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Introduction
La douleur n’a pas toujours été prise en compte dans le suivi de la grossesse des
femmes et à la naissance de leurs enfants. Autrefois, les douleurs telles qu’à
l’accouchement étaient si minimisées qu’on les appelait le « Mal Joli ».
Mais avec l’arrivée de la préparation à la naissance, l’essor de l’analgésie péridurale
ainsi que les mouvements féministes, la douleur a progressivement disparu de nos rites et
coutumes occidentaux nécessaires à « l’enfantement ».
Cette douleur représente le cœur du métier de la sage-femme. La prendre en charge
constitue maintenant une obligation réglementée dans les compétences de cette profession
médicale, mais elle s’élargit en fait vers tous les personnels soignants, médicaux et
paramédicaux. En obstétrique mais aussi dans tous les domaines de la santé, soulager les
patientes est également un devoir éthique et moral qui s’inscrit dans le cadre d’une prise en
charge globalisée des femmes.
Depuis 1994, la prise en charge de la douleur est considérée comme un problème de
santé publique. Trois plans nationaux de lutte contre la douleur se sont succédés depuis
1998 et cette prise en charge fait maintenant partie des 100 priorités de santé publique
depuis la loi de Santé Publique du 9 août 2004.
Le dernier plan 2006-2010 (1) a prévu d’améliorer la formation initiale des
professionnels de santé. Il avait également pour but de renforcer la qualité des prescriptions
des professionnels, les bonnes pratiques et l’accès facilité et sécurisé des antalgiques du
palier III. Son évaluation par le Haut Conseil de la Santé Publique a intégré la profession des
sages-femmes dans l’amélioration d’une formation continue concernant la douleur. La
formation médicale continue (FMC) est d’ailleurs devenue une obligation depuis la loi
Kouchner du 4 mars 2002. Elle a pour objectif « l’entretien et le perfectionnement des
connaissances ainsi que l’amélioration de la prise en charge des priorités de santé
publique ». De plus, cette thématique concernant la douleur est désormais intégrée dans
l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) qui fait partie du développement
professionnel continu (DPC).
Le rôle majeur des sages-femmes dans l’accompagnement et la prise en charge de
la douleur de leurs patientes montre qu’il semble important de discerner les différents
facteurs qui peuvent influencer leur prise en charge antalgique. Nous nous intéresserons
plus particulièrement aux patientes césarisées séjournant en suites de couches.