Etude Vulnérabilité face au changement climatique

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PLAN CLIMAT ENERGIE
TERRITORIAL
Analyse de la vulnérabilité
du territoire de la Communauté
d’agglomération du Grand Rodez
face au changement climatique
Mars 2013
266 place Ernest Granier
34 000 Montpellier
Tel : 04 67 55 53 26
www.alternconsult.fr
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
~2~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
SOMMAIRE
I.
INTRODUCTION ....................................................................................................................... 5
II.
CONTEXTE CLIMATIQUE....................................................................................................... 7
III.
CADRE REGLEMENTAIRE .................................................................................................... 9
III.1.
POLITIQUE INTERNATIONALE .................................................................................................... 9
III.1.1. Le protocole de Kyoto ...................................................................................................... 9
III.1.2. L’engagement européen ................................................................................................. 9
III.2.
DE LA POLITIQUE NATIONALE VERS UNE POLITIQUE LOCALE ................................................. 10
III.2.1. La France face au changement climatique ................................................................. 10
III.2.2. Les collectivités face au changement climatique ....................................................... 11
IV.
METHODOLOGIE ................................................................................................................... 15
IV.1.
IV.2.
IV.3.
V.
OBJECTIFS .............................................................................................................................. 15
PRECAUTIONS D’USAGE ......................................................................................................... 15
MISE EN ŒUVRE ..................................................................................................................... 16
L’EVOLUTION DU CLIMAT SUR LE GRAND RODEZ ...................................................... 17
V.1.
PRESENTATION DU TERRITOIRE ............................................................................................. 17
V.2.
LES SCENARIOS D’EVOLUTION CLIMATIQUE SUR LE TERRITOIRE........................................... 18
V.2.1. Étude MEDCIE Grand Sud-Ouest et SRCAE Midi-Pyrénées .................................. 18
V.2.2. Analyse de la vulnérabilité de l’Aveyron ...................................................................... 21
V.2.3. Une modélisation à l’échelle locale .............................................................................. 27
VI. ANALYSE SECTORIELLE DE LA VULNERABILITE DU TERRITOIRE FACE AU
CHANGEMENT CLIMATIQUE ................................................................................................................... 29
VI.1.
VI.2.
VI.3.
VI.4.
VI.5.
VI.6.
VII.
LA RESSOURCE EN EAU, SOUS TENSION ................................................................................ 29
LES RISQUES NATURELS, AMENES A S'INTENSIFIER DANS LE FUTUR .................................... 32
LA BIODIVERSITE, UN POTENTIEL ADAPTATIF A PRESERVER ................................................. 37
LA SANTE, SENSIBLE A DE MULTIPLES FACTEURS.................................................................. 41
DES FILIERES ECONOMIQUES SENSIBLES .............................................................................. 44
L’ENERGIE, TOUCHEE A TOUS LES NIVEAUX........................................................................... 48
LES COMPETENCES DU GRAND RODEZ FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE .. 52
LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ............................................................................................ 52
L’EQUILIBRE SOCIAL DE L’HABITAT ............................................................................................. 52
L’AMENAGEMENT DE L’ESPACE................................................................................................... 52
L’ASSAINISSEMENT ..................................................................................................................... 53
LA PROTECTION ET LA MISE EN VALEUR DE L’ENVIRONNEMENT ................................................ 53
CONSTRUCTION, AMENAGEMENT, ENTRETIEN ET GESTION D’EQUIPEMENTS CULTURELS ET
SPORTIFS D’INTERET COMMUNAUTAIRE ........................................................................................................... 54
CREATION OU AMENAGEMENT ET ENTRETIEN DE LA VOIRIE D’INTERET COMMUNAUTAIRE GESTION DES PARCS DE STATIONNEMENT D’INTERET COMMUNAUTAIRE ........................................................ 54
VIII. VERS UN PLAN D’ACTIONS ................................................................................................ 55
IX.
FIGURES ET TABLEAUX ..................................................................................................... 57
X.
LEXIQUE ................................................................................................................................. 59
XI.
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................... 60
~3~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
~4~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
I. Introduction
La loi Grenelle 2 précise que les collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants
ont l’obligation d’élaborer un Plan Climat Énergie Territorial « Patrimoine et Compétences ».
Le Plan Climat Énergie Territorial (PCET) constitue un document d’orientation stratégique
qui définit, à partir d’un bilan des gaz à effet de serre et d’une étude vulnérabilité, des
objectifs et des orientations aux horizons 2020 et 2050 en termes de développement des
énergies renouvelables, de maîtrise des consommations énergétiques, de réduction des
émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation au changement climatique.
Le PCET se construit autours de deux axes complémentaires :
• L’atténuation soit la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour limiter
(atténuer) le changement climatique et l’impact de la hausse du prix de l’énergie,
• L’adaptation aux conséquences des évolutions climatiques (hausse
températures, évolution des précipitations, fréquence et gravité des inondations,…).
des
Le présent document constitue l’étude vulnérabilité du PCET de la Communauté
d’Agglomération du Grand Rodez et consiste en un état des lieux des impacts du
changement climatique sur le territoire à moyen et long terme. Les vulnérabilités et les forces
des missions de la Communauté d’Agglomération au regard de ce changement climatique
sont identifiées et analysées.
Pourquoi réaliser une étude de la vulnérabilité du territoire aux changements
climatiques ?
Chaque territoire est affecté spécifiquement par le changement climatique selon ses
caractéristiques géographiques, économiques et sociales, et selon les impacts physiques
locaux du changement climatique attendus1. La vulnérabilité d'un territoire est définie par le
GIEC2 comme le degré auquel il risque d'être affecté par des impacts négatifs du
changement climatique sans pouvoir y faire face.
Pour limiter le changement climatique, réduire à la source les émissions de gaz à effet
de serre (GES) doit rester la priorité dans les transports, l’habitat, l’agriculture, le traitement
des déchets, la production d’énergie, etc... Mais la machine climatique est difficile à freiner :
la durée de vie des GES étant de plusieurs dizaines ou centaines d’années, même si l’on
arrive à réduire drastiquement nos émissions, un réchauffement de notre planète est
inévitable. Le réchauffement constaté au cours du siècle passé (de l’ordre de +0,7°C)
conduit déjà à des évènements extrêmes (sécheresse et inondations, vents violents,
déplacement de vecteurs de maladies infectieuses…), qui nécessitent d’être considérés. En
l’absence de réaction de l’humanité, l’augmentation potentielle de la température
1
2
CDC Climat, Filiale de la Caisse des Dépôts pour lutter contre le changement climatique
Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat
~5~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
mondiale est de l’ordre de + 4 à 6°C . Ces changements engendrent des impacts vécus
dès aujourd’hui et qui pourraient se sentir pendant plusieurs centaines d’années.
L’étude de vulnérabilité d’un territoire est la première étape qui mène à
l’élaboration d’une stratégie d’adaptation indispensable pour faire face aux
changements climatiques.
Remarque : Nous abordons dans cette étude des éléments relatifs au Climat, et non à
la « Météo », dont nous rappelons la différence ci-dessous.
Figure 1
Définitions et différences sémantiques entre Météo et Climat
~6~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
II. Contexte climatique
L'effet de serre est un phénomène naturel et nécessaire à la vie sur Terre.
Naturellement présents dans l'atmosphère terrestre avec principalement de la vapeur d'eau
(H2O), du dioxyde de carbone (CO2) et du méthane (CH4), les Gaz à Effet de Serre (GES)
retiennent une large part du rayonnement solaire et permettent ainsi le maintien sur Terre
d'une température globale propice à la vie et au développement des espèces vivantes.
Figure 2
L’Effet de Serre
Néanmoins depuis le début de l’ère industrielle, le développement économique,
historiquement fondé sur l'utilisation de sources d'énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz,
etc.), conduit à une augmentation des concentrations de GES et fait peser un risque de
modifications climatiques majeures.
Aujourd’hui, les émissions anthropiques du seul CO2 sont estimées entre 6 et 8
milliards de tonnes équivalent carbone par an (soit entre 22 et 30 milliards de tonnes de
CO2) et sont responsables de 55 % de l’effet de serre additionnel, dans une proportion
croissante.
Au cours du seul XXIème siècle, la température moyenne sur Terre pourrait
augmenter de plusieurs degrés. Lorsque l'on sait que 5°C de différence ont suffi p our
passer d'une ère glaciaire au climat tempéré que nous connaissons aujourd'hui, le
phénomène de changement climatique et ses conséquences sont à prendre en
compte très sérieusement et dès maintenant.
~7~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
Figure 3
Trajectoire des températures en fonction des émissions mondiales de
GES (Source : PNUE, 2011, 2012 et RAC)
Voici quelques exemples marquants d’évènements extrêmes récents3 :
• A l’été 2012, la plus grave sécheresse depuis plus d’un demi–siècle a frappé près de
40% de la zone continentale des États-Unis, détruisant 88% de la récolte nationale
de maïs. Des incendies de forêt, liés à cette sécheresse, ont ravagé le Colorado. Les
conséquences de cet événement climatique extrême intervenu aux États-Unis ont été
mondiales : les cours internationaux des denrées alimentaires ont flambé, notamment
pour les produits de première nécessité comme le blé, le maïs ou le manioc,
menaçant la sécurité alimentaire de centaines de milliers de personne.
• Toujours à l’été 2012, la calotte glaciaire a connu sa plus forte fonte depuis le début
des relevés exacts, soit 1958.
• En fin d’année 2012, c’est la côte Est des États-Unis et New York qui ont été
frappées par l’ouragan Sandy. Cette méga-tempête a causé des centaines de morts
dans plusieurs pays (notamment en Haïti) et plusieurs milliards de dollars de dégâts.
Les scientifiques estiment que la force de l’ouragan a été amplifiée de 5 à 10% par
les effets du changement climatique.
• En juin 2010, la Russie a été frappée par une vague de chaleur torride, qui a causé
d’immenses incendies de forêt, tué des dizaines de milliers de personnes et détruit
40% de la récolte de blé nationale. Cela a contribué à une augmentation du prix
alimentaires mondiaux.
• La même année, des inondations record au Pakistan ont causé le décès de près de
2000 personnes, 9,5 milliards de dollars de pertes, avec des conséquences
sanitaires, économiques et sociales pour 20 millions d’habitants. Ces inondations
constituent la catastrophe naturelle la plus coûteuse de l’histoire du pays.
3
Protocole de Kyoto : Bilan et perspectives, novembre 2012, Réseau Action Climat France
~8~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
On ne sait pas avec certitude si tel ouragan ou telle tempête a un rapport direct avec le
changement climatique. Mais les scientifiques sont formels : les évènements climatiques
extrêmes deviendront de plus en plus violents et de plus en plus fréquents sous l’effet du
changement climatique. D’autre part, il n’y a pas seulement les évènements extrêmes à
appréhender mais aussi les évolutions lentes et progressives qui changeront la donne dans
plusieurs dizaines d’années : comme la migration et la disparition progressive de la
biodiversité, la disparition d’ici plusieurs dizaines d’années de kilomètres de côtes et
d’îles,…Sans chercher à être alarmiste, il faut prendre conscience des risques dès
aujourd’hui.
La planète ne cesse de nous alerter depuis plusieurs années sur le dérèglement du
climat qui s’accélère. Nous ne pouvons attendre pour agir, au risque de provoquer des
conséquences désastreuses. Un monde avec un climat réchauffé de +6°C en moyenne
serait radicalement différent de celui que nous connaissons aujourd’hui.
III. Cadre réglementaire
III.1.
Politique internationale
III.1.1. Le protocole de Kyoto
C’est pour éviter les risques liés au déséquilibre climatique que la Communauté
internationale s'est engagée, en 1992, dans la Convention de Rio, puis plus concrètement en
1997 par le protocole de Kyoto, à diminuer les émissions de GES.
Le protocole de Kyoto entré en vigueur en 2005 proposait pour la première période
d’engagement (2005-2012) un calendrier de réduction des émissions des six GES qui sont
considérés comme la cause principale du réchauffement climatique constaté ces cinquante
dernières années. Il comportait des engagements absolus de réduction des émissions pour
38 pays industrialisés (formant les parties de l’annexe 1 du Protocole de Kyoto), avec une
réduction globale de 5,2 % des émissions de CO2 sur la période 2008-2012 par rapport aux
émissions de 1990.
Alors que le protocole a été la pièce maitresse de la mis en œuvre de la Convention
Cadre de Nations Unies sur les Changements Climatiques, il connait des limites et les
engagements post-Kyoto font l’objet de négociations internationales depuis plusieurs
années.
L’année 2012 est une année charnière pour l’action internationale contre le
changement climatique. Elle marque la fin de la première période d’engagement du
protocole. La dernière conférence de l’ONU sur les changements climatiques (COP-18) qui
s’est tenu à Doha (Qatar) en fin d’année 2012 a eu pour objectif de mobiliser les 193 pays
présents pour le grand accord global prévu pour 2015.
III.1.2. L’engagement européen
L’Europe s’est fortement impliquée pour la mise en œuvre du protocole de Kyoto avec
un objectif initial de réduire de 8% ses émissions d’ici 2012. (D’après les données
d’inventaire les plus récentes (2009), les émissions totales de GES dans l’UE-15 ont baissé
~9~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
pour la sixième année consécutive et se sont établies à un niveau inférieur de 12,7% au
niveau de l’année de référence - hors affectation des terres et changement d’affectation des
terres). Alors que, depuis 1990, l’économie de l’UE-15, en termes de PIB, a connu une
croissance considérable (près de 37%), ses émissions GES ont diminué4.) Les pays
membres de l’Union Européenne mettent en œuvre depuis 2000 un Programme de lutte
contre le changement climatique (PECC, réactualisé en 2005). En 2005, L’Union
Européenne est la première région du monde à mettre en place un marché de quotas
d’émissions CO2 pour les sites industriels.
En 2009, l’Europe adopte son « Paquet-Climat-Énergie » et s’engage aux « 3x20 » à
l’horizon 2020 :
• Réduire de 20% des émissions de GES par rapport à 1990
• Améliorer de 20% l’efficacité énergétique
• Porter à 20% la part des énergies renouvelables dans la consommation
d’énergie finale
D’autre part, un premier livre vert « Adaptation au changement climatique en
Europe » est publié en 2007 par la Commission européenne qui reconnait qu’il ne sera plus
possible d’éviter toutes les conséquences du changement climatique et qu’il est donc
nécessaire de développer des stratégies d’adaptation. La Commission a ensuite publié en
2009 un livre blanc « Adaptation au changement climatique : vers un cadre d’action
européen ». Elle y présente un cadre d’action européen ayant pour objectif la prise de
mesures réduisant la vulnérabilité de l’Union Européenne, avec une mise en œuvre des
actions prévue à partir de 2013.
III.2.
De la politique nationale vers une politique locale
III.2.1. La France face au changement climatique
Le Programme National de lutte contre le changement climatique (2000) définit
la politique Climat de la France qui repose sur deux axes complémentaires :
l’atténuation (la réduction des émissions des GES) et l’adaptation (aux conséquences
du changement climatique). La France a instauré un plan d’action national afin de
respecter son engagement envers le protocole de Kyoto : Le Plan Climat 2004-2012.
En 2005, la France a affirmé que la lutte contre le changement climatique était une
priorité énergétique au niveau national et s’est fixé comme objectif une réduction de
75% de ses émissions d’ici 2050, soit le « Facteur 4 ».
La stratégie nationale d’adaptation a été validée par le Comité Interministériel pour
le Développement Durable le 13 novembre 2006. Elle retient les principes suivants
pour la mise en œuvre de l’adaptation :
4
Rapport de la commission au Parlement Européen et au Conseil – Progrès accomplis dans la réalisation
des objectifs assignés au titre du protocole de Kyoto – COM(2011)624final – 7.10.2011
~ 10 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
•
le souci de l’équité, qui exige d’associer toutes les collectivités et catégories
socioprofessionnelles susceptibles de subir les conséquences du changement
climatique ;
•
l’anticipation des situations de crise, autant que cela sera possible ;
•
le fait que le recours aux dispositifs d’assurance, privés ou publics, est
important pour la gestion du risque climatique mais que ce recours devra être
complété d’actions de diminution des risques pour éviter de retarder des
décisions d’adaptation nécessaires ;
•
le fait que les aides et les subventions ne doivent pas conduire à faire
perdurer des situations sans issue, mais plutôt favoriser les évolutions et les
diversifications économiques dans une optique de développement durable ;
•
le souci d’articulation avec l’atténuation ;
•
la recherche d’actions présentant d’autres avantages, en dehors du
changement climatique
Le Grenelle de l’Environnement est un ensemble de rencontres politiques
organisées au niveau national en 2007, visant à prendre des décisions à long terme
en matière d'environnement et de développement durable, dont la question du climat.
Il donna lieu dans un premier temps à un projet de loi dit « Grenelle I » adopté en
2009, puis au « Grenelle II », qui détaille les modalités d'application du Grenelle I par
objectif, chantier et secteur. Le Grenelle de l’Environnement a renforcé le rôle à jouer
par les collectivités dans ces questions et a instauré la création des Schéma
Régionaux Climat-Air-Énergie (SRCAE) et l’obligation pour les grandes collectivités
territoriales et EPCI (de plus de 50 000 habitants) d’élaborer un Plan Climat Énergie
Territorial (PCET) portant sur des mesures d’atténuation et d’adaptation aux
changements climatiques.
Le Plan National d’Adaptation au changement climatique prévu par la loi Grenelle
I, a été finalisé en juin 2011. Il est le premier plan de cette ampleur publié dans
l’Union européenne. Il a pour objectif de présenter des mesures concrètes,
opérationnelles pour préparer, pendant les cinq années suivantes, de 2011 à 2015, la
France à faire face et à tirer parti de nouvelles conditions climatiques. Ce plan fixe
plus de 200 actions sur des sujets aussi divers que la lutte contre les inondations et
l’adaptation des zones littorales, la préservation de la ressource en eau, l’évolution
des forêts, etc…. Il doit être décliné dans les SRCAE et les PCET.
III.2.2. Les collectivités face au changement climatique
La loi Grenelle 2 a renforcé les dispositifs locaux :
Les PCET deviennent obligatoires pour les régions, les départements, les
communautés urbaines, les communautés d'agglomération ainsi que les communes
ou communautés de communes de plus de 50 000 habitants. Les PCET doivent être
compatibles avec les objectifs et les orientations du SRCAE.
~ 11 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
Sur le volet « qualité de l'air », la loi Grenelle 2 renforce les Plans de Protection de
l'Atmosphère (PPA), en particulier pour réduire les niveaux de particules et d'ozone
dans les centres urbains, dans les agglomérations de plus de 250 000 habitants.
Les documents d'urbanisme doivent à présent prendre en compte les problématiques
liées au changement climatique. De plus, les SCoT et PLU doivent prendre en
compte les PCET. Ces modifications doivent intervenir à l'occasion de la révision des
documents d'urbanisme, et en tout état de cause au plus tard le 1er janvier 2016.
Des bilans d'émissions GES sont devenus obligatoires pour l'État, pour les
collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants, pour les personnes morales de
droit public de plus de 250 personnes, et pour les entreprises privées de plus de 500
salariés.
C’est dans ce contexte de politique climat national renforcé par le Grenelle
Environnement que la Région Midi-Pyrénées a élaboré son SRCAE et que le PCET du
Département de l’Aveyron est en cours d’élaboration.
III.2.2.1. Le SRCAE Midi-Pyrénées
La Région Midi-Pyrénées a dans un premier temps engagé un PCET en 2009 dans le
cadre d’une lutte contre le changement climatique effective depuis 2000. En accord avec la
réglementation nationale (Loi Grenelle), elle a depuis élaboré son Schéma régional du
Climat, de l’Air et de l’Énergie. Le SRCAE constitue le cadre de référence régional en
matière d’énergie et de qualité de l’air. Il présente les orientations à suivre par les
collectivités sur le territoire, notamment à travers leurs PCET. Le SRCAE Midi-Pyrénées a
été adopté en juin 2012. Le document est évolutif : les données recensées dans ce schéma
ont vocation à être réévaluées d'ici 5 ans, tout comme les objectifs et les orientations fixés
dans ce document.
Les travaux on été menés autour des deux grands axes de la politique climatique :
l’atténuation et l’adaptation. Ainsi, le volet adaptation révèle que de nombreux secteurs (en
particulier agriculture, filière forestière, tourisme et énergie) ou territoires sont climatodépendants ou impactés.
Les principaux enjeux significatifs identifiés pour le Grand Sud-Ouest vis-à-vis des
conséquences du changement climatique sont :
~ 12 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
Les stratégies d’atténuation et d’adaptation du territoire aux changements climatiques
sont complémentaires. Ainsi 5 objectifs stratégiques interreliés sont déterminés par le
SRCAE :
Les 5 objectifs stratégiques du SRCAE Midi-Pyrénées
1. Réduire les consommations énergétiques (sobriété et efficacité
énergétiques)
2. Réduire les émissions de gaz à effet de serre
3. Développer la production d’énergies renouvelables
4. Adapter les territoires et les activités socio-économiques face aux
changements climatiques
5. Prévenir et réduire la pollution atmosphérique
Nous retenons l’objectif stratégique consacré à l’adaptation des territoires aux
changements climatiques suivant : « Adapter les territoires et les activités socioéconomiques face aux changements climatiques ».
L’objectif général énoncé dans le SRCAE est « que chacun pense à se projeter dans
l’avenir et que, pour chaque projet, réflexion de nouvelle organisation, de doctrine, etc., la
question de sa durabilité dans le cadre du climat de demain soit posée ». Bien que cet
objectif soit difficilement quantifiable, il est demandé que les informations sur le climat passé
et prévisible soient mises à disposition, ainsi que les initiatives intéressantes. En revanche,
chaque secteur climato-dépendant concerné par une orientation est à surveiller. De
nombreux indicateurs peuvent être listés, comme autant de points d'alerte.
~ 13 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
Les indicateurs liés à l’objectif (SRCAE)
Trois types d'indicateurs sont à envisager :
sur le changement climatique :
• séries de données météorologiques en différents points de la région
• indicateurs de l'Observatoire pyrénéen du changement climatique (Communauté
de Travail des Pyrénées)
sur le suivi de la prise en compte de mesures d'adaptation :
• documents d'urbanisme et PPR faisant référence à une problématique
d'adaptation au changement climatique (DREAL)
permettant d'apprécier l'interdépendance de nos territoires et activités avec
les conditions climatiques, alimentant la réflexion et la prise de conscience :
• volumes des prélèvements d'eau par types d'usage (Agence de l'eau AdourGaronne)
• indicateurs sur les activités climato-dépendantes (fréquentation touristique, autres
indicateurs à construire)
• indicateur caractérisant l’îlot de chaleur : différence de température, en période de
canicule, entre le centre des agglomérations de Midi-Pyrénées, et la périphérie de
celles-ci
Les orientations spécifiques à l’objectif « Adapter les territoires et les activités
socio-économiques face aux changements climatiques » du SRCAE sont les suivantes :
35ada
Sensibiliser les structures, les populations et les institutions à la nécessité
de s’adapter aux changements climatiques
36ada
Prendre en compte les évolutions des risques naturels dues aux
changements climatiques, en particulier dans un contexte de canicules ou
autres événements extrêmes plus intenses/fréquents, afin de protéger les
populations et les biens, et préserver leur qualité de vie
37ada
Préserver la ressource en eau et les milieux aquatiques, en anticipant les
conflits d’usage
38ada
Adapter les filières économiques très climato-dépendantes, soit les filières
agricole, forestière, touristique et la production d'énergie
39ada
Pérenniser la capacité d'adaptation de la biodiversité
III.2.2.2. Le PCET de l’Aveyron
Le Département de l’Aveyron réalise actuellement son Plan Climat avec un volet sur la
vulnérabilité du territoire départemental au changement climatique. Trois scénarii calqués sur
les travaux de modélisation du GIEC ont été comparés pour trois horizons temporels
~ 14 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
distincts moyennés sur une période de trente ans centrée sur les années 2030, 2050 et
2080. L’ensemble du PCET est en cours et l’entrée en vigueur est prévue à l’automne 2013.
IV. Méthodologie
IV.1.
Objectifs
A travers cette analyse de la vulnérabilité du territoire aux effets du changement
climatique, la Communauté d’Agglomération du Grand Rodez souhaite initier une démarche
prospective qui alimentera l’élaboration d’un plan d’actions pour une stratégie d’adaptation
cohérente intégrant l’ensemble des enjeux sectoriels (eau, risques,…) propres au territoire.
Cette approche est basée sur des analyses bibliographiques et des dires d’experts sur les
connaissances actuelles des conséquences du changement climatique déjà observées, et
projetées via la comparaison de scénarios prospectifs.
Un diagnostic de vulnérabilité permet d’identifier et distinguer les signes observables
d’un problème et son origine. Ce diagnostic de vulnérabilité au changement climatique
permet d’une part d’évaluer qualitativement la vulnérabilité du territoire, et d’autre part de
hiérarchiser ce niveau de vulnérabilité. Cette étude a ainsi pour vocation de sensibiliser et
mobiliser sur l’importance du volet « adaptation » du Plan Climat, en mettant en valeur les
enjeux prioritaires constatés.
IV.2.
Précautions d’usage
Nous attirons votre attention sur les nombreuses incertitudes qui accompagnent
l’évaluation des enjeux. L’exercice ne consiste en aucun cas à prévoir l’avenir mais à donner
les éléments clés et les points de vigilance pour mieux anticiper les conséquences probables
de l’évolution du climat sur le territoire de la Communauté d’Agglomération du Grand Rodez.
Il s’agit de donner les éléments d’exploration de futurs possibles et de l’analyse des
interrelations entre les modélisations de l’évolution du climat et les éléments du territoire
étudié. Par ailleurs, alors que des simulations de l’évolution du climat sont effectuées à
l’échelle des régions voir des départements, il est très difficile d’apporter des précisions à
une échelle plus fine comme une communauté d’agglomération ou une ville. C’est au regard
de son contexte régional voir départemental que l’analyse de la vulnérabilité du territoire du
Grand Rodez est effectuée.
Les modélisations sont faites à l’échelle planétaire (modélisations du GIEC),
puis régionalisées par Météo-France pour obtenir un modèle Français. Une
descente à l’échelle statistique s’opère ensuite pour avoir un climat moyen
local à une maille donnée.
La difficulté majeure pour définir la vulnérabilité, puis une politique d’adaptation, au
changement climatique pour un territoire réside dans le traitement de l’incertitude. On
identifie trois niveaux d’incertitude5 :
•
5
l’incertitude sur le scénario global d’évolution du climat : le phénomène de
changement climatique n’aura pas les mêmes conséquences selon le scénario
ADEME
~ 15 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
d’émissions de gaz à effet de serre et donc d’augmentation de la température
moyenne du globe qui se réalise (+2°C ?, +4°C ?) ;
•
l’incertitude sur la façon dont les différents scénarios globaux se traduisent à
l’échelle locale : la manière dont le changement climatique va affecter la
fréquence et l’intensité de certains évènements climatiques extrêmes dans
certaines régions géographiques varie selon les modèles climatiques à l’échelle
locale ;
•
l’incertitude sur la réponse des grands cycles (par exemple l’eau), des
écosystèmes (par exemple la forêt) et des sociétés (par exemple l’évolution
démographique) aux changements globaux et locaux du climat.
IV.3.
Mise en œuvre
La présente étude est le résultat d’une part de l’analyse bibliographique des études
existantes (SRCAE, analyse de la vulnérabilité de l’Aveyron, SCoT,…), et d’autre part la
consultation de « l’expertise collective locale », à travers la rencontre des acteurs internes et
externes à l’institution (ARPE, ADEME, Agence de l’Eau Adour-Garonne, ORAMIP,…).
Voici les quatre étapes de la méthodologie employée :
Figure 4
Méthodologie employée et étapes de l’analyse de la vulnérabilité du
territoire du Grand Rodez aux changements climatiques
~ 16 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
V. L’évolution du climat sur le Grand Rodez
V.1.
Présentation du territoire
La Communauté d’Agglomération du Grand Rodez se situe en Région Midi-Pyrénées,
dans le Département de l’Aveyron, au cœur d’un espace rural, vaste et de faible densité. Le
territoire du Grand Rodez bénéfice d’un climat océanique humide influencé par un climat de
montagne. Comme le reste du Département, le territoire est généralement sujet à des étés
chauds et des hivers froids.
Le territoire du Grand Rodez se décompose en 65% de surfaces agricoles, 19% de
surfaces constructibles et 16% de zones naturelles.
L’Agglomération se compose de 8 communes et s’étend sur plus de 19 000 hectares.
Elle compte 55 932 habitants en 2010. Rodez, préfecture de l’Aveyron, est une des quatre
aires urbaines du Département.
Commune
Figure 5
6
Surface (ha)
Nb habitants
Druelle
3600
2043
Luc-la-Primaube
2685
5892
Le Monastère
673
2201
Olemps
1400
3300
Onet-le-Château
4000
11639
Rodez
1118
25 974
Sainte-Radegonde
3000
1715
Sébazac-Concourès
2600
3168
6
Surface et nombre d’habitant des communes de l’agglomération du
Grand Rodez
INSEE, recensement 2010
~ 17 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
Figure 6
V.2.
Les 8 communes du La Communauté d’Agglomération du Grand Rodez
(source : Grand Rodez)
Les scénarios d’évolution climatique sur le territoire
V.2.1. Étude MEDCIE Grand Sud-Ouest et SRCAE Midi-Pyrénées
Un important travail de diagnostic a été effectué pour le compte de la DATAR dans la
cadre de l’étude MEDCIE7 Grand Sud-Ouest en 2010, sur lequel la Région et l’Etat se sont
appuyés pour élaborer le SRCAE de Midi-Pyrénées.
Il ressort de l’étude dans un premier temps que la région Midi-Pyrénées est déjà
touchée. On relève en effet des anomalies de température, avec une hausse des maximales
estivales particulièrement marquée depuis le début des années 1990. Le Sud-Ouest a ainsi
subi une hausse de 1,1 °C des températures moyennes au cours du XXe siècle.
7
Étude MEDCIE Grand Sud-Ouest, 2010 – Stratégies territoriales d'adaptation aux changements
climatiques dans le Grand Sud-Ouest, Sogreah
~ 18 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
Au cours de cette étude, Météo-France a mené une analyse du climat futur dans le
Grand Sud-Ouest selon plusieurs scénarios (optimiste, médian, pessimiste). Elle met en
avant des modifications significatives aux horizons 2030 et 2050 sur l’ensemble du territoire.
Ci-dessous sont présentés les résultats extraits du SRCAE de la Région Midi-Pyrénées :
Augmentation des températures moyennes annuelles
Selon les différents scénarios, d'ici 2030, les écarts à la référence (moyennes
recensées sur la période 1971-2000) pourraient s'échelonner entre +0,8 et +1,4 °C. Des
écarts qui se creusent à l'horizon 2050, atteignant +1,8 à +2,2 °C selon les scénarios «
médian » et « pessimiste », tandis que le scénario «optimiste » demeure dans des écarts
similaires à ceux de 2030.
Il est important de noter que malgré une tendance générale au réchauffement dans
l'ensemble du Grand Sud-Ouest pour le XXIe siècle, cette augmentation des températures
n'empêchera pas la survenue de vagues de froid : des phénomènes exceptionnels qui
posent d'autres types de défis en termes d'adaptation.
5,5°C
Figure 7
Moyenne des températures estivales selon le scénario médian aux
horizons 2030, 2050 et 2080 (source : Météo-France – DATAR, 2010)
Intensification des épisodes de canicule en été
La canicule de 2003 risque de devenir un événement banal en Midi-Pyrénées dans les
décennies à venir.
C'est en effet en été, et principalement dans le centre du Grand Sud-Ouest, que la
hausse des températures pourrait être la plus marquée en France, avec des écarts à la
référence de +1,2 à +1,8 °C à l'horizon 2030, et po uvant atteindre +3,5 °C dans le centre de
la région d'ici 2050.
Ces écarts pourront être très nettement supérieurs à ceux projetés pour l'hiver. Ils
pourront se traduire par des épisodes plus fréquents de canicule.
À l’horizon 2030, les trois scénarios sont homogènes et mettent en avant une
sensibilité de l’Ouest du territoire régional, alors que les espaces de montagne des Pyrénées
et du Massif central semblent relativement épargnés.
~ 19 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
Pour l’horizon 2050, le découpage territorial resterait globalement le même, avec un
renforcement des tendances amorcées en 2030 et une réduction des zones épargnées.
900 jours
Figure 8
Nombre de jours sur 30 ans présentant un caractère de canicule selon
le scénario médian aux horizons 2030, 2050 et 2080 (source : Météo-France –
DATAR, 2010)
Amplification des sécheresses
Une diminution modérée, mais généralisée, des précipitations annuelles moyennes
pourrait être à prévoir à l'horizon 2030. Une baisse qui serait encore plus marquée en été à
l'horizon 2050, affectant plus particulièrement l'Ouest du territoire.
Ce phénomène aurait des conséquences directes sur la sensibilité du territoire aux
sécheresses. À l'horizon 2030, le Grand Sud-Ouest devrait ainsi passer 10 à 30 % du temps
en état de sécheresse, avec des pics très localisés atteignant 40 % (contre 10 à 15 % à
l'heure actuelle).
D'ici 2050, selon les scénarios « médian » et « pessimiste », une majorité du territoire
passerait au moins 30 % du temps en état de sécheresse, ce pourcentage pouvant s'élever
à 70 % sur certaines zones géographiques pendant la période estivale, notamment les
Pyrénées.
~ 20 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
80%
Figure 9
Pourcentage du temps passé en état de sécheresse selon le scénario
médian aux horizons 2030,2050 et 2080 (source : Météo-France – DATAR, 2010)
V.2.2. Analyse de la vulnérabilité de l’Aveyron
Le Conseil Général de l’Aveyron a mené une analyse de la vulnérabilité de son
territoire face aux changements climatiques dans le cadre de son PCET.
L’étude présente dans un premier temps les constats actuels du climat, puis l’analyse
et la comparaison de 3 scénarios de l’évolution climatique pour trois horizons temporels
2030, 2050 et 2080. Nous présentons ci-après les résultats de cette étude sur le
département de l’Aveyron.
Les constats actuels
Évolution de la température
Le département de l’Aveyron dispose de 5 stations de relevés de température
suffisamment longs pour étudier le climat, réparties sur son territoire (Brommat, SallesCuran, Millau, Huparlac, Quins). Météo France a réalisé une analyse de ces 5 stations et des
données collectées. La station de Brommat a été prise comme référence pour décrire
l’évolution des températures dans le département.
~ 21 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
Figure 10
Évolution des températures moyennes constatées sur la station de
Brommat (source : Météo-France).
Valeurs moyennes pointées en noir ; droite de tendance tracée en rouge et
moyenne glissante sur 15 ans en jaune.
En 60 ans, les températures moyennes ont augmentées environ de +1,2°C (Indice de
confiance : 0.247). Les températures baissent à partir des années 1950 jusqu’au début des
années 1970 puis une croissance assez nette suivie d’une légère stagnation, voire une
décroissance, peut être observée sur les dernières années. Ainsi entre 1970 et 2010, les
températures moyennes ont augmenté d’environ 2,16°C . Cette augmentation est supérieure
à celle du territoire français et similaire à celle du Sud-Ouest. En descendant au niveau
saisonnier, les tendances sont toujours positives et semblent un peu plus marquées sur
l’hiver et l’été. Cette hausse moyenne des températures s’accompagne d’une baisse du
nombre de journées avec gel sur un pas de temps identique et d’une hausse du nombre de
journées estivales (c’est-à-dire les jours où la température excède 25°C).
Figure 11
Évolution du nombre de journées estivales et du nombre de jours avec
gel (source : Météo-France)
Évolution de la pluviométrie
~ 22 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
Le département de l’Aveyron est un département relativement homogène en termes de
pluviométrie à l’exception du Nord-Est qui présente des volumes de précipitation plus
importants et du Sud avec des volumes plus faibles.
Figure 12
Pluviométrie moyenne sur la période 1971-2000 (Source : MEDCIEDATAR)
Les relevés pluviométriques sur la commune de Montbazens ont été choisis comme
référence.
Figure 13
Évolution de la pluviométrie en Aveyron depuis 1972 (source : MétéoFrance)
~ 23 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
D’après la Figure 13, la pluviométrie a augmenté entre les périodes 1961-1980 et
1980-2000. La tendance au cours des 50 dernières années met en évidence un déséquilibre
entre la saison agricole (plus arrosée) et la saison de recharge (tendance négative). Un
déséquilibre entre les quatre saisons classiques est à noter, avec une augmentation
significative au cours du printemps et de l’automne, et une tendance à la baisse ou à la
stabilisation des précipitations hivernales et estivales.
Cette figure montre la tendance de la diminution de pluviométrie en hiver de moins
3,7% en moyenne entre 1981 et 2000. En hiver, la pression sur la ressource en eau est
moins forte, mais c’est une période qui est importante pour la recharge en eau des nappes
phréatiques.
Évolution des sècheresses agricoles
On caractérise l’évolution de l’humidité des sols à partir d’une analyse climatologique
(méthode de « réanalyse »). Les occurrences de sécheresse modérées augmentent un peu
moins sur le Sud-Ouest du département que sur le Nord-Ouest. En revanche, les
sècheresses sévères, moins fréquentes que les précédentes, ont tendance à revenir plus
régulièrement sur le Sud-Est que le Nord-Ouest.
Figure 14
Évolution de l’indice de sècheresse des sols en Aveyron depuis 1959
(source : Météo-France)
Les scénarii climatiques
Trois scénarii de l’évolution du climat issus des travaux de modélisations du GIEC ont
été étudiés pour le territoire de l’Aveyron : optimiste, médian et pessimiste. Les résultats des
~ 24 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
simulations ont été cartographiés pour trois horizons temporels distincts moyennés sur une
période de 30 ans sur les années 2030, 2050 et 2080.
Une modélisation climatique n’ayant pas pour vocation de faire des prévisions mais
bien d’apporter les premiers éléments de sensibilisation sur les impacts du changement
climatique sur le territoire, il a été choisi de présenter le scénario le plus général et le plus
équilibré à savoir le scénario A1B (modèle ARPEGE V4.6 de Météo France) pour lequel ont été
observées les évolutions des paramètres suivants :
Paramètres étudiés
Unités retenues
Température
Écart à la référence en degrés
Précipitations
Écart à la référence en pourcentage
Canicule
Nombre cumulé de jours sur 30 ans présentant
un caractère de canicule
Sécheresse
Pourcentage du temps passé en situation de
sécheresse sur une période de 30 ans
La référence correspond à la période 1971-2000.
~ 25 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
Figure 15
Évolution des températures, des précipitations, des durées de canicule
et de sécheresse sur le département de l’Aveyron à horizon 2030, 2050 et 2080
(Scénario A1B – modèle ARPEGE V4.6 de Météo France)
Situation à court terme - 2030
En 2030, les évolutions climatiques simulées sur le département seraient encore très
limitées. La hausse de la température n’est pas de nature à entraîner des conséquences
significatives. Des disparités apparaitraient selon les saisons avec une variation plus
marquée en été (+1,6 à 1,8°C). Les précipitations p ourraient évoluer très peu. Il est à noter
que certains scénarios simulent même une légère augmentation de la pluviométrie moyenne
annuelle. Cependant pour la période hivernale, tous s’accordent sur une baisse globale
pouvant attendre les 10%. L’augmentation des vagues de chaleur traduites en jours de
canicule commencerait à se faire sentir à l’ouest du département.
Situation à moyen terme - 2050
La hausse de températures moyennes annuelles se creuserait un peu plus pour
atteindre +1,8°C avec là encore une forte variatio n en période estivale de +2,2°C.
L’évolution des précipitations serait très peu sensible par rapport à 2030. Par contre les
phénomènes de vague de chaleur s’intensifieraient assez significativement et de façon très
hétérogène sur le territoire. Une augmentation progressive d’Est en Ouest pourrait être
maintenant clairement visible.
Situation à long terme - 2080
Une hausse globale entre +3°C et +3,5°C ne serait p as sans conséquence sur les
activités du territoire et le bien-être de ses habitants. De plus les températures moyennes de
saison pourraient être largement chamboulées avec notamment des températures estivales
pouvant augmenter jusqu’à +4°C.
~ 26 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
L’évolution de la pluviométrie ne serait pas négligeable avec une baisse jusqu’à 30%
légèrement plus marquée en hiver. Sachant que la saison de recharge des nappes
phréatiques s’étale de septembre à mars, ces données donnent une idée de la disponibilité
en eau et des enjeux à venir notamment pour les secteurs les plus demandeurs tels que
l’agriculture, l’énergie ou encore les usages domestiques. A noter également l’apparition
d’importantes disparités sur le département avec un gradient de diminution Sud-Est / NordOuest.
Quant à la problématique de la sécheresse elle se renforcerait sur tout le territoire
avec notamment des conséquences sur le secteur agricole et sur les risques de feux de
forêt.
En bref
Alors que ces quarante dernières années, la température sur le territoire du
département a connu une hausse de 2,16°C (1°C de pl us que la moyenne nationale),
les modélisations de l’évolution du climat révèlent que l’Aveyron pourrait gagner 3°C au
minimum d’ici 2080. Les précipitations pourraient être en baisse de 10 à 30%, et le
phénomène de sécheresse s’accroître dans une proportion de 40 à 60%, avec jusqu’à
300 jours de canicule sur un cycle climatique (30 ans – soit 10 jours consécutifs de
canicule/an).
V.2.3. Une modélisation à l’échelle locale
Voici les résultats des simulations de l’évolution des températures et des précipitations
à horizon 2030 et 2080 avec l’outil de modélisation SCAMPEI8 pour la ville de Rodez. Il s’agit
bien sûr d’un exercice prospectif qui donne des éléments sur des tendances probables. La
simulation est basée sur le scénario du GIEC-A1B (modèle LMDZ), la période de référence
est 1961-1990.
Evolution T° 2000-2080 à Rodez
25,0
T° max : + 5,2 °C
20,0
15,0
T° min : + 3,4°C
10,0
5,0
0,0
Actuelle
2030
2080
Figure 16
Évolution tendancielle des températures diurnes maximales et
minimales à Rodez en 2030 et 2080 (source : modélisation SCAMPEI)
8
SCAMPEI : Scénarios Climatiques Adaptés aux zones de Montagne : Phénomènes extrêmes,
Enneigement et Incertitudes, CNRM - GAME
~ 27 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
Evolution des précipitations 2000-2080 à Rodez
mm
- 27% annuel
300
250
200
actuel
2030
150
2080
100
50
0
automne
Figure 17
été
hiver
printemps
Évolution prospective des précipitations à Rodez en 2030 et 2080
(source : modélisation SCAMPEI)
Ces résultats pour la ville de Rodez confortent les tendances sur le département de
l’Aveyron présentant une augmentation probable de la température (max : +5,2°C / min :
+3,4°C) et une modification probable des précipitat ions (-27%) à horizon 2030 et 2080.
~ 28 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
VI. Analyse sectorielle de la vulnérabilité du territoire face au
changement climatique
Pour l’ensemble des thèmes identifiés, nous rappelons les enjeux au niveau régional
et/ou départemental, puis les spécificités à l’échelle du territoire de la Communauté
d’Agglomération du Grand Rodez.
VI.1.
La ressource en eau, sous tension
La conjugaison d'un réseau hydrographique dense et de deux châteaux d’eau (Pyrénées
et Massif central) dotent Midi-Pyrénées d’une ressource en eau abondante. Malgré tout, le
territoire régional connaît des déficits chroniques en été : avec de faibles pluies, certains
cours d’eau subissent des étiages sévères à des périodes où la ressource est fortement
sollicitée, notamment pour l’irrigation agricole.
Une étude menée sur le bassin Adour Garonne prévoit une diminution possible du niveau
des nappes et des débits de l’ordre de 16% en hiver, jusqu’à 36% en été, et une baisse de
25% des débits d’étiage. Ainsi les pénuries d’eau déjà révélées durant certaines périodes de
l’année risquent de s’aggraver.
La Communauté d’Agglomération du Grand Rodez ne semble pas être dans une
situation critique à première vue, elle bénéficie des ressources en eau du Massif Central. Le
territoire est alimenté pour l’eau potable exclusivement en eaux de surface, acheminée sur
plusieurs dizaines de km (30 à 70 km selon la source). Il est desservi par trois structures9 :
Le Syndicat d’AEP de Rignac Montbazens, qui alimente tout l’Ouest de la
Communauté d’Agglomération du Grand Rodez, (captages sur le plateau de l’Aubrac)
Le Syndicat d’AEP du Ségala, qui aliment le sud Est de la Communauté
d’Agglomération du Grand Rodez (lacs du Lévézou)
- La régie municipale de la Commune de Rodez (captages de sources de Mauriac –
Lévézou) ; pour cette dernière, la demande d'autorisation et de protection réglementaire est
en cours.
Cependant, les usages qui dépendent de la ressource en eau sont multiples : l'irrigation
des cultures, la production d'énergie en amont (hydroélectricité) et en aval (nucléaire),
certains processus industriels, le tourisme (rivières, lac à proximité), le traitement des rejets
d’eaux usées, l'approvisionnement en eau potable, etc… La combinaison de certains
facteurs avec le changement climatique aura des impacts encore mal connus sur la
disponibilité de cette ressource (croissance démographique, changement d’occupation des
sols,…). Il y aura très probablement un renforcement des conflits d’usage déjà existants,
surtout lors de la période estivale.
Par ailleurs, le changement climatique pourrait aussi altérer la qualité de l'eau
(augmentation de la température des cours d’eau, moindre dilution des polluants,…), ce qui
aurait des conséquences économiques (coût des traitements de l’eau) et sur la biodiversité
locale. Que ce soit en termes de quantité ou de qualité, le changement climatique risque
d’accentuer les pressions existantes.
9
SCoT
~ 29 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
La rivière Aveyron et plusieurs affluents traversent le territoire. L’état écologique actuel
de la plupart des masses d’eau du territoire est dégradé par des pressions domestiques,
hydromorphologiques ou agricoles10. Globalement, les cours d’eau traversant le territoire
sont fortement anthropisés et nécessitent des améliorations importantes au niveau de
l’hydromorphie. Neuf ont un objectif de bon état écologique 2021, trois ont un objectif de bon
état pour 2027.
Les principales menaces et opportunités liées à la ressource en eau sont récapitulées
dans le tableau ci-dessous.
Menaces et opportunités pour la ressource en eau
Menace / Opportunité
(M) - Étiage plus sévère et
assecs plus fréquents
- Baisse de la pluviométrie
sur certaines périodes
(modélisations incertaines
sur les précipitations) et
augmentation des
périodes de sécheresse
(M) Diminution de la
capacité de dilution des
polluants du fait des
faibles débits d'étiage,
réchauffement de l'eau
Conséquences pour le
territoire et ses
habitants
Conflit d'usage : AEP,
industrie, production
d'énergie (hydroélectricité,
refroidissement des
centrales), agriculture,
tourisme.
Facteurs d’accentuation
- La multiplication des
captages et l’anthropisation
des cours d’eaux
- L’insuffisance de la
protection des points de
captage (eau potable)
La question se pose
autant sur la quantité que
sur la qualité de l’eau
selon les usages.
Augmentation de la
pollution, eutrophisation,
développement de
bactéries dans l'eau pour
l’AEP, du milieu naturel,
pour les activités
touristiques,…
La pollution des eaux liée
aux activités anthropiques
(O) Prise de conscience
Multiplication des mesures
de l’ensemble des
de préservation de la
menaces liées au
ressource en eau
changement climatique sur
la quantité et la qualité de
l'eau
Tableau 1
Menaces et opportunités pour la ressource en eau sur le territoire du
Grand Rodez
10
Convention-cadre Adour Garonne 2012-2014.
~ 30 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
Figure 18
État des masses d’eau superficielles du territoire de l’Agglomération du
Grand Rodez, aout 2011 (source : Agence de l’eau Adour Garonne)
La Communauté d’Agglomération du Grand Rodez a notamment signé une
convention-cadre avec l’Agence de l’Eau Adour Garonne sur la période 2012-2014, en
faveur de l’eau et des milieux aquatiques. Le bassin versant de la rivière Aveyron, quant à
lui, fait l’objet d’un contrat de rivière. Une association de préfiguration vient d’être créée et
associe les 3 structures compétentes depuis Séverac-le-Château jusqu’à Najac, dont le
Grand Rodez.
~ 31 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
Figure 19
État et objectifs des masses d’eau du territoire de l’Agglomération du
Grand Rodez (source : Convention Cadre avec l’Agence de l’eau Adour Garonne,
2012-2014)
La question de la ressource en eau est centrale, car elle est présente dans l’ensemble
des secteurs d’activités du territoire, et des compétences de l’agglomération :
développement économique, aménagement du territoire, social, politique de la ville,
assainissement, protection et mise en valeur de l’environnement. Ainsi, la protection de la
ressource en eau doit être prise en compte dès aujourd’hui, car elle concerne à la fois le
court, moyen et long terme.
Cependant, les données existantes et la connaissance actuelle ne permettent
pas de bien prendre en compte la vulnérabilité de la ressource en eau face au
changement climatique. Le manque de connaissance du débit « naturel », du
fait de la forte anthropisation des cours d’eaux rend l’analyse plus difficile.
VI.2.
Les risques naturels, amenés à s'intensifier dans le futur
Pour certains risques, comme le retrait-gonflement des argiles ou les feux de forêt, les
évolutions sont assez bien comprises. En revanche, pour les inondations fluviales et les
tempêtes, l'incertitude est beaucoup plus importante. Les communes de la Communauté
d’Agglomération du Grand Rodez ont déjà subi des tempêtes et des inondations avec
coulées de boue.
~ 32 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
INSEE
Commune
Tempête
Inondations
et coulées de
boue
1
12090
Druelle
1
12133
Luc
1
12146
Monastère
1
2
12174
Olemps
1
1
12176
Onet-le-Château
1
4
12202
Rodez
1
3
12241
Sainte-Radegonde
1
2
12264
Sébazac-Concourès
1
1
Éboulement
de terrain
1
Figure 20
Nombre d’arrêtés de catastrophes naturelles en lien avec le climat
pour les communes de l’agglomération du Grand Rodez depuis 1982 (source :
d’après la bdd GASPAR de prim.net)
Le retrait-gonflement des argiles
Le retrait-gonflement des argiles est lié à l'alternance de précipitations (fortes ou
classiques) avec des périodes de sécheresse. Les sols argileux se rétractent, ce qui
provoque des dommages (fissures) sur les habitations, principalement les logements
individuels. Ce risque ne présente pas de danger vital, mais il a des conséquences
économiques importantes.
La Région Midi-Pyrénées est particulièrement concernée par ce type de catastrophe
naturelle, dont le coût global pour les assurances s'est élevé à 3,9 milliards d'euros sur la
période 1989-2003.
L’aléa retrait-gonflement des argiles semble nul à faible sur le territoire du Grand Rodez
avec quelques zones à risque moyen. Par ailleurs, aucun arrêté de catastrophe naturel
concernant cet aléa n’a été déclaré depuis 1982.
~ 33 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
Figure 21
Carte du risque de retrait-gonflement des argiles sur l’agglomération
du Grand Rodez (source : www.argile.fr, BRGM)
Les feux de forêt
A l’échelle de la Région, la mission interministérielle mandatée sur le sujet en 2010
conclue que ce risque va s'intensifier dans les territoires qui y sont déjà exposés – ce qui est
le cas de certaines zones de Midi-Pyrénées. On devrait aussi observer une propagation de
l'aléa vers le Nord et en altitude, avec l'apparition de nouvelles zones concernées. En
Aveyron, le total des feux inventoriés de 1992 à 2003 correspondent à 2 729 ha,
principalement dans les Grands Causses, les vallées du Tarn et de la Truyère. Bien que les
incendies de forêt soient beaucoup moins meurtriers que la plupart des catastrophes
naturelles, ils n’en restent pas moins très coûteux en termes d’impact humain, économique,
matériel et environnemental.
Grâce à la prise en compte des conditions météorologiques, l’indice de feu Météo (IFM)
indique le risque global d’incendie en synthétisant le danger d’éclosion et le danger de
propagation.
~ 34 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
Figure 22
Nombre de jours ou l’Indice Forêt Météo est supérieur à 14 (Source :
Mission interministérielle sur l’extension des zones sensibles aux feux de forêts,
2010)
Le massif forestier est peu important sur le territoire du Grand Rodez. Du fait d’une faible
exposition au risque, l’agglomération est peu vulnérable aux feux de forêt. Il convient
cependant d’entretenir et de surveiller les espaces boisés présents.
Les inondations fluviales
L’incertitude sur le lien entre changement climatique et inondations fluviales est
considérable. Les observations sur le XXe siècle ne permettent pas de dégager de signal
marqué de leur évolution. Mais il est fort probable que l’intensité et l'occurrence de ces
événements s’accroissent sous l'effet du changement climatique.
La vulnérabilité à l'aléa inondation est, au-delà des facteurs climatiques, directement
liée aux activités humaines, et principalement à l'occupation des sols, qui modifie la capacité
d'infiltration de l'eau. Urbanisation croissante en zone inondable et déprise agricole sont
autant de facteurs qui, au cours du XXIe siècle, accroîtront la vulnérabilité des populations et
des biens.
En Midi-Pyrénées, une grande partie des cantons est exposée au risque inondation. Sur
293 cantons, 83 sont considérés comme vulnérables. Dans certains, plus de 60 % de la
population est installée en zone inondable. Au total, 10,9 % de la population midipyrénéenne serait exposée à ce risque. Les modifications des caractéristiques du climat et
l’évolution de la couverture forestière d’altitude devraient entraîner une aggravation des
risques en montagne (érosion, mouvements de terrain, avalanches, crues torrentielles). Une
attention particulière doit être apportée à la clientèle touristique face aux risques naturels.
La figure suivante présente les Plans de prévention du risque d’inondation (PPRI) qui
couvrent les communes de l’Aveyron : L’agglomération du Grand Rodez est concernée par
un PPRI approuvé. Il existe un Plan de surfaces submersibles, qui vaut Plan de prévention
des risques d’inondation, de la vallée de l’Aveyron (datant de 1964). Pour les vallées de
l’Auterne/Fontanges, un Plan de préventions des risques naturels a été prescrit par le préfet
de l’Aveyron fin 1996, il est en cours d’élaboration.
~ 35 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
Grand Rodez
Figure 23
Communes pour lesquelles un plan de prévention du risque
d’inondation est approuvé ou prescrit en 2011 (source : PCET Aveyron – Direction
départementale des territoires)
Le territoire de la Communauté d’Agglomération du Grand Rodez est traversé par
plusieurs cours d’eau dont la rivière Aveyron. La rivière Aveyron est classée rivière sensible,
et tous les abords des principaux cours d’eau présentent des zones inondables11. En
particulier, les communes de Rodez, Onet le Château et le Monastère sont considérées
comme des communes présentant des risques d’inondation, susceptibles d’engendrer, selon
la nature du sol, glissement de terrain et érosion des sols.
11
SCoT
~ 36 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
Figure 24
Inondations de 2003 – Communes de Rodez, Le Monastère et Onet le
Château (Source : DDT (M. Burzala))
Menaces et opportunités liées aux risques climatiques
Menace / Opportunité
(M) Retrait-gonflement des
argiles
Conséquences pour le
territoire et ses habitants
Destruction
d'infrastructures et
bâtiments, pertes de vie
humaines
Facteurs d’accentuation
Construction sur sols
argileux, constructions non
adaptées
(M) Hausse du risque
d’incendies (fréquence et
intensité)
Destruction
d'infrastructures et
bâtiments, pertes de vie
humaines, pertes agricoles
Construction proche des
zones boisées
(M) Hausse du risque
d’inondations (fréquence
et intensité)
Destruction
d'infrastructures et
bâtiments, pertes de vie
humaines, pertes agricoles
Imperméabilisation des
sols, construction en zone
inondables, destruction des
barrières naturelles
(arbres,…)
Tableau 2
Menace et opportunités liées aux risques climatiques sur le territoire
du Grand Rodez
Les menaces des risques naturels concernent essentiellement les compétences de
l’agglomération où la composante infrastructure est présente : aménagement de l’espace,
habitat, équipements culturels et sportifs, voiries, infrastructures et réseaux de
télécommunication.
VI.3.
La biodiversité, un potentiel adaptatif à préserver
Le département de l’Aveyron dispose d’une richesse biologique importante. Celle-ci est
cependant fragilisée par l’homme, notamment via les pressions sur les milieux aquatiques
liées aux pollutions agricoles et anthropiques (assainissement et industrie). La hausse des
températures a également un impact sur les aires de répartition et les cycles de vie des
espèces (floraison, mouvements migratoires,…). En effet les espèces ont tendance à se
déplacer vers le Nord pour des conditions climatiques plus favorables. Pour chaque degré
supplémentaire, il est considéré que l’aire de répartition des espèces migre vers le Nord de
~ 37 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
200 à 300 km en latitude et de 150 m en altitude. Cette modification de la biodiversité, bien
que sa capacité d’adaptation soit encore méconnue, aura des répercussions sur le secteur
agricole, et pourra amener à l’extinction d’espèces endémiques (avec des conséquences
éventuelles sur la santé et le tourisme).
Le territoire du Grand Rodez est situé au cœur d’un espace riche en biodiversité et en
milieux naturels remarquables mais sensibles aux effets des changements climatiques, tels
que les zones humides et les écosystèmes forestiers. La biodiversité est rendue encore plus
vulnérable par les nombreuses pressions humaines (urbanisation qui morcèle les habitats,
assèchement des zones humides,…) qu’il faut limiter. En effet, les études pour le PLH ont pu
mettre en évidence par exemple une tendance à l’extension de l’habitat sur le territoire12 (17
secteurs d’extension contre 3 secteurs d’intensification en 2006).
Figure 25
Secteurs d’extension et d’intensification de l’habitat sur le territoire du
Grand Rodez (source : PLH 2012)
Les principales ZNIEFF (zone naturelle d’intérêt faunistique et floristique) dans les
environs proches du territoire du Grand Rodez concernent le Causse Comtal (20 900 ha), le
massif des Palanges, les cours d’eau de l’Aveyron et du Viaur13. Elles couvrent aussi la
Lande de la Combe (pelouse steppique, 13 ha), la Devèze de Floyrac (pelouse sèche) et
l'étang d'Is (3,38 ha) sur Onet-le-Château et le Marais d’Engulières (9,2 ha) sur Druelle. Les
communes couvertes par Natura 2000 sont : Onet-le-Château (site 1222- Causse Comtal),
et Sébazac-Concourès (site 1222- Causse Comtal, 27 espèces d’orchidées). D’autre part le
12
Rapport du Programme Local de l’habitat 2012-2018 du la Communauté d’Agglomération du Grand
Rodez
13
SCoT
~ 38 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
PLU (Plan Local de l’Urbanisme) du Grand Rodez compte plusieurs dizaines d’hectares
d’espaces boisés.
Figure 26
Prise en compte des grands équilibres ente espaces urbains et
espaces naturels (source : SCoT)
Les zones humides, actuellement inventoriée par l’agglomération, sont d’importants
réservoirs de biodiversité (30% des espèces végétales et 50% des espèces d’oiseaux
remarquables ou menacés en dépendent ; elles accueillent la plupart des reptiles et des
batraciens).
Le tableau ci-après présente les principales menaces et opportunités accentuées par le
changement climatique qui pèsent sur les espaces naturels et la biodiversité sur le territoire
du Grand Rodez.
~ 39 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
Menaces et opportunités pour la biodiversité
Menace / Opportunité
(M) Augmentation de la
fréquence et de
l'intensité des risques
naturels (incendies, …)
(M) - Réchauffement des
eaux de surfaces
- fortes pluies
- étiages plus sévères
(M) Chaleur, stress
hydrique,…
(O) Prise de conscience
de l'importance des
espaces naturels
Tableau 3
Conséquences pour le
territoire et ses
habitants
Destruction de l'habitat
entrainant le déclin
d'espèces locales
Augmentation des
risques de pollution
(pesticides,
eutrophisation, bactéries)
entrainant le déclin ou
l'extinction d'espèces
locales
- Surmortalité et
déplacement de
certaines essences
d’arbres
- Réduction de l'aire de
répartition de certaines
espèces (animales et
végétales)
- Développement
d'espèces invasives
résistantes à des
températures plus
élevées
- Déclin et extinction
d'espèces locales
- Valorisation de la
biodiversité et des
espaces naturels
- Développement de l'écotourisme
Facteurs d’accentuation
Pression anthropique sur les
espaces naturels (urbanisation,
fragmentation du territoire,
effets indirects de la pollution
sur les populations végétales et
animales…)
Pression de pollutions issues
des activités anthropiques sur
les eaux de surfaces
- Pression anthropique sur les
espaces naturels
- Pollution aux organochlorés et
PCB
- Protection des espèces bioindicatrices et suivi scientifique
de l’évolution des espèces
sentinelles de l’environnement :
lichens, abeilles,…
- Sensibilisation / formation /
éducation à la préservation de
la biodiversité domestique
Menaces et opportunités pour la biodiversité sur le territoire du Grand
Rodez
On retrouve l’importance de la biodiversité dans plusieurs compétences de
l’agglomération comme l’aménagement de l’espace, et la protection et la mise en valeur de
l’environnement, qui contribuent toutes deux à l’attractivité du territoire, notamment vis-à-vis
de l’activité touristique.
~ 40 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
VI.4.
La santé, sensible à de multiples facteurs
Les événements extrêmes liés au climat (feux de forêt, inondations, etc.) peuvent
entrainer des conséquences sanitaires significatives :
-
-
blessures directes et décès : noyades en cas d’inondations, brûlures ou affections
respiratoires en cas de feux de forêt, etc. ;
destructions de logements ;
contamination de l’eau ;
dommages aux infrastructures sanitaires et aux voies de communication pouvant
entrainer la difficulté d’accès des services de secours aux lieux du sinistre ou à
certaines populations isolées ;
effets psychologiques, troubles somatiques, anxiété, dépressions à plus long
terme : ces effets sont les plus difficiles à cerner
Cependant le principal impact du changement climatique sur la santé concerne
l’exposition de la population (habitants et touristes) aux fortes chaleurs. Bien qu’en 2003, les
effets de la canicule, entre le 14 juillet et le 30 août, n’aient pas engendré de décès sur la
commune de Rodez, les jours de canicule devraient se multiplier. Les zones urbaines ont
une sensibilité particulière, liée à deux facteurs qui se combinent : le phénomène d’'îlot de
chaleur urbain et la pollution atmosphérique. L'îlot de chaleur urbain est un microclimat
spécifique aux villes, qui est caractérisé par l'excès des températures au sol en comparaison
des zones rurales qui l'entourent. La Communauté d’Agglomération du Grand Rodez dont
19% de son territoire est constructible (ni espace agricole, ni espace naturel) est
potentiellement concernée, notamment via la ville de Rodez. Cependant, la ville est une
ancienne cité médiévale, située en hauteur avec une circulation de l’air importante qui
semble limiter ce phénomène.
Par ailleurs les fortes chaleurs favorisent la concentration d’ozone dans l’air et de
nombreux polluants atmosphériques. A la demande de la Communauté d’Agglomération
du Grand Rodez, l’Observatoire Régional de l’Air en Midi-Pyrénées (ORAMIP) a réalisé une
évaluation de la pollution à proximité des principaux axes de circulation de l’agglomération
en 2011. L’étude14 a entre autre mis en évidence que les concentrations en dioxyde d’azote
et en benzène en situation de proximité trafic sont relativement élevées, mais restent
cependant dans la majorité des cas inférieures aux valeurs limites pour la protection de la
santé.
D’autre part, l’ONERC prévoit sur le territoire français une recrudescence des maladies
infectieuses notamment des maladies à vecteurs : celles transmises par les moustiques,
par exemple. Le changement climatique risque en effet de modifier l'aire de répartition de
ces vecteurs, avec une extension vers le Nord et en altitude. Il n’est pas possible de prédire
exactement la situation future de la Communauté d’Agglomération du Grand Rodez mais ce
risque est à prendre en compte. De même, les allergies devraient aussi connaître une
hausse importante, les pollens étant fortement impactés par le changement climatique
(allongement de la durée de pollinisation, extension vers le Nord de certaines plantes
allergisantes, …).
14
Étude des émissions issues du trafic routier sur l’agglomération de la Communauté d’Agglomération
du Grand Rodez et de l’impact sur la qualité de l’air, 2011, ORAMIP
~ 41 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
Selon leurs caractéristiques, notamment l’âge, des sous-groupes de la population sont
plus sensibles à la pollution de l’air ou aux allergies. C’est pourquoi il faut prendre en compte
que l’Agglomération gagne des personnes âgées15, qui sont une part de la population plus
sensible à la chaleur et aux pollutions de l’air, mais aussi d’autres populations sensibles
telles que les personnes asthmatiques et les enfants.
Figure 27
Variation communale des ménages actifs et des ménages de retraités
entre 2001 et 2006 – zone d’emploi de Rodez (source : convention territoriale
d’agglomération du Grand Rodez, DGI 2001/2006)
Enfin, la dégradation de la qualité de l’eau aggravée par les effets du changement
climatique peut avoir des impacts directs sur la santé humaine. Le territoire du Grand Rodez
est alimenté en eau potable depuis des eaux de surface qui subiront directement les effets
du changement climatique (augmentation de la température des cours d’eau, moindre
dilution des polluants,…). Cette dégradation de la qualité de l’eau entraînerait une hausse du
coût de traitement afin d’assurer sa potabilité.
Menaces et opportunités pour la santé de la population
Menace / Opportunité
(M) Augmentation de la
température estivale avec
phénomène d'îlot de
chaleur en ville (limité sur
l’agglomération)
Conséquences pour le
territoire et ses
habitants
-Inconfort d'été,
augmentation de la
mortalité estivale
- Aménagements et habitats
inadaptés aux nouvelles
conditions climatiques
-Augmentation de
l’utilisation des
- Population âgée, enfants
et personnes asthmatiques
15
Facteurs d’accentuation
INSEE / rapport du Programme Local de l’habitait 2012-2018 du la Communauté d’Agglomération du
Grand Rodez
~ 42 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
climatiseurs
et augmentation de la
vulnérabilité de la
population liée au
vieillissement
(M) Augmentation de la
température ->
accentuation de la
pollution de l'air
(particules, NO2, ozone,…)
-Atteinte/dépassements
éventuelles des valeurs
réglementaires d’Ozone
Trafic routier
(M) Augmentation de la
température ->
développement des
vecteurs (ex :
chikungunya)
Augmentation des
maladies à vecteurs
- Insuffisance de
communication sur les
précautions et bons gestes
à adopter contre la
prolifération
(M) Augmentation de la
température ->
allongement de la saison
de pollinisation et
augmentation de la faculté
de pollinisation des
plantes
Développement des
maladies respiratoires et
des allergies
Population non avertie des
risques et déjà sensible par
d’autres facteurs au
quotidien (tabagisme,
mauvaise qualité de l’air
intérieur dans les
logements, usage de
vaporisateurs désodorisants
non recommandés…)
(M) Baisse de la ressource
en eau et de sa qualité
pour la boisson
(concentration des
polluants, développement
de bactéries et de
pathogènes avec
l’augmentation de la
température de l’eau)
- Augmentation des
maladies liées à l’eau
- Augmentation des coûts
de traitement
Pression sur les ressources
en eau plus importante en
été lorsque celles-ci sont au
plus bas
(O) Augmentation de la
température hivernale
Diminution de la mortalité
hivernale (dans une
moindre proportion que la
hausse de la mortalité
estivale)
Tableau 4
-Augmentation des
maladies respiratoires,
cardiovasculaires et
allergènes
Menaces et opportunités pour la santé de la population du territoire du
Grand Rodez
La santé et le bien-être des habitants et des touristes est au cœur des préoccupations
des collectivités de manière générale. Des actions à l’échelle du territoire sont
indispensables pour assurer la protection des personnes, notamment à travers les
~ 43 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
compétences d’aménagement du territoire et d’habitat accompagnées d’actions de
sensibilisation et d’accompagnement en cas de période de grand froid et/ou de grande
chaleur.
VI.5.
Des filières économiques sensibles
A l’échelle de la Région Midi-Pyrénées, le changement climatique devrait avoir un
impact plus ou moins marqué sur les différentes branches d'activité, avec une prédominance
dans les secteurs de l'agriculture et du tourisme, particulièrement climato-dépendants, qui
sont très développés sur ce territoire.
Agriculture et filière forestière
Sur le territoire du Grand Rodez, l’agriculture vivante de montagne et l’élevage est
perceptible sur tout le territoire et prolonge la tradition d’un milieu rural à vocation
économique et non pas seulement pittoresque et touristique16. L’activité agricole dominante
est l’élevage ovin et caprin. Les superficies agricoles utiles s’élèvent à un peu moins de
13 000 ha, soit environ 65% de la superficie totale. Elle a diminué de 8% en 20 ans. Elles
constituent essentiellement des terres dédiées à l’élevage (prairie, fourrage).
L’agglomération est située dans la région agricole du Ségala. Ses 8 communes font partie
des zones dites défavorisées. Elles sont classées soit en zone Piémont (Rodez, Sébazac),
soit pour les 6 autres communes en zone de montagne.
Libellé de
commune
Surface
total
commune
(ha)
Superficie
agricole
utilisée
2010
(ha)
Rapport
SAU/surface
totale 2010
Cheptel
2010
en unité de
gros bétail
Orientation
technicoéconomique de
la commune
2010
Druelle
3600
2331
65%
3257
Autres herbivores
Luc-la-Primaube
2685
2063
77%
3076
Bovins mixte
Le Monastère
673
490
73%
645
Ovins et caprins
Olemps
1400
583
42%
737
Autres herbivores
Onet-le-Château
4000
2846
71%
2948
Ovins et caprins
Rodez
1118
211
19%
296
Ovins et caprins
SainteRadegonde
3000
1910
64%
2166
Ovins et caprins
SébazacConcourès
2600
1997
77%
1810
Ovins et caprins
Figure 28
16
Principales caractéristiques agricoles du Grand Rodez (source :
agreste 2010)
SCoT
~ 44 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
D’autre part, le massif forestier est peu important sur le territoire du Grand Rodez. Il
est localisé soit sur les terrains accidentés, à forte pente, où l’activité ne peut être pratiquée
mécaniquement, soit sur les terrains arides.
Superficie toujours en herbe
Superficie labourable
Superficie Landes improductibles
Superficie boisée
Figure 29
Les espaces agricoles et boisés du territoire du Grand Rodez (Source :
SCoT)
Les principaux facteurs climatiques influençant l’évolution des rendements agricoles
sont l’augmentation des températures, la hausse des concentrations en CO2 de
l’atmosphère, les pluies intenses qui ravagent les cultures et la disponibilité de l’eau. Dans
l'élevage et pour la sylviculture, l'augmentation de la concentration en CO2 devrait favoriser
la croissance des prairies et de certaines forêts françaises à moyen terme (avec des
essences plus ou moins adaptées à ces conditions). Mais la sensibilité des prairies (et des
forêts) à la sécheresse est aussi extrêmement forte de façon générale. L’ensemble de ces
éléments amène à de plus faibles rendements des prairies, avec un accroissement de la
demande en irrigation. Ainsi dans le secteur de l’élevage, les agriculteurs peuvent être
contraints à utiliser leur stock dès l’été ou acheter du fourrage. Selon l'étude CLIMFOUREL
de l'INRA, les rendements nets de l'élevage devraient au final diminuer.
~ 45 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
Le changement climatique est aussi susceptible de générer un impact commun à
l'agriculture et à la sylviculture via notamment des hivers plus doux : comme pour la santé
humaine, il devrait favoriser les parasites, les insectes vecteurs de maladies animales et les
ravageurs.
Menaces et opportunités pour l’agriculture
Menace / Opportunité
(M) - baisse de
l’approvisionnement en eau
(cf. partie Ressource en
Eau) et augmentation des
périodes de sécheresse :
conséquences sur les
systèmes hydrologiques
- Augmentation de la
température de l’air
(M) Érosion des sols
Conséquences pour le
territoire et ses
habitants
- Stress hydrique pour les
cultures -> baisse de la
productivité et des
rendements, notamment
des cultures servant à
l’alimentation des animaux
d’élevage
Facteurs d’accentuation
- Système d’irrigation actuel
non optimal (fuites/pertes
d’eau)
- Impact sur le confort des
animaux et sur leur
alimentation (pousse de
l'herbe dans les prairies,
fourrage) -> Baisse de la
productivité et de la qualité
des produits issus de
l'élevage (teneurs en
vitamines,…)
Baisse de la qualité des
sols -> baisse de la
productivité et des
rendements
- Culture et travail des
terres
(M) Modification des
saisons de croissance et
des aires de culture
Risque que les espèces
cultivées ne soient plus
adaptées au climat local ->
baisse de la productivité et
des rendements
- La tendance à la monoculture, nombre de variétés
faible et standardisé
(M) Prolifération des
maladies à vecteurs,
nouveaux parasites
Développement des
maladies pour les cultures
végétales et les animaux ->
baisse de la productivité et
des rendements
~ 46 ~
- Risque accru si pas
d’entretien des prés
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
(M) Augmentation de la
température hivernale
(O) Augmentation de la
concentration en CO2 de
l'atmosphère
- Augmentation du risque
de dégât lié au gel tardif (à
cause d'une levée de
dormance avancée) et
meilleure survie des
insectes ravageurs ->
baisse de la productivité et
des rendements
Production végétale
stimulée (jusqu’à un certain
seuil)
(O) Potentiel de production
d'énergies renouvelables
agricoles (agrocarburants,
valorisation des effluents
agricoles, photovoltaïque
sur les toitures des hangars
agricoles)
Possible accroissement de
la production des ENR
agricoles
(O) Revalorisation du rôle
"écologique" de l'agriculture
Protection des prairies,
préservation des
ressources en eau,
limitation de l’étalement
urbain,…
Tableau 5
Menaces et opportunités pour l’agriculture sur le territoire du Grand
Rodez
Alors que des évènements ponctuels (sécheresse, orages de grêle,…) affecteront tout
de suite les productions agricoles, c’est sur le moyen et long terme que l’augmentation
progressive de la température de l’air et des phénomènes accompagnant auront des
conséquences notables (et peut-être irrémédiables) sur les productions agricoles.
L’agriculture n’est pas une compétence directe de l’agglomération. Cependant, elle a
la possibilité d’intégrer ces enjeux dans les réflexions d’aménagement du territoire (à travers
les outils tels que les SCoT,…).
Actuellement, l’agglomération identifie et cartographie les zones humides présentes sur
son territoire afin d’en tenir compte dans la révision n°5 de son PLU. Ces zones humides
remplissent, entre autres, une fonction économique en maintenant des zones de pâturage
complémentaire pour l’agriculture lors des sécheresses.
Le Tourisme
L’Agglomération du Grand Rodez est au pied d’une chaîne de montagne, dans un
espace rural avec un riche patrimoine culturel et naturel. L’évolution du confort climatique
pour les touristes (fortes chaleurs,…) amène à envisager des redistributions de flux
touristiques en été, favorables au Nord de la France et aux zones de montagne, au
détriment du Sud et des destinations urbaines ou situées à l'intérieur des terres. Il est
probable que l’Agglomération bénéficie de ce flux touristique supplémentaire, à condition
~ 47 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
d’avoir les conditions et les structures d’accueil adaptées (suffisamment de place, accueil à
l’abri des risques d’inondation,...). Cependant, l’attrait du territoire passe par la qualité de ses
paysages et sa richesse en biodiversité. Si ces derniers sont impactés (disparition des
espaces naturels, érosion de la biodiversité,…), on peut envisager des conséquences
néfastes sur le développement économique des activités touristiques locales à moyen terme.
Menaces et opportunités pour le secteur touristique
Menace / Opportunité
(M) - Augmentation de la
température/ inconfort
thermique
- Baisse de la quantité et
de la qualité de la
ressource en eau
- Risques climatiques
Conséquences pour le
territoire et ses habitants
- Baisse de l’attractivité de
certaines zones (villes,
aires près des rivières,…)
entrainant une baisse de la
fréquentation touristique
- Pressions sur les besoins
en eau potables et les
activités liées à l’eau
Facteurs d’accentuation
- Culture du risque
différente de la pat des
touristes, population moins
bien informée
- Infrastructures
(campings,…) dans zones
à risques
- population touristique
âgée plus vulnérable
- augmentation des
activités liées à l’eau
- surfréquentation des
bords d’eau
(O) Augmentation de
l’inconfort moindre que
dans les régions situées
au sud (Littoral)
Tableau 6
VI.6.
Augmentation de la
fréquentation du fait de la
redistribution du flux
touristique
Milieu rural
Menaces et opportunités pour le tourisme sur le territoire du Grand
Rodez
L’énergie, touchée à tous les niveaux
Il est fort probable que le territoire du Grand Rodez ait à faire face aux mêmes risques
que le reste de la Région et de la France vis-à-vis de l’énergie :
•
Une forte hausse de la consommation estivale, liée à l’augmentation des
besoins en rafraichissement. D’autant plus important si le cadre est propice aux
îlots de chaleur (milieu urbain).
•
Des difficultés à assurer la production d’hydroélectricité et nucléaire
alimentant le territoire. La baisse des débits associée à la hausse des
températures de l'eau devrait affecter la source froide des centrales nucléaires.
La baisse des débits aura aussi un impact direct sur l'hydroélectricité. D'autant
que cette baisse interviendra justement aux saisons chaudes, où la demande
devrait subir de fortes hausses, rendant difficile le maintien des équilibres offredemande, malgré la présence d’énergies renouvelables sur le territoire.
~ 48 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
•
Pour les autres sources d'énergies renouvelables, de grandes incertitudes
demeurent : on s'attend à une possible hausse du potentiel solaire, mais
l'évolution de la nébulosité est encore mal connue. L'incertitude est aussi très
importante sur l'évolution du régime des vents pour l'éolien dont le département
de l’Aveyron est déjà équipé à hauteur de 193 MW / an. La ressource en boisénergie éventuelle pourrait être affectée par le changement climatique.
•
Une plus forte sensibilité de la distribution de l’énergie aux risques naturels.
En effet, si par exemple plus de tempêtes ont lieu, la distribution d’électricité
risque d’être perturbée par des chutes d’arbres.
La Communauté d’Agglomération du Grand Rodez doit se sentir concernée. Le mix
énergétique de la production d‘électricité consommé sur le territoire est le même qu’à
l’échelle de l’Aveyron : hydroélectricité, nucléaire, éolien, photovoltaïque et biomasse (à
vérifier). L’énergie hydroélectrique est le premier secteur de production d'électricité en
Aveyron : 2860 MW17, soit 12,5 % de la production hydroélectrique nationale. Le
Département compte au total 17 barrages principalement situés sur les bassins de la
Truyère et du Tarn. En ce qui concerne l’énergie éolienne, 88 mâts d'éoliennes sont
implantés en Aveyron et produisent 193,2 MW par an.
Les simulations sur les évolutions de pluviométrie effectuées dans le cadre de
l’analyse de la vulnérabilité de l’Aveyron, révèlent une diminution de la capacité de
production hydroélectrique du territoire. Par ailleurs, l’ONERC prévoit une baisse de près de
15% au niveau national d’ici à 2050.
Figure 30
Installations hydrauliques concédées ou autorisées sur le département
de l’Aveyron (Source : service SIG du Conseil Général de l’Aveyron)
17
Site web de la préfecture de l’Aveyron (Aveyron.gouv.fr)
~ 49 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
Menaces et opportunités pour le secteur de l’énergie
Menace / Opportunité
(M) Diminution des débits
et raréfaction de la
ressource en eau
Conséquences pour le
territoire et ses
habitants
- Baisse du potentiel de la
production hydroélectrique
en amont
Facteurs d’accentuation
- Augmentation de la
demande en énergie en été
due à la hausse de
l'utilisation des climatiseurs
- Augmentation de certains
usages de l’eau en été
(irrigation, tourisme,…)
(M) Augmentation de la
température de l’air
-Fragilisation des lignes de
transport (coupures
électriques)
- Sensibilité des lignes de
transport aux températures
environnantes
- Dépendance de
l’agglomération au transport
d’électricité depuis les sites
extérieurs
- Augmentation des
consommations des
équipements de
rafraichissement et pour
certains de leur efficacité
(M) Augmentation de la
température de l’eau
(M) Augmentation de la
fréquence et de l'intensité
des risques naturels
(inondations, incendies,…)
Diminution de l’efficacité
des équipements
géothermiques de la
production d’énergie et
augmentation de leur
consommation d’électricité
-Dommages sur les
infrastructures de
production d‘énergie et de
transport et distribution
d’électricité
-Réduction des ressources
biomasse pour la
production d’énergie
-Augmentation des
impacts CO2 liée à la
remise en état des biens
et équipements dégradés
par les inondations
(logements, véhicules….)
et le réseau de transport
de l’électricité
~ 50 ~
Les infrastructures
exposées aux risques
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
(O) La pression sur les
énergies primaires
actuelles (dont
l’hydraulique)
Tableau 7
Favorise le recours aux
énergies renouvelables
autre que hydrauliques
(solaire, bois)
Menaces et opportunités pour le secteur de l’énergie sur le territoire du
Grand Rodez
L’agglomération n’a pas de compétence directe en matière d’énergie mais travaille
activement avec les partenaires du secteur (SIEDA, …) en soutenant notamment les actions
de maîtrise de l’énergie, qui devront être amplifiées à court terme.
~ 51 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
VII. Les compétences du Grand Rodez face au changement
climatique
Le développement économique
L’agglomération a le rôle de sécurisation des aménagements tels que les zones
d'activités industrielles, commerciales, tertiaires, artisanales, touristiques, portuaires ou
aéroportuaires d'intérêt communautaire risquant d'être impactés par certaines conditions
extrêmes, à prendre en compte et à anticiper.
L’équilibre social de l’habitat
L’agglomération pourrait être de plus en plus sollicitée dans l'avenir pour soutenir les
populations les plus vulnérables en matière d’habitat et de confort vis-à-vis de la chaleur
notamment. Elle pourrait être amenée par exemple à aider les populations vulnérables à
s’équiper (isolation) contre le chaud et le froid (hivers toujours aussi rudes mais sur une
période probablement plus courte).
Attention : les climatiseurs sont une « fausse solution » : ils apportent de la fraicheur
mais contribuent à augmenter la température de l’air extérieur, et entrainent une
augmentation de la consommation d’électricité pour les foyers, et donc un besoin en
production d’électricité en été problématique.
L’aménagement de l’espace
En tant que gestionnaire de plusieurs aménagements et infrastructures (Zones
d'Aménagement Concerté d’intérêt communautaire, parcs d’activités, transport urbains à
l’intérieur du périmètre communautaire, pôles d’échanges multimodaux, réseaux cyclables)
l’agglomération devra prendre en compte l'augmentation des risques naturels pouvant
impacter le bâti et le fonctionnement, ainsi que le confort des usagers notamment vis-à-vis
des fortes chaleurs (abris ombragés, points d’eau,…).
~ 52 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
Les outils d’aménagements du territoire : des leviers d’actions pour la
stratégie d’adaptation du territoire
Le Grand Rodez est un interlocuteur privilégié des collectivités et des métiers de
l’aménagement et de l’urbanisme. Il doit renforcer son rôle pour intégrer les questions
énergétiques et de lutte contre le changement climatique dans les outils de
planification et d’aménagement comme les SCoT, PLU,…
Les SCoT et les PLU sont des outils qui permettent de mettre en place de vrais
leviers d’actions pour les différentes préoccupations du Grenelle de l’environnement
comme réduire les émissions du territoire, développer les énergies renouvelables et
adapter le territoire aux conséquences du changement climatique.
Dans le cadre de l’adaptation du territoire au changement climatique, les leviers
réglementaires peuvent apparaître au niveau de18 :
les risques (évaluer la vulnérabilité, interdire des projets de construction dans des
zones exposées) ;
les transports (anticiper l’augmentation des pics de pollution) ;
l’aménagement du territoire et l’urbanisme (atténuer l'effet des ilots de chaleur
urbain en renforçant la nature en ville, et en réintroduisant l'eau dans la ville ;
intégrer la préservation de la biodiversité domestique et des terres agricoles en
tenant compte des changements climatiques ; anticiper les conflits d'usage
autour de l'eau, encourager le choix de certaines espèces de végétation) ;
le bâtiment (favoriser l'amélioration du confort d'été dans les constructions
neuves ou existantes et promouvoir la végétalisation des toitures et des murs ;
favoriser l'utilisation des matériaux adaptés aux risques de retrait-gonflement des
argiles dans les nouvelles constructions).
L’assainissement
L’agglomération est gestionnaire des réseaux et des équipements destinés à la
collecte, au transport, à l’épuration des eaux usées, à la gestion des boues, et des réseaux
et des équipements pour la collecte, le transport et le traitement les eaux pluviales.
Elle devra donc prendre en compte l'augmentation des risques naturels pouvant
impacter les infrastructures, et les phénomènes physiques pouvant impacter le bon
fonctionnement des processus de traitement des eaux usées et/ou pluviales (augmentation
de la fréquence des fortes pluies, augmentation de la température,…).
La protection et la mise en valeur de l’environnement
L’agglomération participe à la lutte contre la pollution atmosphérique et devra donc
anticiper sa probable augmentation liée à l’augmentation de la température.
18
DREAL
~ 53 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
De même que pour toutes les infrastructures dont le Grand Rodez est gestionnaire,
l’agglomération devra prendre en compte l'augmentation des risques naturels pouvant
impacter les infrastructures en lien avec la gestion des déchets telles que les déchèteries.
L’agglomération est chargée de la restauration et de l’entretien des cours d’eau. Ces
dernières années, l’agglomération s’est fixée pour objectif de réduire sur son territoire
l’impact du piétinement des cours d’eau par le bétail, et de limiter ainsi l’érosion des berges,
l’atteinte au lit des rivières ainsi que la qualité physico-chimique des eaux. Ces travaux sont
menés dans une recherche d’amélioration de « bonne gouvernance » en respectant les
caractères hydro-morphologique et écologique du cours d’eau.
Elle a donc pour rôle d’anticiper les impacts du changement climatique sur les cours
d’eau (modification de la biodiversité, favorisation de la continuité écologie avec le maintien
des ripisylves, de la qualité écologique des masses d’eau, assecs en été, l’augmentation des
risques d’inondations fluviales,…).
Construction,
aménagement,
entretien
et
gestion
d’équipements culturels et sportifs d’intérêt communautaire
De même que pour toutes les infrastructures dont le Grand Rodez est gestionnaire,
l’agglomération devra prendre en compte l'augmentation des risques naturels pouvant
impacter les équipements culturels et sportifs, ainsi que le confort des usagers (notamment
estival).
Création ou aménagement et entretien de la voirie d’intérêt
communautaire - gestion des parcs de stationnement
d’intérêt communautaire
De même que pour toutes les infrastructures dont le Grand Rodez est gestionnaire,
l’agglomération devra prendre en compte l'augmentation des risques naturels pouvant
impacter les parcs de stationnement, ainsi que le confort des usagers (notamment estival).
Dans le cadre des aménagements des zones d’activités, l’agglomération devra adapter
ses choix d’espèces végétales à l’adaptation au changement climatique afin de maîtriser les
risques sur la santé lié à la faculté de pollinisation des plantes.
~ 54 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
VIII. Vers un Plan d’actions
Du fait des connaissances aujourd’hui sur la question du changement climatique, des
obligations réglementaires et de la réalité des conséquences vécues sur le territoire, La
Communauté d’Agglomération du Grand Rodez doit agir pour la préservation de son
territoire : les espaces naturels et la biodiversité, le bien-être et la sécurité de la population et
le maintien des activités économiques.
Les enjeux liés aux activités économiques du territoire et à son aménagement doivent
faire prendre conscience de l’importance de la thématique des conséquences du
changement climatique et de la politique d’adaptation, dans le développement de la
Communauté d’Agglomération.
« Si nous n’agissons pas, les coûts et les risques du changement climatique dans leur
ensemble représenteront l’équivalent d’une perte d’au moins 5% du PNB de la planète
chaque année. Si on prend en compte un éventail plus large des risques et des impacts, les
estimations des pertes pourraient atteindre jusqu’à 20% du PNB ou plus »
Sir Nicholas Stern, 2006
L’adaptation au changement climatique est définie comme « l’ensemble des
ajustements des systèmes naturels ou humains réalisés en réponse aux changements
du climat pour en limiter les impacts négatifs et en maximiser les effets bénéfiques ».
L’objectif de la stratégie d’adaptation que la Communauté d’Agglomération du Grand Rodez
doit entreprendre est de réduire l’exposition et la vulnérabilité du territoire et de ses habitants
aux aléas climatiques.
Il y a différentes manières de s’adapter à une situation qui s’avère de plus changeante
dans le temps.
•
L’adaptation « spontanée » en réaction à un risque clairement identifié ayant
fait des dommages. N’étant pas précédée d’une analyse globale des risques,
elle peut mener à une « maladaptation ». Elle résulte d’une urgence à réagir
rapidement.
•
L’adaptation « planifiée » afin d’anticiper le risque, il s’agit pour la collectivté
d’intégrer le facteur « changement climatique » dans les politiques publiques et
de limiter par là la maladaptation.
Des mesures existent aujourd’hui sur le territoire (par l’Agglomération, les communes
ou d’autres acteurs) mais ne sont pas menées avec l’étiquette « Adaptation au changement
climatique ». En effet, le changement climatique accentue des phénomènes existants
naturels et/ou que les activités anthropiques ont fait naître (pollution de l’eau,…). Aujourd’hui,
il est fait référence au développement durable de façon générale, sans traiter la question
spécifique des conséquences du changement climatique. Le rôle de la Communauté
d’Agglomération du Grand Rodez avec ses partenaires locaux est donc d’alerter et initier les
mesures et les politiques nécessaires et appropriées pour réellement faire face à la situation
changeante.
~ 55 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
Face à l’incertitude dans le choix d’adaptation - les impacts du changement climatique
sur un territoire donné, sa vulnérabilité et ses capacités futures d'adaptation - Comment
décider?
Les mesures peuvent être classées selon quatre catégories définies à partir du Plan
National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC) :
•
Améliorer la Connaissance
•
Intégrer l’adaptation dans les politiques publiques existantes pour renforcer la
Gouvernance
•
Informer la société sur le changement climatique afin que chacun puisse
s’approprier les enjeux et agir
•
Favoriser l’émergence de solutions Techniques
Il est possible d’identifier ensuite les mesures suivantes :
•
dites « sans regret », qui restent bénéfiques même si le risque contre lequel
elles ont été prises ne se réalise pas
•
dites « flexibles », qui s'adaptent d'emblée à plusieurs scénarios climatiques,
ou qui peuvent être modifiées assez facilement à un coût faible, en fonction des
nouvelles informations disponibles
•
dites « Gestion de crise », qui permettent de se préparer à des situations
d’urgence qui n’ont pas pu être évitées par les actions précédentes
~ 56 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
IX. Figures et tableaux
FIGURES
Figure 1
Définitions et différences sémantiques entre Météo et Climat ................................................ 6
Figure 2
L’Effet de Serre ............................................................................................................................... 7
Figure 3
Trajectoire des températures en fonction des émissions mondiales de GES (Source :
PNUE, 2011, 2012 et RAC) ................................................................................................................................ 8
Figure 4
Méthodologie employée et étapes de l’analyse de la vulnérabilité du territoire du Grand
Rodez aux changements climatiques.............................................................................................................. 16
Figure 5
Surface et nombre d’habitant des communes de l’agglomération du Grand Rodez .......... 17
Figure 6
Les 8 communes du La Communauté d’Agglomération du Grand Rodez (source : Grand
Rodez)
18
Figure 7
Moyenne des températures estivales selon le scénario médian aux horizons 2030, 2050
et 2080 (source : Météo-France – DATAR, 2010)......................................................................................... 19
Figure 8
Nombre de jours sur 30 ans présentant un caractère de canicule selon le scénario médian
aux horizons 2030, 2050 et 2080 (source : Météo-France – DATAR, 2010) ............................................ 20
Figure 9
Pourcentage du temps passé en état de sécheresse selon le scénario médian aux
horizons 2030,2050 et 2080 (source : Météo-France – DATAR, 2010) ..................................................... 21
Figure 10 Évolution des températures moyennes constatées sur la station de Brommat (source :
Météo-France). ................................................................................................................................................... 22
Figure 11 Évolution du nombre de journées estivales et du nombre de jours avec gel (source :
Météo-France) .................................................................................................................................................... 22
Figure 12 Pluviométrie moyenne sur la période 1971-2000 (Source : MEDCIE-DATAR) .................. 23
Figure 13 Évolution de la pluviométrie en Aveyron depuis 1972 (source : Météo-France) ................ 23
Figure 14 Évolution de l’indice de sècheresse des sols en Aveyron depuis 1959 (source : MétéoFrance)
24
Figure 15 Évolution des températures, des précipitations, des durées de canicule et de sécheresse
sur le département de l’Aveyron à horizon 2030, 2050 et 2080 (Scénario A1B – modèle ARPEGE V4.6
de Météo France) ............................................................................................................................................... 26
Figure 16 Évolution tendancielle des températures diurnes maximales et minimales à Rodez en
2030 et 2080 (source : modélisation SCAMPEI) ........................................................................................... 27
Figure 17 Évolution prospective des précipitations à Rodez en 2030 et 2080 (source : modélisation
SCAMPEI) 28
Figure 18 État des masses d’eau superficielles du territoire de l’Agglomération du Grand Rodez,
aout 2011 (source : Agence de l’eau Adour Garonne) ................................................................................. 31
Figure 19 État et objectifs des masses d’eau du territoire de l’Agglomération du Grand Rodez
(source : Convention Cadre avec l’Agence de l’eau Adour Garonne, 2012-2014) .................................. 32
Figure 20 Nombre d’arrêtés de catastrophes naturelles en lien avec le climat pour les communes de
l’agglomération du Grand Rodez depuis 1982 (source : d’après la bdd GASPAR de prim.net) ............ 33
Figure 21 Carte du risque de retrait-gonflement des argiles sur l’agglomération du Grand Rodez
(source : www.argile.fr, BRGM) ....................................................................................................................... 34
Figure 22 Nombre de jours ou l’Indice Forêt Météo est supérieur à 14 (Source : Mission
interministérielle sur l’extension des zones sensibles aux feux de forêts, 2010) ..................................... 35
Figure 23 Communes pour lesquelles un plan de prévention du risque d’inondation est approuvé ou
prescrit en 2011 (source : PCET Aveyron – Direction départementale des territoires) ........................... 36
Figure 24 Inondations de 2003 – Communes de Rodez, Le Monastère et Onet le Château (Source :
DDT (M. Burzala)) ............................................................................................................................................. 37
Figure 25
Secteurs d’extension et d’intensification de l’habitat sur le territoire du Grand Rodez
(source : PLH 2012) ........................................................................................................................................... 38
~ 57 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
Figure 26 Prise en compte des grands équilibres ente espaces urbains et espaces naturels
(source : SCoT) .................................................................................................................................................. 39
Figure 27 Variation communale des ménages actifs et des ménages de retraités entre 2001 et 2006
– zone d’emploi de Rodez (source : convention territoriale d’agglomération du Grand Rodez, DGI
2001/2006) 42
Figure 28 Principales caractéristiques agricoles du Grand Rodez (source : agreste 2010) ............... 44
Figure 29 Les espaces agricoles et boisés du territoire du Grand Rodez (Source : SCoT) ............... 45
Figure 30 Installations hydrauliques concédées ou autorisées sur le département de l’Aveyron
(Source : service SIG du Conseil Général de l’Aveyron) ............................................................................. 49
TABLEAUX
Tableau 1
Tableau 2
Tableau 3
Tableau 4
Tableau 5
Tableau 6
Tableau 7
Menaces et opportunités pour la ressource en eau sur le territoire du Grand Rodez ... 30
Menace et opportunités liées aux risques climatiques sur le territoire du Grand Rodez37
Menaces et opportunités pour la biodiversité sur le territoire du Grand Rodez .............. 40
Menaces et opportunités pour la santé de la population du territoire du Grand Rodez 43
Menaces et opportunités pour l’agriculture sur le territoire du Grand Rodez.................. 47
Menaces et opportunités pour le tourisme sur le territoire du Grand Rodez................... 48
Menaces et opportunités pour le secteur de l’énergie sur le territoire du Grand Rodez 51
~ 58 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
X. Lexique
ADEME
AEP
ARPE
CDC Climat
CNUCC
CNRM
COP
DDT
EPCI
GAM
GES
GIEC
INRA
INSEE
MEDCIE
ONERC
ONU
ORAMIP
PCET
PECC
PLH
PLU
PNACC
PNUE
PPA
PPR
PPRI
PRC
PRQA
RAC
SCAMPEI
SCoT
SIG
SRCAE
ZNIEFF
Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie
Adduction d’eau potable
Agence Régionale Pour l’Environnement
Filiale de la Caisse des Dépôts pour lutter contre le changement climatique
Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques
Centre National de Recherche Météorologiques
Conférence des parties à la Convention cadre
Direction départemental des territoires
Établissements publics de coopération intercommunale
Groupe d’étude de l’Atmosphère Météorologique
Gaz à effet de serre
Groupement d'Experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat
Institut National de Recherche Agronomique
Institut National de la Statistique et des Études Économiques
Mission d'Étude et de Développement des Coopérations Interrégionales et
Européennes
Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique
Organisation des nations Unies
Observatoire Régional de l’Air en Midi-Pyrénées
Plan Climat Énergie Territorial
Programme Européen sur le Changement Climatique
Programme Local de l’Habitat
Plan Local d'Urbanisme
Plan National d’Adaptation au Changement Climatique
Programme des Nations Unies pour l’Environnement
Plan de protection de l’atmosphère
Plan de prévention des risques
Plan de Prévention du Risque Inondation
Plan Régional pour le Climat
Plan Régional de la Qualité de l'Air
Réseau Action Climat
Scénarios Climatiques Adaptés aux zones de Montagne : Phénomènes
extrêmes, Enneigement et Incertitudes
Schéma de Cohérence Territoriale
Système d’Information Géographique
Schéma Régional Climat Air Énergie
Zone Naturelle d'Intérêt Écologique Faunistique et Floristique
~ 59 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité
XI. Bibliographie
•
Communauté d’Agglomération du Grand Rodez, 2012, Convention-Cadre entre la
Communauté d’Agglomération du Grand Rodez et l’Agence de l’Eau Adour Garonne
2012-2014
•
Communauté d’Agglomération du Grand Rodez, 2012, Rapport Développement
Durable
•
Communauté d’Agglomération du Grand Rodez, 2012, Rapport de présentation du
Schéma de Cohérence Territoriale
•
Communauté d’Agglomération du Grand Rodez, 2012, Révision du programme Local
de l’Habitat 2012-2018
•
Conseil Général de l’Aveyron, 2013, Analyse de vulnérabilité du territoire du
Département de l’Aveyron aux changements climatiques
•
Conseil Régional de Midi-Pyrénées, 2012, Schéma Régional Climat Air Énergie
•
MEDCIE, 2008, Étude des effets du changement climatique sur le Grand Sud Ouest
•
Ministère de l’agriculture, 2010, Recensement agricole
•
ORAMIP, 2011, Étude des émissions issues du trafic routier sur l’agglomération du
Grand Rodez et de l’impact sur la qualité de l’air
•
Réseau Action Climat, 2012, Protocole de Kyoto : Bilan et perspectives
Sites internet
•
Agreste : http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/
•
Base de cartographie sur l’aléa retrait-gonflement des argiles du BRGM : www.argile.fr
•
Base de données GASPAR, site web « ma commune face aux risques » :
http://macommune.prim.net/gaspar/
•
CDC Climat : http://www.cdcclimat.com/
•
Climfourel : http://climfourel.agropolis.fr
•
Grand Rodez : http://www.grand-rodez.com
•
Grenelle de l’Environnement : www.legrenelle-environnement.fr
•
INSEE : http://www.insee.fr
•
SCAMPEI / CNRM-GAM : http://www.cnrm.meteo.fr/scampei
•
Système d’information sur
garonne.eaufrance.fr/carto
l’Eau
du
Bassin
~ 60 ~
Adour
Garonne :
http://adour-
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