Philosophie Mme Duprey
Séquence 1 : « La condition humaine », Chap.I : la conscience, présence au monde et à soi-
même.
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Après ces préliminaires (…), il nous faut considérer ce que représente la personne ; c’est, je
pense, un être pensant et intelligent, doué de raison et de réflexion et qui peut se considérer
soi-même comme un même être pensant en différents temps et lieux. Cela provient
uniquement de cette conscience qui est inséparable de la pensée, et lui est essentielle à ce qu’il
me semble : car il est impossible à quelqu’un de percevoir sans percevoir aussi qu’il perçoit.
Quand nous voyons, entendons, sentons par l’odorat ou le toucher, éprouvons, méditons ou
voulons quelque chose, nous savons que nous le faisons. Il en va toujours ainsi de nos
perceptions présentes : ce par quoi chacun est pour lui-même précisément ce qu’il appelle
« soi » (…). Car la conscience accompagne toujours la pensée, elle est ce qui fait que chacun
est ce qu’il appelle « soi » et qu’il se distingue de tous les autres êtres pensants.
John Locke, Essai sur l’entendement humain, L. II, chap. 27, § 9
Mais un homme saoul et un homme sobre ne sont-ils pas la même personne ? Sinon, pourquoi
un homme est-il puni pour ce qu’il a commis quand il était saoul même s’il n’en a plus eu
conscience ensuite ? C’est la même personne dans l’exacte mesure un homme qui marche
et fait d’autres choses encore pendant son sommeil est la même personne, et est responsable
de tout dommage causé alors. Les lois humaines punissent les deux selon une règle de justice
qui s’accorde à leur mode de connaissance : ne pouvant dans les deux cas de ce genre
distinguer avec certitude ce qui est vrai de ce qui est feint, elles ne peuvent admettre comme
défense valable l’ignorance due à l’ivresse ou au sommeil. Car bien que le châtiment soit
attaché à la personne et la personnalité à la conscience, et que peut-être l’ivrogne n’ait pas
conscience de ce qu’il a fait, les tribunaux humains cependant le punissent à bon droit, parce
que contre lui il y a la preuve du fait, tandis qu’en sa faveur il ne peut y avoir la preuve du
manque de conscience. Mais au jour du Jugement Dernier, quand les secrets de tous les cœurs
seront mis à nu, on peut raisonnablement penser que personne ne sera tenu de répondre pour
ce dont il n’a pas eu connaissance ; mais il recevra le verdict qui convient, sa seule conscience
l’accusant ou l’excusant.
John Locke, Essai sur l’entendement humain, L. II, chap. 27, § 22
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Séquence 1 : « La condition humaine », Chap.I : la conscience, présence au monde et à soi-
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Questions sur les textes de John Locke :
Texte 1
A quelles conditions peut-on dire de quelqu’un qu’il est « une personne » (ou qu’il constitue
un sujet) ?
La réponse était dans les 3 premières lignes du textes : seul un être doué de pensée et
d‘intelligence, doué de raison et de réflexion peut être dite « une personne ». Ce qui la
constitue en effet, c’est sa capacité à réfléchir à sa propre conduite, à savoir ce qu’elle est en
train de faire et, en ttes circonstances, à pouvoir dire « moi ».
en bref, c’est la cse réfléchie qui ft la personnalité.
Locke affirme : « Quand nous voyons, entendons, sentons par l’odorat ou le toucher,
éprouvons, méditons ou voulons quelque chose, nous savons que nous le faisons ». N’y a-t-il
pas cependant des exceptions à cette règle générale ? Donnez des exemples.
Exemple déjà aperçus la dernière fois : il y a des cas la cse est momentanément absente :
cas de l’ho ds le comas ou évanoui ; des cas où la cse est troublée/affaiblie : lorsqu’un homme
est somnolent, ivre, lorsque sa perception de lui-même est troublée…
Quel sens donner à des expressions comme : « j’étais hors de moi » ou « je n’étais plus moi-
même » ?
Cette expression signifie que, sous je perd le contrôle de moi-même sous l’action d’un
sentiment ou d’une passion violente. Perte de cse de soi = impuissance à se dominer.
Texte 2
Dans le 2ème texte, Locke prend en compte des cas où l’individu n’a pas conscience de ce qu’il
fait (ivresse, somnambulisme). Dans ces cas, en suivant l’idée du texte 1, doit-on encore le
considérer comme une personne (ou un sujet) à part entière ?
En toute logique, si l’on se réfère au texte 1, celui qui ne se sait pas ce qu’il ft ne constitue pas
à proprement parler une personne. En l’absence de cse réfléchie = pas de personnalité réelle.
Pourquoi peut-il sembler problématique de condamner un homme pour un dommage commis
dans la plus totale inconscience ? Pourquoi les tribunaux le font-ils néanmoins ?
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Lorsqu’un ho commet un dommage ds la plus totale inconscience, il n’est pas présent à ce
qu’il fait et n’a donc plus aucun moyen de juger moralement sa conduite, de se référer aux
valeurs du bien et du mal…
Les tribunaux le ft néanmoins parce qu’ils ne peuvent vérifier qu’un ho était, ou non,
conscient de ce qu’ils faisait au moment des faits. En l’absence de preuve tangible, on ne
prend donc en compte que les faits. Mais c’est là le signe que la justice légale a des failles des
imperfections.
Quel autre type de justice, supérieure, Locke oppose-t-il à la justice humaine dans les
dernières lignes du texte ?
Le justice divine pensée comme une heure de vérité = un moment où les consciences seraient
dévoilées, mises à jour.
Selon vous, le cas de l’homme atteint de somnambulisme et le cas de l’homme ivre doivent-ils
être mis sur le même plan, du point de vue de la responsabilité juridique ?
Somnambulisme = pathologie subie par l’individu
Ivresse = repose en partie sur un choix, un acte ft en cse (avant l’ivresse elle-même, l’ho a
bien du décider de boire). A moins de considérer, dans certains cas, que l’ivresse soit liée elle-
même à une pathologie (alcoolisme) => dans ce cas, relève d’un traitement médical.
La responsabilité du sujet est néanmoins très forte et ne lui est retirée que dans de rares cas.
En effet, même lorsque le sujet est affecté par une maladie ou a des penchants très difficile à
contrôler, on peut attendre de lui qu’il fasse tout ce qui est en son pouvoir pr mette la société à
l’abris de ses propres pulsions ou penchants… cf. Pub sur la pédophilie en angleterre.
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