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l’heure actuelle, pratiquée qu’au bloc opéra-
toire comme premier temps d’une thérapeu-
tique endovasculaire.
L’indication de revascularisation peut être
discutée devant un trouble trophique, car
beaucoup de patients peuvent spontané-
ment guérir. Cependant les revascularisations
tardives, après échec de cicatrisation, auraient
de moins bons résultats [5].
Techniques chirurgicales
de revascularisation
Deux possibilités s’orent au chirurgien, la
chirurgie conventionnelle dont les résultats
sont bien connus et l’angioplastie translumi-
nale (ATL) plus récente mais en plein dévelop-
pement. Les critères de choix sont multiples
et les recommandations (TASC II) [3] reposent
sur des groupes hétérogènes. L’objectif n’est
pas la perméabilité à long terme mais la
cicatrisation, la diminution des douleurs et
l’amélioration de la qualité de vie. Le risque
anesthésique et l’espérance de vie sont des
facteurs importants sur le choix. Les autres cri-
tères sont anatomiques, tel que la localisation
et la longueur des lésions (classication TASC
II) et la disponibilité ou non d’un greon vei-
neux.
Concernant les traitements endovasculaires:
chez le diabétique, le risque d’échec tech-
nique est augmenté et les taux de perméabili-
té (ainsi que les chances de cicatrisation) sont
diminués par rapport aux non diabétiques [6].
Le diabète augmente le taux de resténose.
Ainsi, l’obtention de la cicatrisation nécessi-
tera souvent des angioplasties itératives, d’où
la nécessité d’un suivi rapproché [7]. Le succès
technique dépend du stade TASC: pour les
lésions les plus sévères, seuls 14% des patients
seront indemnes de resténose ou d’amputa-
tion à un an [7]. Pour l’ensemble des patients,
J.P. Bossavy
ce taux est de 39% (très proche des résultats
de la chirurgie: 45%).
La cicatrisation est obtenue malgré une per-
méabilité primaire limitée. Le taux de sauve-
tage de membre à 1 an est comparable pour
les 2 techniques, autour de 85%[8].
L’ATL a pour avantage de traiter plusieurs
artères dans le même temps. Vis à vis des
troubles trophiques, le concept des angio-
somes (zone anatomiques correspondant aux
territoires de chaque tronc artériel jambier)
est important: il faut s’eorcer de rendre per-
méable jusqu’en distalité l’artère en lien avec
le territoire cutané touché [9]. Si les lésions
sont pluri-étagées (60% des patients), l’ATL
permet de traiter l’ensemble, soit par voie en-
dovasculaire percutanée seule soit par procé-
dures hybrides (ATL + pontage). Ces dernières
permettent de réduire la longueur des pon-
tages ce qui augmente leur perméabilité tout
en préservant le capital veineux du patient.
Le dernier avantage de l’endovasculaire est la
réduction de la morbi-mortalité péri-opéra-
toire (5%) du fait que la majorité des gestes
est réalisable sous anesthésie locale.
La chirurgie, souvent réalisée dans un second
temps, conserve certaines indications, posées
sur des critères anatomiques [10] ( atteinte
principale du trépied fémoral, occlusions
artérielles très longues). Lorsqu’il est néces-
saire de revasculariser l’étage jambier, il faut
souvent réaliser des pontages distaux (artère
pédieuse). Ces pontages doivent être les plus
courts possibles (poplitéo-distaux) et il faut
privilégier les greons veineux (grande ou pe-
tite veine saphène, homo ou controlatérale,
veine du bras) assurant ainsi une excellente
perméabilité [11]. Le greon veineux doit
avoir au moins un diamètre de 3mm pour être
utilisable.