UNIVERSITÉ DE CERGY-PONTOISE
U.F.R. DE LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
ANNÉE 2004
THÈSE
pour l’obtention du Doctorat de Littérature Comparée
présentée et soutenue publiquement à l’Université de Cergy-Pontoise par
Anthony MANGEON
le 17 Décembre 2004
LUMIÈRES NOIRES, DISCOURS MARRON
Indiscipline et transformations du savoir chez les écrivains noirs
américains et africains ; itinéraires croisés d’Alain Leroy Locke,
V.Y. Mudimbe et de leurs contemporains
Directeur de thèse : M. Bernard MOURALIS
Membres du jury :
M. Jean-Loup AMSELLE, Directeur d’Etudes à l’Ecole des Hautes Etudes en
Sciences Sociales.
M. Jean BESSIERE, Professeur de Littérature Générale et Comparée à
l’Université de la Sorbonne-Nouvelle (Paris III).
M. Romuald-Blaise FONKOUA, Professeur de Littérature Générale et
Comparée à l’Université de Strasbourg (Strasbourg II).
M. Bernard MOURALIS, Professeur émérite de Littérature Française à
l’Université de Cergy-Pontoise.
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LUMIÈRES NOIRES, DISCOURS MARRON
Indiscipline et transformations du savoir
chez les écrivains noirs américains et africains ;
itinéraires croisés d’Alain Leroy Locke, V.Y. Mudimbe
et de leurs contemporains
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Remerciements
C’est un long roman que d’écrire une thèse ; et sans doute un tel lieu commun ne peut-
il s’énoncer qu’au terme d’un parcours jalonné d’autant de difficultés et d’avulsions que
d’ouvertures et de rencontres. On préfère oublier les premières, on se souvient mal des
dernières, et les remerciements ne seront jamais assez vifs ni nombreux : pour mes familles, et
tout particulièrement mes parents, Danièle et Claude ; mes frères, Stephen et Steeve, et leurs
compagnes, Marion et Stéphanie, qui savent combien je leur dois, m’ayant accompagné tout
au long de ce cheminement ; mes grands-parents, Reine et Jean ; et qu’offrir à Virginie et
Clémence, dont j’aime tant à partager la vie ? Pour mes ami(e)s de route et de longue date, et
en premier lieu Fabienne Jeannot, qui fut la source et le mobile initial ; et puis surtout Dimitri
Tellier, Olivia Bianchi, Fabrice Lanteri, Guillaume Deleuze, Marie Cartier, Natacha, Marcelo,
Federico et Fernando Brusa ; pour mes inspirateurs — en particulier Renée Thomas, Bernard
Mouralis, Valentin-Yves Mudimbe, Jean-Loup Amselle, Romuald Fonkoua, mais aussi
Michel Serres, Richard Rorty, Marc Bertrand, Elizabeth Boyi, et Jean-Marie Apostolidès, qui
ne furent pas avares de leur merveilleuses conversations lorsque je séjournais à Stanford. Je
voudrais encore remercier Jane Dozer-Rabedeau qui, par son invitation à revenir sur le
campus, me permit de poursuivre mes recherches sur Alain Locke ; Kip Refusalto Husty
partagea dès le début mon enthousiasme, et moi ses élans ; Anne Husty et Patricia Mitsuko
Reefe m’offrirent leur amitié et leur indéfectible soutien ; Vera Asplund et Judy Raynak
m’accordèrent leur bienveillante hospitalité ; Béatrice et Paul Linarès eurent soin de ma santé
et m’ouvrirent leur famille ; Jean-Christophe Cavallin et Chris Hoerter furent toujours de bon
conseil. Enfin, Tommy Lee Lott, Cashman Kerr Prince et Rima Lanning m’aidèrent à
localiser certains textes sur, ou d’Alain Locke : qu’ils reçoivent ici toute ma gratitude. Et pour
finir, bravo Udine, pour sa féline patience !
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Avertissement sur le volume et les notes
Certaines circonstances ont contribué à gonfler le volume, dont la première fut la
nécessité de reproduire les textes dans leurs langues originales, chaque fois que c’était
possible. Nous avons pris aussi le parti de joindre en notes les livres ou les passages auxquels
nous faisions allusion, afin que le lecteur puisse directement disposer des références, et en
user à sa guise. En effet, beaucoup de textes que nous citons n’existent pas en traduction
française, ou ils appartiennent à des ouvrages épuisés ; nous avons également utilisé un très
grand nombre d’articles dispersés en diverses revues et non réédités, ainsi que des documents
dont l’accès ne peut se faire que dans des archives. Enfin, nous avons voulu offrir, dans
l’appareil critique, des précisions (biographiques, historiques, conceptuelles) chaque fois
qu’elles nous semblaient utiles, ainsi que certains prolongements, quand ils s’avéraient
souhaitables. Tout cela pourrait sembler alourdir la lecture, mais ainsi que le proposait en son
temps un célèbre discoureur sur l’origine et les fondements, « ceux qui auront le courage
pourront, avec les notes, s’amuser à battre les buissons ; il y aura peu de mal que les autres ne
les lisent point du tout ».
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INTRODUCTION GÉNÉRALE
LOGIQUES DU DISCOURS,
FIGURES DE L’INTELLECTUEL
§1. Débuts d’une recherche
Qu’un aveu nous serve de préambule : un certain « goût de l’exotisme » ne fut pas
étranger aux pérégrinations livresques dont l’étude que nous présentons aujourd’hui se
voudrait la synthèse. Cette inclination trouva néanmoins l’occasion de se réfléchir elle-même
de façon critique dès nos premiers travaux. Notre mémoire de maîtrise, intitulé Le Mythe
africain dans Les Flamboyants de Patrick Grainville, avait ainsi cherché à établir comment
un roman français contemporain, couronné par le prix Goncourt en 1976, pouvait séduire son
lectorat en réactivant, à l’intérieur d’une esthétique baroque, certains schèmes narratifs du
roman populaire, tout en réinvestissant de façon positive certains stéréotypes et clichés hérités
de la littérature exotique et coloniale1. Ce travail universitaire avait par ailleurs été l’occasion
pour nous de pratiquer une première mesure d’écart entre les représentations de l’Afrique et
du monde noir, proposées par la littérature française contemporaine, et les représentations que
les écrivains négro-africains francophones leur associaient ou leur opposaient.
En poursuivant notre enquête imagologique au cours d’un DEA, nous nous
aperçûmes néanmoins assez rapidement que pour autant qu’une mesure d’écart pouvait
participer au débat sur l’imaginaire de l’Afrique2, dresser un inventaire des images de
l’Afrique et du monde noir ne présentait toutefois qu’un intérêt limité, voire épuisé pour la
recherche, puisqu’il ne s’agissait que d’y constater la persistance d’un mythe, sans expliquer
pourquoi l’Afrique et le monde noir étaient principalement représentés sous les catégories de
1 Cf. Léon Fanoudh-Siefer : Le mythe du nègre et de l’Afrique noire dans la littérature française de 1800 à la
deuxième guerre mondiale, Paris, Klincksieck, 1968, 210 p.; Bernard Mouralis : Littérature et Développement,
Paris, ACCT, éd. Silex, 1984, 572 p.
2 Cf. Philippe-Joseph Salazar et Anny Wynchank, (éds.) : Afriques imaginaires, regards réciproques et discours
littéraires, XVIIe-XXe siècles, Paris, L’Harmattan, 1995, 300 p.
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