Evaluation et minimisation des risques volcaniques en

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Faculté des
sciences
Evaluation et minimisation des risques
volcaniques en Indonésie
Ce projet de trois ans est financé par la Coopération Universitaire au Développement (CUD). Il débutera en avril 2006. Trois institutions universitaires belges participeront au projet :
- Université Libre de Bruxelles
Département des Sciences de la Terre et de l’Environnement
Prof. A. Bernard, vulcanologue et coordinateur du projet
- Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix de Namur
Département de géologie
Prof. V. Hallet, hydrogéologue
- Université Catholique de Louvain
Center for Research on Epidemiology of Disaster
Prof. D. Sapir, docteur en médecine
Figure 2 : arc insulaire de l’Indonésie.
Le Kelud est localisé par le point mauve.
Les activités volcaniques observées dans le Nord-Est de l’Océan Indien sont liées
à la migration vers le Nord de la plaque indo-australienne. Elle se heurte à la
plaque eurasienne ce qui engendre un processus de subduction (Figure 1).
De très nombreux tremblements de terre et de fortes activités volcaniques sont
observés dans ces régions.
Les îles d’Indonésie (Figure 2) forment un arc insulaire. Elles sont constituées
par l’accumulation de lave sur le fond marin qui finit par émerger à la surface
de l’océan. L’altération de ces laves donnent des terres fertiles rapidement
colonisées par l’homme et ce malgré les risques d’éruption, de tremblements
de terre et de tsunamis.
Figure 1 : schéma d’une zone de subduction.
Le chevauchement de deux croûtes océaniques entraîne
la formation d’un chapelet d’îles insulaires.
Sens du
déplacement
de la plaque
Http://volcano.und.nodak.edu/vwdocs/vol_images
Http://pubs.usgs.gov/publications:text/understanding.htlm
Figure 4 : le cratère du Kelud et son lac.
La flèche localise l’entrée du tunnel d’évacuation.
Le Kelud (Figure 3) est un des nombreux volcans actifs localisés sur l’île de Java
(Figure 2). Il se caractérise par une activité intense. Une trentaine d’éruptions ont été
dénombrées ces derniers 1000 ans dont trois au siècle dernier. La présence d’un lac de
cratère (Figure 4) entraîne des éruptions particulièrement violentes dont la plus meurtrière,
en 1919, fit 5000 victimes. Afin de limiter les risques, le gouvernement indonésien à
creusé en 1966 un tunnel (Figure 5) limitant l’accumulation de l’eau dans le cratère à
1 million de mètres cubes.
Malgré ces travaux, l’éruption de 1990 engendra une colonne de cendres de 7 km de
hauteur (Figure 6). 30 personnes furent tuées, souvent ensevelies suite à l’
effondrement de leur maison sous le poids des cendres. La présence d’eau dans le
cratère engendre, lors des éruptions, d’énormes coulées de boue très dévastatrices
appelées lahars.
En dépit des risques, suite à la bonne fertilité du sol et à la forte pression démographique,
3 millions de personnes vivent dans les plaines avoisinantes. Dans cette région, la densité
de population est de 1800 habitants/km².
Figure 6 : explosion du Kelud en 1990
Photo : A. Bernard
Figure 5 : sortie du tunnel d’évacuation.
La sortie du tunnel sera équipée d’appareils permettant de mesurer
en permanence le débit et les propriétés physico-chimiques de l’eau.
Figure 3 : le Kelud (altitude 1731 m)
Http://www.langsing.net/gunung/kelud/kelud.htlm
http://www.vulkaner.no/v/volcan/indo/kelut.htlm
L’objectif du projet est de mesurer une série de paramètres physiques et chimiques
afin d’identifier ceux qui devraient permettre de prédire une éruption.
Le département de géologie de l’Université de Namur, spécialisé dans le domaine de
l’hydrogéologie, étudiera plus particulièrement les caractéristiques des eaux. En effet,
c’est un véritable cours d’eau permanent qui s’écoule hors du tunnel d’évacuation
(Figure 5).
Quelles sont les propriétés de cette eau (température, salinité, turbidité, ...) ? Comment
ces propriétés évoluent-elles dans le temps ? Peuvent-elles nous informer sur les
risques d’éruption ? Autre énigme à résoudre : d’où vient toute cette eau ?
La réponse contribuera à une meilleure compréhension du système volcanique.
Toutes ces études seront réalisées en étroite collaboration avec les partenaires locaux :
- Department of Volcanology and Geological Hazard Mitigation : organisme qui centralise
toutes les informations relatives à l’activité volcanique en Indonésie;
- Department of Health Policy and Administration : organisme chargé de mettre au point
les campagnes de sensibilisation des populations locales aux mesures de prévention
et aux actions à entreprendre en cas d’éruption.
Photo : A. Bernard
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