toire (Anthélie Light, Secomam). La bande
passante est de 2 nm et la vitesse de
balayage de 1 800 nm/min, vitesse
choisie du fait de la présence de
matières en suspension rapidement
décantables. La cuve utilisée est en
quartz Suprasil et possède un trajet
optique de 10 mm. Si nécessaire, pour
éviter une saturation du spectre, les
échantillons sont dilués avec de l’eau
déminéralisée.
Les spectres sont exploités selon la
méthode de déconvolution développée
par Thomas O. (1995) qui considère
que tout spectre est une combinaison
linéaire de spectres de référence.
La base de spectres de référence utilisée
est constituée de spectres adaptés aux
suspensions étudiées. Ces spectres sont
représentatifs des MeS (matières solides
en suspension), des colloïdes (de taille
comprise entre 1 et 0,025 µm), des
composés solubles (taille inférieure à
0,025 µm), des nitrates et des déter-
gents. Cette méthode permet de quan-
tifier différents paramètres globaux
(MeS,…) et spécifiques (nitrates…).
Pour faciliter les comparaisons de
spectres (sans effet d’échelle), il est
intéressant de les “normer”(aire sous
spectre égale à 100 ua. nm).
Deux types de suspensions
Les suspensions étudiées sont des eaux
usées urbaines, composées de particules
granulaires, de fibres, d’hétéro-agglo-
mérats pouvant atteindre des dimen-
sions millimétriques, de micro-orga-
nismes… Cette phase solide, très hété-
rogène, est principalement de nature
chimique organique (90-100 %).
Deux suspensions ont été considérées,
issues de la décantation (1 h) en cône
d’Imhoff d’un échantillon représentatif
d’une eau usée urbaine. La suspen-
sion A correspond au surnageant : la
concentration en solides est relative-
ment faible (MeS = 100 mg. l-1) et il
n’y a pas de matières décantables. Pour
la concentration B, c’est l’inverse : on y
trouve pas mal de particules solides
(MeS = 670 mg. l-1) et décantables.
Les deux suspensions obtenues après
décantation ont été diluées 5 fois pour
les besoins des analyses.
Dimensionnement des particules par
la granulométrie. L’analyse granulo-
métrique montre que les deux suspen-
sions sont principalement constituées
de particules supracolloïdales dont le
diamètre varie entre 1 et 100 µm, avec
une répartition monomodale centrée
sur 30 µm. La suspension B présente
un étalement granulométrique plus
important caractérisé par une distribu-
tion multimodale et des particules de
dimensions supérieures à 100 µm.
La granulométrie laser est devenue la
technique la plus communément utili-
sée pour mesurer la taille des particules
du domaine submicronique au milli-
mètre. Malgré tout, comme souvent en
mesure, on oublie que l’on fait parfois
travailler l’appareil à ses limites et que
les résultats peuvent être entachés d’in-
33
MESURES 753 - MARS 2003
S
olutions
Mécanisme de diffusion de la
lumière par une particule solide
La nature de l’interaction du faisceau avec les particules présentes dans la solution dépend
essentiellement de la longueur d’onde du faisceau et de la taille des particules.
L’approche métrologique menée dans
les laboratoires de l’Ecole des Mines
d’Alès est actuellement appliquée dans
le cadre d’un projet ayant pour objectif
le recyclage des eaux et matières dans
les circuits hydrauliques de l’industrie
papetière (projet Recymeau labélisé
par le réseau Riteau). L’enjeu est impor-
tant car ces matières (fibres de cellulo-
se et charges minérales) représentent
3 % de la production et engendrent
des boues dont la gestion est de plus
en plus problématique.
Quatre autres partenaires sont égale-
ment associés à ce projet : l’Ecole Fran-
çaise de Papeteries et des industries Gra-
phiques, le Centre Technique du Papier,
la société Orélis et les Papeteries de Lan-
cey.
En étroite liaison avec les travaux sur le
projet Recymeau, deux thèses sont en
cours :
- C. Berho : “Caractérisation des frac-
tions hétérogènes au cours de la trans-
formation de la matière organique
d’origine végétale”. Soutenance prévue
en 2003.
- S. Bayle : “Etude de milieux hétéro-
gènes issus de l’industrie papetière.
Mise en évidence de contraste de pro-
priétés en vue de séparations sélec-
tives”. Soutenance prévue en 2004.
Une autre étude est en cours de déve-
loppement dans les laboratoires de
l’Ecole des Mines d’Alès, visant à caracté-
riser et maîtriser les traitements chi-
miques de surface de charges miné-
rales, utilisées dans l’élaboration de
polymères thermoplastiques chargés.
Cette étude permettra notamment
d’optimiser l’emploi des surfactants,
minimisant ainsi les phénomènes d’ag-
glomération responsables de la dété-
rioration des propriétés mécaniques,
d’ignifugation, de vieillissement, etc.
de ces matériaux composites. Plusieurs
partenaires industriels sont concernés :
Pechiney Electrométallurgie, Talc de
Luzenac, Vétrotex International, Alcatel,
Multibase, Rhodia…
Des applications concrètes