ETHIQUE ECONOMIQUE
UNE MICROFINANCE ETHIQUE ?
Préparé par :
Fatou WADE
Suzanne Anita COLY
Intervenant : M. MAHIEU
CERDI, février 2012
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Sommaire
Introduction ................................................................................................................................ 3
Partie 1 : Cadre conceptuel ....................................................................................................... 4
1. Emergence de la microfinance............................................................................................ 4
a. Les limites du recours au financement extérieur ............................................................... 4
b. Les limites du secteur public ............................................................................................... 5
c. L'insuffisante mobilisation de l'épargne ............................................................................. 5
d. La lutte contre la pauvreté .................................................................................................. 5
e. La capacité d’innovation du secteur informel .................................................................... 6
2. Les défauts de promesses ................................................................................................... 8
Partie 2 : soutenabilté financière et réflexion éthique ............................................................ 11
1. Soutenabilité financière versus soutenabilité sociale ...................................................... 11
a. Soutenabilité financière de la microfinance ..................................................................... 12
b. Soutenabilité sociale de la microfinance .......................................................................... 12
2. Réflexion éthique autour du conflit entre soutenabilité financière et sociale ................ 14
a. Concept de justice et de bien ........................................................................................... 15
b. Réflexion éthique .............................................................................................................. 16
b-1. Microfinance et éthique de la justice ............................................................................... 17
b-2. Microfinance et éthique du bien ...................................................................................... 18
Conclusion ................................................................................................................................ 21
Bibliographie ............................................................................................................................ 23
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Introduction
Dans beaucoup de pays en développement le marché du crédit ne fonctionne pas
parfaitement. Les créanciers informels exigeaient des taux d’intérêt trop élevés. Ces taux
freinaient l’investissement, l’innovation et la croissance, alors que la croissance économique
est, selon l’avis de beaucoup d’économistes d’aujourd’hui, une condition nécessaire pour le
développement. L’une des approches innovatrices pour faire face au manque
d’approvisionnement de crédit dans ces pays est la Microfinance.
A l’origine la Microfinance à eu pour ambition d’offrir à des personnes pauvres un accès à
des ressources monétaires dont elles sont privées. L'accès à ces facilités représenterait pour
les femmes et les hommes pauvres la possibilité de jouer un rôle actif dans leur propre
économie, de devenir des entrepreneurs, de disposer d'un revenu et donc d'un pouvoir
d'achat améliorant leur accomplissement social. L’objectif de la Microfinance est donc de
lutter contre la pauvreté et la précarité sociale par l’inclusion financière. Même si son
ambition première est avant tout sociale, elle ne pourra l’atteindre qu’avec une bonne
rentabilité financière. La recherche de cette performance financière est aujourd’hui au cœur
des préoccupations des institutions de Microfinance, ce qui entraine un conflit entre la
soutenabilité sociale et la soutenabilité financière.
Notre travail soulève ainsi les questions éthiques que pose cette opposition entre la
soutenabilité sociale et la soutenabilité financière,
Dans la première partie de notre travail nous allons montrer l’évolution de l’émergence du
concept de Microfinance et les critiques qui sont portées sur les pratiques et les
particularités du secteur. Et dans une deuxième et dernière partie, nous présenterons les
deux concepts de soutenabilité avec deux approches éthiques de la Microfinance à savoir
l’éthique de la Justice et l’éthique du Bien.
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Partie 1 : Cadre conceptuel
1. Emergence de la Microfinance
Face à l’absence d’une offre bancaire adaptée à leurs besoins, les populations démunies et
les micro-entrepreneurs ont eu recours à certaines pratiques financières informelles à savoir
la finance informelle.
La finance informelle est un concept large couvrant tout un éventail d’activités et services
financiers se situant en dehors du champ de compétence des institutions financières
formelles du pays et échappant à la règlementation du secteur financier. Elle est courante
aussi bien dans le contexte urbain que dans le contexte rural, et est habituellement basée
sur les relations personnelles et la proximité socioéconomique.
Contrairement à ce qui se passe dans le cas de la finance formelle, la plupart des
fournisseurs informels privilégient un seul service : épargne, crédit, transfert d’argent ou
assurance, plutôt que d’offrir un paquet de services.
Il existe plusieurs arrangements en matière de finance informelle et le plus connu est la
tontine. Il s’agit d’un groupe d’individus convenant de payer régulièrement de petits
montants dans une caisse commune, la tontine ; les fonds ainsi recueillis sont prêtés à un
membre de la tontine, sans intérêts, pour une échéance d’un mois. En général, les membres
de la tontine partagent des intérêts similaires ou des relations communes qui renforcent le
contrôle social et garantissent le fonctionnement du système.
Cependant même si elle contribue que faiblement dans l’activité économique des familles et
des micro-entrepreneurs pour des montants limités, des durées courtes et des taux d’intérêt
assez élevés, tout le monde s’entend à reconnaitre qu’elle y contribue de manière efficace,
d’où la nécessité de mettre en place un cadre réglementaire. C’est dans ce contexte qu’a été
mise en place les institutions de Microfinance. Ce concept de Microfinance a émergé
pendant les années 80. Son évolution a été marquée par plusieurs facteurs.
a. Les limites du recours au financement extérieur :
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Les années 80 ont été marquées par un endettement croissant des Etats, qui se sont
financés à l’étranger. Dés lors il était impératif que ces pays se financent davantage par eux-
mêmes et que l’épargne intérieure prenne peu à peu le relais de l’épargne étrangère. Celle-
ci s’est en même temps déplacée, l’aide internationale privilégiant la proximité et s’orientant
de plus en plus vers les ONG.
b. Les limites du secteur public
La plupart des entreprises publiques ont été privatisées, non seulement parce qu’elles
étaient peu ou non rentables, mais parce que les pays prenaient conscience du le moteur
que devaient avoir les entreprises privées dans le processus de développement, notamment
les plus petites. Les micro-entreprises, comme les petites et les moyennes, se voient
maintenant reconnaître comme des acteurs essentiels du développement. De même les
banques publiques, qui étaient le plus souvent des banques nationales de développement
finançant de grands projets, ont vu leur efficacité mise en doute et ont été, dans la plupart
des pays, purement et simplement liquidées.
c. L’insuffisante mobilisation de l’épargne publique
Dans la plupart des pays en développement, notamment les pays africains, ce n’est pas le
volume de l’épargne qui pose problème, mais son affectation. Les banques commerciales
disposent souvent de liquidités abondantes. L’excédent de leurs dépôts est donc prêté à
l’étranger. Pendant ce temps, les populations locales manquent de crédits pour développer
des activités qui sont souvent de nature informelle certes, mais qui sont génératrices de
revenu.
d. La lutte contre la pauvreté.
La lutte contre la pauvreté est devenue une préoccupation majeure de la communauté
internationale. Les pays membres de l’ONU ont fait de la réduction de la pauvreté le premier
des objectifs de développement pour le millénaire qu’ils se sont engages de respecter d’ici
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