Nouvelles-CATIE
Des bulletins de nouvelles concis en matière de VIH et d’hépatite C de CATIE.
Un essai contrôlé contre placebo met l’Aldara à l’épreuve contre les
lésions précancéreuses de l’anus
8 septembre 2010
Il existe plus de 100 souches du virus du papillome humain (VPH). Ce microbe est une infection transmissible
sexuellement courante. Certaines souches du VPH causent des verrues anonitales, alors que d’autres provoquent
des lésions précancéreuses qui risquent d’évoluer en cancer du col de l’utérus ou de l’anus. Comme le VPH se
transmet par voie sexuelle, de nombreuses personnes vivant avec le VIH (PVVIH) sont également co-infectées par
ce virus.
Le traitement anti-VIH (couramment appelé multithérapie) peut prolonger grandement la survie des personnes vivant
avec ce virus. Ilussit cet exploit en supprimant consirablement la production de VIH, ce qui permet au système
immunitaire de commencer à se réparer. Malheureusement, le traitement ne guérit pas l’infection au VIH, et la
restauration immunitaire qu’il favorise n’est que partielle. Même si l’alioration de l’immuni suffit à proger la
plupart des PVVIH contre les infections liées au sida, la capaci du sysme immunitaire à maîtriser certains cancers
demeure imparfaite. Ainsi, malgré le recours à une trithérapie, les hommes séropositifs, particulièrement les hommes
gais et bisexuels, courent un risque accru de cancer anal. Pour leur part, les femmes vivant avec le VIH sont plus
vulrables au cancer anal et au cancer du col utérin.
Les résultats d’un récent sondage international me auprès de dermatologues et de chirurgiens réputés ont mis en
évidence l’absence de consensus et le besoin de lignes directrices internationales en ce qui concerne le traitement
des verrues anales et des lésions anales précancéreuses. En l’absence de telles lignes directrices, certains hôpitaux,
cliniques et centres de recherche qui disposaient des fondscessaires ont établi leurs propres programmes de
pistage du cancer anal, surtout dans des villes importantes d’Amérique du Nord et d’Europe.
À propos de l’Aldara
L’Aldara (imiquimod) est un médicament approuvé pour le traitement des verruesnitales et des petits cancers
basocellulaires, confirmés par biopsie, qui apparaissent sur le tronc, les jambes et les bras. Le mécanisme d’action
précis de l’Aldara n’est pas clair. Il semble, cependant, que cedicament stimule les cellules cutaes du sysme
immunitaire, de sorte qu’elles lirent des signaux chimiques appelés cytokines. Celles-ci incitent le sysme
immunitaire à s’attaquer aux cellules infectées par le VPH. L’Aldara aide ainsi le sysme immunitaire àtruire les
verrues ou, dans certains cas, à en empêcher la croissance et leveloppement.
L’Aldara est présen sous forme de crème. Celle-ci est appliquée régulièrement sur la peau aece par des verrues
pendant uneriode allant jusqu’à 16 semaines. Ce médicament est approuvé pour un usage topique (sur la peau)
et non pour un usage interne.
Des chercheurs du
Chelsea and Westminster Hospital
de Londres ont mené un essai clinique contrôlé contre
placebo sur l’Aldara pour évaluer l’impact de celui-ci sur les cellules précancéreuses situées dans le canal anal de
patients vivant avec le VIH. Les résultats de l’étude sont prometteurs et pourraient inciter d’autres chercheurs à
mener des essais semblables.
tails de l’étude
Les chercheurs ont recruté des hommes séropositifs présentant des lésions anales précanreuses confires par
biopsie. Durant la première phase de l’étude, 28 hommes ont reçu des sachets contenant de la crème d’Aldara,
tandis que 25 autres ont reçu des sachets contenant de la crème d’Aldara factice (placebo). Les deux produits ont
é utilisés pendant 16 semaines. Les participants s’inséraient une faible quanti de crème dans le canal anal à un
maximum de deux centitres de profondeur, trois fois par semaine. Si les participants éprouvaient de la douleur
anale, ils s’abstenaient de se servir de la crème jusqu’à résorption de leurs symptômes.
Au début de l’étude, les chercheurs ont exami l’anus des participants à l’aide d’un anuscope à haute résolution
an detecter des lésions anormales. Ils ont ré cet examen à la 20e semaine de l’étude pour évaluer l’impact
de l’Aldara ou celui du placebo.
Durant la deuxième phase de l’étude, les chercheurs ont proposé un traitement de 16 semaines à l’Aldara aux
participants qui avaient encore des cellules précancéreuses dans l’anus, et le suivi a continué.
Au début de l’étude, le prol moyen des participants était le suivant :
âge 42 ans
tabagisme – 50 % des participants
compte de CD4+ – 350 cellules
durée de l’infection au VIH – 12 ans
charge virale en VIH inférieure à 50 copies/ml – 90 % des participants
riode écoulée depuis latection des cellules précancéreuses – 3 mois
Résultats—Partie 1
Les chercheurs ont recruté 64 participants, mais seulement 53 d’entre eux ont termi l’étude (28 sous Aldara et
25 sous placebo). Selon l’équipe de recherche, « la raison la plus courante pour l’abandon [de l’étude] était
l’insatisfaction des participants face à la probabili de 50 % de recevoir le placebo ».
Réponses complètes
Chez les personnes ayant reçu de l’Aldara lors de la phase contrôlée contre placebo de l’essai, quatre ont vu leurs
lésions précanreuses dispartre et ne plus revenir pendant uneriode de suivi moyenne de trois ans. Au bout de
42 mois, de nouvelles verrues et lésions précancéreuses sont apparues dans l’anus d’une de ces quatre personnes.
Selon les chercheurs, ces nouvelles verrues et lésions étaient probablement attribuables à une nouvelle infection par
le VPH. Le patient en question a reçu un autre traitement à l’Aldara, et ses verrues et lésions précancéreuses ont
disparu.
Réponses partielles
Chez huit autres participants, les lésions précancéreuses sont devenues moins anormales avec l’utilisation d’Aldara,
c’est-à-dire moins susceptibles d’évoluer en cancer. Ce changement s’est maintenu pendant près de trois ans de
suivi. Chez un de ces huit hommes, l’alioration s’est poursuivie et ses lésions anormales ont fini par disparaître
intégralement. Un autre homme a présenté de nouvelles lésions anales précancéreuses après quatre ans de suivi
environ.
Aucune réponse
Malgré l’usage d’Aldara, on a remarqué des lésions anales précancéreuses persistantes chez 16 hommes.
Placebo
Les lésions précanreuses ont disparu chez un homme du groupe placebo, mais elles se sont rélées persistantes
chez les 24 autres.
Résultats—Partie 2
Au total, 21 participants ont choisi de s’inscrire à la deuxième phase de l’étude, dont 12 hommes de l’ancien groupe
placebo et neuf autres du groupe Aldara.
Chez cinq participants sur 21, les lésions précancéreuses ont disparu. Chez quatre autres, celles-ci sont devenues
moins anormales.
Résultats—vue d’ensemble
Au total, les chercheurs ont consta l’absence prolongée de cellules précancéreuses chez 61 % des hommes ayant
reçu de l’Aldara.
Toutefois, malgré l’usage d’Aldara, deux hommes avaient encore des cellules précancéreuses et ont présenté
subséquemment un cancer anal.
Lésions différentes, taux de guérison différents
Selon les chercheurs, chez les patients recevant de l’Aldara, les verrues disparaissaient parfois avant les lésions
précancéreuses, ou l’inverse. De plus, ils ont obser que les lésions précancéreuses externes disparaissaient
parfois avant les lésions internes. Ils invitent donc les médecins à ne pas supposer que toutes les lésions ont disparu
en se fondant seulement sur ce qui se passe à l’exrieur (ou à l’intérieur) du canal anal.
Tendance prometteuse
Le compte de CD4+ n’a eu aucun impact sur la réponse au traitement à l’Aldara. La présente étude n’a pas prouvé
que l’usage d’Aldara permet de prévenir le cancer anal. De plus, le traitement n’a pas réussi chez le tout le monde. Il
reste que le risque de cancer anal semble diminuer grandement grâce à un dépistage régulier et au traitement réussi
des cellules précancéreuses.
—Sean R. Hosein
RÉFÉRENCE :
1. Fox PA, Nathan M, Francis N, et al. A double-blind, randomized controlled trial of the use of imiquimod cream for
the treatment of anal canal high-grade anal intraepithelial neoplasia in HIV-positive MSM on HAART, with long-
term follow-up data including the use of open-label imiquimod.
AIDS
. 2010;
in press
.
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