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INTRODUCTION :
La pathologie cardiovasculaire, en particulier l'infarctus du myocarde constitue
un problème majeur de santé publique par sa fréquence, sa létalité et ses répercussions socio-économiques, Une orientation
de santé tournée vers la prévention est fondamentale et doit passer par une grande connaissance des circonstances de
survenue et surtout des différents mécanismes étiopathogéniques impliqués ;
La pathologie athéromateuse est la première étiologie de l'infarctus du myocarde (L’IDM est une nécr ose ischémique
systématisée du muscle cardiaque le plus souvent due à une thrombose occlusive brutale d’une artère coronaire.
Cette occlusion coronaire aiguë par un thrombus survient le plus souvent sur une plaque d’athérome devenue
instable à la suite d’une érosion, d’une ulcération, d’une fissuration ou d’une rupture.), La vulnérabilité de la plaque
athéromateuse, mais aussi l'existence d'un facteur déclenchant, sont des éléments fondamentaux dans la genèse
d'un infarctus du myocarde et pourront faire l'objet d'un traitement ciblé ;
Alors que l’IDM est une maladie avec un risque fatal important à court et à moyen terme mais
sa morbi-mortalité a toutefois été réduite de façon significative depuis 20 ans grâce à des
progrès réalisés à plusieurs niveaux d’intervention :
- mise en place d’unités de soins intensifs cardiologiques (USIC) pour une prise en charge en
urgence et spécialisée avec une surveillance continue pour détecter des complications ;
- prescription de thrombolyse pré-hospitalière par le SAMU ou hospitalière précoce en USIC
pour une reperfusion myocardique à la phase aiguë le plus précocement possible.
- expansion des procédures de revascularisation mécanique en urgence par angioplastie
coronaire primaire. La disponibilité d’un grand nombre de services de cardiologie
interventionnelle et les bons résultats observés dans de nombreux essais randomisés ont
contribué à cette expansion.
- développement de nouveaux “outils” pour renforcer les bons résultats de la cardiologie
Interventionnelle à la phase aiguë de l’IDM comme les endoprothèses coronaires (stents) et
les nouveaux Antiagrégants plaquettaires intraveineux (anti-GPIIb IIIa).
- développements de centres et de programmes de réadaptation cardiaque à l’effort après un
IDM. Les effets bénéfiques ont été montrés au niveau physiologique et psychosocial.
- mesures de prévention secondaire par une prise en charge active des facteurs de risque
cardiovasculaires; développement des campagnes anti-tabac, programmes d’éducation pour
une meilleure hygiène alimentaire, dépistage et prise en charge du diabète et de l’hypertension
artérielle, meilleure pénétration de la prescription de bêtabloquants et d’aspirine et plus
récemment de statines et d’inhibiteurs de l’enzyme de conversion.
De plus, il est important de bien comprendre les différentes conséquences que peuvent avoir
une chute du débit de perfusion myocardique. Dans certains cas, les conséquences sont
réversibles et doivent orienter vers une stratégie thérapeutique énergique. Dans d'autres cas,
l'atteinte myocardique est irréversible et peut même entraîner une altération de la fonction
systolique des parois non infarcies par remodelage ventriculaire gauche. Ces dernières années,
de nombreuses découvertes ont permis de mieux comprendre l'étiopathogénie et la
physiopathologie de l'infarctus du myocarde, mais il reste probablement encore beaucoup à
faire.