Génératrice et moteur à courant continu PARTIE THEORIQUE

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Génératrice et moteur à courant continu
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Plate-forme 3E (Électricité, Electronique, Electrotechnique) C.E.S.I.R.E. – Université J Fourier Grenoble
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PARTIE THEORIQUE
1
-
Essais
des
machines
électriques
Lorsqu'on
construit une machine, on
optimise
ses
paramètres
pour obtenir le
meilleur
rendement
pour
des
conditions
de
fonctionnement
données :
ces
valeurs
(courant,
tension,
puissance,
vitesse...)
sont
appelées
valeurs
nominales
(elles
sont
gravées
sur
la
plaque
signalétique
de
la
machine)
.
Cette
machine
est faite
pour
être utilisée : un moteur doit entraîner un
système
en rotation (c'est-à-
dire fournir de la puissance
mécanique);
une
génératrice,
un alternateur, doivent transformer de
l'énergie
mécanique
pour
alimenter
en courant une installation (c'est-à-dire fournir de la puissance
électrique).
Quand la
machine
fournit une puissance (dite utile) non nulle,
elle
est en
charge.
Si
elle
ne
fournit aucune puissance,
elle
est à vide :
elle
consomme seulement ses
propres
pertes.
Les essais à vide, ou rotor bloqué
pour
les moteurs et en court circuit
pour
les
génératrices,
sont des
essais à puissance utile nulle, c'est-à-dire à puissance
consommée
réduite. Ils
permettent
de mesurer
des
constantes
de la
machine
pour
prévoir comment
elle
va
réagir
en
charge.
Pour une très grosse
machine
(>1
MW)
ce sont les seuls essais possibles, sur le site de construction, qui
permettent
au
constructeur de
vérifier
qu'elle
marchera.
L'essai en
charge
a souvent
pour
but de mesurer le rendement d'une
machine
électrique,
soit :
pour
un moteur : le quotient de la puissance utile (fournie sur
l'arbre
sous forme
mécanique
à la
charge)
par la puissance
électrique
consommée
(induit et inducteur)
pour
une
génératrice
: le quotient de la puissance
électrique
fournie à la
charge
par la somme des
puissances
mécanique
entraînant le rotor et
électrique
alimentant l'inducteur.
2
-
Machines
à
courant
continu
(moteur
et
génératrice)
2-1)
Loi
d'Ohm
dans
le
circuit
rotorique
Moteur
et
génératrice
sont une seule et
même
machine
: par construction,
elle
est
réversible
. La loi
d'Ohm s'écrit selon 2 conventions :
Convention
récepteur
(moteur)
Convention
générateur
(génératrice)
U=E+RI U=E-RI
E
R
IUE
R
U
I
E est la fcem (force conter
électro-motrice)
du moteur ou la fem de la
génératrice,
R est la
résistance
interne.
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Un
simple
changement
de signe
permet
de passer de
l'une
à l'autre : selon que le courant I est
consommé par la
machine
ou fourni à l'extérieur, la
machine
fonctionne
en moteur ou en
génératrice.
Le
circuit
ci-dessus,
auquel on applique la loi
d'Ohm,
est le
circuit
de l'enroulement sur le rotor de la
machine. Le rotor est un
cylindre
en fer
feuilleté
l'on
a usiné des encoches en
périphérie
selon ses
génératrices. Ce
circuit
est aussi le
circuit
de puissance car le couple de la
machi
ne est
proportionnel
au courant I (cf
1-3).
La puissance est donc
limitée
par le courant
maximum
qu'on
peut faire passer
du rotor tournant à l'extérieur fixe (pour une
génératrice)
par un
contact
glissant
charbon/cuivre
(contact
balais/collecteur).
La chute de tension due à ce double
contact
est de
l'ordre
du volt : eB1V .
Le rotor est aussi
appelé
induit
car il subit l'induction provenant du stator inducteur.
2-2)
Le
stator
inducteur
Le stator
comporte
2 pièces polaires
diamétralement
opposées qui enveloppent
chacune
le rotor sur un
angle de ≈π/2 . Au moyen d'aimants
permanents
(pour les
petits
moteurs) ou
d'un
circuit
inducteur
(alimenté
par le courant d'excitation i continu), les pièces polaires
deviennent
des pôles N et S fixes :
les lignes d'induction ainsi engendrées se
referment
par la carcasse du stator et à travers le rotor. Elles
ont le plus grand mal à traverser
l'entrefer,
c'est-à-dire les quelques
millimètres
d’air séparant le stator
fixe du rotor tournant : prenant le
chemin
le plus court, elles sont orthogonales au surfaces
cylindriques,
elles
sont
donc
radiales
dans
l'entrefer
.
L'induction Bs est maximum dans l'axe des pôles et pratiquement nulle dans l'espace interpolaire. Le
plan
l'induction
s'annule
(appelé
plan
neutre) est le
plan
de
symétrie
des 2 pôles N et S.
Nord
Sud
Nord
0 s/2 s2s3s/2
b
θ
XX
i i
+I/2
-I/2
ω
t
Mr
Bs
stator
rotor
entrefer
Nord
Sud
x
x
x
xxx
ligne (plan) neutre
2-3)
Couple
du
moteur
à
courant
continu
Soit B
s
l'induction
statorique
régnant dans l'entrefer au niveau des pôles. Soit Φ le flux de B
s
à
travers l'entrefer sous une
pièce
polaire. On
alimente
le
circuit
rotorique par un courant I continu
traversant
n conducteurs logés dans les encoches rotoriques.
Par le
truchement
du système
charbons/collecteur,
le courant I
circule
en faisant le tour du rotor : I va
d'avant en
arrière
sous le pôle N
statorique
et d'arrière en avant sous le pôle S statorique.
Cette
circulation
de I transforme le rotor en dipôle
magnétique
Mr orthogonal à B
s
, Mr restant fixe par
rapport au stator
malgré
la
rotation
du rotor. Sur le rotor
s'exerc
e alors le couple
Γ
= MrxB
s
qui le fait
tourner.
C'est
un moteur.
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Génératrice et moteur à courant continu
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Plate-forme 3E (Électricité, Electronique, Electrotechnique) C.E.S.I.R.E. – Université J Fourier Grenoble
Pour la
démonstration
on peut considérer les couples des forces de
Laplace
élémentaires
qui
s'exercent sur les conducteurs rotoriques. Sous un pôle N
statorique
ces forces
contribuent
à un
couple de
même
sens que
celles
s'exerçant sur les conducteurs rotoriques placés sous le pôle S .
Le couple
théorique
global est donné par Γ
=n
Φ
I/2
π.
Il faut en
retrancher
le couple de pertes pour obtenir le couple utile, c'est-à-dire
utilisable
pour
entraîner
une charge en rotation.
Le rotor qui voit B
s
changer de
direction
à chaque
demi-tour
doit être en tôles
feuilletées
pour
minimiser
les pertes fer par courants de Foucault : sinon il ne pourrait pas tourner.
Critiques
du moteur à courant continu :
- couple
limité
par I
maximum
- espace perdu entre les pôles : pas de couple où l'induction est nulle
-
fragilité
et coût
élevé
du système
charbons/collecteur.
2-4)
FEM
de
la
génératrice
à
courant
continu
(ou
fcem
du
moteur)
Le stator est toujours inducteur (pôles N et S statoriques, flux Φ de B
s
sous les pôles) mais on fait
tourner (par un apport
mécanique
extérieur)
le rotor de la
machine
: chacun des n conducteurs
rotoriques passe
successivement
sous un pôle N puis sous un pôle
S.
Il est donc le siège
d'une
fem
alternative
(loi de Lenz). Par le
truchement
du système
charbons/collecteur
(fonctionnant
en
redresseur mécanique), ces fem peuvent être redressées et mises en série pour donner une fem
résultante
continue
E = n N
Φ
.
N est la vitesse de
rotati
on en tr/sec :
c'est
la
traduction
de l'opérateur d/dt de la loi de Lenz.
Les 2 formules du couple et de la fem
expriment
la
conservation
de la puissance au niveau de
l'entrefer.
En effet
E
I
=
n
N
Φ
I
=
n
Ω Φ
I/2π
=
Γ Ω.
E I est la puissance
électrique
et
Γ Ω
la puissance mécanique.
2-5)
Commande
de
vitesse
d'un
moteur
à
courant
continu
La loi d'Ohm pour le
circuit
rotorique est U=E + RI + eB. Si le moteur est à vide, le courant I absorbé
est
négligeable
et UE= n N Φ.
La
vitesse
N
est
proportionnelle
à la
tension
U
d'alimentation
;
c'est
le grand
intérêt
du
moteur à courant continu. En inversant
U,
on peut
même
le faire tourner en
marche
arrière. Si R est
relativement
faible, le moteur en charge absorbant le courant I pour
développer
le couple n
Φ
I/2π,
tourne
pratiquement
à la
même
vitesse
qu'à
vide puisque R I et eB restent
petits
devant UE.
Ainsi,
développant
un couple
uniquement
fonction du courant absorbé (et de Φ
),
le moteur à courant
continu est l'idéal pour la
traction
électrique
(pas
d'embrayage,
pas de boite de vitesses) : tramway,
métro, trolleybus,
SNCF...
Il lui faut par contre une
alimentation
en tension
continue
U variable.
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2-6)
Réaction
magnétique
d'induit
Lorsque la
génératrice
est en charge, par
définition
elle
débite
un courant I0; lorsque le moteur est en
charge, il absorbe un courant I0. Ce courant I qui traverse l'enroulement rotorique crée un champ
magnétique
moyen Br
(parallèle
à Mr et orthogonal à B
s
).
Dans l'entrefer règne une
induction
résultante
B = Br + B
s
qui dis symétrise l'induction B(θ) par rapport à l'axe des pôles. Cela a 2
conséquences :
la ligne neutre (où B(θ)=0)
n'est
plus le plan de
symétrie
mécanique
des 2 pôles),
elle
tourne
d'un
certain
angle puisque B
total
n'est
plus
parallèle
à l'axe des pôles : il faut faire tourner les charbons
pour retrouver toute la fem.
si le fer est proche de la saturation, des parties des pièces polaires, soumises à l'induction B la plus
intense, peuvent saturer. Le flux Φ par pôle,
proportionnel
à la valeur moyenne de B sous un pôle,
s'en
trouvera affaibli.
Ainsi
la fem et le couple
s'en
trouvent diminués.
N
S
n
s
+
N
S
n
s
+
Réaction magnétique de l'induit (moteur, génératrice)
2-7)
Le
moteur
universel
Prenons un moteur continu série (par
exemple
le
démarreur
d'une
voiture) :
c'est
le
même
courant I
qui
alimente
le rotor et le
circuit
statorique
créant
l'induction B
s
donc Φ . Le couple
instantané
est
donc n Φ(I) I /2π.
Lorsque I est
alternatif,
Φ(I) et I
changent
de signe en
même
temps et la valeur moyenne de Γ sur une
période est non nulle. Le moteur série peut donc
fonctionner
en
alternatif.
Même
si son stator est
constitué
de tôles
feuilletées,
il a beaucoup de pertes qui lui donnent un assez mauvais rendement.
C'est
le moteur typique du
petit
électro-ménager,
des perceuses,
ponceuses...etc.
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PARTIE PRATIQUE :
Mécano Leybold
Cette
séance est
destinée
à vous
familiariser
avec le
fonctionnement
d'une
dynamo,
d'un
alternateur
ou
d'un
moteur
électrique.
Le but des ces séances sur les
machines
électriques
(courant continu et
alternatif)
est d'apprendre quelques rudiments d'électrotechnique. Il
n'est
donc pas
obligatoire
de faire
toutes les
manipulations
proposées dans le
T.P.
mais bien plus
important
d'aller à son rythme et de
bien
assimiler
les notions abordées. L'objectif est de répondre à quelques
interrogations
quotidiennes
:
Comment
marche
un
alternateur
de voiture, une dynamo de vélo, un moteur
électrique,
un robot
ménager?
Ces séances sont en
particulier
l'occasion de revoir les notions de force
électromotrice
induite
(fem),
de courant
induit...
Ce TP est presque
complètement
descriptif
et son
compte-rendu
sera
intéressant
s'il
comporte
assez
de schémas ou de graphes
illustrant
les observations. On se
reportera
pour le
montage
du
mécano
à la
documentation
Leybold.
Il est nécessaire, au
terme
du TP, de
retenir
au
minimum
:
la
signification
des notions de stator, rotor, balais, fem, courant induit,
collecteur
le
fonctionnement
d'un
moteur à courant continu,
d'un
moteur universel
ce
qu'est
une
génératrice,
une dynamo.
1
-
Génératrice
à
vide
(dynamo,
p
20
doc.
Leybold)
Le stator
inducteur
est
constitué
de 2
aimants
permanents
"discoïdes" (les pièces polaires sont
centrées
à l'aide du disque d'aluminium, rifier que le champ est maximum), l'induit est
constitué
par le rotor
bipolaire. Ce rotor est
entraîné
par un moteur universel (§5)
alimenté
en tension
alternative
variable
au
moyen
d'un
autotransformateur
branché sur le réseau. La tension
variable
permet
d'ajuster la vitesse
de
rotation
N(tr/mn ou tr/s).
Régler la vitesse de
rotation
du rotor (N) à
1000tr/mn
avec le stroboscope. Observer à l'oscillo la
tension entre les balais (ou charbons)
connectés
sur les bagues (les 2 bagues
connectées
sont les plus
éloignées
de l'enroulement, la plus proche est non connectée).
Déterminer
la vitesse de
rotation
N.
Dessiner la courbe observée, donner l'origine et
expliquer
à l'aide de schémas l'allure de la fem (force
électro-motrice)
ainsi produite. La machine, sur les bagues, est une une
génératrice
synchrone qui
sera
étudié
en
détail
dans le TP sur l'alternateur.
Connecter
les charbons au
collecteur.
Observer la tension entre lames du
collecteur
selon la position
des balais par rapport au champ statorique. Pour 3 positions des balais (0°,
45°
et
90°
par rapport à la
direction
du champ
statorique
B
s
),
dessiner la figure observée à l'oscillo en
précisant
les instants de
1 / 7 100%

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