CHAMBRE REGIONALE DES COMPTES DU LIMOUSIN
ASSOCIATION CLUB ATHLETIQUE BRIVE-CORREZE
VERIFICATION DES COMPTES ET EXAMEN DE LA GESTION
(Exercices 1993/1994 à 1999/2000)
OBSERVATIONS DEFINITIVES
1. HISTORIQUE ET COMPOSITION DE L'ASSOCIATION CABC
1.1 Historique
L'association Club Athlétique Briviste, enregistrée sous le numéro 00204 à la sous-préfecture de
Brive, a été constituée à l'origine le 16 octobre 1912. Les statuts de cette association, dite CAB
omnisport, qui ont été modifiés le 29 janvier 1987, prévoyaient à l'article 1 que : « La base des
activités sportives de l'association est le rugby. L'association serait de plein droit dissoute si ce
sport venait à être abandonné comme activité première, notamment au profit du jeu à XIII».
Le comité directeur du 18 juin 1993 s'est prononcé pour le changement du nom du club qui, à la
demande du conseil général, devient le Club Athlétique Brive-Corrèze (CABC).
Les statuts de l'association ont été modifiés en dernier lieu lors d'une assemblée générale
extraordinaire convoquée le 19 juin 1997. Antérieurement à cette date, l'association initiale gérait
3 sections qui n'avaient pas d'autonomie juridique ni financière. La nouvelle organisation retenue
est constituée de 3 associations loi de 1901 pour chaque section (rugby, athlétisme, tennis) et une
association regroupant ces trois associations dénommée CAB omnisport.
L'objet de l'association CAB section rugby est de permettre et de favoriser la pratique du rugby
entre ses membres.
Le siège de l'association est fixé à Brive-la-Gaillarde, 116 avenue du 11 novembre.
Le 1er juillet 1998, la gestion du secteur professionnel du club a été confiée à une société
anonyme à objet sportif (SAOS)
1.2 Composition
Au cours de la période étudiée, 3 présidents se sont succédés à la tête de l'association :
M. Jean-Jacques Gourdy jusqu'en 1995
M. Patrick Boutot dit Patrick Sebastien de 1995 à juin 1999
M. Pierre Dauzier depuis juin 1999
Faisant suite à la modification des statuts adoptée par l'assemblée générale extraordinaire du 17
juin 1997, la nouvelle association a été déclarée à la préfecture le 1er septembre 1997. Le
président désigné était M. Patrick Sebastien.
Le comité directeur du 21 juin 1999 a procédé à l'élection d'un nouveau président, l'ancien
président ayant présenté sa démission de la SAOS, du comité directeur et de la présidence de
l'association CAB section rugby. M. Pierre Dauzier, a été désigné président de l'association par le
comité directeur. M. Jean-Jacques Madrias est nommé président délégué.
1.3 Le centre de formation
Le centre de formation du club appelé également Centre d'Excellence est géré par l'association
comme le prévoit la loi du 16 juillet 1984 relative aux activités sportives. La convention conclue
entre l'association et la SAOS détaille les conditions dans lesquelles la société doit apporter son
concours au fonctionnement de ce centre de formation.
Des subventions spécifiques ont été accordées par les différentes collectivités publiques au centre
: 250 000 F par an par le conseil régional pour les saisons 97-98, 98-99 et 99-00 et 1 000 000 F
par la ville de Brive-la-Gaillarde pour la saison 99-00. Pour la commune, il s'agit véritablement
d'une subvention supplémentaire destinée au centre de formation dans la mesure où les sommes
versées sous forme de subventions à l'association avoisinaient 0,9-1 MF les années précédentes
contre 1,9 MF en 1999-2000.
Le centre de formation a été créé en 1998 pour accueillir de jeunes joueurs de rugby de 17 à 23
ans. L'objectif est de leur permettre de pratiquer le rugby au plus haut niveau mais également de
concilier cette formation sportive avec une formation scolaire universitaire ou professionnelle. Le
centre compte 35 stagiaires, dont 12 évoluaient en équipe première, et était dirigé jusqu'à une
date récente par M. Olivier Nier, salarié de l'association. Le budget du centre est de l'ordre de 3
MF financé comme il a été indiqué par les collectivités locales mais également par les ministères
de l'éducation nationale et de la jeunesse et des sports. Il peut également bénéficier de moyens
supplémentaires par le biais de la taxe d'apprentissage.
Le centre s'est fixé quatre objectifs : permettre aux jeunes joueurs talentueux de s'intégrer le
mieux possible dans l'effectif senior ; leur offrir la possibilité de concilier une pratique sportive de
haut niveau et une formation professionnelle ; leur offrir une formation professionnelle de qualité
dans le tissu économique régional ; former des jeunes responsables capables d'accéder au rugby
de l'élite européenne.
Une convention a été signée en novembre 1999 entre le centre de formation et 22 partenaires de
la formation en Limousin parmi lesquels le conseil régional, la préfecture, le rectorat, l'université,
le conseil général de la Corrèze, l'inspection académique, les directions régionales du travail et de
la jeunesse et des sports, la CCI, l'AFPA de la Corrèze, les différents lycées du secteur de Brive,
l'ANPE et la ville de Brive-la-Gaillarde.
A la suite de la reprise de la SAOS par M. Penauille, le centre de formation a mis en place le 15
janvier 2001 un partenariat avec le centre de formation de l'entreprise, Penauille Polyservices. La
carrière sportive de haut niveau étant assez courte, la reconversion est devenue, avec l'arrivée du
professionnalisme, un enjeu majeur. L'objectif est donc de proposer une formation à des joueurs
déjà confirmés qui veulent préparer leur insertion professionnelle après la fin de leur carrière
sportive. Avec ce système, le CABC espère attirer des joueurs confirmés qui pourront ainsi
poursuivre pendant quatre à cinq ans le rugby tout en étant assurés de leur avenir professionnel.
La création d'une structure indépendante pour le centre de formation a été adoptée lors de
l'assemblée générale de l'association en décembre 2000 ; elle devait être effective au début de
l'année 2001. Au côté du directeur actuel, un représentant de l'entreprise Penauille occupera une
place dans l'organigramme en qualité de président de la nouvelle organisation.
2. SITUATION FINANCIERE DE L'ASSOCIATION
Il convient de préciser avant tout que l'objet de l'association a considérablement changé en
1998/1999 avec la création de la société anonyme à objet sportif (SAOS) chargée de gérer le
secteur professionnel à compter du 1er juillet 1998 ; seule la gestion du secteur amateur ainsi que
du centre de formation est, depuis lors, de la responsabilité de l'association.
2.1 Les recettes
L'analyse des recettes sera centrée sur les saisons sportives 93-94 à 97-98 de façon à pouvoir
faire le lien et les comparaisons avec les recettes de la SAOS à partir de 98-99.
Les recettes constituées par la publicité et le sponsoring, les recettes de matchs, les versements
de la Fédération Française de Rugby (FFR), les droits de télévision et les subventions publiques
ont été multipliées par 3,5 de 93-94 à 97-98. La progression a été particulièrement marquée de
94-95 à 95-96 (+ 43,2 %) et de 95-96 à 96-97 (+ 75,6 %).
En valeur relative, on constate que les recettes de publicité demeurent stables, que les recettes
de matchs ont augmenté de près de 10 points et que la part des subventions publiques décroît
régulièrement de 25,9 % à 13,7 %. Les droits de diffusion télévisée sont enregistrés à compter de
la saison 95/96.
Par la suite, les recettes de l'association seront essentiellement composées des subventions
publiques ainsi que des versements de la SAOS au titre de l'utilisation du nom du club et des
logos, propriété de l'association. Sur 5,4 MF de recettes pour la saison 99-00, les subventions
représentent 1,25 MF (23 %) et les versements de la SAOS 2,6 MF (48 %).
2.1.1 Les recettes de matchs, la publicité et les droits de télévision
Ces recettes sont directement liées aux résultats du club et à l'attachement que lui manifestent les
spectateurs et les sponsors.
Les recettes générées par l'assistance aux matchs ont plus que quadruplé jusqu'au moment où le
secteur professionnel est passé à la SAOS. La participation du club à la coupe d'Europe a
entraîné une fréquentation en forte augmentation (3,3 MF en 96-97 et 4,2 MF en 97-98). De
même la construction et la location de loges, au profit des sponsors principalement, ont contribué
à la croissance des abonnements.
Les recettes de publicité ont suivi l'augmentation générale des recettes de l'association (+ 239,6
% contre + 243,4 %). Il faut souligner que le club est soutenu depuis de nombreuses années par
des supporteurs traditionnels : Crédit Agricole, Centre Leclerc, Havas dont les dirigeants sont
représentés au comité directeur et l'entreprise Penauille depuis 1995... auxquels sont venues
s'ajouter pour la coupe d'Europe les sociétés Pilot, Andros.
Les droits de télévision n'apparaissent dans les recettes du club qu'à partir de la saison 1995-
1996 : ils concernent les droits de la coupe d'Europe pour 164 900 F et les droits versés par
Canal+ pour 196 000 F ; au cours de la saison suivante ils atteignent 1 510 000 F suite à la
diffusion par Canal+ du match Brive-Auckland (940 000 F). Globalement ces droits représentent
entre 4 et 8 % des recettes du club.
2.1.2 Les subventions publiques
On peut observer au cours de la saison 1998-1999 une différence entre le montant total des
subventions accordées par les collectivités publiques pour cet exercice et les montants portés en
recettes du compte de résultat de l'association.
En effet, la ville de Brive-la-Gaillarde a accordé une subvention à hauteur de 900 000 F pour la
saison 1998-1999 par délibération du conseil municipal du 18 mars 1999 ; de la même façon, la
commission permanente du conseil régional a attribué le 25 janvier 1999, pour la même saison
sportive, une subvention de 250 000 F pour le fonctionnement du centre de formation géré par
l'association ; c'est donc un total de 1 150 000 F de subvention qui a été attribué pour cet
exercice.
Pourtant, le compte de résultat de l'exercice 1998-1999 de l'association porte en recettes au
compte 74020 « Subvention département, mairie, région » la somme de 2 150 000 F. En outre
figure à l'actif du bilan du même exercice au compte 4687 « Produits à recevoir » une somme de 1
137 064 F. Il semblerait que l'association ait anticipé le versement d'une subvention d'un million
de francs accordée par la ville au centre de formation par délibération du 16 décembre 1999 et
dont le versement est intervenu le 11 janvier 2000.
L'exercice comptable de l'association étant compris entre le 1er juillet et le 30 juin, la chambre
estime que compte tenu de la date de la délibération, l'enregistrement de cette subvention n'aurait
dû intervenir dans les comptes de l'association qu'au cours de la saison 1999-2000. Cette
inscription anticipée a eu pour conséquence de majorer artificiellement le résultat comptable de
l'association et a conduit à une présentation insincère des comptes sociaux.
En ce qui concerne le montant global des subventions publiques, l'article 19-3 de la loi du 16 juillet
1984 et son décret d'application n°96-71 du 24 janvier 1996 limitent le montant des subventions
que les collectivités publiques peuvent accorder à un groupement sportif .
Comme on peut l'observer dans le tableau ci-dessous, le montant des subventions publiques est
resté conforme aux dispositions de la réglementation.
1 / 9 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !