Jean-Pierre GESLIN, professeur. 1
Un exemple d'apprentissage par répétition…
Professeur agrégé à l'Institut Universitaire de Formation
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Professeur agrégé à l'Institut Universitaire de Formation
des
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des Maîtres du Bourget (93),
Maîtres du Bourget (93), Maîtres du Bourget (93),
Maîtres du Bourget (93),
enseignant à l'Université Paris XIII.
enseignant à l'Université Paris XIII.enseignant à l'Université Paris XIII.
enseignant à l'Université Paris XIII.
Jean-Pierre GESLIN, professeur. 2
INTRODUCTION :
Selon le dictionnaire Robert, « apprendre » c'est :
1- Acquérir des connaissances (savoirs,
savoir-faire et savoir-être)
2- Devenir capable de...
(la capacité relève du potentiel).
Il faut néanmoins noter qu'il existe deux formes de mémoire chez l'homme :
- La mémoire incidente dite encore mémoire automatique qui enregistre des
informations sans effort conscient, sans engagement volontaire.
- La mémoire dite "effortful memory" qui correspond à un engagement
volontaire et à une stratégie de mémorisation.
"L'apprentissage est le processus par lequel un animal ou un être humain
enregistre des éléments de son environnement qui modifieront son
comportement ultérieur. Ces éléments enregistrés lors du processus
d'apprentissage sont stockés dans la mémoire dont nous étudierons les aspects
psychophysiologiques. L'étude de l'apprentissage et de la mémoire doit tenir
compte d'un certain nombre d'autres phénomènes qui, s'ils sont moins bien connus,
n'en constituent pas moins des aspects essentiels du comportement".
Le sujet "mis en présence d'une situation, doit être capable de faire appel aux
éléments qu'il a dans sa mémoire c'est le processus de rappel sans lequel l'étude de
l'apprentissage et de la mémoire serait impossible. C'est indirectement par le rappel
que l'on étudie la mise en mémoire et la conservation des souvenirs. Les souvenirs
enfin perdent peu à peu leur facilité à être rappelés ; on parlera alors d'oubli.
Les définitions que nous venons de donner sont assez générales. En fait les
phénomènes d'apprentissage et de mémoire paraissent assez intuitifs et, s'il est
facile de les imaginer chez les animaux supérieurs, de nombreuses controverses
persistent quant à la définition précise de ces phénomènes chez les animaux
inférieurs. Il existe enfin deux phénomènes comportementaux un peu particuliers
qui se rattachent à l'apprentissage : l'empreinte et le jeu..." G. CHAPOUTHIER
On distingue différents types de mémoire : la mémoire de travail, la mémoire
des procédures, la mémoire d'identité ou mémoire autobiographique, la
mémoire sémantique et didactique et enfin, la mémoire épisodique.
… ceci grâce à un engagement
volontaire et à une mobilisation de
son intelligence et de sa mémoire.
Entrée des
information
s
Soit inconscient
Rappel
Soit conscient et volontaire
Rappel spontané (évocation)
Rappel indicé
Reconnaissance en choix multiples
Mémoire
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"Au niveau cellulaire, il y a deux types fondamentaux de codage ou de mise en
mémoire de l'information. L'un d'eux est le code génétique. Chez les animaux
supérieurs, des millions de fragments d'information sont codés dans l'ADN (=
acide désoxyribonucléique) de la cellule, la mémoire génétique. Cette information
est vaste et détermine non seulement si nous serons une souris ou un homme, mais
aussi « les » (ou mieux « des ») myriades de caractéristiques qui « font » (nous
préférerions « qui participent à ») la spécificité de chaque individu.
Au cours de l'évolution, un autre type tout à fait différent de codage de
l'information est apparu : le codage cellulaire de la mémoire. Ce code de la
mémoire n'est pas moins extraordinaire que le code génétique ; un adulte
normalement cultivé conserve des millions d'informations stockées dans son
cerveau. La différence fondamentale entre le code génétique et le code mnésique
est bien sûr que les données mnésiques de chaque individu sont acquises par
l'expérience et par l'apprentissage. Le caractère unique de chaque personne est
en grande partie aux données emmagasinées dans sa mémoire, c'est-à-dire aux
résidus biologiques des souvenirs de toute une vie.
Robert ORNSTEIN et Richard THOMPSON
Remarque : l'immunisation vis-à-vis des microbes de toutes natures (virus,
bactéries, champignons microscopiques, animaux unicellulaires) et
l'accoutumance (aux médicaments et aux drogues) sont aussi des formes de
mémoire (biologique) acquises tout comme la mémoire neuronale.
PLAN :
Introduction
- Définitions de l'apprentissage, de la mémoire, du rappel et de l'oubli.
- Opposition mémoires acquises/mémoire héréditaire.
I- LES GRANDES CONCEPTIONS DE L'APPRENTISSAGE :
A) Théories accordant une large place aux facteurs externes
(béhaviorisme et sociologie de l'éducation).
B) Théories accordant une large place aux acteurs internes.
C) Interaction entre les facteurs externes et internes.
II- DONNEES HISTORICO-PSYCHO-PEDAGOGIQUES :
A) Histoire de la mémoire
B) Pourquoi faut-il éduquer la mémoire ?
C) Les stratégies de mémorisation
1 - Cas des images.
2 - La répétition. Le rehearsal. Les reconstitutions de textes.
3 - Les méthodes gestuelles.
4 - La mise en mémoire et le rythme.
5 - La mnémotechnique (historique et pratique de la mnémotechnique).
6 - Affectivité et mémorisation (quelques évidences suivies de quelques définitions puis :
comment motiver l'enfant en vue d'une meilleure mémorisation ?).
D) La mémoire à court terme ou "mémoire de travail" :
1 - Faut-il distinguer mémoire à court terme et mémoire à long terme ?
Jean-Pierre GESLIN, professeur. 4
2 - Qu'est-ce que la mémoire à court terme ? Son fonctionnement
3 - L'empan de "mémoire immédiate".
4 - Mémoire immédiate et dyslexie.
E) La mémoire à long terme (les différents types et les codes).
F) L'exploration de la mémoire et les différents types de rappel.
G) La mémoire des nourrissons.
H) Le rôle de l'environnement dans l'apprentissage.
I) Le rôle du jeu dans la mémorisation et l'apprentissage.
III- DONNEES NEUROLOGIQUES ET BIOCHIMIQUES :
A) L'hippocampe et la mémoire :
1- Sujet H.M.
2- Ablation bilatérale des hippocampes chez l'animal.
3 - Sujet M.K.
4- La réminiscence :
a) La notion de réminiscence (oubli inverse).
b) Effet d'une stimulation électrique de l'hippocampe sur la réminiscence et interprétation.
5- Conséquences pédagogiques de la réminiscence.
6- Vulnérabilité de l'hippocampe et pathologies de l'hippocampe.
B) Corps mamillaires, circuit de Papez et mémoire.
C) Les lésions du thalamus et la mémoire
D) L'ictus amnésique.
E) Les amygdales (pas celles de la gorge ! mais celles du cerveau).
F) Systèmes de récompense et d'aversion et mémorisation :
G) Les lieux de stockage de la mémoire dans le cortex cérébral :
1- Travaux de Karl Lashley et critique.
2. L'hypothèse de l'hologramme.
2 - Les localisations cérébrales :
* aires motrices et sensorielles
* aires primaires et aires associatives ou "secondaires".
* localisations cérébrales correspondant aux langages.
* mémorisation des mots écrits et cortex occipital visuel.
* rôles des lobes frontaux et préfrontaux.
* lobes pariétaux et mémoire du corps.
* lobes temporaux et agencement des souvenirs.
H) La mémoire des visages et la prosopagnosie.
I) Les rôles du cervelet dans la mémoire.
J) Mémoire et vieillissement. La maladie d'Alzheimer.
I) Pharmacologie de la mémoire.
J) Théories biochimiques et théories circuitaires de la mémoire à long
terme :
1- Théories biochimiques.
2- Théories circuitaires.
3 - La potentialisation à long terme : ... une nouvelle théorie en vogue. Facteurs susceptibles de
faciliter ou d'inhiber la mémorisation
Remarque 1 :
Les rythmes
scolaires seront
traités dans un autre
polycopié.
Remarque 2
Le sujet mériterait un troisième chapitre portant sur
les cadres sociaux de la mémoire et la mémoire collective.
Les souvenirs sociaux structurent les souvenirs personnels,
chacun dispose d'une frise sociale
qui lui permet de positionner son propre passé.
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I- LES GRANDES CONCEPTIONS DE L'APPRENTISSAGE :
A1) L'ECOLE BEHAVIORISTE ou COMPORTEMENTALE :
(de l'anglais behavior = comportement)
Ce sont les facteurs externes à l'individu qui consti-
tuent les éléments essentiels dans l'apprentissage.
John Broadus WATSON (1878-1958),
psychologue américain peut être considéré comme le
fondateur du béhaviorisme :
"Donnez-moi une douzaine d'enfants bien portants, bien conformés, et mon propre milieu
spécifique pour les élever, et je vous garantis de prendre chacun au hasard et d'en faire
n'importe quel type de spécialiste existant : docteur, juriste, artiste, commerçant et même
mendiant et voleur, sans tenir compte de ses talents, penchants, tendances, capacités, de sa
vocation ni de la race de ses ancêtres"(1925).
Seuls doivent être observés les comportements, toute référence à la conscience doit être exclue.
Burrhus Frederic SKINNER (1904-1990),
psychologue américain, en tire, 30 ans plus
tard, une théorie pédagogique.
1. L'apprentissage peut être obtenu par
l'utilisation de récompenses appelées "renfor-
cements positifs" (nourriture chez l'animal) ou de
punitions appelées "renforcements négatifs"
(chocs électriques chez l'animal) : c'est le
conditionnement opérant ou instrumental qui
considère que l'apprentissage résulte du montage
d'automatismes.
2. Skinner a critiqué le mode d'enseignement
fondé sur des renforcements négatifs (mauvaises
notes) et insisté sur l'importance des renfor-
cements positifs. Il a par ailleurs préconisé le
conditionnement des masses comme moyen de
contrôle social.
Dans l'espèce humaine, c'est un ordinateur qui
fournit ces renforcements positifs : "Exact, très
bien, continuez" (c'est l'enseignement assisté par
ordinateur ou E.A.O.).
3. L'enseignement est programmé (une étape ne
peut être abordée que si la précédente est
maîtrisée).
Ne pas confondre avec le
biologiste James Watson.
1) Il n'y a pas prise en compte des représentations,
des motivations et des projets.
2) Ne fonctionne que lorsque les notions sont codifiées et formalisées
(orthographe, règles de grammaire par exemple). S'avère limité pour les
savoirs moins formels (tel que l'acquisition du style).
Ce conditionnement opérant de
Skinner s'oppose au conditionnement
répondant = classique de Pavlov
Ivan Petrovich (1849-
1936).
Ce médecin et physiologiste russe,
prix Nobel (1904) est célèbre pour ses
études sur le comportement réflexe
déterminé par le stimulus qui le
précède plutôt que par celui qui le
suit (récompense ou punition).
D'après un article de
"Sciences humaines"
n° 32 octobre 1993
par Jacques Lecomte.
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