1ÈRE MONDIALE : UN CALMAR GÉANT
NATURALISÉ AU MUSÉUM
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
GRANDE GALERIE DE L’ÉVOLUTION
www.mnhn.fr
DESSINS p 1, 2, 3, 4, 5, 9, 10,11, 12,13 : © Delphine ZIGONI
DESSINS p 6, 7, 8, 13, 15 : © Julien NORWOOD
© MNHN- février 2008 - PAPIER RECYCLÉ
DOSSIER DE PRESSE MARS 2008
1ÈRE MONDIALE :
UN CALMAR GÉANT NATURALISÉ AU MUSÉUM
GÉANT
!
Communiqué de presse
Wheke, l’odyssée d’un calmar
La plastination, technique de naturalisation singulière
L’
Architeuthis
, du mythe...
• La légende de Wheke
• Une créature aux multiples représentations
À la réalité surprenante !
• Évolution et classification
• Morphologie
• Mode de vie, alimentation et moyens de défense
• Cycle de vie, reproduction et durée de vie
Un animal extraordinaire dans un lieu extraordinaire
• Une histoire en trois actes
• Espèces menacées, espèces disparues
• Chiffres clés
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1 m 60
5 m
Wheke 6 m 50
18 m
18 m
Grande Galerie de l’Évolution
36 rue Geoffroy Saint-Hilaire, 75005 Paris
Gare : RER C
Métro : Gare d’Austerlitz / Jussieu / Censier-Daubenton
Bus : 24 - 57 - 61 - 63 - 67 - 89 - 91
Batobus : Jardin des Plantes
Tous les jours, sauf le mardi et le 1er mai
10 h / 18 h
Tarif 8 / 6
Accueil des publics : 01 40 79 56 01
1ÈRE MONDIALE !
UN CALMAR GÉANT NATURALISÉ ARRIVE À LA GRANDE GALERIE DE L’ÉVOLUTION
Le 25 mars 2008, le Muséum national d’Histoire naturelle accueille en sa Grande
Galerie de l’Évolution le premier spécimen de calmar géant plastiné au monde !
L’arrivée de Wheke (prononcez Ouéké) à la Grande Galerie de l’Évolution est le fruit
d’un don du NIWA (National Institute of Water & Atmospheric Research Limited)
au Muséum national d’Histoire naturelle, par l’intermédiaire de Steve O’Shea,
spécialistes des calmars géants en Nouvelle-Zélande et de Renata Boucher,
spécialiste des céphalopodes en France.
Alors que partout ailleurs dans le monde, les spécimens de calmar géant sont
présentés au public dans le formol ou l’alcool, Wheke le calmar géant du Muséum,
mesurant plus de 6 m, est montré au public comme dans son milieu naturel.
Le calmar géant est à l’origine de nombreux mythes et légendes, vieux de plusieurs
centaines d’années. Racontées par les marins de retour de leurs voyages,
les histoires de monstres des mers, îlots vivants, de bêtes polycéphales capables
de faire chavirer les navires peuplent les livres d’histoire naturelle et les fictions
de grands romanciers, de Jules Verne à Hermann Melville...
Habitant des abysses, dans les profondeurs des océans, le calmar géant est
resté une énigme pour les scientifiques jusqu’à peu, et son existence ne fut
admise qu’au 19e siècle.
Exposer un véritable calmar géant constitue donc un évènement exceptionnel,
de par la rareté des spécimens récoltés dans le monde, et par la technique inédite
utilisée pour faire retrouver à cet animal extraordinaire toutes les caractéristiques
qui ont fait de lui une légende.
Le Muséum a confié au laboratoire VisDocta Research, en Italie, la plastination
de Wheke. Si les spécimens de petites et moyennes tailles et les organes de
vertébrés font régulièrement l’objet de plastination, c’est en revanche la première
fois que l’expérience est tentée sur un si gros et grand spécimen d’invertébré.
L’opération a duré plus de deux ans, et a nécessité la conception de nombreux
appareils et techniques adaptés aux proportions de l’animal.
Aujourd’hui, le calmar géant est loin d’avoir dévoilé aux scientifiques tous ses
secrets, bien que les connaissances sur son mode de vie, son alimentation,
son habitat, soient de plus en plus précises.
Cette étonnante créature doit certainement jouer un rôle important dans son
écosystème, mais à l’heure actuelle, les recherches ne sont pas suffisamment
avancées pour le définir pleinement. De nombreuses recherches restent à faire,
dans le cadre de coopérations internationales, afin de véler les enjeux que
représente cette espèce pour la biodiversité.
Communiqué de presse
CONTACTS PRESSE
Vanessa Bismuth > Tél : 01 40 79 54 44 • Mail : [email protected]
Estelle Merceron > Tél : 01 40 79 54 40 • Mail : mercer[email protected]
Ce calmar géant fait partie de la classe des Céphalopodes, du genre Architeuthis,
de lespèce sanctipauli. Il a été pêché le 27 janvier 2000 au large de la Nouvelle-
Zélande (44°21 e-19’S et 175°05’-174°34’E) par 615 mètres de profondeur.
Selon la technique utilisée pour estimer l’âge de l’animal, basée sur des analyses
isotopiques des statolithes, il serait âgé de 1,5 à 4 ans.
Envoyé à Steve O’Shea, grand spécialiste des calmars au NIWA (National
Institute of Water & Atmospheric Research Limited) en Nouvelle-Zélande,
celui-ci contacte Renata Boucher, sa collègue spécialiste des céphalopodes au
Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, afin qu’il soit fait don de ce calmar
à l’établissement français. C’est là qu’il prend le nom de « Wheke » (prononcez
Ouéké), qui signifie calmar en maori.
Mais comment exposer cet extraordinaire animal au public ? Dans l’alcool
ou le formol, comme le font plusieurs muséums dans le monde (New York,
Tokyo, Taichung...) ? Après réflexion, les équipes du Muséum décident d’offrir
au public une vision unique au monde d’une espèce encore très mal connue,
en plastinant Wheke !
Il est alors envoyé en Italie, dans le laboratoire VisDocta Research, spécialisé
dans la plastination et la préservation des spécimens.
Nous sommes en 2005, et pour Wheke commence une longue période de remise
en forme !
WHEKE, L’ODYSSÉE D’UN CALMAR
La plastination est un procédé très particulier qui consiste à « déshydrater »
à basse température l’animal de façon à le vider de tout son liquide (formol,
alcool, eau), pour le remplacer par la « solution secrète » élaborée par le
laboratoire VisDocta Research, une résine plastique spéciale durcissante.
Wheke est envoyé en Italie fin 2005. Un brancard spécialement conçu pour
l’occasion permet de transporter l’animal par camion, de Paris jusqu’à Tignale,
au bord du lac de Garde, de manière à le préserver des chocs et de tout
endommagement. Il arrive au laboratoire dans la nuit du 22 au 23 décembre
2005, et subit alors un examen complet.
Préparer un animal aussi grand, de par sa taille et son poids, nécessite de déployer
des trésors d’ingéniosité pour les deux scientifiques de VisDocta Research
qui s’attellent à la tâche.
Ainsi, dès le départ, il fallut concevoir une table de dissection en acier inoxydable
pour recevoir le spécimen et le déployer dans sa position anatomique.
Afin de détendre les muscles des tentacules, restés longtemps dans une position
non naturelle lorsque Wheke était dans l’alcool, les plastineurs durent inventer
une sorte d’énorme « machine à pâtes géantes ». Les tentacules furent ainsi
passés un à un dans cette incroyable machine composée de deux gros rouleaux,
afin d’étirer les muscles au maximum.
Pour injecter la solution plastique dans le corps géant de Wheke, il fallut
également concevoir une seringue géante !
Le corps du calmar fut recomposé à l’aide de structures insérées dans
les différents éléments : tentacules, bras, entonnoir et nageoire.
Puis il fallut recomposer 300 ventouses qui avaient mal résisté au formol,
et les colorer de manière à ce qu’elles retrouvent une coloration naturelle.
Le bec d’origine fut remis en place et de faux yeux furent réalisés et replacés
pendant la phase finale de la plastination.
Enfin, dernière étape, le spécimen fut pigmenté pour être le plus proche
possible de la réalité. Ce pigment est le fruit d’une longue recherche sur
les couleurs naturelles du calmar, à partir des images disponibles et des
descriptions trouvées dans la littérature scientifique. Une multitude de facteurs
furent pris en compte, dont la variation de couleur dûe à la lumière des flashs!
Après plusieurs tests, la couleur adéquate fut finalement trouvée !
Au total, l’opération de plastination du calmar géant dura deux ans et demi,
et nécessita le travail à plein temps de deux médecins experts.
LA PLASTINATION, UNE TECHNIQUE DE NATURALISATION SINGULIÈRE
2
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La légende de Wheke
La légende maorie dit que Kupe, membre d’une tribu de pêcheurs habitant
Haiwaiiki en Polynésie, partit avec ses soldats et sa famille à la poursuite
d’un calmar géant appelé Te Wheke o Muturangi.
Ce dernier avait pris la mauvaise habitude de dévorer les appâts des pêcheurs,
et de les empêcher ainsi de rapporter de quoi se nourrir au reste de la tribu. En
pourchassant le calmar géant à travers les mers, Kupe et sa tribu découvrirent
Aotearoa, la Terre du long nuage blanc.
Cette terre est aujourd’hui appelée Nouvelle-Zélande.
Une créature aux multiples représentations
Les histoires de monstres marins aux énormes yeux et multiples bras sont dans
l’esprit des hommes et dans les livres depuis plusieurs siècles. En effet, depuis
des centaines d’années, de nombreuses légendes ont été entretenues par les
marins revenant de leur périple avec souvent des histoires incroyables décrivant
des êtres polycéphales, des serpents de mer, des ilots vivants et des monstres
qui attaquaient les navires.
Ces monstres mythiques ont laissé leurs premières traces dans les livres
d’histoire naturelle vers 1550 sous la forme d’illustrations et de descriptions
entre autres du fameux « kraken » qui occupe une place importante dans la série
des monstres marins. Créature fantastique issue des légendes scandinaves
médiévales, le kraken est décrit comme un monstre de très grande taille doté
de nombreux tentacules. Il était réputé capable de saisir la coque d’un navire
pour le faire chavirer faisant ainsi couler ses marins qui seront parfois dévorés.
Pour les habitants des côtes scandinaves, le kraken était un des mythes les plus
commentés depuis le Moyen Age.
Au 18e siècle, un naturaliste norvégien, E. Pontoppidan, intrigué par les récits
des marins évoquant le serpent de mer et une créature munie de longs bras
nommée Kraken, essaye de classer cet étrange animal. Il pense que le Kraken
est sûrement un poulpe géant.
3L’
ARCHITEUTHIS
, DU MYTHE...
En 1857, le célèbre zoologiste danois Steenstrup décrivit scientifiquement
ce céphalopode géant qu’il baptisa Architeuthis dux (le roi des chefs calmars).
Cette découverte marque le début de la remise en cause des légendes
sur ce monstre marin. Pourtant, il fallut plusieurs échouages survenus
dans les années1870 pour que les calmars géants soient enfin acceptés par
la communauté scientifique : entre 1871 et 1873, plusieurs calmars géants
ont été retrouvés échoués à Terre-Neuve, le plus grand mesurant 17 m -
tentacules allongés. C’est en 1861, qu’un navire français, l’aviso Alecton, réussit
enfin à capturer un fragment de ce fameux Kraken : il s’agissait bien d’un calmar
géant de 5 à 6 mètres capturé après trois heures de lutte. Une histoire réelle qui
semble avoir stimulé l’imagination d’un jeune auteur de l’époque : un certain
Jules Verne et son ouvrage mythique « Vingt milles lieues sous les mers ».
Le 20e siècle permis de trouver d’autres calmars géants, généralement échoués
ou mourants en surface. Mais le fait de n’en trouver que très rarement ne peut
empêcher le calmar géant de demeurer une créature mythique. Les biologistes
avaient admis son existence mais du fait de son extrême rareté, personne
ne connaissait son habitat, son écologie, son comportement... Aujourd’hui,
lArchiteuthis est reconnu comme le plus grand invertébré du monde avec une
longueur qui peut atteindre 18 m pour un poids variant de 500 à 1000 kilos !
Plusieurs anecdotes durant l’histoire ont entretenu ces légendes. Plus
récemment, le 13 janvier 2003, alors qu’il tente de battre le record du tour du
monde à la voile en équipage, Olivier de Kersauson a été ralenti par un calmar
géant. Alors qu’il se trouvait dans lAtlantique à la latitude de Gibraltar, deux
tentacules de la grosseur d’un bras ont enserré la dérive du trimaran, empêchant
les manœuvres, et forçant le bateau à stopper.
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