INTRODUCTION
La relation médecin-malade est de nos jours un sujet central pour notre société qui
voit son rapport à la maladie évoluer en raison des progrès de la médecine moderne.
En effet, quelle est la place du patient et du médecin au milieu des examens
complémentaires et des traitements de plus en plus complexes ? Pour autant la
liberté du patient de choisir son traitement reste la pierre angulaire de l’exercice
médical.
Le médecin se voit dans la nécessité de rendre son travail plus accessible à son
patient pour qu’il puisse décider de sa thérapeutique en connaissance de cause.
Cette obligation, inscrite dans la loi du 4 mars 2002 (Art. L. 1111-4 du code de la
santé publique)(1) avec la notion de consentement éclairé, change radicalement
cette relation qui était auparavant le plus souvent liée à une position paternaliste de
la part du corps médical.
Les progrès de la médecine rendent cette tâche de plus en plus complexe car le
patient n’est pas obligatoirement en mesure de comprendre toutes les informations
scientifiques qui lui sont remises. Mais ce temps entre le médecin et le patient ne doit
pas être qu’un échange d’informations techniques. Il ne doit pas faire oublier le
devoir pour le médecin de recueillir les inquiétudes et les attentes du patient car il est
essentiel de tenir compte de la subjectivité du malade.
En effet, la relation ne peut pas se limiter à la seule information du patient, elle est
faite de la rencontre de deux subjectivités (2), ce qui implique d’analyser plus en
profondeur le lien entre elles.
Cette notion a été plus approfondie en psychologie, au cours du XXème siècle, par le
concept de l’alliance thérapeutique qui prend en compte plus globalement le lien
mais aussi la prise en charge du patient par le thérapeute. Toutefois ce concept est
applicable aussi en médecine car l’intérêt majeur porté à l’alliance thérapeutique est
d’évaluer, en fonction de son intensité, le devenir de la prise en charge et donc son
succès ou son échec.
Il existe pourtant une exception permettant au médecin de passer outre le choix du
patient ; il s’agit de l’hospitalisation sans consentement en milieu psychiatrique. Cette
démarche est encadrée par la loi du 27 juin 1990 (3), relative aux droits et à la
protection des personnes hospitalisées en raison de troubles mentaux et à leurs