disparaître, de se cacher ou se briser en pièces «fragmentation» (Kaufman, 1989). Pour
lui, la honte est vécue comme un sentiment qui dérange et qu’il est sans doute préférable
de mettre en arrière fond. La honte, c’est un jugement de ce que nous sommes. C'est la
douloureuse constatation que nous ne sommes pas ou n'avons pas été à la hauteur de nos
standards ou de nos représentations. Les expériences honteuses répétitives et intenses
favorisent l'intériorisation au sein de laquelle l’individu se sent mauvais ou défectueux
au plus profond de lui-même (Kaufman, 1989).
La honte comme affect neurodynamiques
Schore (2008) présente un modèle de la relation objectale ainsi que du rôle de la honte au
cours de la période de mise en pratique décrite par Mahler (1975). Ce modèle examine
le rôle de la honte dans le développoment socioémotionnel.
Durant la période de mise en pratique, on dénote entre autres l'apparition de la
locomotion et l'émergence de changements affectifs importants (Fox et Davidson, 1984).
Durant cette période comme le souligne Mahler (1975, 1979), le narcissisme primaire est
à son point culminant. L'enfant découvre de nouvelles stimulations et il est exulté (excité
et joyeux). Pour Parkin (1985), l'enfant durant cette période fait preuve d’un Moi idéalisé
gonflé à bloc. Comme la honte survient durant la période de mise en pratique laquelle est
associée à une hyperactivation limbique, l’expérience de honte durant cette période
permet l'évolution progressive d'un mécanisme de contrôle inhibiteur cortical des états
d'hyperstimulation excessive, facilitant le développement d’une régulation de ces états
hyperstimulés au sein de la relation objectale mère-enfant (Schore, 2008).
Cette régulation se fait de façon progressive. En d’autres mots, la régulation des affects
n’est possible que si les étapes précédentes ont été franchies. Une régulation progressive
permettra un ajustement de l’aspect grandiose de l’enfant et contribuera à sa capacité à
tolérer des niveaux d’excitation ou de frustrations plus grands.