Des progrès immenses ont aussi été
réalisés au cours de ces 20 dernières
années en matière de développe-
ment : des pays ont « émergé » et se
sont installés franchement à la ta-
ble des négociations de l’OMC. Dans
la plupart de ces pays, qu’ils aient
émergé ou non, des équipes gouver-
nementales, des leaders économi-
ques et sociaux, des ONG, ont acquis
les connaissances nécessaires pour
mieux apprécier les enjeux, risques
et opportunités, de la libéralisation
du commerce.
Cette montée en puissance des pays
en développement rend les négocia-
tions beaucoup plus diffi ciles, mais
c’est un progrès énorme en termes
de démocratie économique.
Cela étant, même si les règles du
commerce international sont défi nies
à l’OMC par l’ensemble des 154 Mem-
bres qui la composent, les différents
niveaux de richesse et de puissance
font que tous les pays, même s’ils
ont le même droit de vote, n’ont pas
tous les mêmes moyens d’infl uer sur
la défi nition des règles. Cette libérali-
sation ainsi « biaisée » du commerce
international, qui s’appuie, qui plus
est, sur une théorie économique du
bien-être des citoyens elle-même re-
mise en question au regard d’enjeux
globaux tels que la pauvreté, l’insécu-
rité, le risque climatique, nécessite
à la fois un réel effort de cohérence
entre « libéralisation du commerce »
et « développement durable » et un
« rééquilibrage » des forces de négo-
ciation en présence. C’est à ce prix
là que l’on pourra construire la paix,
cette « composante » essentielle du
« bien-être ».
Au regard des inégalités qui s’accrois-
sent entre pays et à l’intérieur des
pays, de l’épuisement des ressources
auquel nous assistons, de l’incapacité
à concevoir et à mettre en œuvre des
stratégies de développement viables
dans des régions entières telles que
l’Afrique sub-saharienne ou même
dans des pays qui, comme l’Algérie,
regorgent de ressources naturelles,
la construction de la théorie du dé-
veloppement et de la libéralisation
des échanges reste largement ina-
chevée.
Cela étant, que peut faire la petite
équipe de RONGEAD dans le domaine
du commerce pour apporter sa pierre
à l’amélioration du sort des plus défa-
vorisés, à la réduction des inégalités,
à la construction d’une gouvernance
mondiale plus propice à un dévelop-
pement durable ?
Le choix a été fait, dès 1988, de s’orien-
ter vers la formation de responsables
gouvernementaux et non gouverne-
mentaux des pays en développement
pour qu’ils soient mieux à même
d’appréhender les enjeux de la libéra-
lisation du commerce, de défi nir des
stratégies de développement écono-
mique, de mieux défendre leurs inté-
rêts dans les négociations de l’OMC,
notamment pour les pays qui négo-
cient pour accéder à l’OMC.
Le choix a aussi été d’agir pour faire
converger la réfl exion sur la libéra-
lisation des échanges et celle sur le
développement durable.
C’est là tout le sens que nous don-
nons à nos interventions dans le ca-
dre de programmes d’assistance au
commerce, que ce soit dans les pays
en développement ou dans les pays
en transition, et aussi à la production
et à la diffusion d’études, de dossiers
ou de jeux pédagogiques.
Cela étant, et pour éclairer sur
le contenu de nos interventions,
lorsqu’un pays décide, ou lorsqu’il est
plus ou moins contraint, de s’intégrer
davantage à l’économie internatio-
nale, cela signifi e, en règle générale,
une plus grande exposition de ses
producteurs à la compétition inter-
nationale. Les buts recherchés sont
à la fois :
d’abaisser le coût des produits et
des services sur le marché intérieur,
ce qui améliore ce que l’on appelle,
en théorie économique, le « bien-
être » des consommateurs.
de rendre aussi les producteurs
nationaux plus compétitifs, ce qui
permet de développer les expor-
tations vers des marchés dont les
conditions d’accès sont plus fi ables
et plus prévisibles. En effet, en deve-
nant membre de l’OMC, par exemple,
on a la garantie d’être traité sur une
base d’égalité avec les autres expor-
tateurs.
Cela étant, un pays dispose d’une
certaine marge de négociation pour
défi nir les conditions de son inté-
gration à l’économie internationale,
autant pour s’adapter aux nouvelles
contraintes que pour tirer le meilleur
parti des opportunités qu’offre cette
intégration. Nous présentons ici
quelques domaines sensibles pour
lesquels l’assistance technique de
RONGEAD peut éclairer les « choix
stratégiques ».
LE CONSTAT DOIT ÊTRE
FAIT QUE L’OMC RESTE
L’UNE DES RARES INSTITU-
TIONS INTERNATIONALES
QUI A FAIT PROGRESSER
LE PLUS, AU COURS DE
CES DERNIÈRES ANNÉES,
LE PRINCIPE ET LA RÉA-
LITÉ D’UNE GOUVERNANCE
MONDIALE.
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