Guide de l`élève en philosophie

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Guide de l’élève en philosophie
SOMMAIRE
Une position de principe : pluralisme et indécidabilité
L’enseignement de la philosophie au collégial
L’apprentissage
L’élève
Les relations avec le professeur
Guide méthodologique
Le texte philosophique. Qu’est-ce qu’un texte philosophique ?
Lecture du texte philosophique
L’analyse
Le travail d’analyse du texte philosophique
Le résumé
Le texte argumentatif
Le commentaire critique
La dissertation
Le schéma de concepts
La grille d’analyse de texte
La présentation matérielle
Une position de principe : pluralisme et indécidabilité
Au cours du procès que les Athéniens lui firent et qui entraîna sa mort, le philosophe grec Socrate déclara à
ses juges : Une vie sans examen ne vaut pas la peine d’être vécue (Platon, Apologie de Socrate). C’est la
plus simple et la plus fondamentale définition que l’on ait donnée de la philosophie: philosopher, c’est se
poser des questions sur le monde, sur l’être humain, sur la société ainsi que sur les discours que les êtres
humains produisent sur leur univers. Cela suppose que l’on puisse mettre en doute les réponses reçues et
communément admises.
Toute société, en effet, éduque les enfants et leur enseigne des réponses, une manière de voir tout ce qui les
entoure. Le philosophe doute de ces réponses. Sa présence au sein d’une communauté montre que celle-ci
accepte d’y laisser vivre celui qui en questionne les fondements et les valeurs. De telles sociétés furent
rares dans lhistoire; ce sont des sociétés «pluralistes» où peuvent coexister plusieurs valeurs et où le doute,
le questionnement, la philosophie sont possibles. Nous vivons dans une telle société. Cela signifie qu’il sera
difficile, voire impossible, d’y mettre tout le monde d’accord sur les réponses à donner aux questions
essentielles; il pourra être difficile même de s’entendre sur les questions qui doivent être jugées
essentielles. Mais les philosophes ne cherchent pas tant à fournir des réponses qu’à laisser les questions
ouvertes.
Dans plusieurs domaines du savoir, il est possible de tenir des discours uniques parce que les objets
d’étude le permettent. En philosophie, il n’en va pas ainsi car les questions sont indécidables: elles ne
peuvent pas recevoir de réponses définitives. De telles questions peuvent devenir gênantes. Aussi, on ne
doit pas s’étonner de ce qui se produit dans l’histoire des sociétés quand des poseurs de questions sont
ridiculisés, exilés et, parfois, mis à mort.
Si philosopher, c’est poser des questions, c’est encore les poser avec méthode, c’est-à-dire suivre une
démarche qui développe une question, en manifeste la nécessité et fait voir la logique des réponses
possibles.
Vous serez, pendant vos études au collège, face à des professeur-es qui poseront des questions différentes
selon des méthodes différentes. Cela n’est pas pure fantaisie mais tient à la nature même de la philosophie.
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L’enseignement de la philosophie au collégial
Des raisons tout à la fois historiques, culturelles et pratiques sont à l’origine du fait que des cours de
philosophie sont obligatoires pour tous les élèves du collégial. La philosophie contribue à la formation de
l’élève en l’introduisant aux dimensions réflexive et critique qui portent sur le fond des problèmes humains.
C’est en général la première fois qu’il aborde ces problèmes de façon formelle et systématique. C’est
l’occasion d’entrer en contact avec les principes et les théories qui sont à la base de la vie humaine,
personnelle et sociale.
L’enseignement de la philosophie poursuit de façon particulière, dans le champ de la rationalité et avec ses
méthodes propres, une double fin:
~ sur le plan personnel, former des individus intellectuellement et moralement autonomes;
~ sur le plan social, former des citoyens éclairés et responsables, capables de s’engager dans les grands
débats de la cité.
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L’apprentissage
L’enseignement de la philosophie met en oeuvre quatre types de moyens dans chacun des cours:
1.
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le développement des habiletés intellectuelles, principalement: conceptualiser, «problématiser»,
analyser, argumenter et conclure, faire des synthèses, juger et critiquer;
l’emploi de la langue comme outil d’organisation, de clarification, d’expression et de
communication de la pensée rationnelle;
la mise en contact avec les principales conceptions de l’homme et quelques systèmes de valeurs
appartenant à la culture occidentale, de façon qu’aucune idéologie ne soit érigée en absolu ;
la connaissance et l’appréciation de la dimension historique des problèmes, des idées et des
pratiques.
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L’élève
L’enseignement de la philosophie contribue à l’atteinte de sa double fin en permettant aux élèves
1.
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3.
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d’acquérir les instruments théoriques et pratiques de la réflexion et les appliquer à leur vécu;
d’assurer une réflexion critique sur les facteurs qui déterminent les rapports de l’être humain et de
son milieu;
de se situer, de se définir et de s’orienter par rapport aux conceptions de l’être humain en
confrontation dans les sociétés contemporaines;
de prendre conscience des enjeux politiques et éthiques de la vie en société et de connaître certains
systèmes de pensée et d’action qui concernent ces enjeux.
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Les relations avec votre professeur-e
Consultez ce guide et assurez-vous d’avoir bien compris les exigences de votre plan de cours. N’oubliez
pas que seule l’administration pédagogique peut autoriser un-e étudiant-e à changer de groupe-cours. Si
vous avez des remarques à faire sur votre cours, adressez-vous d’abord à votre professeur. Si la rencontre
ou si l’entente est impossible, rencontrez les coordonnateurs du département (si votre professeur est
coordonnateur, adressez-vous à l’autre coordonnateur). Si cette démarche est infructueuse, vous pouvez
recourir à la conciliation en vous adressant le plus tôt possible à une personne agente de conciliation. Pour
plus de détails, consultez la procédure de conciliation relative aux plaintes étudiantes. Chaque professeur-e
a entre 120 et 160 étudiant-es par semestre. Aussi, il est essentiel de respecter les exigences et les
échéances d’évaluation et de s’entendre avec lui sur les heures de rencontre en dehors des heures de cours.
Le texte philosophique
Qu'est-ce qu'un texte philosophique ?
C'est un texte exposant des arguments 1 dans le but de répondre à une question fondamentale.
Dans Le Monde de Sophie, Jostein Gaarder se questionne sur ce qu'il y a de plus important dans la
vie. Il écrit : « Tous les hommes ont évidemment besoin de nourriture. Et aussi d'amour et de
tendresse. Mais il y a aussi autre chose dont nous avons tous besoin : c'est de savoir qui nous
1
. Argument : Raisonnement destiné à prouver ou à réfuter une proposition.
sommes et pourquoi nous vivons 2. » Que signifie être homme ? Quel sens donner à notre vie ?
Voilà deux questions fondamentales, des questions philosophiques.
Un bon texte philosophique est une construction littéraire. Pour l’écrire, son auteur fait un
travail comparable à celui d’un architecte. Il a un projet, et pour le réaliser le plus efficacement
possible, il se fait un plan qu’il suit rigoureusement. Il faudra tenir compte de cela lorsque nous
lirons un texte philosophique.
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Lecture du texte philosophique
A) Premier contact
Avant de débuter la lecture d'un texte philosophique, il peut être utile de s'enquérir de quelques
renseignements qui en faciliteront la compréhension. Nous trouverons, dans un premier temps,
à l'aide d'un dictionnaire des noms propres ( Larousse ou Robert ) ou d'une encyclopédie générale
ou spécialisée, les informations suivantes :
- dates et lieux de naissance et de mort de l'auteur
- période historique à laquelle il appartient
- oeuvres importantes qu’il a écrites
- sa contribution à l'étude de certains problèmes philosophiques ( s’il y a lieu )
Ces indications sont précieuses, car elles situent l'auteur d'un texte philosophique dans l'espace et
dans le temps. Elles permettent ainsi d'aborder l'oeuvre à l'étude avec quelques renseignements
qui en orientent la lecture.
Nous nous tournerons, dans un second temps, vers le texte lui-même en s’arrêtant aux éléments
suivants :
- le titre de l'ouvrage ou du texte
- les divisions ( préface, chapitres, etc. )
- l’année où ce texte a été écrit et publié
B) Deuxième contact
Nous commencerons par lire le texte une fois du début à la fin, sans se laisser arrêter par les
détails que nous ne comprenons pas. Dans ce premier parcours, il s’agit de nous faire une idée
d’ensemble du texte, grâce à laquelle nous « saurons où nous irons » quand nous le travaillerons
plus à fond. Nos autres lectures du texte nous serviront à rendre à la fois plus nette et plus
précise, plus affinée et plus nuancée cette idée d’ensemble. Nous tenterons lors de cette
première lecture de répondre aux questions suivantes :
- quel est le sujet dont traite l'auteur dans ce texte ?
- quelle est la position de l'auteur sur le sujet abordé ?
-quels sont les principaux arguments qu’il utilise pour soutenir sa position ?
- à quelle conclusion le mènent ses arguments ?
- quelle place fait-il aux arguments contraires aux siens ?
Quelques conseils : lire lentement, avec un crayon à la main, de façon à souligner les énoncés ou
les développements dont le sens vous échappe. Signaler d'un point d'interrogation les phrases
difficiles à saisir et les mots dont vous ne connaissez pas la signification. Résoudre les difficultés
de vocabulaire par les outils adéquats : dictionnaires ( généraux ou spécialisés ) et encyclopédies
( générales ou spécialisées ). Ils jouent deux rôles dans la lecture : ils nous aident à découvrir le
sens des mots que nous ne connaissons pas ; ils précisent celui des mots dont nous n’avons
2
. GAARDER, Jostein. Le Monde de Sophie, Seuil, Paris, 1995, p.27.
qu’une idée vague parce que nous ne les rencontrons que rarement ou que nous ne les utilisons
dans plusieurs sens.
Une fois réalisée cette première étape, nous pourrons approfondir notre compréhension du texte
en poussant plus à fond notre lecture. Il s'agira, dans une seconde lecture, de mieux cerner la
thèse défendue par l'auteur ou, si le texte est moins méthodique, les idées qu'il entend soumettre
aux lecteurs. Il faudra ainsi :
- rechercher le thème central, l'idée principale ou la thèse de l'auteur
- dégager les idées secondaires ou les arguments qui soutiennent la thèse
- reconstituer l'organisation interne de la pensée de l'auteur
- faire ressortir les liens entre les idées
- dégager l'intérêt scientifique, moral ou esthétique du texte
Nous voyons par ce qui précède qu’une seule lecture ne suffit pas. Plus un texte est riche et
dense, moins il se livre à la première lecture… Et plus il a de choses à nous dire, si nous
faisons sans peur et sans gène l’effort de le relire autant de fois qu’il faut pour bien le
comprendre. Un texte philosophique riche ressemble à un texte littéraire que nous aimerions
bien. Nous savons, par exemple, qu’un roman qui nous touche nous donnera encore plus de joie
à sa deuxième lecture que nous en avons eue à la première. C’est la même chose pour un grand
texte philosophique. Nous pouvons être sûr qu’il nous enrichira encore plus à sa Xième lecture
que lorsque nous l’avons lu la première ou la deuxième fois. Certains de ces textes, autant
philosophiques que littéraires, peuvent nous accompagner durant toute notre vie en nous
apportant toujours davantage !
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L'analyse
A) Définition : Analyser un texte, c'est le décomposer en ses différentes parties.
Double but : Ça nous sert à comprendre le texte, les idées qu'il expose et défend ainsi que leur
enchaînement, et, par suite, le plan suivi par l’auteur. Ça nous sert à expliquer le texte, à rendre
compte de son contenu et de son fonctionnement à quelqu'un qui ne l'aurait pas lu.
B) Comment faire ?
B.1 Sujet du texte : Un texte philosophique pose et étudie une question fondamentale, qui
concerne tout être humain. Par conséquent, il nous parle de quelque chose qui fait problème. Il
a donc un sujet. Ce sujet, nous le trouvons indiqué par le titre du texte et ceux de ses divers
chapitres.
Il faut donc porter une grande attention aux différents titres impliqués dans un texte. En nous
disant ce dont il parle en général ( titre d’ensemble ) et plus spécifiquement dans chacune de ses
parties ( titres des chapitres ), ils nous donnent déjà une bonne idée du plan ou de la structure du
texte.
B.2 Les chapitres : Qu’il s’agisse de celles d’un livre ou d’un texte un peu long, ces
subdivisions nous renseignent sur l’organisation de son contenu et facilitent la compréhension
de ce contenu lui-même.
— L’auteur d’un texte philosophique, s’il a un peu de rigueur et de précision, ne se contentera pas
de traiter son sujet en général, « dans le vague ». Il va découper le problème qu’il soulève, le
diviser de manière à traiter séparément et successivement, dans un ordre précis, les différents
aspects du sujet qu’il aura choisi d’aborder.
— Les chapitres rassemblent donc en un tout organisé les éléments, idées, points de vue et
arguments que l’auteur juge nécessaires au développement de son sujet.
B.3 Les paragraphes : Le Petit-Robert définit le paragraphe comme la « division d’un écrit en
prose, offrant une certaine unité de pensée ou de composition ». En d’autres mots, chaque
paragraphe expose, creuse, discute, exemplifie, etc. une idée importante à l’intérieur du
développement constitué par le chapitre dans lequel il s’intègre.
B.4 Les phrases : Même si une seule phrase peut parfois constituer un paragraphe, celui-ci en
regroupe habituellement plusieurs. Nous pouvons dire de la phrase qu’elle est un ensemble de
mots qui suffit à transmettre un sens complet par lui-même.
— Nous avons vu qu’analyser un texte, c’est le décomposer en ses parties. En soi, ce n’est pas
difficile de reconnaître les chapitres, les paragraphes et les phrases d’un texte. Ça prend déjà une
plus grande attention pour faire ce travail fondamental : reconnaître les connecteurs logiques et
les rapports qu’ils indiquent entre les éléments qu’ils relient.
— Cette lecture analytique vise, paradoxalement, l’acquisition et l’enrichissement d’une vision
d’ensemble de plus en plus claire, précise et fine d’un texte philosophique. C’est quand nous
l’aurons obtenue que nous pourrons vraiment apprécier ce qu’il peut nous apporter.
— Pour arriver à cette compréhension, il s’agit de procéder par ordre. Après notre première
lecture, il faut reprendre le texte en cherchant à comprendre d’abord les phrases. Par là, nous
comprendrons le paragraphe qu’elles constituent. De même, c’est par la compréhension de ses
différents paragraphes que nous arriverons à comprendre le chapitre qu’ils forment. Enfin, en
comprenant les chapitres, nous arriverons à bien saisir l’ensemble du texte.
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Le travail d’analyse du texte philosophique
A) Définition : La stratégie argumentative du texte philosophique.
Le texte philosophique relève d'une démarche logique. Cette démarche sert de support à
l'argumentation du philosophe. Il existe une structure logique, une articulation entre les idées du
texte qui déterminent sa valeur argumentative. Le texte philosophique est un enchaînement
d'idées. Il s'agit de découvrir cet enchaînement d'idées.
B) Comment faire ?
B.1 Problème et question du texte : Au départ, le texte philosophique identifie un problème. Il
faut reconnaître le problème que pose le texte philosophique. Le problème, c'est la
préoccupation de l'auteur et c'est le sujet du texte. Le texte philosophique part d'une question.
Cette question du texte, nous la trouvons dans le titre du texte ou des chapitres qu'il s'agit alors de
reformuler comme une question. Il arrive très souvent que l'auteur présente lui-même le titre sous
la forme d'une question.
B.2 Réponse à la question ou l'idée générale : C'est le point de vue de l'auteur sur le
problème qu'il soulève. C'est l'idée maîtresse, c'est l'idée directrice. Elle traverse tout le texte.
Toutes les autres idées lui sont soumises et visent à montrer son bien-fondé, sa vraisemblance, en
tant que réponse possible à la question générale du texte. C'est pourquoi, quand nous faisons
l'analyse du texte philosophique, il ne faut jamais perdre de vue cette idée générale. Pour
reconnaître la réponse, le plus souvent, nous la retrouvons au début du premier paragraphe, mais
elle peut toujours être ailleurs.
B.3 Les idées principales : Ce sont des propositions qui développent la réponse en en tirant
les conséquences importantes ou en lui apportant des justifications. Leur fonction, c'est d'asseoir
cette réponse sur des arguments principaux. Elles peuvent se trouver au début des paragraphes.
Cependant, cette règle d'écriture classique est de moins en moins appliquée dans l'écriture
moderne. Nous suggérons fortement de vous en tenir à une idée par paragraphe, un paragraphe
pour une idée.
B.4 Les idées secondaires : Il faut faire attention à cette dénomination. Les idées secondaires
sont des justifications des idées principales, elles les appuient. Mais elles ne sont pas
anodines pour autant. Pour les reconnaître : elles sont exprimées le plus souvent à la suite des
idées principales. La valeur des idées principales, vis-à-vis de l'idée générale, dépend à son tour
de la valeur des idées secondaires qui les fondent.
B.5 La conclusion critique : C'est l'idée finale qui permet à l'auteur de clore le débat, de dire
que la question a franchi une étape dans la réflexion philosophique. Cette clôture n'est jamais
définitive. Et toute conclusion ouvre la voie à une nouvelle question qui relance le débat dans
une nouvelle direction.
B.6 Les connecteurs logiques : Ce sont des mots ou des expressions de liaison dont le rôle est
de souder les concepts composant une phrase, ou ces unités de sens que sont les phrases ellesmêmes, en indiquant leurs relations précises.
( « et » a comme rôle l'union ; « car », la cause ; « mais », « pourtant », l'objection,
l'opposition ou la nuance ; « ni », la négation ; « ainsi », « enfin », la conclusion, la
conséquence... ).
Par exemple : Quel temps fait-il ? Il fait beau [car] le soleil brille. […] Il n'y a pas de nuage [et]
[…] il ne vente pas trop. [Mais] ça ne durera pas.
Il faut en effet se rappeler qu'un auteur sème tout au long de son texte des indices auxquels il faut
rester attentif si nous désirons emprunter le même chemin que lui. Ces indices sont des signaux
qui nous avertissent qu'un raisonnement est en cours ; ces signaux sont ou bien implicites, c'est-àdire sous entendus, ou bien explicites, c'est-à-dire exprimés par un mot ou un groupe de mots :
nous avons alors un connecteur logique. Les connecteurs logiques appartiennent à trois groupes :
a) ceux qui introduisent une thèse, b) ceux qui introduisent un argument et c) ceux qui indiquent
une objection, une opposition ou une nuance.
a) les mots ou expressions donc, ainsi, pour cette raison, implique que, montre que, d'où il suit
que, par conséquent, prouve que, conséquemment, nous permet de conclure à, nous pouvons en
déduire que, conduit à la conclusion suivante, suggère très fortement que, me laisse croire que,
partant, etc. sont des indicateurs logiques qui introduisent une thèse.
b) les mots ou expressions car, parce que, puisque, comme le montre, par suite de, à cause de,
peut-être déduit de, en supposant que, peut être inféré du fait que, peut être déduit de, comme il
est établi par, en conséquence de, attendu que, étant donné que, vu que, etc. sont des indicateurs
logiques qui introduisent un argument.
c) les mots ou expressions mais, pourtant, cependant, néanmoins, indiquent une objection, une
opposition ou une nuance.
Quelques conseils : repérer et encadrer les indicateurs logiques. Suivre d'une phrase à l'autre les
directions possibles pour la suite du texte, et repérer la direction que prend la pensée de l'auteur.
Souligner dans le texte la thèse ou l'idée principale de l'auteur et la reformuler ( l'écrire à
nouveau ) dans la marge.
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Le résumé
Avec l’analyse, dont nous venons de parler, le résumé est le principal apprentissage
méthodologique du premier cours de philosophie. Nous devrons donc en faire plusieurs durant la
session.
A) Définition : Résumer un texte, c’est, après la lecture analytique qu’on en a faite, le recréer, le
reconstruire à notre façon. Nous recomposons donc le texte pour produire une version fidèle à
son contenu, mais abrégée, raccourcie. Le but de tout résumé étant de sauver du temps à ses
lecteurs, il doit, bien sûr, être moins long que le texte que nous résumons. Nous n’y retiendrons
par conséquent que les éléments les plus importants ou les plus significatifs du texte de départ.
B) Comment faire ?
B.1 Au départ, il faut mentionner une nécessité incontournable : il nous faut écrire notre résumé
en termes personnels, « dans nos propres mots ». Un ramassis de bouts de phrases tirés du texte
ne peut pas le résumer parce qu’il ne peut pas en rendre le sens.
B.2 Pour rendre le sens du texte, nous commençons notre résumé en indiquant son sujet, le
problème qu’il soulève. Ensuite, nous nous efforçons d’exprimer en une phrase le sens de chacun
des chapitres de notre texte, s’il en comporte, ou de chacun de ses paragraphes. Ces phrases vont
constituer notre résumé.
B.3 Le résumé est un texte suivi. Il ne suffit donc pas d’aligner les idées l’une derrière l’autre.
Une simple énumération d'idées puisées dans le texte à l'étude ne résume pas le texte. Il faut relier
les idées entre elles de manière à montrer leur enchaînement. À cette fin, nous devons nousmêmes utiliser des connecteurs logiques tels que : parce que, cependant, donc, de plus, en
conséquence, mais, il en découle, il s'ensuit...
B.4 N’ayons pas peur de faire des paragraphes dans nos résumés, comme dans tous nos textes,
d’ailleurs. En découpant notre texte, ils lui donnent une plus grande clarté, rendant sa lecture
d’autant plus facile et agréable. Dans un résumé, nous pouvons regrouper dans un seul
paragraphe des idées qui en résument plusieurs.
B.5 Le résumé remplaçant le texte de départ, que nos lecteurs n’ont habituellement pas le
temps de lire, il doit être clair et fidèle. Nous ne devons donc pas exposer nos jugements, points
de vue et commentaires dans le résumé. Si nous souhaitons les exprimer, il faut que ce soit à la
suite de notre résumé, à la condition que nous indiquions clairement que ce sont désormais nos
propres idées que nous exposons. Si nous ne le faisons pas, nous risquons de donner à nos
lecteurs une idée fausse du contenu que nous avons résumé. Nous n’aurions alors pas réalisé le
but que nous poursuivions en faisant notre résumé.
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Le texte argumentatif?
Un texte argumentatif est un exposé rigoureux dans lequel on développe et défend, à l'aide
d'arguments, et de la manière la plus convaincante possible, une thèse philosophique.
Quelles sont les étapes de la préparation et de la rédaction?
Pour qu'un texte argumentatif soit logique, rigoureux et convaincant, il faut respecter les étapes
suivantes : 1) lecture attentive de l’énoncé de la question, 2) problématisation de la question, 3)
détermination de la thèse, 4) recherche des arguments, 5) recherche de contre-arguments, 6) choix
des exemples et des citations et, enfin, 7) rédaction.
Qu'entend-on par lecture attentive de l’énoncé de la question?
Les sujets proposés par les professeurs du département de philosophie soulèvent des enjeux ou
des problèmes philosophiques majeurs. Une lecture profonde de l’énoncé de la question permet
d'en saisir toutes les nuances et de ne pas laisser dans l'ombre les éléments les plus importants.
En outre, il arrive que les questions soient accompagnées de sous-questions qui orientent la
rédaction du texte argumentatif. C'est pourquoi il est nécessaire de faire une lecture attentive de
l’énoncé de la question afin de ne laisser échapper aucune subtilité.
Qu'est-ce que problématiser?
Il ne saurait y avoir de texte argumentatif philosophique s'il n'y avait aucun problème à résoudre
ni aucune interrogation à laquelle répondre. Un texte argumentatif cherche à résoudre une
interrogation présente dans une citation, une question, un extrait de textes, etc. Après avoir choisi
et lu attentivement un des sujets proposés, il faut établir la problématique soulevée par celui-ci,
c’est-à-dire déduire la question philosophique qui fera l’objet de la discussion. Pour ce faire, il
faut présenter le problème contenu dans l’énoncé de la question, s’assurer que l’on comprend les
termes, les concepts et les expressions qui s’y trouvent et donner quelques informations pour en
dévoiler la nature.
Qu'est-ce qu'une thèse?
Une thèse est une position philosophique défendue par l’auteur d’un texte. La thèse doit bien
entendu être en lien direct avec la problématique : on peut dire qu'elle est la réponse à la
problématique soulevée par la question choisie. La thèse est en fait l'idée directrice du texte, celle
qui oriente les idées et les arguments, celle que l'on doit défendre le plus rigoureusement possible.
Comment détermine-t-on une thèse?
Pour établir une thèse, il faut se référer au sujet choisi et à la problématique qui a été soulevée. Il
faut déterminer si l'on est soi-même d'accord, en partie d'accord ou en désaccord avec l'opinion
philosophique présentée et problématisée. C'est ce qui détermine l'orientation de la thèse.
Qu'est-ce qu'un argument?
Un argument est une idée qui appuie la thèse que l'on défend. Lorsque l'on soutient une thèse,
c'est que l'on a de bonnes raisons pour le faire : ces raisons sont des arguments, c'est-à-dire des
idées qui sous-tendent l'idée maîtresse du texte. Il faut au moins deux arguments pour produire
une argumentation convaincante.
Qu'est-ce qu'un contre-argument?
Un contre-argument est une objection que l'on prend en considération afin de démontrer que l'on
a une vue objective et précise du problème. Tout sujet est matière à discussion : une position
philosophique, même la plus solide, est susceptible d’être contredite par des arguments opposés.
C’est pourquoi il peut s’avérer nécessaire de penser aux objections qui pourraient sérieusement
nuire à notre thèse. Bien entendu, dans un texte argumentatif rigoureux, on réfute les contrearguments. On ne les laisse pas ruiner l'argumentation, on y répond de façon convaincante, à
l'aide d'idées pertinentes.
Pourquoi faut-il choisir des exemples et des citations?
Les exemples et les citations donnent du poids et nourrissent un texte argumentatif. Ils
démontrent que l'on a bien compris le problème et qu'on sait l'illustrer de manière originale. En
outre, la fréquentation des textes philosophiques nous amène à une conception moins naïve de la
connaissance. Il faut toutefois éviter de multiplier à outrance les exemples et les citations : il faut
se rappeler qu'ils servent à illustrer les arguments, mais qu'ils ne les remplacent pas.
Est-il nécessaire de rédiger un plan?
Oui, car le plan, qui suit les étapes ci-haut mentionnées, constitue le squelette ou la charpente du
texte. Sitôt le plan rédigé et bien détaillé, la rédaction du texte argumentatif est une étape simple :
il s'agit d’enfiler, dans l'ordre, les idées afin de les communiquer le plus efficacement possible.
Le plan du texte argumentatif
•
Introduction
Présentation du sujet choisi : de quoi est-il question dans ce sujet? Quel est le propos général qui
s'en dégage?
Problématisation du sujet : quelle question soulève ce sujet? Quelle interrogation peut-on déduire
de ce sujet?
Division du texte : quelles étapes va-t-on suivre et comment entend-on traiter le sujet?
•
Développement
Énoncé général de la thèse : comment répond-on au problème soulevé par la question choisie?
Formulation, en de courtes phrases, des arguments qui défendent la thèse.
Liste des citations et des exemples qui illustrent les arguments.
Énoncé du ou des contre-arguments : comment répond-on aux objections qu’on nous adresse?
•
Conclusion
Reprise, dans ses grandes lignes, de l’argumentation développée.
Mention des limites du travail et des questions qui restent en suspens (facultatif)
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Le commentaire critique
A) Définition : Commenter un texte consiste à l'expliquer, à prendre position sur son
contenu et à justifier notre position, le tout de façon personnelle.
Remarque : Le commentaire critique peut porter sur le contenu d’une oeuvre littéraire
(roman, nouvelle ou pièce de théâtre). Il s’agit alors d’intégrer à la matière étudiée en
classe le contenu de cette oeuvre. Nous exigeons que vous soyez capables de confronter
la pensée de quelques auteurs et que vous puissiez en faire une synthèse à la fois
objective et personnelle. Vous devez présenter, dans un premier temps, l'oeuvre à
l’étude : ses thèmes, ses personnages, son récit et, surtout, sa portée philosophique. Il
ne s’agit pas, ici, de réaliser un résumé complet, mais d’introduire le lecteur au cadre
général de l’oeuvre commentée, en mettant l’accent sur les idées qui s’en dégagent. Il
faut ensuite réaliser la critique de l'oeuvre que vous avez lue. Vous devez commenter
l'esprit du texte en question, en faisant quelques parallèles avec les thèmes et les auteurs
étudiés en classe; à cet égard, il peut être pertinent, voire nécessaire, de puiser dans
l’histoire des idées et dans ses textes fondateurs des réflexions et des citations qui
alimentent le contenu de votre essai (puisque votre essai sera évalué dans le cadre d’un
cours de philosophie, il convient de porter votre réflexion sur les idées qui constituent le
roman et non sur la structure dramatique).
B) Comment faire ?
Voici une démarche en trois moments ( explication, prise de position, justification )
permettant d'effectuer un commentaire sur le contenu des idées d'un texte.
B.1 Explication. Il faut écrire ce que vous comprenez des idées exposées par le texte en
vous exprimant de la façon la plus claire possible. En effet, vous vous adressez à
quelqu'un qui ne connaît encore rien du texte en question. Bien entendu, pour expliquer
efficacement quelque chose, c'est-à-dire pour en montrer votre compréhension de
manière à vraiment informer et éclairer d'autres personnes, le meilleur moyen est de
dire le plus possible les choses « en ses propres mots ». Il faut avoir assez confiance
en soi pour le faire. Nous sommes toujours plus à l'aise en nous exprimant à notre
façon qu'en empruntant la manière de s'exprimer de n'importe qui d'autre.
B.2 Prise de position. Vous exposez votre ou vos points de vue, non sur la forme du
texte, mais sur les idées qu'il contient, et ceci de manière personnelle. Toute critique
doit porter sur les idées défendues par l'auteur. ( Une critique dans laquelle nous
attaquons, directement ou indirectement, l'origine ethnique de l'auteur, son statut
politique, l'époque à laquelle il appartient, etc., ne vaut rien. Il ne s'agit pas d'une
critique objective et éclairée mais d'une attaque ad hominem ).
B.3 Justification. Vous devez par la suite justifier votre point de vue à l'aide
d'arguments pertinents.
Il faut utiliser des arguments rigoureux : votre premier cours de philosophie vous
permettra notamment d'aborder la rigueur de la logique avec, entre autres, les
différents raisonnements ( la déduction, l'induction ), les principes rationnels ( identité,
non-contradiction, tiers exclu, causalité ), et peut-être même des moyens pour dépister
des erreurs de raisonnement ( appel à l'autorité, fausse opposition, association
injustifiée... ). Le lecteur ne vous suivra que si vous lui présentez des arguments qui
sauront le convaincre du bien-fondé de votre point de vue.
C) Défauts à éviter
Les C'est mon opinion » ou « C'est vrai parce que je le crois », « C'est démontré que », «J e
n'ai pas trop compris », « C'est bien écrit », « Je suis d'accord avec les idées » ( sans plus ),
« Les théories scientifiques sont prouvées », « Telle autre théorie n'est pas encore prouvée »,
« Cette théorie va contre mes convictions » etc. ne sont pas considérés comme des
arguments valables.
Il peut être tentant de reprocher quelque chose à un auteur en oubliant le contexte dans
lequel il écrivait : par exemple, reprocher à tel auteur de ne pas avoir tenu compte d'une
découverte scientifique encore inconnue à son époque. Par ailleurs, nous pouvons
commettre l'erreur de situer l'auteur dans une mauvaise école littéraire, philosophique
ou idéologique. De plus, une critique peut être totalement injustifiée si nous nous
méprenons sur le sens d'un mot ayant une connotation totalement différente dans un
contexte donné. Rappelez-vous que les mots en philosophie comme en science ont
souvent une autre signification que le sens usuel, commun.
Copie hors sujet : l'élève traite un autre problème que celui qui est annoncé ; ou encore,
le sujet est perdu de vue par endroits.
Copie trop générale : la réflexion en reste à une approche lointaine du sujet. Le recours
aux généralités traduit une approche superficielle. L'effort de dépassement de celles-ci
n'a pas été fait.
Copie anecdotique : la réflexion se contente du recours aux exemples, généralement
multipliés. Or, l'anecdote n'a aucune valeur démonstrative : elle ne sert qu'à illustrer les
preuves ou les arguments, elle ne les remplace pas.
Copie trop particulière : l'élève ne saisit pas la richesse d'un sujet, voire la pluralité de
ses significations.
Copie mal construite : copie par laquelle l'élève n'est pas parvenu à suivre un
cheminement rigoureux. Il se répète, change souvent de ton et perd finalement le fil de
l'argumentation.
Copie mosaïque : l'élève s'est contenté de réciter et de juxtaposer des théories
concernant un problème donné. Nous ne sentons pas de véritable direction : la réflexion
va dans tous les sens.
Copie dont la formulation est négligée : le style utilisé par l'élève est trop familier
( évitez le « tu » et l'emploi d'expressions que nous ne retrouvons que dans les
discussions familières ).
En résumé, pour commenter un texte, il faut s'arrêter sur le texte pour l'expliquer,
prendre position sur son contenu et justifier cette position à l'aide d'arguments
rigoureux.
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La dissertation
A) Définition
La dissertation philosophique tente de mettre en œuvre, de manière ordonnée et
argumentée, une réflexion personnelle sur un sujet déterminé, en dégageant des
problèmes humains fondamentaux.
Certains sujets ne conviennent pas à la dissertation philosophique, c’est pourquoi il faut
veiller à choisir un sujet qui mène à des questions fondamentales. N'hésitez pas à
consulter votre professeur, il pourra vous conseiller pour le choix d'un sujet convenable.
B) Comment faire ?
B.1 La recherche
Selon les consignes du professeur, votre dissertation peut nécessiter des connaissances
abondantes et pertinentes. Dans ce cas, l'élève devra se documenter convenablement
pour traiter son sujet. Les livres, les articles de journaux ou de revue, les sites internet
sont autant de sources utiles dans la préparation de la rédaction.
La dissertation n'est pas un résumé. Il ne faut pas se limiter à réciter des notes de cours,
ou à synthétiser des articles, ou à copier des sites internet. Il faut cependant faire des
citations, conformément à la méthode préconisée dans ce document.
B.2 Le plan de la dissertation
Il y a plusieurs types de dissertation. Dans la majorité des cas, ce qui varie c’est la
manière dont nous présentons les arguments. Nous pouvons en effet présenter les
arguments par accumulation, par description de la situation, par opposition, etc. Pour le
troisième cours de philosophie nous privilégions une dissertation où les arguments sont
présentés de manière dialectique. Voici comment faire :
Choix du sujet
Dans une dissertation de type dialectique, les arguments sont présentés de manière
contradictoire. Comme il s'agit d'un cours d'éthique et de politique, il faut trouver un
sujet qui donne lieu à la controverse et qui fait référence à ces thèmes. Encore une fois,
vous devrez consulter votre professeur afin de vous assurer que le sujet correspond bien
aux orientations du cours.
Une fois le sujet déterminé, il faut faire un plan, comprenant une introduction, une
discussion de la question et une conclusion.
L'introduction
L'introduction doit être courte. Elle doit faire sentir qu'il y a un problème et que ce
problème orientera votre travail. Évitez de vous disperser en suggérant plusieurs
problèmes à la fois.
Le problème conduit à une question philosophique. La plupart du temps cette question
n'est pas apparente au premier abord, mais cela ne veut pas dire qu'elle ne soit pas
présente. Il faut tenter d'aller si possible au-delà des apparences, pour cerner ce qui
pourrait constituer l'essence de la question.
Comment poser le problème ? Soit en faisant ressortir une contradiction, celle-ci se
trouve peut-être au niveau des définitions en jeu dans la question, qui prend alors
différentes significations possibles. Soit en faisant ressortir les difficultés que soulève la
question : confusion, ambiguïtés, incohérences, etc.
Le développement de la question ( ou dialectique )
Un plan dialectique implique deux positions qui paraissent inconciliables ( une thèse et
une antithèse ). Le développement de la question polarisera ainsi la dissertation autour
d'arguments contradictoires qu'il faut développer dans un ordre logique.
Au niveau de la première position
Elle présente une réponse possible au problème posé dans l'introduction. Cette réponse
doit être une affirmation très claire. Vous pouvez l'identifier par un titre, ou encore
l'annoncer dans une phrase qui l’exprime clairement. Il faut ensuite l'expliquer, en
préciser les implications, et enfin la démontrer, en donnant les arguments qui justifient
qu'on la soutienne. Nous pouvons à ce niveau utiliser des arguments abstraits, des
exemples concrets dont nous préciserons la pertinence, etc.
La principale qualité d'une argumentation est d'être convaincante. L'art de la
dissertation consiste à développer complètement une idée, à en tirer le maximum et à ne
plus y revenir, dans le cadre du développement, après être passé à une autre.
Au niveau de la position adverse
Elle est une autre réponse possible à la question soulevée. Elle renferme une ou des
objections à la première position. Il faut l'identifier, l'expliquer et la démontrer comme la
première.
Le but d'un tel exercice dialectique est d'apprendre à éviter les interprétations trop
étroites, qui consistent à n'apercevoir qu'un aspect d'une question La dissertation nous
fait voir toute l'étendue d'une question en confrontant des points de vue différents qui
montrent une certaine impasse dans la résolution du problème. La position adverse vise
particulièrement à donner à l'élève l'occasion de confronter des idées.
La conclusion :
Une dialectique n'est pas complète tant qu'une synthèse ne vient pas clore le
développement. Il faut donc, pour finir, tenter de dépasser les contradictions des deux
positions développées en tranchant par une prise de position personnelle mûrement
réfléchie.
La conclusion doit être concise et doit éviter la répétition. La conclusion n'est pas en ce
sens un simple résumé de ce qui est exposé dans le développement. Elle doit présenter
une solution nouvelle qui tienne compte de la polarisation dégagée. Une conclusion à
propos d'un problème controversé laisse toujours place à la nuance, elle évite en ce sens
les prises de position trop unilatérales. Voilà pourquoi elle peut déboucher sur une autre
question qui élargit le débat ou en approfondit le sens.
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Le schéma de concepts
A) Définition : Le schéma de concepts est un graphique qui montre les principaux concepts d'un
texte ( idées principales ) et les relations entre ces concepts. Pour le réaliser, il faut d'abord une
très bonne compréhension du texte, et de l'imagination, pour représenter une structure capable de
rendre compte des idées et de leur articulation.
B) Comment faire ?
B.1 Il vous faut d'abord repérer le concept central. Nous le trouvons habituellement dans le titre
ou dans l'introduction du texte. Vous allez ensuite mettre en évidence ce concept ( taille des
lettres, lieu, etc. ) ; il constitue la porte d'entrée dans votre schéma.
B.2 Vous placez ensuite les concepts secondaires selon une disposition qui soit graphiquement
plaisante, tout en respectant le sens du texte ( forme rayonnante à partir d'un centre, schéma « en
arbre », schéma de comparaison ou de confrontation, etc. ). Un concept ne doit apparaître qu'une
seule fois dans votre structure.
B.3 Pour chaque relation entre ces concepts, vous devez spécifier le type de relation. Par
exemple, si le concept central est « le travail » et le concept second est « la valorisation de soi »,
la relation peut en être une de causalité : « amène ».
Le tr avail
amène
la
valorisation
de soi
B.4 Votre schéma doit être complet, logique et soigné. Complet dans le sens où il doit
permettre de visualiser tous les concepts importants ou idées du texte. Logique parce qu'il montre
la structure argumentative du texte ( les liens entre ces concepts ). Soigné par la disposition des
concepts, par l'efficacité des éléments graphiques.
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La grille d'analyse de texte
A) Définition : La grille d'analyse de texte est un outil graphique qui permet de visualiser
rapidement les principales idées d'un texte. Elle est un filet dont les éléments sont des
coordonnées qui permettent de saisir rapidement l'essentiel de l'information d'un texte. Pour la
réaliser, il faut au préalable avoir bien compris le texte, et ensuite imaginer les coordonnées.
B) Comment faire ?
B.1 Il faut d'abord saisir la stratégie du texte, sa structure logique ( habituellement, nous
trouvons des indices de ceci dans l'introduction ). Par exemple, si l'auteur compare ou oppose
deux systèmes sur des objets particuliers, ces deux systèmes vous serviront de coordonnées
horizontales, et les éléments de comparaison ou d'opposition vous serviront de coordonnées
verticales. L'auteur présente-t-il des étapes d'un processus, des séquences logiques ? Vous
pouvez y voir des éléments communs ( avantages, inconvénients, par exemple ). Ces
coordonnées horizontales et verticales sont les éléments clés qui structurent votre grille d'analyse.
B.2 Faites entrer toute l'information pertinente dans des propositions brèves, concises. Aucune
citation ne doit apparaître. Dites-le dans vos mots, et en peu de mots.
B.3 Assurez-vous de la logique de votre tableau. Ainsi, sur un sujet, un auteur peut présenter des
problèmes et des solutions ; si, à un problème donné, aucune solution n'est apportée par l'auteur,
laissez la case vide...
B.4 Votre grille d'analyse doit être complète, logique et soignée. Complète dans le sens qu'elle
doit contenir toutes les idées importantes du texte. Logique parce qu'elle doit respecter la
structure argumentative du texte ( comparaison, opposition, séquence ). Soignée par la
disposition et la facilité de lecture des idées importantes.
Exemple de grille d'analyse :
La pratique des sports en milieu collégial
Pour
Contre
– santé
– les blessures
– divertissement
– le caractère obligatoire
– compétition
– l’effort à fournir
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La présentation matérielle
La page de titre
La page de titre comporte, dans l'ordre, les indications suivantes : le nombre de mots du travail
( dans le coin supérieur droit ), le nom de l'élève et le numéro du groupe, le titre de la recherche,
le nom du professeur, le nom et le numéro du cours, le nom du collège ainsi que le jour, le mois et
l'année où la remise du travail est effectuée.
Modèle de page de titre
1050 mots
Karine Bergeron
( groupe 15 )
Analyse et résumé de
l'Apologie de Socrate de Platon
Travail présenté à
M. Jonathan Tremblay
dans le cadre du cours
Philosophie et rationalité
340-103-04
Département de philosophie
Collège François-Xavier-Garneau
Québec
Le mardi 3 décembre 1999
Comment citer ?
Il faut identifier comme étant une citation tout passage tiré d’un texte écrit par quelqu’un d’autre,
que ce soit un livre, une revue ou un site internet. Utiliser les formules et les idées d’un auteur
sans le mentionner constitue un plagiat.
Les citations ont leur place autant dans les analyses, les résumés, les commentaires critiques et les
dissertations. Elles ne sont toutefois pas toujours nécessaires ; votre professeur précisera ses
exigences à cet égard. Il ne faut jamais oublier qu’un collage de citations ne constitue ni un
résumé, ni une analyse, ni un texte argumentatif.
Lorsque vous citez un texte, vous devez utiliser les « guillemets » et numéroter votre citation.
Par exemple :
Le texte philosophique « est un texte exposant des arguments dans le but de répondre à une
question fondamentale1. »
La citation peut servir à introduire une idée que vous allez développer. Dans ce cas vous citez,
pour ensuite expliquer le sens de la citation et préciser son lien avec le sujet dont vous traitez.
Elle peut aussi servir à résumer ou illustrer une idée que vous venez d’exposer. En somme, la
citation doit être précédée ou suivie de phrases de votre cru qui rendent évidente son sens et sa
pertinence.
Les références
Les notes de bas de page
Lorsqu'un ouvrage est cité dans un travail, il est obligatoire d'indiquer, au bas de la page, le
numéro de la citation, le nom et le prénom de l'auteur, le titre de l'ouvrage, le nom de l'éditeur et
de la collection ( s'il y a lieu ), le lieu et l'année de parution ainsi que la page dans laquelle a été
puisée la citation.
Par exemple :
1 Collectif. L’Essentiel, Département de philosophie du Collège F.-X.-Garneau, Québec, 1999,
p. 2.
2 NIETZSCHE, Friedrich. Le crépuscule des idoles, éd. Gallimard, collection folio, Paris, 1982,
p. 63.
La bibliographie
Toute recherche nécessite la consultation et l'utilisation de nombreuses sources. Nous
retrouverons à la fin de la recherche la liste des ouvrages consultés et cités. Nous vous suggérons
d’utiliser le modèle suivant :
- CAMUS, Albert. Le mythe de Sysiphe, éd. Gallimard, Paris, 1974, 263 pp.
- GAARDER, Jostein. Le Monde de Sophie, éd. Seuil, Paris, 1995, 558 pp.
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