Séquence 1-SE00 21
stratégiques, qui ont été pour beaucoup dans l’établissement de leur position, alors que la simple gestion
du patrimoine, qu’elle qu’en soit par ailleurs la qualité, a toujours été un signe de déclin. »
J.A. SCHUMPETER,
Impérialisme et classes sociales,
© 1972 by Les Éditions de Minuit.
Question
Exercice
Quelle différence Schumpeter établit-il entre l’entrepreneur innovateur et le gestionnaire ? Quel est le
rôle de l’innovateur ?
Schumpeter attribue le rôle le plus glorieux, le plus déterminant à l’entrepreneur. C’est un personnage
hors du commun doués de qualités exceptionnelles et dont l’action, la prise de risque provoque la
rupture du circuit en introduisant une innovation.
C’est aussi, celui qui fera le plus de profit. Selon Schumpeter, le profit est issu de l’innovation qui
a réussi sur un marché. « Ces exemples nous montrent que le profit est par essence, le résultat de
l’exécution de nouvelles combinaisons. » Schumpeter, in
Théorie de l’évolution économique,
2e édition,
1926.
Le profit récompense l’entrepreneur dynamique et innovant ; c’est grâce à cette motivation financière
que l’entrepreneur est amené à innover.
Au départ, l’innovation mettra l’entrepreneur dans une situation de monopole :
Si l’innovation concerne les nouveaux produits, il sera le seul à en fabriquer. Si l’innovation concerne
de nouveaux procédés, cela lui permettra d’avoir des coûts inférieurs à ceux du marché. C’est la rente
de monopole.
Schumpeter montre que cette rente de monopole est temporaire car les entrepreneurs imitateurs attirés
par le profit vont suivre la voie de l’innovation.
c. Critique de la concurrence
Exercice
Document 3
Taille des entreprises et innovation
L’introduction de nouvelles méthodes de production et de nouvelles marchandises est difficilement concevable
si, dès l’origine, les innovateurs doivent compter avec des conditions de concurrence parfaite et parfaitement
rapide. Or, ceci veut dire que le progrès économique, au sens où nous entendons ce terme, est en majeure
partie incompatible avec de telles conditions. Effectivement, la concurrence parfaite est et a toujours été tem-
porairement suspendue – automatiquement ou au moyen de mesures
ad hoc
– chaque fois qu’une nouveauté
a été introduite, même si les conditions étaient, à tous autres égards, parfaitement concurrentielles.
[...] La théorie traditionnelle est fondée à soutenir, à partir de ses hypothèses particulières, que des profits
dépassant le montant nécessaire, dans chaque cas d’espèce, pour attirer en quantités équilibrées les facteurs
de production (y compris le talent d’entrepreneur) constituent à la fois l’indice et la cause de pertes nettes
sociales et que toute stratégie des affaires visant à maintenir de tels profits exerce une influence défavorable
sur la croissance de la production totale. La concurrence parfaite inhiberait ou éliminerait de tels
superbénéfices et ne laisserait à une telle stratégie aucune occasion de s’exercer.
Cependant, étant donné que ces profits remplissent, au sein du processus d’évolution capitaliste, de nouvelles
fonctions organiques – il est superflu de répéter en quoi elles consistent – on ne saurait plus longtemps
porter sans réserve cet « avantage » au crédit du modèle parfaitement concurrentiel, pour autant du moins
que le taux d’accroissement résultant de la production totale entre en ligne de compte.
Joseph A. SCHUMPETER,
Capitalisme, socialisme et démocratie,
© 1990, Éditons Payot.
Questions
Rappelez les hypothèses de la concurrence pure et parfaite ? Dans quel cadre théorique est-elle
défendue ?
Pourquoi l’innovation remet-elle en cause la concurrence parfaite ?
© Cned – Académie en ligne