changeant, rien n'est figé. Ayant constaté les caractères éphémère ou impermanent de la
vie, le bouddhiste doit vivre au moment présent car le passé est déjà l’histoire et le futur
n’est pas arrivé. Avec le non-soi du bouddhisme, l’homme pourrait diminuer son
arrogance et sa cupidité : ‘ceci est à moi’, ‘ceci est moi’, ‘ceci est mon ego’. Le non-soi
veut dire qu'il n'y a rien qui ait une existence indépendante et réelle par lui-même car
pour les bouddhistes, ce qui semble un ‘moi’ n’est en réalité, de façon visible et sensible,
qu’une combinaison impermanente des 5 agrégats inséparables (
ngû uÄn
) qui sont le
corps (
s¡c
), les sensations (
th†
), les perceptions
(tܪng
), les sentiments (
hành
) et la
conscience (
thÙc
). Il n’y a pas une entité permanente et inchangeable, inclus le Soi. Ces
agrégats ( en pali.
khandha
) sont impermanents car soumis eux aussi à la ‘coproduction
conditionnée’ (
lš duyên khªi
), dont le principe est
:
si il y a ceci, cela arrive; si ceci
s’éteint, l’autre aussi s’éteint. Autrement dit, tout a un ensemble de causes et un
ensemble de conséquences.
35. Les 4 incommensurables (
tÙ vô lÜ®ng
) signifiant conduites ou sentiments pieux. Ici,
l’on cite: la bienveillance universelle (
tØ
), la compassion (
bi
), née de la rencontre de la
bienveillance et de la souffrance d’autrui, la joie sympathique (
hÌ
) qui consiste à se
réjouir du bonheur d’autrui et l’équanimité (
xä
) qui est un état de paix face à toute
circonstance.
La compassion est une vertu cardinale du bouddhisme. C'est le fait de ressentir ce que
ressentent les autres, comme si vous le viviez vous-même. Joies, douleurs, angoisses,
états d'âmes.. Les environnementalistes bouddhistes ne prônent pas une dominance
hiérarchique de l’homme sur la nature mais plutôt une compassion empathique avec la
nature, envers les plantes et animaux ainsi que la Terre elle même. Comme l’a si bien dit
un moine thailandais, Buddhadasa : ‘Le cosmos entier est une coopérative . Le soleil, la
lune, les étoiles vivent ensemble comme une coopérative . Ceci est aussi vrai pour les
hommes et animaux, plantes et la terre .Quand on réalise que le monde est une
coopérative mutuelle, interdépendante alors on peut bâtir un environnement meilleur . Si
nos vies ne sont pas basées sur cette vérité, alors on va périr.
Dans le Bouddhisme Mahayana, les fidèles consomment uniquement le végétal, à savoir
fruits et légumes . Justement, ce végétalisme se porte au secours de l’environnement.
En effet, l’élevage bovin consomme beaucoup d’espace; il est la cause de déforestations
massives, il consomme plus de 8% des utilisations humaines d’eau à l’échelle mondiale,
eau destinée à l’irrigation des cultures fourragères et il est à l’origine d’un important
dégagement de gaz à effet de serre du^ à l’expansion des paturages et des terres arables
pour les cultures fourragères, à la fermentation des ruminants et au fumier.
36.Quand on parle de l’écologie dans le bouddhisme, l’on pense immédiatement sur le
zen
(mot japonais) ou
thiŠn
(mot vietnamien) ou
chan
(mot chinois). Dans la tradition
Zen des monastères, le calme des forets, la quiétude de l’environnement invitent à la
méditation et la contemplation .Ceci revêt une importance particulière de nos jours car la
vie trépidante des villes, le manque d’espace vert dans les agglomerations urbaines ont
4