L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) souligne qu'il n'y a pas de transmission
par voie digestive, donc pas de risque lié à la consommation de viande de volaille et d'œufs.
L’eau a également été évoquée comme vecteur de transmission. Compte-tenu des rapports de
l’AFSSA (eau potable, février 2006) et de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement
et du travail (AFSSET, eaux usées, février 2007), les travailleurs du traitement et de la distribution
des eaux n’ont pas à craindre une transmission de la grippe aviaire du fait de leur métier.
La voie de transmission préférentielle de la grippe aviaire comme celle de la grippe saisonnière
est la voie respiratoire. On ne peut pas cependant négliger la contamination par voie
oculaire, qui a été mise en cause dans d’autres cas d’infection par des virus influenza aviaire
hautement pathogènes pour les oiseaux.
La transmission par les mains contaminées doit également être prise en compte,
notamment lors de contacts avec des éléments contaminés (poussières, fientes…). En effet, les mains
peuvent être portées aux muqueuses du visage ou aux yeux lors de gestes instinctifs (se frotter les
yeux, se ronger les ongles…).
De façon générale, en dehors des élevages, sont notamment concernés tous les salariés travaillant
dans les secteurs suivants :
Activités directes autour des oiseaux (qu’ils soient vivants ou morts) ou autour de leurs
produits et sous -produits (œufs, plumes, fientes…) : abattage de volailles, transport,
conditionnement des œufs, valorisation des plumes ou des fientes, parcs zoologiques,
animaleries d’oiseaux de compagnie, laboratoires vétérinaires…
Elimination des oiseaux malades ou morts : euthanasie des volailles sur décision des
services vétérinaires, équarrissage.
Activités concernées indirectement par la présence d’oiseaux et leurs fientes, en
particulier sur des sites géographiques peuplés d’oiseaux : décharges à ciel ouvert, proximité de
plans d’eau, toitures des bâtiments, espaces verts…
Certaines zones géographiques peuvent être plus à risque que d’autres. Il existe une échelle
de risque épizootique comprenant 6 niveaux (négligeable 1, négligeable 2, faible, modéré, élevé et
très élevé). Elle est utilisée pour la mise en place de mesures de surveillance et de protection des
élevages en fonction de la circulation du virus H5N1 chez les oiseaux sauvages. Pour les personnes
intervenant dans ces zones, le niveau de risque évolue parallèlement à ce classement.
Maladie chez l’homme
Les symptômes de la grippe aviaire ressemblent à ceux d’une grippe saisonnière : fièvre élevée,
maux de tête, courbatures. Mais contrairement à la grippe saisonnière, ils sont souvent accompagnés
de signes gastro-intestinaux (diarrhées, vomissements et douleurs abdominales).
Ces symptômes surviennent après une incubation allant de 2 à 7 jours.
Dans les cas graves de grippe aviaire due au virus H5N1, il existe souvent des complications sous
forme d'infection pulmoniare (pneumopathie virale non sensible aux antibiotiques), cause d'une
mortalité élevée.
Les doses infectieuses pour l’homme ne sont pas connues mais l’exposition prolongée et
rapprochée à des oiseaux ou volailles est mise en avant comme le principal facteur de
risque. Ce risque est majoré en cas de confinement dans un espace restreint (intervention en
élevage, fréquentation des marchés, visite de volières…) ou en cas de mode de vie très proche des
volailles, comme c’est parfois le cas en zone rurale du Sud-Est asiatique.
A ce jour, il n'existe pas de transmission interhumaine prouvée, depuis le début de ce troisième
épisode épizootique commencé fin 2003. Au 31 mars 2007, aucun cas de maladie n’a été rapporté
chez les soignants (médecins, infirmières…) ayant pris en charge des malades atteints de grippe
aviaire.
Des cas groupés (encore appelés « clusters ») ont été rapportés dans des familles, mais il est difficile
de faire la part des choses entre véritable transmission inter-humaine (lors de soins à un malade) et
exposition identique des membres de la famille à des volailles malades.
Démarche de prévention en cas d’exposition potentielle
Il s’agit dans ce paragraphe de faire le point sur la prévention du risque « grippe aviaire » suite à une
exposition potentielle. La prévention des risques liés à un foyer d’influenza aviaire est traitée plus loin (il
ne s’agit plus alors de situations d'exposition potentielle, mais de travail au contact d’oiseaux morts ou
malades).
Dossier - Grippe aviaire et risques professionnels - www.inrs.fr