interview - Créa-Sol

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INTERVIEW
Daniel Boccardi, Président de l’IMF Créa-Sol
A l’issue de l’Assemblée Générale de L’institut de Microfinance Créa-Sol du 7 mai 2013, nous
avons demandé à Daniel Boccardi, son Président de répondre à nos questions
Tout d’abord, Monsieur le Président, comment c’est passé l’année 2012 pour l’Institut de
Microfinance Créa-Sol ?
En 2012, nous avons plus particulièrement centré notre activité sur la consolidation de notre IMF afin
de pouvoir préparer sereinement notre développement futur et notre croissance externe.
Il faut se souvenir que nous avons franchi en 7 ans de nombreuses étapes marquées notamment par
la reconnaissance par les autorités des marchés financiers (ACP) de Créa-Sol comme Banque à part
entière de l’économie sociale et solidaire ou encore par la confiance renouvelée de la Banque
Européenne d’Investissement. A ce stade, il était important de se poser et d’analyser objectivement
notre situation afin de tracer notre route pour les années à venir.
Cette étape de réflexion s’avérait d’autant plus opportune qu’elle coïncidait avec la prise de fonction
en année pleine de notre nouveau Directeur Général, Christian FARA, et à la mise en place d’un
nouveau Système d’Information mieux adapté à nos exigences de développement et dont le mode full
web facilitera désormais l’implantation de Créa-Sol partout en France.
Les résultats de l’exercice tant en termes de production que de résultats financiers (lire par
ailleurs) sont très satisfaisants. Cela correspond-il à vos objectifs ?
Sur le nombre de crédits réalisés, il est important de rappeler que par la nature même de notre
activité, la notion de production doit s’apprécier plus en termes de qualité des dossiers traités qu’en
nombre de dossiers réalisés. Nous ne sommes donc pas dans une course au résultat, ce qui en
matière de microcrédit n’aurait pas de sens.
En effet, si nous avons le pouvoir de dire « oui » quand les autres disent « non » nous avons aussi le
devoir de dire « non » quand toutes les conditions de réussite ne nous semblent pas remplies.
Notre Conseil d’Administration apporte d’ailleurs une attention toute particulière à la maîtrise de notre
développement et au suivi de l’évolution des risques.
Concernant les résultats financiers, s’ils nous permettent de répondre largement à toutes nos
exigences réglementaires, ils ne sauraient nous satisfaire encore pleinement puisque nous sommes
convaincus qu’il nous faut poursuivre nos objectifs d’élargissement de notre politique de mécénat afin
de mutualiser nos frais de gestion sur un plus grand nombre de partenaires, ce qui permettra d’en
alléger considérablement le poids pour chacun et pérennisera l’originalité de notre modèle
économique.
A ce titre, des propositions de partenariats sont actuellement en cours de négociations avancées pour
faire de l’IMF Créa-Sol un des principaux organismes de référence du microcrédit professionnel en
France.
C’est un de nos objectifs 2013/2014.
Justement l’année 2013, s’avère d’ores et déjà très difficile pour l’économie de notre pays et
notamment sur le plan de l’emploi. L’IMF Créa-Sol peut-il y jouer un rôle ?
Vous savez, lorsqu’en 2005 nous avons créé l’Institut de Microfinance Créa-Sol, nous n’imaginions
pas que 8 ans après nous collerions d’aussi près à l’actualité économique de notre pays et serions en
mesure de contribuer, à notre modeste niveau, à lutter contre le chômage.
Aujourd’hui, devant le nombre alarmant de demandeurs d’emplois, il nous semble important de
pouvoir proposer une solution alternative, efficace et peu onéreuse, sur un principe simple :
redynamiser l‘économie de nos territoires en créant de l’activité économique de proximité, génératrice
de nouveaux emplois.
La création de micro-entreprises est une des solutions possibles et les résultats que nous avons
obtenus avec l’IMF Créa-Sol depuis plusieurs années, le prouvent.
C’est en ce sens que nous considérons devoir prendre notre part de responsabilité et être force de
propositions.
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Comment envisagez-vous d’apporter concrètement votre contribution à la lutte contre le
chômage ?
Je vais vous donner quelques chiffres simples. L’IMF Créa-Sol finance chaque année la création de
300 micro-entreprises sur la seule région Provence Alpes Côte d’Azur (PACA). Chaque microentreprise créée génère en moyenne 1,3 emploi, soit près de 400 emplois crées par an.
Notre ambition est de déployer rapidement notre pratique dans les 22 régions de France ce qui
permet d’espérer créer : 400 x 22 = 8 800 emplois par an. Cette ambition est à portée de main. Elle
s’appuie sur l’expérience reconnue de l’IMF Créa-Sol depuis plusieurs années dans le domaine très
spécifique du microcrédit professionnel, dont on constate que 80 % des créateurs que nous finançons
actuellement, sont des demandeurs d’emploi.
Comment comptez-vous mener à bien ce projet ?
Il nous faut favoriser des partenariats impliquant de grandes Entreprises privées, des grandes
Banques, la Banque Européenne d’Investissement via le FEI, etc. dans une logique de responsabilité
sociale, sur le principe simple que chacune de ces entités à tout à gagner en favorisant les outils de
développement économique des territoires sur lesquels elles sont implantées. Beaucoup d’entre-elles
que nous avons rencontrées adhérent déjà à cette idée.
Il faut que chaque acteur économique soit convaincu que soutenir l’IMF Créa-Sol, comme le font
depuis toujours la Caisse d’Epargne Provence Alpes Corse ou la Caisse d’Epargne Côte d’Azur, c’est
jouer un rôle essentiel dans la lutte contre le chômage.
C’est ce principe même de responsabilité sociale autant qu’économique, que doit s’approprier toute
entreprise désirant se différencier sur la base de valeurs mutualistes.
Et cela doit aussi devenir pour tous, un véritable engagement citoyen.
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