien dans le puits TKB (Figure 4-11 B). Les réflexions isolées observées en dessous de ce réflecteur pourraient correspondre à des àcoups de mesures dus à l'irrégularité de cette interface. Les petites d'hyperboles qui s'intercalent entre les réflecteurs pourraient être liées à la diffraction des ondes sur les éléments grossiers signalés dans la description des puits (Annexe 2). Ainsi, leur nombre relativement important suggère que dans cette partie les horizons indurés contiennent une grande proportion d'éléments grossiers. Dans la partie Ouest (750m à 830m) le faciès radar est semblable à celui observé sur le moyen glacis; il est marqué par des réflecteurs plus ou moins parallèles à la surface topographique. Le réflecteur (noté b, Figure 4- 118) visible entre les puits TKC et TKDH à la profondeur de 4 à 6m, et qui mime la surface topographique pourrait correspondre à l'interface entre la cuirasse et la carapace. En effet, une translation d'environ 0,5m vers le bas le ferait coïncider presque parfaitement avec cette interface dans les puits TKC, TKDH et TKE. Ce décalage déjà observé sur le moyen glacis semble indiquer le niveau de précision obtenu sur la cuirasse avec une fréquence de 50Mhz. Le signal radar semble plus vite atténué que dans la partie Est (640 à 720m). En effet, la corrélation avec les profils d'altération observés à partir des puits (TKC, TKDH et TKE, respectivement situés à 700m, 750m, 798m et 815m, Figure 4-11B) montrent que globalement le signal radar ne dépasse pas la base de la cuirasse. Mais entre les positons 750m et 798m, un réflecteur (noté c, Figure 4-11B) plongeant vers l'Est de 9 à I1m de profondeur environ, montre qu'entre ces deux positions le signal n'est pas complètement atténué en surface. Ce réflecteur pourrait correspondre à une passée d'argile au sein des horizons plus ou moins indurés (carapace). En effet, des larges poches et des fissures remplies d'argiles ont été observées au sein de cet horizon (puits TKC,TKDH et TKE, Annexe 2). L'atténuation du signal pourrait également s'expliquer par cette importante proportion d'argiles. 4.3.4. La section géoradar de la pente La pente reliant le haut et le moyen glacis correspond à la zone comprise entre 570 et 630m (Figure 4-12). L'amont du moyen glacis est visible à l'Est entre 450 à 570m, et l'aval du haut glacis à l'Ouest entre 630m et 640m. La ligne en pointillés (Figure 4-12B) représente le réflecteur attribué à la base des horizons indurés, à partir de l'interprétation des sections géoradars du moyen glacis (Figure 4-10) et du haut glacis (Figure 4-11). 82 L'observation de cette figure montre que les horizons indurés disparaissent en biseau vers 570m (amont du moyen glacis) et vers 630m (aval du haut glacis). Sur la pente l'absence de l'horizon induré est confirmée par le puits de contrôle THF situé à 590m. En effet, dans ce puits l'arène granitique n'est surmontée que par une couche de matériaux col1uvionnaires (environ l,Sm d'épaisseur) emballés dans une matrice argileuse friable. La présence de cette couche relativement moins résistante (atténuant rapidement le signal radar), peut expliquer le fait que le toit de l'arène ne soit pas détecté sur la pente. (A) Pente Moyen glacis '"c: ,,. E; ,n co 0 ci :,~ EST Il .,. ~ " ~• 20 .'" [ ... :> al 5 "'" " ,,. <li :r '" .... 1 460 (8) 1 470 l 4ào ' 1 490 500 1 510 \ 1 520 530 1 540 _ _ _ _ _ _ Moyen glacis 1 1 460 470 1 1 480 490 500 1 510 1 1 550 560 _ 1 1 520 530 1 540 1 570 1 1 580 590 1 600 1 610 1 620 1 1 630 640 _ _ _ Pente - - - - - - 1 1 ) 1 550 560 570 1 1 1 1 1 1 580 590 600 610 620 630 1 640 Figure 4-12. Section géoradar 460-640m : (A) Image brute, (B) interprétation et corrélations avec le profil observé à partir du puits THF. 4.4. L'IMAGE GEOELECTRIQUE P8 L'image géoélectrique P8 obtenue à l'extrémité Est du moyen glacis (Figure 4-13) montre les relations entre le granite, la cuirasse et la saprolite. En effet, entre 50 et 90m les 83 hautes résistivités (p>3000Qm) représentent le granite (observé en affleurement à cet endroit), et entre 90 et 315m elles représentent plutôt la cuirasse. En dessous des horizons indurés la couche de moyenne résistivité (p<lOOOQm) attribuées à la saprolite est en contact en même temps avec le granite et la cuirasse vers 90-95m. Ainsi ce profil met en évidence vers la position 90m une sorte de point triple entre la cuirasse, la saprolite et le granite. Fle"'lli.'jt\ 'O'~ .:.l D.a Ouest Esl L1D ,10.0 . <m.il -30.0 .o!u.o .s0.0 _ _ _ _ ... 14a 280 SliIJ lllflI'lIIc::J 11;D 2240 R0l1i1t"'4)' in Qhm.m .u8j _ 8950 17320 lJnd ëlctlfôde SQ&cit"" .. 5,0 1'1" Figure 4-13. Profil géoélectrique P8, obtenu à l'extremité Est du moyen glacis. De 95 à 150m les altérites meubles (saprolite) reposent sur le granite alors que entre 90 et 95m la cuirasse repose directement sur le granite. Ce contact entre la cuirasse et le granite a été également observé en affleurement à quelques dizaines de mètre de ce profil P8 (Figure 4- J 4). Figure 4-14. Photo montrant le contact entre la cuirasse et le granite à Tenkoto. Cette disposition et la présence du "point triple" cuirasse-granite-saprolite indiquent qu'à cet endroit la cuirasse s'est formée par induration des matériaux transportés et déposés directement sur le granite sain, puis l'altération du granite sous la cuirasse, a généré la saprolite. 84 4.5. SYNTHESE ET COMPARAISON DES RESULTATS DE LA TOMOGRAPHIE ET DU GEORADAR. Après avoir présenté des images géophysiques obtenues sur un même site à partir du géoradar et de la tomographie de résistivité électrique réalisée avec des espacements interélectrodes variant de 0,5 à 10m, nous allons maintenant faire le point sur les apports relatifs des deux méthodes. 4.5.1. Précision des images géoélectriques Les profils géoélectriques obtenus à avec un espacement de IOm (chapitre 1) ont permis d'atteindre une profondeur d'environ 100m couvrant ainsi la totalité de l'épaisseur du manteau d'altération. La précision obtenue pennet de distinguer les principaux niveaux d'altération: le granite plus ou moins altéré (p<750nm), la saprolite (p<750nm), le niveaux induré (p>750nm) et les poches aquifères dans la saprolite (p<130nm). Cependant la délimitation précise des horizons supérieurs n'est obtenue qu'avec des images obtenues avec des espacements plus petits (1,5 et 3m) et calés avec les logs lithologiques observés dans les puits; mais avec 3m d'espacement on ne dépasse pas 25m de profondeur d'investigation. Notons que la distinction précise sans ambiguïté entre cuirasse et carapace n'a été possible qu'au niveaux du sondage croisé réalisé sur le moyen glacis avec 0,5m d'espacement. Ces constatations montrent l'importance d'adapter le choix de l'espacement des électrodes aux objectifs de la prospection (Ritz et al, 1999). 4.5.2.· Comparaison entre la tomographie électrique et le géoradar. Une première comparaison tentée par Safou (2001) sur la base des images géoélectrique et géoradar obtenues sur le haut glacis, à montré la nécessité de disposer des profils verticaux pour une identification précise des horizons. La Figure 4-15 qui regroupe les résultats obtenus sur le haut glacis, le moyen glacis et la pente qui les raccorde, ainsi que des profils verticaux observés à partir des puits foncés sur de la ligne de prospection (Figure 4-2) pennettent d'apprécier comparativement les apports des deux méthodes dans les milieux latéritiques. • • • • • B • • • mo • • • • • • UO EST 200 1Œ $0 2241) .uoo féro 17~ Resistivité (Ohrn.m) Unit Ele Moyen glacis (A) OUEST - - - - - - - - Haut glacis 7$ 11Œ 1 _ _ ·Pe~ Biseau 211-' Haut gla~e""iFr6-----OUEST' Ir) 1rp 1111 Ir 1 ri' 1 1 Il l' Il 1f fTlTj' 1'fTTTT'1 00 260 280 300 320 340 300 <Il 400 .c!O 440 Moyen glacis' i (B)~ 380 ;:,(1 EST 0 ~ ""> l :s QI S 530 ca :I: 550' 570' 590 ' 6'10· 6'30' Position position Figure 4-15. Synthèse des resultats de la tomographie électrique et du géoradar. 86 En tomographie les limites des horizons ne sont pas nettes, elles sont plutôt représentées par de minces couches géoélectriques de résistivité intermédiaire à celle des couches quelles séparent. Cela est du au fait que le procédé d'inversion privilégie les faibles gradients de résistivité ce qui se traduit sur les images par des sortes de halo de résistivités intermédiaires. Dans le géoradar les limites sont souvent nettes, celles-ci étant représentées par des lignes indiquant la position des réflecteurs. Cela est lié au fait que les réflexions s ont lieux à des interfaces entre des couches de permittivité diélectrique différentes. A Tenkoto, les images géophysiques issus des deux méthodes et caler à la lithologie à partir des profils verticaux observés dans des puits, ont permis de repérer en continu la base l'horizon induré. Celle-ci se corrèle plus ou moins bien avec la limite observée à partir des puits, selon la méthode concernée (Figure 4-15). Les caractéristiques de cette limite varient légèrement d'une méthode à l'autre: sur la tomographie, elle apparaît continue et montre de petites ondulations notamment sous le moyen glacis, et elle coïncide bien avec celle repérée dans les puits. En revanche sur le géoradar, elle apparaît irrégulière et coïncide moins bien avec celles repérées dans les puits dont elle est décaler d'environ 50cm. Toutefois, ce décalage pourrait être du à la résolution de la méthode pour des antennes de 50Mhz. Par principe, les mesures de résistivité s'appliquent à des volumes de terrain, les contours géoélectriques étant obtenus par interpolation. Alors que le radar détecte directement les interfaces entre les couches de permittivité diélectrique contrastées. Ceci nous permet de penser que la base du niveau induré est effectivement irrégulière comme le montre le géoradar ; les ondulations observées sur la tomographie seraient également la marque de ces irrégularités lissées par l'interpolation des contours géoélectriques. Ainsi, dans les conditions de mise œuvre à Tenkoto, le géoradar ressort mieux les irrégularités latérales des limites des horizons que la tomographie à tendance à lisser ; par conte cette dernière donne une estimation plus précise des profondeurs. Au sein du niveau induré, la limite entre la cuirasse et la carapace est imprécise aussi bien sur les images géoradars que sur les images géoélectriques obtenue avec des espacement des 3m. En effet, les hautes résistivités (p>6000nm) observées en surface sur la tomographie et le réflecteur détecté par le géoradar dans ce niveau ne se corrèlent qu'imparfaitement avec les observations faites dans les puits (Figure 4-15A et 44B). 87 Toutefois cette limite a été distinguée avec précision sur l'image géoélectrique issus du sondage croisé réalisé sur le moyen glacis. Les propriétés électriques des matériaux étant directement liées à leurs caractéristiques physiques et hydrogéologiques. L'absence de précision sur l'interface entre la cuirasse et la carapace sur les images géoélectriques obtenues avec 3m d'espacement interélectrodes et sur le géoradar peut s'expliquer par une insuffisance de contraste des caractéristiques "géophysiques" (résistivité et constante diélectrique) par rapport à la précision obtenue. Ce qui suggère une certaine similitude minéralogique (argilosité) et/ou hydrogéologiques (pourcentage en eau) de ces deux horizons. La profondeur d'investigation est quasiment constante sur les images géoélectriques obtenues avec le même espacement des électrodes. En revanche dans le géoradar, pour les même de mise en œuvre, la profondeur d'investigation varie d'un endroit à un autre. Celleci se limitant au toit du niveau argileux qui représente un écran pour les ondes radars. Cependant, sous le plateau du haut glacis le radar n'a pas pu détecter ce toit (Figure 4-15B) en raison d'une absorption importante et inattendue du signal radar dans les horizons supérieurs. Absorption pouvant être liée aux nombreuses poches argileuses observées au sein de ces horizons à cet endroit (Annexe 2). Elle pourrait aussi être le fait d'une mauvaise corrélation entre le temps et la profondeur. En effet, les profondeurs indiquées sur l'image géoradar sont déduites du temps de parcours de l'onde de la surface aux réflecteurs en utilisant la vitesse moyenne estimée des ondes par la technique de "CMP". Bien que les mesures en "CMP" aient été réalisées le long du profil, la grande hétérogénéité des horizons superficiels sous le plateau du haut glacis, peut induire un grand écart entre les vitesses spécifiques de chaque couche et la vitesse moyenne estimée par la technique de "CMP". On voit que les résultats fournis par chacune des deux méthodes complètent et confirment ceux de l'autre ce qui montre l'intérêt de coupler deux méthodes en prospection géophysique. A Tenkoto, la mise en œuvre de la tomographie a été relativement difficile et longue (Safou, 2001), un panneau de 64 électrodes et 4 câbles nécessitant environ quatre jours et 5 à 7 personnes. Bien que nécessitant une série d'essais permettent de paramètres l'acquisition, le géoradar est relativement rapide à mettre en œuvre sur le terrain, à Tenkoto le profil de 1300m a été levé en une seule journée et n'a mobilisé que trois personnes. 88 CHAPITRE 5. RESULTATS DES TOMOGRAPHIES RECOUPANT DES CONTACTS GEOLOGIQUES A TENKOTO ET A KONDOKHO (P9 ET PlO) 89 Ce chapitre traite de la mise en évidence et de la caractérisation géométrique des contacts géologiques masqués par le cuirassement, à partir des images géoélectriques du manteau d'altération latéritique qui les r~couvre. Le profil géoélectrique P9 de Tenkoto recoupe le contact entre les tufs andésitiques et le granite (Figure 5-1 A) ; le profil PlO de Kondokho recoupe un dyke de dolérite intrudant le granite de Saraya (Figure 5-1 B). 0.. CJ Wglâ ". ,." (A) Granite Melaanclésites (tufs) .: Metagabbros ••- Haul glacis cuirassé '.' ~ limite ....-.......- - P9 , limite supposée Profil géophysique (8) 20Km Disposition du profil par rapport à la tranchée t au dyke de dolérite ...,....-------1 Figure 5-1. Contextes géologiques des sites des profils P9 et PlO : (A) Profil géoélectrique de Tenkoto P9, (B) Profil géoélectrique de Kondokho PlO. 90 5.1. L'IMAGE OBTENUE A TENKOTO (P9) La Figure 5-2 montre l'image géoélectrique du profil P9 obtenue à Tenkoto avec un espace interélectrodes delOm, et l'interprétation qui en résulte. La profondeur d'investigation est d'environ 80m. La couche résistante (1l20<p<6300Qm) en surface, représente les horizons indurés et la couche conductrice sous-jacente (p<800Qm), les altérites argileuses. EieYat bn Nord (A) If{ Sud au 0.0 0,) ~ -20J -40J -~I 1 .)).J __________ w _ .1)).J 1Lo 280 530 112C P.~~~lidi·y 2240 44:() 6930 17320 l.nil Ffp.r1tn1p. i1 n1m m :;;~~r.inG =1n l m Sud TalwE\Q 2üJ1, 1: ::i.::;i' (8) -zr.!~! ,! 1 ~rW.J j ,,~;n i H 1 <!DJ ii •j Jn,.~i j Granite Domaine du granite Figure 5-2. (A) Image géoélectrique du profil P9 de Tenkoto, (B) interprétations. Un domaine résistant (p>3000Qm) est visible dans la partie Sud du profil à partir de la position 320m (Figure 5-2A) et au-delà de la profondeur de 20m environ. Au Nord, la couche conductrice (altérites argileuses) se prolonge en profondeur jusqu'au-delà de 80m. Le passage de l'un à l'autre est marqué par une discontinuité électrique subverticale très nette, située entre 300m et 240m et plongeant vers le Nord. Le contexte géologique de ce site permet d'attribuer le domaine résistant au granite. Ainsi la discontinuité latérale située en profondeur peut être interprétée comme le contact entre les tufs et le granite (Figure 5-2B). La remontée des résistivités (1000-I500Qm) qui s'observe entre les positions 100 et I60m au-delà de 20m de profondeur (Figure 5-2) pourrait correspondre à des matériaux 91 moins altérés; Il pourrait s'agir de filons et lou de pegmatites ou encore d'une remontée de la roche mère. L'épaisseur des horizons indurés varie d'un domaine à l'autre: il est d'environ l5m au-dessus des tufs (O-320m) alors qu'au-dessus du granite (340-630m) il n'est que de quelques mètres (Figure 5-2B). Cette différence s'observe aussi au niveau des altérites argileuses; ainsi le manteau d'altération est plus épais de plus de 40m sur les tufs que sur le granite. 5.2. LE PROFIL D'ALTERATION DE KONDOKHO (PlO) L'image géoélectrique du profil PlO de Kondokho, obtenue à partir d'un espacement interélectrodes de 5m, et son interprétation sont présentés dans la Figure 5-3. La profondeur d'investigation est d'environ 40m. La flèche indique la position de la tranchée et les deux traits discontinus verticaux représentent les limites latérales approximatives du dyke de dolérite. Le trait plein montre les limites interprétées, entre l'horizon induré et la saprolite et entre la saprolite et le granite plus ou moins altéré. Ouest Deplh Est beration 5 RMS error ;:; 6.0 % 0.0 (A) 13 160 80.0 m. 240 ~!:-:::!:::::!::::::=:=:::::!:::::!:::::::!::::!::::~::!::±:!:::±::!=':-~=====!:::::!::::::::~::::!::::!::::~~~~ 12.0 243 32.9 43.6 .~. In\lllrse Model Resistillily Sl!ction . _• • • • __ • • 140 200' 560 1120 _ ., •.. "• ~.n\I9J·._ 2240 4480 6960 . "'17920 Resisti'lity in ohm.m Unit eleetrode spacing 5.0 m. Tranchée ~ DoIé!itËl limites du dyke Umttes des horizons Figure 5-3. (A) Image géoélectrique du profil PlO de Kondokho, (B) interprétations. La Figure 5-4 montre la coupe de la tranchée implantée par Blot et al., 1976 à laquelle nous nous referons dans l'interprétation des couches géoélectriques. On y observe du haut vers le bas : une cuirasse de 1 à 1,7m d'épaisseur recouverte par un sol sableux d'environ lm, une mince couche de carapace (environ O,5m), une couche d'argiles 92 tachetées d'environ lm, disparaissant en biseau à l'approche de la zone doléritique. L'arène granitique est visible au-delà à partir de la profondeur 2,5m ; mais l'arène doléritique n'appairait qu'au-delà de 7,5m. Ouest Est 0.5 0.5 1.5 1.5 .5 2.5 3.5 . 5 .~ •" .., .. ~ .. ... .. .. .,. ... • ., .. • .. ... ... ;, ... '!' '!" .. ~. .. ... 1m - Figure 5-4. Coupe de la tranchée de Kondokho montrant le contact entre la dolérite et le granite (d'après Blot, 1980). La corrélation entre la coupe de la tranchée ci-dessus (Figure 5-4) et l'image géoélectrique (Figure 5-3B) permet d'attribuer la couche résistante superficielle (p> 10000.m) aux horizons indurés cuirasse et carapace, la couche conductrice (p<4000m) aux altérites (horizon argileux et arène granitique) et la couche résistante profonde (p> 1000Qm) au granite. L'épaisseur de la couche résistante de surface (niveau induré) varie entre 0 et 3m le long du profil; les plus grandes résistivités (p>3000Qm) sont détectées au-dessus de la dolérite entre 135 et 185m où sont également observées les plus grandes épaisseurs, et de façon localisée vers lOm, 35m, 65m et 225m. La référence à la tranchée montre que ces grandes résistivités correspondent à la cuirasse et les zones relativement moms résistantes(lOOO-3000Qm) à la carapace. Notant que le fait le plus marquant ici est l'épaississement des altérites à l'aplomb du dyke de dolérite entre les positions 150 et 200m. En effet, l'épaisseur des altérites passe de 10 à 20m au-dessus du granite, à plus de 40m au-dessus de la dolérite. 93 5.3. INTERPRETATION DES RESULTATS On sait que les altérites résultent de la destruction des minéraux primaires de la roche mère et de la concentration relative des minéraux néoformés plus stables que les précédents (Delvigne, 1998). Dans les conditions supergènes les minéraux ferromagnésiens plus instables que les minéraux blancs s'altèrent les premiers (Delvigne, 1998). Les roches basiques sont plus riches en minéraux ferromagnésiens que les granites, qui eux sont plutôt riches en minéraux blancs notamment le quartz et les feldspaths (80% environs). Ainsi, pour les mêmes conditions supergènes, l'argilification est plus intense sur les roches basiques que sur les granites. D'où un approfondissement plus important du profil au-dessus des roches basiques (Blot et al., 1976). Les profils P9 et PlO montre aussi que l'horizon induré est plus épais Au-dessus des roches basiques qu'Au-dessus des granites (P9 et PlO). Sur le profil de Tenkoto, son épaisseur atteint environ 15m au-dessus des tufs, contre moins de 5m au-dessus des granites. A Kondokho (P 10) l'épaisseur de cet horizon varie entre 0 et 3m et les plus grandes valeurs sont observées au-dessus de la dolérite. On sait que l'induration des matériaux résulte de la concentration des oxydes et hydroxydes de fer. La disponibilité du fer s'avère donc un facteur détenninant dans la formation du niveau induré. Le Tableau 8 donnent les compositions chimiques moyennes des matériaux de Kondokho et le Tableau 9 celles des matériaux de Tenkoto. Tableau 8 : Composition chimique moyenne des matériaux de Kondokho (Blot, 1980) Matériaux fe2 0 3 AhOJ Si02 CaO K20 Na20 MgO H20 Roches Granite 0,88 14,62 74,05 0,42 4,45 40,6 0,21 1,06 sames Dolétites 12,57 14,37 51,72 6,85 2,15 2,93 4,40 2,24 Altérites Granite ' 1,41 14,89 73,05 0,32 4,51 2,80 0,26 2,39 Dolétites Il,38 16,35 52,15 2,60 1,93 2,00 2,22 9,05 Horizons Granite 21,97 10,56 58,83 trace 0,74 0,07 0,18 6,84 indurés Dolérites 34,95 40,24 0,2 0,63 0,1 0,17 9,36 12,91 94 Tableau 9. Composition chimique moyenne des matériaux de Tenkoto (Parisot et Diome, communication personnelle) Fe2 0 J AhOJ Si0 2 CaO K20 Na20 MgO MnO P20S Ti0 2 èr20J LOI Granite 3,01 13,88 69,52 2) 1 4,26 3,51 0,05 0,09 0,3j tufs 5,95 16,0560,145,04 0,66 4,21 4,51 0,1 Roches vertes 10,15 15,07 53,67 7,42 0,87 3 1,1 5,38 0,15 ° 0,62 0,15 0,67 0,02 1,.54 0,2 1,2 ° 1,76 ° 1,68 13,52 14,1749,36 12,120,22 1,83 4,71 0,18 0,08 1,13 0,02 1,67 12,9 14,15 55,87 5,58 0,56 3,76 2,85 0,21 0,14 1,14 Cuirasse sur granite Haut glacis 43,47 18,38 23,80 0,02 0,14 0,00 0,08 0,08 0,16 1,04 0,12 11,65 Moyen glacis 41,89 13,05 34,78 0,04 0,18 <0,01 0,05 0,07 0,33 0,77 0,07 0,50 0,76 0,11 Carapace sur granite Haut glacis 48,15 15,18 21,200,01 0,12 0,00 0,06 0,22 Moyen glacis 24,42 12,50 53,18 0,05 0,23 <0,01 0,05 0,10 0,08 12,51 1,02 0,03 Ils montrent que les tufs et la dolérite sont plus riches en fer que le granite. Les tufs et la dolérite qui contiennent plus de fer (Tableau 8 et Tableau 9) et qui s'altèrent plus vite libèrent donc plus de fer que le granite. Ce fer contribue à l'induration et favorise le développement des cuirasses au-dessus des roches basiques. Cependant, bien que la différence des teneurs en fer soit plus importante à Kondokho entre la dolérites (12,57%) et le granite (0,88%) (Tableau 8) qu'à Tenkoto entre les tufs (5,95%) et le granite (3.01%) (Tableau 9), la différence d'épaissew des cuirasses est plus importante à Tenkoto, et les cuirasses de Tenkoto (41,89 à 43,47 % de fer) sont nettement plus riches en fer que celle de Kondokho (21,97% de fer). Ces différences suggèrent une accumulation absolue du fer sur les glacis de Tenkoto. Effectivement, les roches vertes des collines qui dominent les glacis sont très riches en fer (Tableau 9) et don~ aussi les cuirasses qui les recouvraient. Ils ont donc pu alimenter les glacis en fer. Ce fer serait contenu dans le matériel détritique provenant de ces reliefs et déposé sur les glacis par l'érosion (Grandin, 1973). Ce mécanisme explique les différences d'épaisseur de cuirasse entre les profils de Tenkoto et Kondokho. Cependant, la différence d'épaisseur des indurations entre le domaine des tufs 95 et celui des granites à Tenkoto, semble lié en partie à un apport du fer différencié in situ : celui ci étant plus important sur les tufs que le granite. 5.4. CONCLUSION Au niveau des altérites sous la CUirasse, quelque soit le secteur (Tenkoto et Kondokho), l'épaisseur des altérites sous la cuirasse est plus grande au-dessus des roches basiques. Ce qui suggère que ces altérites soient issues de l'altération des roches sousjacentes. Ces différences apparaissent clairement sur les images géoélectriql.J.es. Au niveau des cuirasses les grandes épaisseurs observées sur le granite de Tenkoto ainsi que leur richesse en fer sont dues à un apport de matériel détritique riche en fer, résultant de l'érosion des reliefs environnants. Cette érosion serait favorisée par l'existence des hauts reliefs autour des glacis. A Kondokho, les cuirasses se sont plutôt qéveloppées in situ par . . induration des produits de l'altération du substratum rocheux. L'absence de relief ne pouvant permettre limitant l'érosion et le transport. 96 CHAPITRE 6. DISCUSSIONS ET CONCLUSIONS 97 Les résultats fournis par les profils géophysiques associés aux observations directes faites en surface et à partir des puits ont pennis de décrire la structure du manteau d'altération et de corréler la géométrie des principaux horizons d'altération à la surface topographique. Ces résultats pennettent de: (i) d'apprécier les apports des méthodes d'imagerie géoélectrique et géoradar dans l'étude des couvertures d'altération latéritique, (U) de discuter les relations entre les fronts de cuirassement et d'altération et la surface topographique, (Ui) d'apprécier les potentialités des imageries géophysique dans la précision des contacts géologiques masqués et dans le suivit des fluctuations saisonnières des nappes des altérites. 6.1. APPORTS COMPARES DE LA TOMOGRAPHIE ET DU GEORADAR La tomographie est relativement longue à mettre en œuvre sur le terrain, un panneau de 64 électrodes et 4 câbles nécessite environ quatre jours et 5 à 7 personnes environs. En revanche, le géoradar est relativement plus rapide à mettre en œuvre sur le terrain, le profil géoradar de Tenkoto long de BOOm a été levé en une seule journée et n'a mobilisé que trois personnes. La comparaison des résultats fournis par les deux méthodes a montré que: la tomographie donne une meilleure estimation des profondeurs par rapport au géoradar et sa profondeur d'investigation n'est limitée que par l'espacement des électrodes, elle a cependant tendance à lisser les irrégularités des limites des horizons. En revanche, le géoradar montre des limites nettes et met en évidence les irrégularités des limites des horizons que la tomographie à tendance à lisser. Cependant, le signal radar ne peut dépasser le toit des couches argileuses (saprolite). Cette comparaison suggère que dans les zones d'altération latéritique le géoradar peut être utilisé pour faire un diagnostique rapide de la présence des indurations et d'en estimer l'épaisseur. Par la suite la tomographie peut être utilisée, pour préciser la structure des horizons meubles sous le niveau induré el préciser les profondeurs. 98 6.2. RELATIONS ENTRE LES LIMITES DES PRINCIPAUX HORIZONS D'ALTERATION ET LA MORPHOLOGIE ACTUELLE DU PAYSAGE. Les images géophysiques ont permis de reconnaître la structure du manteau d'altération latéritique. Ils ont mis en évidence le substratum granitique sain à environ SOm de profondeur sous le manteau latéritique de Tenkoto (Figure 3-3 et Figure 3-4), et à environ 40m sous celui de Kondokho (Figure S-3). Dans les deux secteurs le substratum basique sain (dolérite et tufs) n'a pas été atteint. Les détails de l'organisation de la couverture latéritique ont été décrits à Tenkoto en utilisant une série d'images de plus en plus précises (tomographie à espacements de 10, 3 et l,Sm et les sondages croisés). Les horizons suivants ont été distingués : le granite plus ou moins altéré avec une résistivité d'environ 1000 à 3000nm et une épaisseur variant entre 20 et 40m environs, un horizon de transition (SOO<p<1000nm) d'environ une dizaine de mètre, la saprolite dont l'épaisseur varie entre 20 et 40m avec une résistivité de moins de soonm passant en dessous de 140nm dans les endroits où elle est saturée d'eau, et enfin l'horizon induré dont l'épaisseur varie selon la surface géomorphologique moins de 5m sur le moyen glacis et jusqu'à 16m sur le haut glacis. Ce dernier est nettement moins épais à Kondokho où elle ne dépasse pas 3m. On voit que les caractéristiques géométriques des profils diffèrent selon les contextes géomorphologiques. L'influence de la nature de la roche mère sera discutée plus loin. Les corrélations entre d'une part la surface topographique et la base des horizons indurés et d'autre part entre les deux unités géomorphologiques (Figure 4-15), ont montré que la cuirasse se biseaute à l'amont du haut glacis et à l'aval du haut glacis mettant en évidence une discontinuité latérale majeure du cuirassement entre les deux surfaces. Sur le moyen glacis la base du niveau induré est déclive vers l'Est avec une pente inférieure à 3° parallèlement à la pente topographique, l'épaisseur ne dépasse pas 5m. En revanche, sur le haut glacis elle est plutôt horizontale, tandis que la surface est accidentée, l'épaisseur des indurations atteint 16m sous le plateau. Cet horizon est aussi légèrement plus résistant sur le haut glacis (p>2240-3100nm) que sur le moyen glacis (p>1l20-15000m). Les hautes résistivités (p>3000nm) normalement attribuées au faciès le plus induré c'est-à-dire la cuirasse (Bantsimba, 1999 ; Beauvais et al., 1999 ; Riti et al., 1999a), sont aussi observées au sein des faciès peu indurés (carapace) du haut glacis. Cela est du à la présence des éléments d'anciennes cuirasses, reprises dans les niveaux indurés du haut glacis (Michel, 99 1973 ; Parisot et Diome, communication personnelle). Il est également probable que la matrice des cuirasses est moins argileuse (donc plus résistante) sur le haut glacis que sur le moyen glacis Les coupes lithologiques des puits (Figure 4-2) ont montré que sur le haut glacis l'horizon induré présente plusieurs faciès. Ces observations suggèrent que les indurations du haut glacis sont de nature pétrographique, différente de celles du moyen glacis. Cette dichotomie entre le moyen et le haut glacis, apparaissant sur plusieurs caractéristiques (résistivité, nature des matériaux, épaisseur des horizons), suggèrent l'existence de deux phases d'induration distinctes dans le temps et l'espace sur l'interfluve de Tenkoto (Michel, 1973). Mananga (2000) a montré (à partir des analyses chimiques et physiq\les des matériaux et de la morphoscopie des grains d'or) l'existence d'une discontinuité majeure entre l'horizon induré et la saprolite granitique, ainsi que la présence des matériaux transportés sur le moyen glacis. Le profil P8 (Figure 4-13) a montré une sorte de point triple entre la cuirasse, le granite et la saprolite à l'extrémité Est du moyen glacis de Tenkoto. Ce qui suggère que les matériaux cuirassés sur le moyen glacis s'étaient déposés directement sur le granite sain avant l'altération de ce dernier. Ces matériaux proviendraient donc, au moins en partie, de l'erosion du haut glacis selon le schéma cidessous (Figure 6-1) inspiré de la Figure 4-15. La cuirasse du haut glacis devait être probablement moins épaisse à l'Est. L'érosion façonnant le paysage aurait partiellement décapé la cuirasse et les altérites du haut glacis mettant à nu la le toit du granite dans la partie Est, pendant qu'à l'Ouest subsistait un lambeau du haut glacis. Des matériaux issus de l'ablation partielle du haut glacis se seraient déposés sur le granite formant un glacis de dépôt (Figure 6-1A). Par la suite, l'altération du granite a généré les épaisses couches d'altérites qui le séparent des horizons indurés (Figure 6-1B), pendant que les matériaux provenant du haut glacis s'induraient en surface grâce au fer venu de la même surface et la contribution de celui issu de l'altération du granite in situ. L'altération du granite aurait isolé en dessous de la pente qui sépare les deux glacis, le bloc de granite qui subsiste au sein de la saprolite (Figure 6-IC). 100 Haut glacis (A) transport Sur1ace d'erosion ++ V •• +, ......... "··+t" 7~O 1 640 530 ++ (8) - , , , ' , 1 640 Haut glacis (C) Pente lm 1 .," 2 3 5 Figure 6-1. Schéma de la mise en place du profil latéritique du moyen glacis tel que suggéré par l'interprétation des images géoélectriques et géoradar de la Figure 4-15 : (1) cuirasse, (2) matériaux détritiques plus ou moins fins, (3) matériaux détritiques grossiers, (4) arène granitique et (5) granite plus ou moins altéré. La Figure 6-2 dérivée de la Figure 3-5 montre les relations entre la surface et le toit du substratum telles qu'elles ont été décrites au chapitre 3. Elle sont caractérisées par une opposition des formes (les convexités du topographiques sont à l'aplomb des concavités de du toit granitique) à l'échelle globale et aussi à l'échelle de la centaine de 101 mètre. Ce qui suppose que les deux surfaces aient subi des modifications morpholQgiques importantes (Beauvais et al., 1999). (A) "Middle-Glacls" •.... . West East 40 2.0 ....... .s 0 .......···1 l\I '0 ~ -20 c ." oC u ~ ~ -40 ? -60 -80 . 0 ···100200300400 soo6007ooâoô906i1000 i11()()12001aOol4dO· hitls.lope Jength. x (m) (B) "Micklle-Glacls' -80 -+-.-.~ ..... D ., DO 200 300 400 500600· 7OCI800 .··900··· i()&i~1ôb·12do1300 1400 hl\lslope rength, x(m) Figure 6-2. Coupe géomorphologique de l'interfluve de Tenkoto derivée de la Figure 3-5 (après une expansion de l' echelle verticale 3 fois) montrant les relations entre les formes de surface et celle de la limite du toit du granite: (A) profil Pl, (B) profil profil P2 : (1) horizon induré (p> SOO Om), (2) granite sain et granite plus ou moins altéré (p>7500m), entre les deux se trouve la saprolite (p<SI OOm). (Beauvais et al, 1999). 102 Il ressort des éléments discutés ci-dessus qu'à Tenkoto la morphologie actuelle du paysage et l'aspect des profils sont tributaires de l'action combinée de l'altération et des processus d'érosion-dépôt. Ces processus seraient en relation avec les variations climatiques du quaternaire ( Michel, 1973; Grandin, 1973). Récemment Beauvais et al. (1999) ont proposé un schéma d'évolution du paysage de Tenkoto (Figure 6-3) basé sur l'interprétation des profils (P 1 et P2, Figure 3-3). Les résultats des profils P5 à P9 et du profil géoradar (Cf chapitre 4 et 5) ont appQrté des arguments supplémentaires qui corroborent ce schéma que nous reprenons plus loin (Paragraphe 6.4. Les profils réalisés au Nord - Est de Tenkoto et à Kondhoko ont montré que sur les glacis de Tenkoto qui sont ceinturés par des reliefs (collines de roches basiques) les CUirasses sont plus épaisses que ceux de Kondokho où il y a absence <:le relief. Les CUirasses de Tenkoto sont également plus riches en fer que ceux. de Kondokho. Ces différences suggèrent que selon les contextes géomorphologiques locaux le cuirassement procède de deux processus : l'accumulation relative et/ou l'accumulation absolue du fer. Lorsque le relief est très différencié le transport latéral est important et les deux phénomènes peuvent coexister (cas de Tenkoto). Par contre lorsque le relief est peu différencié, le transport latéral est défavorisé et le deuxième cas (accumulation relative) prédomine (cas de Kondokho). Sur les contacts géologiques, l'apport extérieur contribue au développement des cuirasses, mais n'efface pas la différence d'épaisseur induite par la différenciation in situ. 6.3. LA MISE EN EVIDENCE DES CONTACTS GEOLOGIQUES MASQUES. La localisation précise des contacts géologiques masqués par le cuirassement est difficile à partir des observations géologiques de surface. Bien que dans le cas des profils autochtones, il puisse exister une filiation géochimique verticale de la roche sous-jacent à la cuirasse (Blot et al.,1976), la précision de ces contacts reste délicate. Car les analyses géochimiques nécessitent un certain temps, le cuirassement peut être allochtone ou autochtone ce qui n'est pas à priori évident à établir. Les profils géoélectriques P9 et PlO (Figure 5-2 et Figure 5-3) ont montré que la tomographie peut mettre rapidement en évidence les différences d'épaisseur des altérites en rapport avec le changement de la nature du substratum, ce qui en fait un outil efficace pour la précision des contacts masqués par le cuirassement, que celui-ci soit autochtone ou allochtone. 103 6.4. CONCLUSION - MISE EN PLACE DES MATERIAUX DE TENKOTO La corrélation négative observée à Tenkoto, entre le toit du granite et la surface (Figure 6-2), l'importante différence d'épaisseur entre les indurations du moyen glacis et celles du haut glacis (Figure 3-5) et l'existence d'un talus d'érosion à l'extrémité Est du haut glacis montrent que la morphologie actuelle du paysage et l'aspect des profils ne pel}vent être expliqués par le seul fait de l'altération supergène. Au contraire ce phénomène de transformation minéralogique supergène qui à lieu au niveau du front d'altération et qui contrôle sa morphologie a du s'alterner avec l'érosion qui façonne les paysages. Michel (I973) et Grandin (1973) ont suggéré les processus d'érosion et leurs conséquences c'està-dire la redistribution des matériaux, pour expliquer la mise en place du cuirassement et l'évolution des paysages latéritiques de l'Afrique de l'Ouest. Les images géoélectriques obtenues avec des espacements de 10m ont permis de proposer un schéma d'évolution du paysage de Tenkoto (Figure 6-3) basé sur les mêmes mécanismes (Beauvais et al., 1999). « Le premier manteau d'altération latéritique était développé in situ sur les roches vertes et sur le granite. Sous des conditions climatiques semi-arides à arides, l'érosion a décapé partiellement cette couverture exposant une partie du granite pendant qu'au-dessus des roches vertes le profil d'altération protégé par une cuirasse épaisse, était partiellement préservé (Figure 6-3A). La surface d'érosion ainsi façonnée (Thomas, 1994) présentait probablement des zones concaves et des zones convexes qui ont par la suite, contrôlé l'accumulation du matériel détritique provenant de l'érosion des profils d'altération développés sur les roches vertes environnantes (Michel, 1973) ( Figure 6-3B). Une relique de ce type de profil, coiffé d'une cuirasse ferrugineuse massive, s'observe encore à Tenkoto à 283m d'altitude au-dessus d'une colline située dans la zone de roches vertes (Figure 1-7A). Du matériel détritique grossier contenant des éléments de cuirasse de faciès pétrographique similaire à celui de cette relique de cuirasse ont été observés dans le profil du haut glacis sur une épaisselJl" d'environ 15m (Michel 1973 ; Parisot et Diome, communication personnelle ). En Plus des blocs de cette cuirasse et de roches vertes, sont dispersés sur la surface topographique dans la dépression périphérique séparant les glacis des collines de roches vertes (Figure 6-3C-D). Une partie de la fraction argileuse du matériel fin a pu provenir de la saprolite des anciens profils d'altération des roches vertes. Le matériel détritique grossier a été d'abord accumulé dans les concavités granitiques à l'Ouest prés des roches vertes. Des épais profils d'altération latéritique ont été 104 effectivement développés au niveau des dépressions du bedrock, dans lesquelles s'était déposé l'essentiel du matériel d'érosion des collines de roches vertes (Figure 6-3 B-D). Le paysage latéritique résultant, portant une épaisse cuirasse, a une topographie plus convexe que concave (Figure 6-2). Cependant la cuirasse du haut glacis est peu préservée, car elle apparaît plus désagrégée sur le profil P2 que sur le profil Pl (Figure 3-3). Cette désagrégation peut être le reflet d'une plus petite épaisseur de la cuirasse sur le profil P2 que sur le profil Pl, puisque le toit du granite plonge vers le Sud alors que la surface topographique est inclinée vers le Nord, les deux ont des pentes de l'ordre de 4° (Figure 3-3). Effectivement cette figure (Figure 3-3) montre que le toit du granite est plus superficiel sur le profil P2 que sur le profil Pl ( situé au Sud par au profil Pl). Sous les conditions climatiques actuelles de tendance tropicale, le manteau d'altération latéritique a subit une érosion différentielle ayant généré différentes fonnes topographiques : les fonnes convexes du haut glacis qui portent une cuirasse très épaisse (l5-16m, Figure 4-5) et les formes planes à légèrement concaves du moyen glacis qui portent une cuirasse relativement moins épaisse (moins de Sm, Figure 4-3 et Figure 4-10). Le moyen glacis exhibe une succession des formes concaves et des formes planes à concaves peu marquées (rehaussées par une exagération de l'échelle verticale sur la Figure 6-2) qui peuvent refléter l'action du transport suivit de dépôts, du matériel colluvionnaire sur de faibles distances. Ces dépôts colluvionnaires ont été effectivement observés sur le terrain (Michel, 1973). Ainsi la forme du glacis peut être due en même temps à l'altération et à un transport limité (Selby, 1993). La forme convexe du haut glacis résulte des processus d'ablation alors que les pentes planes à légèrement concaves du moyen glacis, sont dues aux mécanismes d'écoulement hypodermique et superficiel (Selby, 1993) qui ont tendance à tronquer les profils d'altération.» (Beauvais et al., 1999) 105 (A) wsw ENE CoUines de Surface d'érosion / (B) , (C) roches wrfes Haut glacis ·••......Dépréssion peripheriqUé-- roches vertes _ Roches vertes _ Granites fracturé ;{B~;~J ~~~:;~: lins _ RaUques de cuirasse Saprollte du granile IIIIIIIWII Cuirasso du haut glacis ~:~:~:~:f saprol~e des roches vertes ~l - 111111111 Materiaux delriliques composés de debrls de cuirasse Cuirasse du moyen glacis Figure 6-3. Modèle d'évolution du paysage de Tenkoto (Beauvais et al., 1999) 6.5. HYDROGEOLOGIE DES ALTERITES Les images géoélectriques acquises sur le moyen glacis à différentes périodes de l'année ont montré que les aquifères des altérites se situent dans la saprolite et se présentent en poche plus ou moins grandes. Pendant la saison des pluies la nappe est généralisée et la circulation latérale est importante. En fin de saison de pluies la décharge est d'abord relativement rapide, puis la nappe se fragmente en poches qui se rétrécissent plus lentement probablement par une circulation latérale diffuse. Ces poches subsistent toute 106 l'année, certainement protégées de l'évapotranspiration par les altérites et les cuirasses qui les recouvrent. La recharge rapide de ces nappes suggère que: bien que la porosité totale soit assez importante (42%, Beauvais et al., 1999), la porosité efficace devrait être plutôt faible. Ces nappes ont donc une faible capacité. Le manque de communication franche entre les poches durant la saison sèches suggère l'existence des barrières de pennéabilité qui seraient liés aux hétérogénéités latérales observées dans la saprolite. Les déplacements verticaux de 5 à 10m, de la couche résistante profonde (p> 1OOOOm) sous la saprolite reflètent l'existence des rabattements de la nappe, mais ceux-ci ne peuvent être détenninés avec précision sur les images géoélectriques. 107 CONCLUSIONS GENERALES De l'ensemble des observations présentées dans ce mémoire, on peut tirer les conclusions suivantes: .:. Les méthodes d'imagerie géophysique apportent des résultats permettant de réaliser en continues des corrélations puits à puits d'une part et entre les caractéristiques géométriques des profils et les observations géomorphologiques d'autre part. Ces résultats sont difficilement accessibles par les méthodes cIassiqu~s d'observations des profils d'altération (puits et tranchées). •:. Le géoradar permet de détecter rapidement la présence ou l'absence de l'horizon induré mais ne dépasse pas le toit des la saprolite. En revanche, la tomographie donne accès à des structures plus profondes. Toutefois quelle que soit la méthode utilisée la détermination précise des limites des horizons d'altération n'est possible que si l'on dispose des coupes lithologiques des puits. •:. Des petites nappes aquifères pérennes existent dans la saprolite. Ce sont des nappes quasiment stagnantes en saison sèche. En effet, pendant cette saison la circulation latérale semble faible au point que ces poches aquifères puissent subsister durant toute la saison. A ce titre elles représentent une ressource d'eau d'appoint pour les activités agricoles des populations de ces régions. •:. L'imagerie géophysique permet de localiser rapidement et de façon précise les contacts géologiques masqués par le cuirassement sans implantations de puits ni de tranchées, notamment lorsqu'il s'agit de contacts entre des roches de natures suffisamment contrastées. •:. Le cuirassement du Sénégal oriental procède de deux mécanismes, l'altération in situ et/ou de l'érosion suivit de dépôt, selon les contextes géomorphologiques locaux: dans les contextes à relief différencié (cas de Tenkoto), le transport et la redistribution des matériaux sont importants et le caractère allochtone prédomine. En revanche, dans le cas de reliefs peu ou pas différenciés (cas de Kondokho), l'érosion et le transport sont faibles, la différenciation in situ prédomine et le cuirassement est autochtone. Dans les deux cas les altérités sous-jacentes à la cuirasse se sont développées in situ à partir de la roche sous- 108 jacente. Ces méthodes contribuent donc à établir les relations entre les types des matériaux (autochtones ou allochtones) et la morphologie du paysage. •:. A Tenkoto l'analyse des images géophysiques des profils d'altération a confirmé les modèles d'évolution géomorpho1ogiques proposés par Michel (1973) et Grandin (1973) à partir des observations des puits. L'imagerie géophysique se révèle donc être un outil particulièrement efficace pour caractériser la géométrie des couvertures latéritiques. Elle représente une approche novateur dont l'apport est indéniable dans l'étude des couvertures latéritiques épaisses. •:. Cette méthode peut faciliter la cartographie géologique des régions à couvertures latéritiques épaisses, permettre d'optimiser les iI!1plantations des ouvrages miniers et aussi en réduire le nombre, ce qui conduit à des économies de temps et d'argent. Elle peut aussi être utilisée après une compagne de sondage pour faire des corrélations de sondage à sondage. En fin, le fait de pouvoir prédire les mécanismes génétiques des cuirasses en fonction du contexte géomorphologique peut être mis à profit dans l'interprétation des anomalies géochimiques superficielles. Perspectives .:. La limite entre la cuirasse et la carapace n'a pu être détectée avec précision que sur les images géoélectriques interpuits (sondage croisé entre puits) qui ne peuvent couvrir de longues distances. La cause de l'absence de la détection par le géoradar de la base de l'horizon induré à certains endroits notamment sous le plateau du haut glacis, n'a pu être déterminée avec certitude. Une étude des propriétés géophysiques (notamment la résistivité électrique et la constante diélectrique) des matériaux d'altération en laboratoire peut aider à élucider ces problèmes. •:. L'étude de la variation de la résistivité des cuirasses et carapaces en fonction du pourcentage d'eau pourrait permettre de mieux contraindre les modélisations géoélectriques. •:. Des résultats plus précis et plus complets sur les fluctuations saisonnières des aquifères des altérites pourraient être obtenus en associant aux tomographies électriques réalisées à différentes périodes de l'année, des relevés plus ou moins réguliers du niveau hydrostatique à partir des puits. 109 .:. Une étude du paléomagnétisme des cuirasses de Tenkoto pourrait apporter des informations supplémentaires sur les modalités de mise en place des matériaux d'altération, en établissant une chronologie plus précise du cuirassement des différentes surfaces d'aplanissement. 110 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES III ANONYME. Missions Sénégalo-Soviétiques de recherche minière (1971-1972). Rapports inédits. Direction des Mines et de la Géologie, Dakar, Sénégal. ANONYME. PulseEKKO IV technical manuel 22 (1996). Sensors and softwares, 109] Brevik place; Mississauga, On L4 3 R7 Canada, ver. 1.2, ] ]9pp. ABOUCHAMI W., BOHER, M., MICHARD, A., ALBAREDE F. (1990). A major 2. IGa old event of mafic magmatism in West Africa : an early stage of crustal accretion. Geophys. Res. 95. Vol. 95, pp.17605-] 7629. ASTIER J. L. (1971). Géophysique appliquée à l'hydrogéologie. Ed. Masson, Paris, 269pp. BANTSIMBA C. (1999). Application de la tomographie de résistivité électrique à la caractérisation des formations latéritiques de Tenkoto. Mém. Ing. IST. UCAD, Dakar, Sénégal, 45pp. BASSOT J-P. (1966). Etude géologique du Sénégal oriental et de ses confins guineomaliens. Mémoire du BRGM, na 40, 310 pp. BASSOT J-P. (1997). Albitisations dans le protérozoïque de l'Est du Sénégal: relations avec les minéralisations ferrifères de la rive gauche de la Falémé. Journal of African earth sciences, vol. 25 na. 3, pp. 353-367. BEAUVAIS A (1999). Geochemical balance of lateritization process and climatic signatures in weathering profiles overlain by ferricretes in central Africa. Geochimica et cosmochimica Acta, vo1.63, No.23/24, pp. 3939-3957 BEAUVAIS A. ET COLIN F. (1993). Fonnation and transfonnation processes of iron duricrust systems in tropical humid environment. chemical geology, 106, pp 77-101. BEAUVAIS A. ET TARDY Y. (1991). Fonnation et dégradation des cuirasses ferrugineuses sous climat tropicalhumide, à la lisière de la forêt équatoriale. C.R.Acad.Sci.Paris, t.313,série II, p. 1539-1545. BEAUVAIS A., RITZ M., PARISOT J-C, DUKHAN M AND BANTSIMBA C. (1999). Analysis of a lateritic weathering mantle developed on granite in eastern Senegal (West Africa). using a 2D electrical resistivity tomography. Earth and Planetary Science Letters, Vol. 173 (4), pp. 413-424 BERES Jr., M. AND HAENI, F. P. (1991). Application of ground penetrating radar methods in hydrogeologic studies. Ground water, Volume 9, No 3, pp.375-386 112 BESSOLES B. (1977). Le craton ouest africain. Géologie de l'Afrique. Mém. BRGM, 403pp. BLOT A., LEPRUN, J. c., PION, J. C. (1976). Origi"nalité de l'altération et du cuirassement des dykes basiques dans le massif de granite de Saraya (Sénégal oriental). Bull. Soc. géol. France (7)., T. XVIII, n0 1, pp. 45-49 BLOT. A. (1980). L'altération climatique des massifs de granites du Sénégal. Trav. et doc. ORSTOM, nOl14, 434 pp. BOHER M., ABOUCHAMI W., MICHARD A., ALBARÈDE F., ARDNT N. T., ROSSI A., MILÉSI J. P. (1992). Crustal growth in West Africa at 2, 1 Ga. Journal Geophys. Res., 97 (B 1), pp. 345369. BREWSTER M. L. AND ANNAN A. P. (1994). Ground penetrating radar monitoring ofa controlled DNAPL release. Geophysics, 59, pp. 1211-1221. BRIAN D. THEIMER, DAVID C. NOBES AND BARRY G. WARNER (1994). A- study of the geoelectrical properties of peatlands and their influence on ground-penetrating radar surveying. Geophysical prospecting, 42, pp. 179-209 BUTT C. R. M., LINTERN M. J, ANANDD R. R. (2000). Evolution of regoliths and landscapes in deeply weathered terrain implications for geochemical exploration. Ore geology reviews 16, pp.167-183 CAMUS H. et DEBUISSON J. (1964). Etude hydrogéologique des terrains anciens du Sénégal oriental. Compagne 1962-1963. Rapp. BRGM, Dakar, Dak 64-06 143p, muligr. DAGALLIER G. A, ART L, LAITlNEN B., FABRICE MALARTRE A, IGNACE P. A. M., VAN CAMPENHOUT C, PAUL C. H. VEEKEN D. (2000). Ground penetrating radar application in a shallow marine Oxfordian limestone sequence located on the eastern flank of the Paris Basin, NE France. Sedimentary Geology 130, pp.l49-165. DAHLIN T. (1995). Manual for Lund Imaging System. Draft version DAVIS, J. L. AND ANNAN, A. P (1989). Ground penetrating radar for high- reso1ution mapping of soil and rock stratigraphy. Geophysical prospecting 37, pp. 531-551. DELAITRE E. (1993). Etude des latérites du Sud-Mali par la méthode de sondage électrique: Thèse de doctorat, Université de Strasbourg. 113 DELVIGNE J. (1998). Atlas of micromorphology and mineraI alteration and weathering. Ed. ORSTOM, special publication, (3), 494 pp. DIA A. (1988). Caractères et significations des complexes magmatiques et métamorphiques du secteur de Sandikounda-Laminia (Nord de la Boutonnière de Kédougou, Est Sénégal). Un modèle géodynamique du birimien de l'Afrique de l'Ouest. Thèse d'état, Dakar, 350 pp. DIA A., VAN SCHMUS W. R., AND KRONER A. (1997). Isotopie constraints on the age and formation of a Palaeoproterozoic volcanic arc complex in the Kedougou Inlier, eastern Senegal., West Africa. Journal of African Earth Sciences, Vol. 24 (3). pp. 197-213 EDWAROS L. S. (1977). A modified pseudosection for resistivity and inducedpolarization. Geophysics 42, pp.l 020-1 036. FEYBESSE J. L., MILESlE J. P., JOHAN V., DOMMANGET A., CALVEZ J. Y., BOYER M., ABOUCHAMY W. (1989). La limite Archéenne Protérozoïque de l'Afrique de l'Ouest: une zone de chevauchement antérieure à l'accident de Sassandra, l'exemple des régions d'Odienné et de Touba (Côte d'Ivoire). C. R. Acad. Sei. Paris, 309, pp.l847 1853. FOUCAULT A. et RAOULT J-F. (1995). Dictionnaire de géologie, 4éme édition. Masson FREYSSINET Ph. (1991). Géochimie et minéralogie des latérites du Sud du Mali. Evolution du paysage et prospection géochimique de l'or. Doc. BRGM, N°203, éd. BRGM, 277pp. GIRAUDON R. (1961). Etude d'indices de Plomb et Molybdène à Tenkoto (Sénégal). Rapport BRGM, Dakar., GRANDIN. G. (1973). Aplanissements cuirassés et enrichissement des gisements de manganèse dans quelques régions d'Afrique de l'Ouest. Thèse Univ. Louis Pasteur Strasbourg, 41 Opp. GRIFFITHS D. H. ET BARKER R. D. (1993). Two-dimensional resistivity imaging and modelling in areas of complex geology. Applied. Geophysics. 29, pp. 211-226. HABBERJAM G. M. (1979). Apparent resitivity observation and the use of square array techniques. Oept. Of Earth Sciences of the University of Leeds, 149pp. 114 HAENI F. P. (1996). Use of ground-penetrating radar and continuous seismic reflection profiling on surface water bodies in environrnental and engineering studies. Journal of environmental and engineering geophysics, VoU, Issuel, pp. 27-35 HOLUB P. ET DUMITRESCU T. (1994). Détection des cavités a l'aide des mesures électriques et du géoradar dans une galerie d'amener d'eau. Journal of applied geophysics, 31, pp 185-195 LEDRU P., PONS J, MILESI. J. P., FEYBESSE J. L. AND JOHAN V. (1991). Transcurrent tectonics and polycyc1ic evolution in lower Proterozoic of Senegal-Mali. Precambrian Research, 50 pp. 337-354 LEPRUN J-c. (1979). Les cuirasses ferrugineuses des pays cristallins de l'Afrique occidentale sèche. Genèse. Transformation. Dégradation Mém. Sei. GéoI., Strasbourg, vol. 58,224 pp. LOKE M. H. (1997). RES2DINV software user's manuai. LOKE M. H. AND BARKER R. D. (1996). Rapid least-squares inversion of apparent resistivity pseudosections by a quasi-Newton method. Geophys. Prosp. 44, pp.l31-152. MANANGA L. (2000) ; Etude d'un profil latéritique de Tenkoto (Sénégal Oriental). Mém. D. E. A. géosciences, dépt. géol UCAD. Dakar (Sénégal), 55pp. MICHEL P. (1973). Les bassins des fleuves Sénégal et Gambie Etudes géomorphologiques : Mém. ORSTOM, Paris, 63, 1170 pp. MICHEL P. (1976). Les cuirasses bauxitiques et ferrugineuses d'Afrique occidentale Aperçu chronologique. In géomorphologie des reliefs cuirassés dans les pays tropicaux chauds et humides. Travaux du CEGET, 30pp MILESI. J. P., FEYBESSE J. L., LEDRU P, DOMANGET A., OUEDRAOGO MF., MARCOUX E ; PROST A. VINCHON C. SYLVAIN J. P, JOHAN V., TEGYEY M., CALVEZ J Y., LAGNY Ph. (1989). Les minéralisations aurifères de l'Afrique de l'Ouest. leur relations avec l'évolution lithostructurale au protérozoïque inférieur. Chrono Rech. Min., nO 497, éd. BRGM. NAHON D. (1976). Cuirasses ferrugineuses et encroûtements calcaires au Sénégal occidental et en Mauritanie, systèmes évolutifs : géochimie, structures, relais et coexistences. Sei. Géol mem., 44, 232p. 115 NAHON D.(1986).Evolution of ion crusts in tropical landscapes in rates of chemical weathering of rock and minerais. Lab. Petro. Surf. Univ. Pointier, pp.l69-191 NDIAYE P. M. AND GUILLOU J. J. (1997). Les tourmalinites stratiformes à dravite d'origine colloïdale du Paléoprotérozoïque. sénégalo-malien. Journal of African Earth Sciences, Vol. 24 (3). (1997). pp. 215-226 NDIA YE P. M., DIA A., VIALETTE Y., DIALLO D. P., NGOM P. M., SYLLA M., WADE S. AND DIOH E. (1997). Données pétrographiqlles, géochirniques et géochronologiques nouvelles sur les granitoïdes du Paléoprotérozoïque du Supergroupe de Dialé-Daléma (Sénégal Oriental) : implications pétrogénétiques et géodynamiques. Journal of African Earth Sciences, Vol. 25 (2), pp. 193-208 NDIONE. J. A. (1998). Contraintes et évolution climatique récente du Sénégal oriental: impacts sur le milieu physique. Thèse 3éme cycle, UCAD, Départ. Géogr., 417pp. NDOYE.A. (1999). Apport de la télédétection à la cartographie lithostructurale et à la prospection minière au Sénégal oriental. Cas des zones de Tenkoto et de la Falémé. Mém. Ing. IST. UCAD, Dakar, Sénégal, 105pp. NGOM P. M. (1995). Caractérisation de la croûte birrimienne dans les parties centrale et méridionale de du supergroupe de Mako. Implications géochimique et pétrogénétique (Sénégal oriental). Thèse d'état, UCAD, Sénégal. NIANG M. F. (1995). Interprétation des données géophysiques sur la structure profonde du Bassin sédimentaire sénégalais et sur la zone de socle au Sénégal oriental. Thèse 3è cycle, UCAD, Dakar (Sénégal), 142p. OLAYINKA A. 1., YARAMANCI U. (2000). Use of block inversion In the 2-D interpretation of apparent resistivity data and its comparison with smooth inversion. Journal of applied geophysics 45, pp 63-81 OLESEN O., HENKEL H., LILE 0.8., MAURING EIRIK AND RONNING J. S. (1992). Geophysical investigations of the Stuoragurra postglacial fault, Finnmark, northern Norway. Journal ofapplied geophysics 29, pp. 95-118 OLHOEFT, G. R. (1984). Applications and limitation of ground penetrating radar. SEG, 54th Annual international meeting and exposition Technical program Abstracts, Atlanta, GA, pp.147-148. 116 OLHOEFT, G. R. (1998). Electrical., magnetic and geometric properties that detennine ground penetrating radar perfonnance : in Proc. of GPR'98, Seventh Int'l. Conf. on Ground Penetrating Radar, May 27-30, 1998, The University of Kansas, Lawrence, KS, USA, pp. 177-182 PALACKY G. J., KADEKARU K. (1979). Effect of tropical weathering on electrical and electromagnetic measurements. Geophysics 44, pp. 69-88. PION. J. C. (1979). L'altération des massif cristallins en zone tropicale sèche. Etude de quelques toposéquences en haute volta. Thèse université louis pasteur, 220p RIOU G. (1978). Réflexions sur les surfaces cuirassées : la dichotomie des profile et l'allochtonie des constituants. in géomorphologie des reliefs cuirassés dans les pays tropicaux chaux et humides. Document C. E. G.E. T. n033. RITZ M., PARISOT J-C., DIOUF S., BEAUVAIS A., DIOME F., AND NIANG M. (1999). Electrical imaging of lateritic weathering mandes over granitic and metamorphic basement of eastern Senegal, West Africa. Journal of Applied Geophysics 41, pp. 335-344 RITZ M., ROBAIN H, PERVAGO E, ALBOUY Y., CAMERLYNCK C., DESCLOITRE M., AND MARIKO A. (1999). Improvement to resistivity pseudosection modeling by removal of near surface inhomogeneity effects: application, to a soil system in south Cameroon. Geophysical prospecting, 47, pp. 85-101 SAFOU T.J.R (2001). Utilisation de la tomographie électrique bidirectionnelle (2-D) et de géoradar pour la caractérisation des niveaux d'altération: applications au Sénégal oriental (Tenkoto), Mém. IST, UCAD, Dakar (Sénégal), 89p. SECK F. (1999). Mise en place du granite de Tenkoto, implications dans la minéralisation aurifère dans la zone de Kanoumering (Sénégal oriental). Mém. Ing IST. UCAD, Dakar, Sénégal, 105pp. SELBY, M.J. (1993). Hillslope materials and processses, Oxford university press, Oxford, 451pp. SERA O., 1979. Diagraphies différées, base de l'interprétation. Tome 1. Mémoire 1. Bull. Elf-aquitaine, Pau, pp.46-49. SMITH R.E., ANAND R.R., ALLEY N.F. (2000). Use and implication ofpaleoweathering surfaces in mineraI exploration in Australia. Ore geology reviews 16, pp.185-204 117 SYLLA M, NGOM P. M. (1997). Le gisement d'or de Sabodala (Sénégal oriental). une minéralisation filonienne d'origine hydrothermale remobilisée par une tectonique cisaillante. Journal of African Earth Sciences, Vol. 25 (2). pp. 183-192 TAGIN1. B. (1959). Mission de recherche minérale de Kédougou compte rendu de la compagne 1958-1959. BRGM, 105pp. TARDY Y. (1991). Mineralogical composition and geographical distribution of African and Brazilian periatlantic latérites. The influence of continental and tropical paleoclimats during the past 150 millions years and implication for Indian and Austria. Journal of African Earth Sciences, Vol. 12 (112). pp. 283-295. TARDY Y., MELFI. A. J. ET VALETON. 1. (1988). Climats et paléoclimats tropicaux périatlantiques. Rôle des facteurs climatiques et thermodynamiques : température et activité de l'eau, sur la répartition et la composition minéralogique des bauxites et des cuirasses ferrugineuses, au Brésil et en Afrique. C. R. Acad. Sci. Paris, 1. 306, Série II, pp.289-295 TARDY, Y. (1993). Pédologie des latérites et des sols tropicaux. Ed. Masson, Paris, 535pp. TELFORD W. M., GELDART L. P., SHERIFF R. E. (1990). Applied geophysics. Cambridge University Press. Second Edition, 769pp. THÉVENIAUX H., FREYSSSINET PH. (1999). Paleomagnetism applied to lateritic profiles to assess saprolite and duricrust formation processes : the example of Mont Baduel profile (French Guiana). Paleogeogr, paleoclimatol, paleoecol, 148, pp. 209-231 THOMAS M.F. Geomorphology in the tropics, a study of weathering and denudation in low latitudes, wiley, New York, NY, 1994, 460pp. TRONICIŒ J., BLINDOW N., GROB R., LANGE M. A. (1999). Joint application of surface electrical resistivity and GPR measurements for groundwater exploration on the island ofspiekeroog----Norhern Germany. Journal ofhydrology 223, pp. 44-53 TWIDAL c.R. (1999). Orgines and implications of oldIands. Stvd.Geol.salmanticensia, Vol.espec. VII pp.7-28. 118 VACHETTE M., ROCCI G., SOUGY J., CARON J. P., MARCHAND J. ET TEMPLER C. (1973). Ages radiométriques Rb/Sr, de 2000 à 1700 Ma, des séries métamorphiques et granites intrusifs précambriens de la partie Nord et NE de la dorsale Réguibat (Mauritanie). 7ème coll. GéoI. Afr., Florence. Trav. Lab. Sei. Terre, St Jérôme, Marseille, Il, pp.l42143. VAN OVERMEEREN R. A. (1994). Georadar for hydrogeology. First Break vol 12, No 8, August 1994/401. VAN OVERMEEREN R. A. (1997). Imaging ground water 'steps' in push moraines by georadar. From McCann, D. M., Eddleston, M., Fenning, P. J. and Reeves, G. M. (eds). (1997). Modern Geophysics in Engineering Geology. Geological Society Engineering Geology special publication. no. 12, pp. 63_73. VAN OVERMEEREN R. A. (1998). Radar facies of unconsolidated sediments in the Netherlands : A radar stratigraphy interpretation method for hydrogeology. Journal of applied geophysics 40 pp. 1-18 VOGT J. (1959). Aspect de l'évolution morphologique récente de l'Ouest africain. Ann. Géogr., Fr, pp. 193-206. WACKERMANN 1. M. (1975). L'altération des massifs cristallins basiques en zone tropicale semi-humide. Etude minéralogique et géochimique des arènes du Sénégal oriental. Conséquences pour la cartographie et la prospection. Mém. Sei. Géol., Strasbourg, vol. 58, 224 pp. WARD S. H. (1990). Resistivity and induced polarization methods. Geotechnical and environmental geophysics IG n05 VoU, pp. 147-189 ZEEGERS. H. ET LEPRUN J. C. (1979). Evolution des concepts en altérologie tropicale et conséquences potentielles pour la prospection géochimique en Afrique occidentale soudano-sahélienne. Bull. B. R. G. M. SEC. II, n° 2_3, pp. 229 à 239. 119 TABLE DES MATIERES RÉSUMÉ 1 AVANT-PROPOS •••••••••••.•.••••••••••••••.•••••••••••.••.••••••••••••••.••••••••••••••••••••••.•..•.••••..••••••••••.• 2 LISTE DES FIGURES •••••••••••••••••••••••.••••••.••.••••••••••••••••••••••••••••••••••.•••••••..•......•..•...•••••.• 4 LISTE DES TABLEAUX 8 SOMMAIRE ..•........•.•••..............•.••.....•.•...•..•..•••....•••.•.•.•••••••.••••......•••.•••••••...••..•.........• 9 INTRODUCTION CHAPITRE 1.1. Il 1. CADRE DE L'ÉTUDE •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 14 CADRE PHYSIQUE 15 1.1.1. Reliefet hydrographie 15 1.1.2. Le climat et la végétation 16 1.2. CADRE GÉOLOGIQUE 16 1.2.1. Le craton ouest africain 16 1.2.2. La boutonnière de Kédougou-kiéniéba 17 1.3. 1.2.2.1. Le supergroupe de Mako 19 1.2.2.2. Le supergroupe du Dialé-Daléma J9 19 GÉOMORPHOLOGIE RÉGIONALE 1.3.1. Les vieilles surfaces ; 20 1.3.2. Les glacis façonnés au quaternaire 22 lA. GÉOLOGIE DES PROFILS D'ALTÉRATION LATÉRITIQUE 22 1.5. CONTEXTES LOCAUX DES SECTEURS ÉTUDIÉS 24 1.5.1. Le secteur de Tenkoto 24 1.5.2. Le secteur de Kondokho 26 CHAPITRE 2.1. 2. MÉTHODES UTILISÉES - PRINCIPES ET MISE EN ŒUVRE •••••••.•• 28 PRÉSENTATION DE LA TOMOGRAPHIE DE RÉSISTIVITÉ ÉLECTRIQUE 2-D 29 2.1.1. Notions de résistivité électrique 29 2.1.2. Principe de la tomographie électrique 2-D 32 2.1.3. Les facteurs qui détenninent la résistivité électrique du sous-sol 34 2.2. PRÉSENTATION DU GÉORADAR 37 2.2.1. Principe d'acquisition des images géoradars 37 2.2.2. Notions de propagation et réflexion des ondes radars 40 120 2.2.2.1. La constante diélectrique 40 2.2.2.2. La conductivité électrique 42 2.2.2.3. Profondeur de pénétration et résolution 42 2.2.3. Principe de l'estimation de la vitesse des ondes radars par la technique de" Common mid point" (CMP) 2.2.4. Interprétation des réflexions dans l'imagerie radar 2.3. MISE EN ŒUVRE DES MÉTHODES UTILISÉES SUR LE TERRAIN 2.3.1. Mise en œuvre de la tomographie de résistivité électrique 2-D 43 44 45 45 2.3.1.1. Matériels utilisés et paramétrage des mesures 45 2..J .l.2. Résolution et précision des images géoélectriques 47 2.3.1.3. Démarche et organisation des travaux 47 2.3.2. Mise en œuvre du géoradar CHAPITRE UN ESPACEMENT DE 3. 49 RÉSULTATS DES TOMOGRAPHIES RÉALISÉES À 1'ENKOTOAVEC tOM 51 3.1. CARACTÉRISATION GÉOÉLECTRIQUE DES HORIZONS D'ALTÉRATION 53 3.2. LES IMAGES GÉOÉLECTRIQUES Pl, P2, P3 ET P4 54 3.3. STRUCTURE LITHOLOGIQUE DU MANTEAU ET RELATIONS ENTRE LA SURFACE ET LE TOIT DU GRANITE 3.4. 58 LES AQUIFÈRES DETECTÉS À TENKOTO DANS LA SAPROLITE 60 3.4.1. Nature des aquifères 60 3.4.2. Les fluctuations saisonnières 60 3.5. CONCLUSION CHAPITRE 4. RÉSULTATS DES TOMOGRAPIDES RÉALISÉES A TENKOTO AVEC DES ESPACEMENTS DE 1,S À SM ET DU GÉORADAR 4.1. 62 64 LES PROFILS D'ALTÉRATION OBSERVÉS À PARTIR DES PUITS FONCÉS À TENKOTO 66 4.2. LES IMAGES GÉOÉLECTRIQUES OBTENUES SUR LE TRACÉ DU PROFIL Pl 68 4.2.1. Les images du moyen glacis: P5 (3) et P5 (l ,5m) 68 4.2.2. Les images P7 (3) et P7 (1, 5m) obtenues sur le haut glacis 70 4.2.3. Les sondages croisés entre les puits TKB-TKC et TKC-TKDH 73 4.2.4. L'image géoélectrique de la pente (P5) 75 4.3. LE PROFIL RADAR 76 4.3.1. Description globale du profil géoradar 76 4.3.2. La section radar du moyen glacis 78 121 4.3.3. La section radar du haut glacis 79 4.3.4. La section radar de la pente 81 4.4. L'IMAGE GÉOÉLECTRIQUE P8 82 4.5. SYNTHÈSE ET COMPARAISON DES RESULTATS DE LA TOMOGRAPHIE ET DU GEORADAR 84 4.5.1. Précision des images géoé1ectriques 84 4.5.2. Comparaison entre la tomographie électrique et le géoradar 84 CHAPITRE 5. RÉSULTATS DES TOMOGRAPmES RÉALISÉES AU-DESSUS DE CONTACTS GÉOLOGIQUES À TENKOTO ET À KONDOKHO (P9 ET PlO) ••••••••••••••••••••••••••••• 88 5.1. L'IMAGE OBTENUE À TENKOTO (P9) 90 5.2. LE PROFIL D'ALTÉRATION DE KONDOKHO (Pla) 91 5.3. INTERPRÉTATION DES RESULTATS 93 5.4. CONCLUSION 95 CHAPITRE 6. DISCUSSIONS ET CONCLUSIONS 96 6.1. APPORTS COMPARÉS DE LA TOMOGRAPHIE ET DU GÉORADAR 6.2. RELATIONS ENTRE LES LIMITES DES PRINCIPAUX HORIZONS D'ALTÉRATION ET LA MORPHOLOGIE ACTUELLE DU PAYSAGE 97 98 6.3. LA PRECISION DES CONTACTS GÉOLOGIQUES MASQUÉS 102 6.4. CONCLUSION - MISE EN PLACE ET ÉVOLUTION DES MATÉRLAUX DE TENKOTO 103 6.5. HYDROGÉOLOGIE DES ALTERITES 105 CONCLUSIONS GENERALES 107 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 110 TABLE DES MATIÈRES ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 119 ANNEXE 1. PRÉSENTATION DE L'ENSEMBLE DU PROFIL RADAR 122 ANNEXE 2. DESCRIPTION LITHOLOGIQUE DES PUITS À TENKOTO•••••••••••••••••••••• 123 ANNEXE 3. RELEVÉ PLUVIOMÉTRIQUE 1998 -1999 * STATION DE KÉDOUGOU .124 122 ANNEXE 1. PRESENTATION DU PROFIL GEORADAR 123 ANNEXE 2. DESCRIPTION LITHOLOGIQUE DES PUITS A TENKOTO. 124 ANNEXE 3. ~~ fLUVfOMETRIQUE 1998 -1999 * STATION DE KEDOUÇOU , . : _"' ,~;" . p' .,. ..- " i' ,