Forum de l’an 2000 NICE « L’avenir est-il sur les rivages? Histoire – Économie – Urbanisme des rivages du Monde » 2-6 Octobre 2000 Réalisation scientifique Laurent Olivier (Post-doctorant à Géosciences Azur) Gilbert Boillot (Professeur Université Pierre et Marie Curie, Paris) Mise en forme graphique Véronique Pisot (Infographiste Université de Nice-Sophia Antipolis) Aide scientifique Jean Virieux (Professeur Université de Nice-Sophia Antipolis) Avec le soutien de la Ville de Nice pour la réalisation de l’exposition du Forum VIVRE PRES DES RIVAGES. QUELS RISQUES GEOLOGIQUES ? Le rivage est la ligne d’affrontement naturel entre la mer et la terre, l’océan et le continent. Sur cette ligne de front mouvante et parfois dangereuse, l’homme doit s’adapter à un environnement instable. Quelle place pour l’homme sur cette ligne de front ? Que la mer gagne ou recule, le rivage est menacé. Mais le temps géologiques se mesure en milliers, en millions ou en dizaines de millions d’années. Les seuls vrais risques géologiques pour l’homme viennent de phénomènes naturels instantanés ou très rapides, comme les séismes, les raz de marée, les reculs de falaises ou les ensablements. Effondrement de bâtiment après le séisme de Kobe du 17 Janvier 1995. Dégâts causées à une forêt littorale après le passage d‘un raz-de-marée sur une île de l’est indonésien en 1992. LE RECUL DE LA MER I Le sous-sol se soulève Le niveau de la mer baisse LA MER QUI RECULE, TROIS CAUSES POSSIBLES Le Mont Saint-Michel est menacé d’ensablement. C’est l’effet d’un comblement par du sable ou de la vase. LE RECUL DE LA MER II Le sous-sol s’affaisse Le niveau de la mer monte LA MER QUI GAGNE, TROIS CAUSES POSSIBLES Les falaises d’Etretat sont menacées d’éboulement et de recul C’est l’effet d’une érosion littorale active. L’ENVELOPPE EXTERIEURE DE LA TERRE : LA LITHOSPHERE La lithosphère est l’enveloppe extérieur de la Terre, à la fois froide et rigide. Elle est fragmentée en « plaques » mobiles les unes par rapport aux autres, sur lesquelles nous vivons et bâtissons. LA LITHOSPHERE La lithosphère est constituée de deux couches superposées, de composition et de densité différentes : • Une croûte légère en surface sur une épaisseur allant de 7 km à plus de 40 km. • Le manteau lithosphérique, plus dense, en profondeur sur une épaisseur pouvant dépasser 100 km. Une interface, nommé Moho (contraction de « discontinuité de Mohorovicic »), sépare la croûte du manteau et se retrouve presque partout. LA CROUTE Dans le langage courant, le rivage sépare le continent de l’océan. Mais, du point de vue géologique, la frontière océan-continent est située sous la mer, à la limite entre deux types de croûtes terrestres . La croûte continentale, généralement émergée, mais submergée en bordure des continents : . La croûte océanique, qui forme le plancher de l’océan profond. La limite entre ces deux sortes de croûte est imposée par le mouvement des plaques tectoniques. Les plaques sont des fragments de lithosphère. L’EPAISSEUR LITHOSPHERIQUE L’épaisseur de la lithosphère est de 120 km en moyenne. Cette épaisseur varie de 0 à l’axe des dorsales (panneau 3) à 200 km sous les continents âgés de plus de 1 milliard d’années. Croûte continentale Manteau lithosphérique La lithosphère repose sur l’asthénosphère, (en vert clair sur le schéma), qui est un milieu se déformant facilement à l’échelle géologique: on dit qu’il est plastique. En général, l’asthénosphère n’est pas constituée de roches en fusion. Sa plasticité résulte des conditions de pression et de température (1300° environ) qui règnent sous la lithosphère. LA CROUTE OCEANIQUE Basaltes en coussins (pillows-lava figés) observés en plongée au sommet de la croûte océanique La croûte océanique (en noir sur le schéma) est mince (7 km en moyenne). Constituée principalement de basalte et de gabbro (du basalte cristallisé), cette croûte est relativement jeune puisque créée par la tectonique des plaques actuelle. LE MANTEAU TERRESTRE Lame mince taillée dans un échantillon de péridotite (roche du manteau). On distingue des cristaux de péridots (olivine) qui est le minéral principal ayant donné son nom à la roche. Le manteau terrestre est situé sous la croûte. Il est constitué par une roche dense, la péridotite, qui appartient soit à la lithosphère (en vert foncé sur le schéma), soit à l’asthénosphère (vert clair). LA CROUTE CONTINENTALE Le sommet granitique de la cime de Tavels, audessus du lac des Terres rouges, Massif du Mercantour, Alpes-Maritimes. La croûte continentale (en rouge sur le schéma) est épaisse (35 km en moyenne, jusqu’à 80 km sous les chaînes de montagnes). Elle est constituée principalement de roches granitiques et de roches sédimentaires. Sa densité moyenne est de 2,8. Cette croûte porte les roches les plus vieilles sur Terre au-delà des 4 milliards d’année. Elle est le fruit des tectoniques précédentes. LE MOUVEMENT DES PLAQUES LITHOSPHERIQUES ET SES CONSEQUENCES GEOLOGIQUES Trois mouvements sont possibles entre les plaques : la divergence, la convergence et le coulissement bord-à-bord. L’écartement et le rapprochement des plaques expliquent la dérive des continents. LES MOUVEMENTS DES PLAQUES Les phénomènes géologiques sont très intenses à la frontière des plaques et tout particulièrement à la frontière des plaques convergentes. LES SEISMES Répartition mondiale des séismes enregistrés entre 1977 et 1996 Les séismes se produisent principalement à la limite des plaques et dans les chaînes de montagnes (Alpes, Himalaya), là où deux plaques continentales sont en collision. Les plaques tectoniques se dessinent d’elles-même. LA CONVERGENCE DES PLAQUES Deux plaques se rapprochent, l’une glissant sous l’autre par « subduction ». C’est ainsi que se rétrécissent et disparaissent les océans. A la frontière des plaques convergentes, la déformation des terrains est intense : elle s’effectue progressivement ou par à-coups (ruptures à l’origine de tremblements de terre ou séismes). Schéma représentant la convergence entre une plaque continentale et une plaque océanique dans les régions de Seattle (U.S.A.) et Vancouver (Canada). Les lieux de rupture à l’origine des séismes sont représentés par des cercles jaunes. LE VOLCANISME Le volcanisme est très actif aux frontières convergentes. Il résulte de la fusion partielle des roches du manteau de la plaque supérieure, facilitée par l’arrivée d’eau apportée par la plaque plongeante. Le Mont st-Helens (Etats-Unis) avant et après l’explosion du 18 mai 1980. L’explosion du flanc nord du volcan a entraîné une avalanche de débris suivie d’une nuée ardente très rapide causant la mort de 57 personnes. Le Mont St-Helens a perdu 430 m d’altitude lors de son explosion. LA DIVERGENCE DES PLAQUES Deux plaques s’écartent l’une de l’autre. C’est ainsi que naissent et s’agrandissent les océans. Les frontières de plaques divergentes (1) correspondent aux dorsales océaniques, où est fabriquée la croûte océanique. Ces frontières sont aussi le site d’une activité sismique (tremblement de terre); toutefois celle-ci est moins intense que celle observée aux frontières des plaques convergentes. Les magmas qui se solidifient à l’axe des dorsales océaniques et forment ainsi la croûte océanique proviennent de la fusion en profondeur des roches du manteau par suite de l’élévation de température ou de la diminution de la pression (migration des terrains vers la surface); les flèches indiquent les lents mouvements à l’intérieur du manteau (3). POURQUOI DES OCEANS PROFONDS ET DES CONTINENTS EMERGES ? La lithosphère est l’enveloppe extérieure de la Terre, à la fois froide et rigide. Elle est fragmentée en « plaques » mobiles les unes par rapport aux autres, sur lesquelles nous vivons et bâtissons. LE RELIEF La répartition des altitudes et des profondeurs à la surface de la croûte terrestre montre 2 pics : - L’altitude la plus fréquente sur les continents est de 300 m. - La profondeur des océans la plus fréquente est de 4800 m. Ces deux pics, ayant pour origine les diverses tectoniques des plaques, correspondent à un état d’équilibre entretenu de la croûte continentale et de la croûte océanique. Sans tectonique, la courbe ne présenterait qu’un seul pic. En première approximation, cet équilibre respecte le principe d’Archimède. L’ISOSTATIE Le principe d’Archimède appliqué à la croûte terrestre Les différences de densité et d’épaisseur entre la croûte (densité 2,8 à 2,9), l’eau des océans et le manteau (densité 3,3 à 3,4) sont à l’origine des reliefs des continents et des fonds océaniques. Pourquoi ? La croûte légère reste à la surface de la lithosphère, à la manière d’un iceberg au milieu de l’océan. Plus la croûte est épaisse, plus le relief est élevé. C’est le principe d’Archimède que l’on appelle isostatie Ainsi, pour émerger de 300 mètres, la croûte continentale doit être épaisse d’au moins 30 km. LES LITHOSPHERES OCEANIQUE ET CONTINENTALE L’EPAISSEUR DE LA CROUTE L’épaisseur de la croûte commande la position de la ligne de rivage Compte tenu de la quantité d’eau disponible dans les océans, la ligne de rivage se situe en général à l’endroit où l’épaisseur de la croûte est de 30 km. A la frontière géologique océan-continent, l’épaisseur crustale est voisine de 7 km. Cette frontière se situe donc au large, à quelques dizaines ou centaines de kilomètres de la ligne de rivage. C’est le cas notamment au large de la Côte d’Azur en France. LE BASSIN LIGURE Un exemple : le bassin Ligure de Méditerranée Le bassin Ligure est le nom attribué à la Mer Méditerranée entre la Corse et le continent. Sur cette carte bathymétrique, la frontière géologique océan-continent (traits pointillés) est enfouie sous les sédiments, à plus de 2600 m de profondeur. LES TRANSITIONS ENTRE CROUTES Plusieurs milliers de mètres de sédiments se sont déposés depuis la rupture continentale entre la Corse et le continent (voir les figures au label 5). Le bassin ligure est localisé là où la croûte est mince. Le continent et la Corse correspondent à une croûte épaisse. La coupe géologique A-A’ montre la nature et la géométrie de la croûte entre la Provence et la Corse. LA BORDURE DES CONTINENTS : MARGES PASSIVES ET MARGES ACTIVES Dans les zones de divergence, la frontière océan-continent est figée, bordée par une marge continentale passive. Dans les zones de convergence, cette frontière est mobile, bordée par une marge continentale active. LES MARGES CONTINENTALES Bassin ligure Mer Ionienne Mer Rouge Rift Est-africain La frontière géologique océan-continent est située au contact de la croûte océanique et de la croûte continentale. Cette frontière est partout submergée, décalée vers l’océan par rapport à la ligne de rivage. Deux sortes de frontières océan-continent doivent être distinguées, produites par la divergence des plaques ou par leur convergence. La première borde les marges continentales passives, la seconde les marges continentales actives, qui sont les plus dangereuses pour l’homme. LES MARGES PASSIVES Naissance des océans et formation des marges continentales passives Une déchirure continentale (un rift) précède de plusieurs dizaines de millions d’années la naissance d’un océan. Mais une fois établie après la rupture continentale, la frontière océan-continent est figée. Le continent est alors bordé par une marge passive. L’un des exemples le plus connu de rift continental en activité est celui de la plaine d’Alsace, bordée par les Vosges et la Forêt-Noire. Un autre, plus évolué, est le rift Est-Africain. Enfin, la Mer Rouge est un jeune océan (5 millions d’années) tandis que l’Atlantique est un océan ancien (entre 160 et 90 millions d’années selon les secteurs). DES RIFTS AUX OCEANS LE RIFT EST-AFRICAIN Rift Est-africain Le rift Est-africain est constitué de deux branches. La branche orientale (rift Est), court de la mer Rouge jusqu’au Kenya. L’extension lithosphérique y est très forte et la production de magmas très élevée (nombreux volcans actifs). La photographie ci-contre montre la forme en y de la partie éthiopienne du rift oriental. LA MER ROUGE Mer Rouge La connexion entre la branche orientale du rift Est-africain et la Mer Rouge est le siège d’une importante activité volcanique (volcan de l’Erta Ale). La Mer Rouge est un océan étroit, ouvert entre l’Arabie et l’Afrique. De la croûte océanique a commencé à se former il y a 5 millions d’années dans sa partie la plus profonde. LA DERIVE CORSO-SARDE Un exemple : la dérive corso-sarde et la naissance du bassin Ligure Il y a 30 millions d’années environ, une déchirure est apparue entre le bloc corso-sarde (l’ensemble Corse et Sardaigne) et le reste de l’Europe. La rupture continentale complète s’est produite il y a 20 millions d’années environ et la formation de croûte océanique a alors commencé. Mais la dérive de la Corse et de la Sardaigne s’est arrêtée il y a 17 ou 18 millions d’années de sorte que le bassin Ligure est resté un bassin océanique étroit et allongé. LES MARGES ACTIVES Un exemple de marge continentale active : la zone de convergence Europe-Afrique Deux plaques peuvent converger de façon durable si l’une d’entre elle au moins porte de la croûte océanique. En ce cas, celle qui ne porte pas de continent plonge dans l’asthénosphère. C’est le phénomène de la subduction. Le continent est alors bordé par une marge active. LA SUBDUCTION La subduction de la plaque Afrique sous la plaque Europe a commencé en Méditerranée occidentale il y a 30 millions d’années environ. De nos jours, la subduction se produit sous l’Italie du Sud. Elle est à l’origine du volcanisme des îles éoliennes et de celui complexe du Vésuve et des champs Flégréens par exemple, ainsi que des tremblements de terre qui se produisent en Calabre et en Sicile. LE SOUS-SOL, SITE DES TREMBLEMENTS DE TERRE La rupture brutale entre deux morceaux élastiques de la croûte terrestre provoque un séisme. Les déplacements associés à l’accumulation des séismes modifient la position de la ligne de rivage. DES EXEMPLES DE SEISMES Séisme d’Antofagasta (magnitude 8,1) Séisme d’Izmit (magnitude 7,4) LES MILIEUX MECANIQUES La déformation élastique de la croûte Soumis à une contrainte, les terrains de la croûte supérieure relativement froide se déforment d’abord comme un corps élastique : si la contrainte cesse, le corps déformé revient à son état initial (c’est l’élastique que l’on tire et que l’on relâche !). Passée la « limite d’élasticité », la rupture se produit (l’élastique casse !), donnant naissance à un séisme. Dans la nature, le lieu de rupture est une faille. Ce phénomène se reproduit tant que des contraintes s’exercent sur la croûte. LES FAILLES ACTIVES Une conséquence de la rupture : l’apparition de failles en surface LES MOUVEMENTS COSISMIQUES I Le séisme peut provoquer un affaissement Lors du dernier grand tremblement de terre en Turquie (Izmit, 16 août 1999), de nombreux rivages ont été submergés. Sur cette image-satellite Landsat, deux photographies (l’une prise avant et l’autre prise après le séisme) ont été superposées, montrant en bleu la zone affaissée sur laquelle est construite la ville de Golcük (photo). La flamme rouge visible à gauche de l’image est la trace de l’incendie de la raffinerie d’Izmit. LES MOUVEMENTS COSISMIQUES II Le séisme peut provoquer une surrection Le très fort séisme d’Antofagasta a eu lieu en juillet 1995 dans le Nord du Chili et a donné lieu à un soulèvement de la côte. Les algues calcaires qui vivent normalement dans la zone de balancement des marées ont été soulevées d’environ 30 cm, ce qui a entraîné leur mort par émersion. Ces valeurs de surrection données par la ceinture d’algues ont été confirmées par des mesures d’altitudes effectuées sur certains points de la côte entre 1992 et 1995, avec le système de positionnement par satellite GPS (panneau 9). LE CYCLE SISMIQUE I Qu’est-ce qu’un cycle sismique ? Le déplacement des plaques tectoniques, expression en surface du mouvement thermique que représente la tectonique des plaques, est inexorable (les variations se comptent suivant des échelles dépassant le million d’années). Ainsi, la rupture sismique accommodant ce déplacement va se répéter sur des échelles se comptant en siècles. Selon l’intensité de la rupture et la dimension de la zone de rupture, l’intervalle de temps séparant deux séismes varie de quelques dizaines d’années à quelques milliers d’années. On parle de temps de retour caractéristique. Ces cycles sismiques permettent une prédiction à long terme car nous pouvons identifier les zones sismiques et caractériser l’ampleur des séismes dans ces zones. Cette caractérisation des séismes correspond à la prédiction à moyen terme, importante pour l’aménagement du territoire car elle fixe le séisme maximal attendu dans la zone. LE CYCLE SISMIQUE II Les conditions mécaniques sont très variées aux limites des plaques: ainsi, la nature n’est pas une horloge bien réglée : les cycles sismiques sont irréguliers et ne permettent pas pour l’instant une prédiction à court terme des tremblements de terre. Chaque cycle sismique se déroule en 3 temps : La rupture libère l’énergie auparavant accumulée sous forme d’énergie élastique au contact des deux plaques. Cette rupture se traduit par des mouvements brutaux du sous-sol. Le retour à l’équilibre se traduit par des ajustements locaux générateurs de petits séismes (répliques). Cette période dure de quelques semaines à quelques années. La déformation élastique des terrains soumis au déplacement continu des deux plaques se poursuit jusqu’à une nouvelle rupture. C’est la partie du cycle la plus longue. LE SOUS-SOL, UN MILIEU PROPAGEANT LES EBRANLEMENTS SISMIQUES Les ondes sismiques générées lors de la rupture du sous-sol se propagent dans toutes les directions et sont responsables des effets destructeurs des séismes, amplifiés ou diminués selon la nature et la topographie des terrains. LES ONDES SISMIQUES Qu’est-ce qu’une onde sismique ? C’est un ébranlement élastique engendré par un séisme, qui se propage dans les roches, comme le son, ébranlement acoustique, dans l’air. Après le passage de ces ondes, le sol reprend généralement sa forme initiale sauf dans la zone source. La propagation des ondes est plus ou moins rapide selon le milieu traversé. LES ONDES DE VOLUME Parmi les principales ondes sismiques, les ondes P (les premières arrivées, les plus rapides) soumettent le sous-sol à des compressions et des dilatations successives. Les ondes S (les secondes arrivées) font bouger le sous-sol suivant un mouvement cisaillant. Comme elles se propagent dans tout le milieu, on les appelle ondes de volume LES ONDES DE SURFACE D’autres ondes se propagent uniquement à la surface de la Terre. De ce fait, elles sont d’une amplitude plus grande que les ondes de volume et provoquent la majorité des dégâts. On distingue les ondes de Rayleigh et les ondes de Love. LES EFFETS DES SEISMES Les effets des séismes Lorsqu’une onde sismique se propage dans le sous-sol, ses effets en surface sont amplifiés ou décroissent en fonction de plusieurs facteurs : La distance au lieu de la rupture (le « foyer » du séisme ou hypocentre) Les effets de site dus au comportement souvent non-linéaires des ondes dans les couches géologiques superficielles peu consolidées. LA MAGNITUDE DES SEISMES Qu’est-ce que la magnitude d’un séisme ? Une mesure de la quantité d’énergie élastique libérée pendant le séisme, obtenue par l’analyse des ondes sismiques. Cette énergie augmente avec la surface de la faille activée de la rupture. Petite faille (quelques kilomètres), peu d’énergie, danger modéré (exemple : la Côte d’Azur) Grande faille (plus de cent kilomètres), beaucoup d’énergie, danger fort (exemples : la Californie, la Turquie) Figure montrant l’énergie dégagée par les séismes, comparée à l’énergie dissipée par d’autres phénomènes. La magnitude des séismes peut être négative. Le plus fort séisme a eu une magnitude de 9,5. LES EFFETS DE SITE I Effet de site dû au remplissage sédimentaire Les ondes sismiques sont ralenties à la traversée d’un bassin sédimentaire. Leur amplitude augmente, et par conséquent l’intensité des mouvements du sous-sol augmente aussi. C’est l’effet d’amplification. Les ondes sont également en quelque sorte prisonnières du bassin, ce qui allonge la durée locale du séisme. C’est l’effet de piégeage des ondes. Effondrement de la Cypress Highway près de San Francisco après le séisme dit de Loma Prieta du 17 Octobre 1989 (magnitude 7,1). Ce viaduc a été bâti sur un sol vaseux gorgé d’eau qui a fortement amplifié les ondes provenant du foyer du séisme pourtant distant de plus de 90 km. LES EFFETS DE SITE II Effet de site dû à la topographie Les ondes sismiques peuvent être piégées au sommet d’une montagne où se trouve alors concentrée une grande quantité d’énergie. C’est l’effet de focalisation. Vue récente du village de Baïardo (photo du haut), situé sur une colline à 910 m d’altitude et à 31 km de Menton. Le 23 Février 1887, un séisme de magnitude 6,4 provoqua l’effondrement de la voûte de l’église (photo ci-dessus). 220 victimes qui participaient à une messe furent retirées des décombres. LES COLERES DE LA MER QUAND BOUGE LE SOUS-SOL En milieu sous-marin, les mouvements du sous-sol produisent un déplacement brutal de l’eau. Des vagues naissent ainsi et s’amplifient en approchant de la côte. Elles sont à l’origine de raz-de-marée (tsunamis). Lisbonne (Portugal) LES TSUNAMIS Grands bancs(Canada) Hawaï Santorin (Grèce) Aléoutiennes LES RAZ-DE-MAREE Pourquoi des raz-de-marée ? Le brusque mouvement du fond marin génère une vague qui se propage en pleine mer à des vitesses variant entre 500 et 800 km/h pour des longueur d’ondes pouvant atteindre 160 km. En approchant de la côte, la diminution de la profondeur provoque un accroissement de la hauteur de la vague, puis son déferlement sur le rivage. Ainsi se produisent les raz-de-marée. SEISMES et TSUNAMIS Les tremblements de terre et raz-de-marée Un fort séisme et un raz-demarée frappèrent Lisbonne le 1er novembre 1755. Le séisme de Lisbonne et le raz-de-marée qui suivit marquèrent pendant longtemps les esprits des artistes européens. De nombreuses représentations de la catastrophe ont été imaginées, dont cette peinture anonyme de 1887. Voltaire raconte les aventures de Candide à Lisbonne ce jour-là. Aujourd’hui, on sait que le foyer du séisme responsable du raz-demarée était situé à 200 km au sud-ouest de la ville. La vague produite par le séisme a été amplifiée par la forme et la faible profondeur de l’estuaire du Tage. Elle atteignit une hauteur de 5 m. LA VAGUE La vague d’un tsunami induit par un séisme Un séisme au large des îles Aléoutiennes provoqua un raz-demarée à Hawaï, pourtant distant de 3600 km (9 mars 1957). Cette succession de trois images montre l’arrivée d’une énorme vague sur l’île d’Oahu dans l’archipel d’Hawaï. La vague a atteint une amplitude de 2 m à cet endroit, mais près du lieu du séisme, une vague de 8 mètres de hauteur a été observée. LES AVALANCHES Les avalanches sous-marines et les séismes Le 18 Novembre 1929, un séisme de magnitude 7,2 localisé près des Grands Bancs de Terre-Neuve déstabilisa les sédiments de la pente sous-marine dont une grande partie glissa brutalement vers les abysses. Cette avalanche sous-marine eut deux conséquences : La rupture de douze câbles de liaisons télégraphiques transatlantiques. La formation d’une vague d’une hauteur de 5 mètres qui déferla sur la péninsule de Burin (Terre-Neuve) et fit 29 victimes. ERUPTIONS ET TSUNAMIS Les éruptions volcaniques induits par raz-de-marée Des raz-de-marée peuvent être provoqués par une éruption volcanique, lorsque elle s’accompagne parfois de mouvements verticaux du fond sous-marin. Selon la légende rapportée par Platon, l’Atlantide fut détruite par un raz de marée. Cette légende est parfois associée à la disparition subite de la civilisation minoenne qui s’était développée sur l’île grecque de Santorin. L’explosion vers 1500 av. J.-C. du volcan qui constituait l’île pourrait en être responsable. Aujourd’hui, les cinq îlots (photo ci-dessus) de l’archipel de Santorin constituent les restes de ce volcan. LES MOUVEMENTS ACTUELS DU SOUS-SOL SOUS SURVEILLANCE Deux techniques de pointe sont utilisées pour observer et mesurer les mouvements actuels du sous-sol : Le GPS (Global Positionning System) et l’interférométrie radar mais les techniques de géodésie permettent de répondre encore aux besoins d’aménagement LE GPS Le principe du GPS Le GPS (Global Positionning System) est un système satellitaire qui permet à chaque instant le positionnement dans l’espace (latitude, longitude, altitude) de tout point situé à la surface de la Terre. Récepteur GPS sur le terrain Actuellement 27 satellites sont opérationnels. Le positionnement d’un point nécessite de déterminer sa distance à 4 satellites au moins. Un traitement complexe des données permet ensuite de calculer les positions relatives de plusieurs sites de mesure. La précision est de quelques mm ! L’INTERFEROMETRIE Le principe de l’interférométrie L’interférométrie radar utilise les échos de signaux radars émis par des satellites et réfléchis à la surface de la Terre. En mesurant la distance Terre-satellite avant et après le séisme, on calcule la déformation de la surface terrestre. On obtient ainsi une image de cette déformation plus complète que celle donnée par l’outil G.P.S. Sur cette image, chaque frange (cycle de couleur du bleu au bleu ?) correspond à un mouvement du sol quasivertical de 10 cm. Les principales failles actives lors de ce séisme sont en rouge. LA MESURE DU DEPLACEMENT PAR GPS I La mesure continue du déplacement du sol par GPS 1°) A l’échelle régionale Sur des frontières de plaques comme en Californie du Sud, les déformations sont intenses et sont étudiées par un réseau très dense de stations GPS permanentes. En Californie, les stations les plus éloignées de la faille de San Andreas, et situées de part et d’autres de celle-ci (SNII et GOLD), montrent une différence de vitesse de 3,5 cm par an, ce qui correspond à la valeur de coulissement le long de la frontière de plaques. Une flèche indique la direction et la vitesse de déplacement de chaque station par rapport à la plaque Pacifique supposée fixe. LA MESURE DU DEPLACEMENT PAR GPS II La mesure continue du déplacement du sol par GPS 2°) A l’échelle locale Le 16 octobre 1999, un séisme de magnitude 7,1 se produit dans le désert du sud de la Californie (séisme d’Hector Mine). La faille de Lavic Loke coulissa de 3 à 5 m au cours du séisme (photo aérienne). Ce mouvement a particulièrement affecté la position d’une station GPS permanente (WIDC sur la figure ci-dessous) située sur le compartiment ouest de la faille. Au moment du séisme, la position du site WIDC a subi un saut vers le nord d’environ 55 cm. Le mouvement s’et ensuite poursuivi de manière plus lente pendant environ 1 mois (retour à l’équilibre). Avant le séisme, le site se déplaçait de manière continue et régulière, sous l’effet de l’accumulation des déformations élastiques précédant la rupture. LES MOUVEMENTS VERTICAUX DU SOUS-SOL ET LA POSITION DE LA LIGNE DE RIVAGE Lorsque la lithosphère se soulève ou s’abaisse, la position du rivage put être modifiée. Ces mouvements verticaux s’effectuent lentement et de manière continue, ou brusquement à l’occasion de tremblements de terre. LE MOUVEMENT VERTICAL I Alpes-Maritimes Territoires du NO (Canada) Alexandrie (Egypte) Île du Nord (Nlle Zélande) LE MOUVEMENT VERTICAL II Les mouvements verticaux de la lithosphère s’effectuent selon quatre échelles de temps. 1°) A l’échelle des temps géologiques (+ de 1 million d’années) Au cours des 5 derniers millions d’années, le sous-sol s’est soulevé dans les Alpes-Maritimes. Il y a 4 à 5 millions d’années (Pliocène), la Méditerranée occupait l’actuelle basse vallée du Var jusqu’à St-Martin du Var et audelà vers le nord. Sur cette photo aérienne, des sédiments marins pliocènes sont visibles sur le flanc du Mont Huesti, à une altitude de 1030 m. Une partie des sédiments marins déposés dans cette « ria » se trouve aujourd’hui perchés à plus de 1000 m d’altitude, à la suite d’un soulèvement local du sous-sol. LA SURRECTION PAR EROSION 2°) A l’échelle des temps (de l’ordre de 100 000 ans) longs De la surrection du sous-sol peut aussi résulter l’émersion d’anciennes lignes de rivage (l’exemple de la NouvelleZélande) La Nouvelle-Zélande est traversée par une frontière de plaque. Elle subit une déformation active, qui s’exprime par une surrection régionale et de nombreux tremblements de terre. Les cordons de galets visibles au bas de cette photo aérienne correspondent à d’anciennes plages qui ont été soulevées lors de séismes successifs. Le niveau situé le plus près de la mer a été soulevé de 2,70 m au cours du grand séisme de 1855. A proximité de la capitale Wellington, la région du cap Turaleirae présente des indices de surrection depuis au moins 100 000 ans. LE REBOND GLACIAIRE I 3°) A l’échelle des temps courts (de l’ordre de 10 000 ans) La lithosphère se soulève après la fonte des glaciers à la manière d’un navire que l’on décharge (l’exemple du Canada) La grande surface ensablée visible sur cette photo correspond à des plages formées il y a environ 10 000 ans, lorsque la calotte glaciaire qui recouvrait alors le Canada a commencé à fondre et à reculer. LE REBOND GLACIAIRE II La fonte de cette calotte et l’allègement de la lithosphère qui s’en est suivi ont permis au sou-sol de se soulever comme un navire que l’on décharge. Le rivage a alors reculé et les anciennes plages sont désormais situées à environ 100 mètres d’altitude. Le soulèvement se poursuit encore de nos jours à une vitesse d‘environ 1 cm/an. Le même phénomène se produit autour de la Mer Baltique où il est de tradition, côté finlandais, de se répartir tous les 50 ans les nouvelles terres ainsi gagnées sur la mer. Enfin, les vallées glaciaires se referment après la fonte du glacier provoquant des glissements de terrain (Clapière à Saint-Etienne de Tinée (Alpes Maritimes, France). LA SUBSIDENCE 4°) A l’échelle des temps historiques ( - de 5 000 ans) L’exemple de l’affaissement du port d’Alexandrie (Egypte). La cité antique d’Alexandrie, construite en 332 av. J.C. par Alexandre le Grand, était célèbre pour son quartier royal, son port et son phare. Sous l’effet de l’affaissement du soussol, la vieille ville s’est progressivement enfoncée sous la mer. Ce phénomène s’est accentué lors du séisme de l’an 335. De nos jours, la plupart des quartiers antiques sont situés à une profondeur de 4 à 6 mètres. Ils sont explorés et étudiés par des archéologues qui travaillent en plongée. Sur cette figure sont représentés, en jaune-orangé, les domaines du quartier royal d’Alexandrie et du port antique découverts en plongée par des équipes d’archéologues. LA COTE D’AZUR : UNE REGION QUI BOUGE La Côte d’Azur est soumise à des déplacements et des déformations modérées. Les séismes et les mouvements du sous-sol mesurés par GPS en sont les indices principaux. LA TECTONIQUE L’Afrique se rapproche de l’Europe Dans les Alpes-Maritimes, les reliefs qui vont du Mercantour à la côte se sont formés depuis 15 millions d’années à la suite d’un raccourcissement horizontal provoquant l’épaississement de la croûte terrestre. Ce serrage est une conséquence du rapprochement entre les plaques Afrique et Europe, qui dure depuis des dizaines de millions d’années. De nos jours, le rapprochement se poursuit suivant une direction Sud-Est / Nord-Ouest, à une vitesse de 4 à 7 mm par an (flèches rouges). Les séismes témoignent de la déformation active. La limite entre les deux plaques n’étant pas franche, le raccourcissement se distribue sur une large zone (orange sur la carte) dont la Côte d’Azur fait partie. MISE EN EVIDENCE Le serrage des Alpes entre l’Italie et la France Un réseau de stations GPS permanentes a été mis en place autour de la chaîne des Alpes occidentales afin d’étudier les déformations actuelles. Ainsi, des mesures géodésiques effectuées depuis 1996 ont montré que la station permanente de Calern (GRAS) a subi un déplacement vers le Sud-Ouest d’environ 1,7 mm par an par rapport au reste de France. Carte de localisation des stations GPS installées autour des Alpes occidentales. La direction et la valeur de déplacement de 3 stations GPS (ZIMM, TORI, GRAS) sont représentées par une flèche rouge. LA COMPLEXITE DE LA TECTONIQUE En fait, le raccourcissement dans les Alpes est une conséquence de la poussée de la « botte » italienne sur l’Europe, elle même poussée par l’Afrique. Une confirmation de ce mouvement est apportée par la comparaison de mesures géodésiques faites en 1948 et en 1998 dans l’arrièrepays niçois. Le raccourcissement moyen des Alpes-Maritimes a dépassé 2 mm par an pendant cette période et se concentre spatialement au sud du Mercantour. LES DEPLACEMENTS TECTONIQUES Des mouvements qui génère des séismes Les Alpes-Maritimes sont parmi les zones les plus sismiques de la chaîne des Alpes. La sismicité est principalement concentrée sur le flanc nord du massif du Mercantour (Argentera) et sur la marge nord du bassin Ligure, près du rivage, jusqu’à mi-chemin entre la Corse et le continent. Carte de sismicité des Alpes Méridionales et du Bassin Ligure. (Compilation effectuée par le L.D.G. en 1993). La taille des cercles est proportionnelle à la magnitude des séismes. La carte ci-contre montre que, dans les 30 dernières années, les séismes sous la mer sont souvent de magnitudes plus importantes qu’à terre (grands cercles jaunes). LA CÔTE D’AZUR UNE TERRE DE CONTRASTE Ce sont ces séismes qui constituent le danger principal dans notre région. Un séisme sous-marin peut en effet engendrer non seulement des ébranlements, mais aussi des avalanches sous-marines et des raz-de-marée. Des glissements de terrain, provoqués ou non par des séismes, peuvent aussi se produire à terre, là où les pentes sont fortes, comme à la Clapière près de Saint-Etienne de Tinée ou à Roquebilière. LA DEFORMATION ACTUELLE Les indices géologiques d’une déformation récente Lorsqu’une faille affecte des sédiments de l’époque Quaternaire (moins de 2 millions d’années), elle est considérée comme active. Dans les Alpes-Maritimes, ces sédiments sont rares. Aussi, 9 failles actives seulement ont pu être identifiées par les géologues. En mer, de nombreuses failles affectent les sédiments quaternaires au pied de la marge continentale et sont actives elles aussi. Les flèches indiquent le mouvement relatif des blocs séparés par les failles actives. Les longueurs de ces failles sont indiquées. LES FAILLES ACTIVES Parce que les concrétions calcaires souterraines sont récentes, la fracturation et le décalage de stalactites et de stalagmites dans une grotte sont des indices d’une faille et d’une déformation active. C’est le cas pour cette grotte située près de l’accident Vésubie-Mont Férion (faille n°1 sur la carte ). Sur la photo, le déplacement de part et d’autre de la faille (en jaune) est de 10 cm environ. Le séisme responsable du mouvement de cette faille est probablement très récent (moins de 15 000 ans). QUEL NIVEAU DE RISQUE SISMIQUE SUR LA COTE D’AZUR Comme dans toute région sismique, l’histoire des séismes qui ont affecté la Côte d’Azur et son arrière-pays est importante à connaître pour prévoir les effets des séismes futurs. Cependant, prédire l’heure et le lieu du prochain séisme reste impossible. LES SEISMES HISTORIQUES I Les séismes historiques sur la Côte d’Azur Deux séismes majeurs ont frappé notre région au cours du dernier millénaire : en 1564 et en 1887. Pour ce dernier séisme, la magnitude a été estimée à 6,2-6,4. Par ailleurs, selon des sources nissardes, italiennes ou françaises plus ou moins fiables, 13 autres séismes ont été durement ressentis par la population depuis les temps historiques. . Depuis le XIV ème siècle, l’intervalle de temps moyen qui sépare ces séismes majeurs est d’environ 60 ans. Mais les foyers (les lieux de rupture) sont situés à des distances variables de notre région (voir carte et tableau ci-contre), ce qui interdit de savoir quelle sera la prochaine zone frappée, à terre ou en mer. LES SEISMES HISTORIQUES II Les séismes en Provence et Haute-Provence Les séismes historiques de la Côte d’azur ont leurs foyers situés dans le Bassin Ligure, la région de Savona ou l’arrière-pays niçois. Mais la Provence voisine a aussi connu des séismes majeurs, comme celui de Lambesc en 1909, qui ont été fortement ressentis dans notre région. La vallée de la Durance, la région de Castellane et la vallée de l’Ubaye sont les secteurs sismiquement les plus actifs. L’OBSERVATION DES SEISMES Les séismes récents Depuis les années 1960, tous les séismes sont enregistrés par les stations sismologiques locales. Le séisme le plus fort a été enregistré en 1963 (magnitude 5,9). Il a eu lieu dans le Bassin Ligure. Depuis, seuls des séismes de magnitude inférieure à 5,0 ont été enregistrés. Certains ont été fortement ressentis par la population, notamment en 1989 et en 1995. Enregistrement du mouvement vertical à la station de Saorge lors du séisme du 21 avril 1995 L’intervalle de temps moyen qui sépare deux séismes de magnitude supérieure à 4,0 est d’environ 3 ans. Des séismes de faible magnitude se produisent donc de façon quasicontinuelle dans notre région. LA DISTRIBUTION DES SEISMES Les numéros et couleurs des tableaux renvoient à l’emplacement des séismes situés sur la carte ci dessus LE SEISME LIGURE Un séisme de référence : le séisme ligure du 23 février 1887 C’était le lendemain du Mardi-Gras et de la fin du Carnaval à Nice. La population, épuisée, dormait profondément. A partir de 6h22, trois fortes secousses ébranlèrent la Côte de Cannes à Gênes. En Italie, les destructions les plus sévères et les victimes les plus nombreuses (640 morts et plusieurs milliers de blessés en Ligurie) furent déplorées à Diano Marina et Diano Castello près d’Imperia, Castellaro, Bussana Vecchia et Baïardo près de San Remo. Les effets de site ont affecté surtout les villages de Baïardo (effet topographique), Bussana Vecchia, Castellaro et Pompeiana (effet sédimentaire). LES EFFETS DU SEISME LIGURE I Un phénomène de liquéfaction du sol a été observé à Vado Ligure (nord-est de la carte). La liquéfaction du sol se produit au passage des ondes sismiques qui modifient la structure des sédiments. Ceuxci se comportent alors un peu comme des sables mouvants. En France, 10 morts et environ 60 blessés furent dénombrés. Les villes et villages les plus touchés furent Castillon (qui a du être abandonnée après le séisme), le Bar-sur-Loup, la Bollène-Vésubie, Menton et Nice. LES EFFETS DU SEISME LIGURE II A Menton et Nice, des phénomènes de liquéfaction du sol furent aussi observés, provoquant des destructions près des rivières. Ce fut le cas à Menton dans le vallon du Careï, et à Nice dans le quartier de la gare et près des boulevards Gambetta et Victor Hugo. Le séisme de 1887 semble être le seul en l’espace de 1000 ans à avoir entraîné des destructions dans la ville de Nice. LA COTE D’AZUR SOUS SURVEILLANCE SISMIQUE La localisation des séismes, l’analyse de la propagation des ondes st des « effets de site » sont des étapes fondamentales du travail de prévention. Ce travail se base sur les enregistrements du mouvement du sol fournis par les réseaux sismologiques régionaux. LES RESEAUX SISMOLOGIQUES Les réseaux régionaux de surveillance et d’observation sismique Les données provenant de quatre réseaux sismologiques permanents sont collectées par le laboratoire Géosciences Azur (CNRS/UNSA:UPMC:IRD) à Sophia-Antipolis. Ces réseaux sont financés par le CNRS, l’université de Nice, le conseil général des Alpes Maritimes, le conseil régional P.A.C.A. et le ministère de l’Equipement. D’autres réseaux sismologiques sont gérés par l’université de Grenoble (SISMALP), l’université de Genova (DISTER) ou le Commissariat à l’énergie atomique (LDG). Capteurs sismiques de la station de St-Etiennede-Tinée (réseau TGRS). Sur cette photo,le plus gros capteur mesure les mouvements du sol (sismomètre), le plus petit l’accélération du sol (accéléromètre). UN RESEAU D’OBSERVATION LE RESEAU TGRS Le réseau TGRS (Très Grande Résolution Sismologique) enregistre en continu, avec une grande sensibilité, le mouvement du sol en trois points des Alpes-Maritimes (Calern, Saorge, St-Etienne de Tinée). C’est un réseau de recherche qui permet, en particulier, de mieux connaître les structures profondes de la Terre sous les 3 stations. UN RESEAU D’ALERTE LE RESEAU RéNass Le réseau RéNass (Réseau National de Surveillance Sismique) est une fédération de réseaux sismologiques régionaux. Dans la région niçoise, un ensemble de 7 stations est en fonctionnement depuis 1978. Le réseau permet de suivre, presque en temps réel, l’activité sismique de la région avec une grande sensibilité et une bonne précision. En cas de séisme important, une alerte est lancée. Le centre national de Strasbourg informe alors les préfectures et les scientifiques concernés de la localisation et de la magnitude du séisme. UN RESEAU POUR MOUVEMENT FORT LE RESEAU RAP Le réseau RAP (Réseau Accélérométrique Permanent ; Ministère de l’Equipement, CNRS et Universités) enregistre l’accélération du sol en fonction du temps lors de séismes importants (de magnitude supérieure à 3). Ces données permettent la quantification des effets de site. C’est un outil fondamental pour les études dans le domaine de la prévention sismique et de l’aménagement du territoire. UN RESEAU POUR LA SENSIBILISATION RESEAU ASTER 06 Le réseau ASTER (ou sismo des écoles) est implanté dans un ensemble d’établissements scolaires où sont installés des sismomètres. Ce réseau vise à sensibiliser les écoliers au risque sismique, à alimenter une base de données sur les séismes et à promouvoir les activités scientifiques dans les écoles. Dans les AlpesMaritimes (ASTER 06), cinq établissements participent au projet (Grassa, Valbonne, StEtienne de Tinée, StDalmas de Tende, Menton). LA NECESSAIRE OBSERVATION EN MER Mise en place d’un OBS en mer Ligure. L’OBSERVATION EN MER Des campagnes sismologiques en mer sont régulièrement organisées afin de mieux localiser les séismes dans le Bassin Ligure. L’enregistrement des séismes en mer est réalisée grâce à des capteurs sous-marins appelés OBS (Ocean Bottom Seismometer). Les OBS sont mis en œuvre par Géosciences Azur à l’Observatoire Océanologique de Villefranche/Mer. LES RESEAUX SISMOLOGIQUES COMBINES L’utilisation des réseaux de surveillance sismique et d’observation sismologique Application au séisme de Peille (01-11-1999, M = 3,3) Le 1er novembre 1999, un séisme de magnitude 3,3 a été enregistré par l’ensemble des stations sismologiques de l’arrière-pays niçois. Les sismogrammes et les accélérogrammes ont été transmis par radio à Sophia-Antipolis. L’ANALYSE DES ENREGISTREMENTS La détermination des effets de site Les accéléromètres du réseau RAP enregistrent la réponse du sol au passage des ondes sismiques dans différents quartiers de Nice et à Menton. Les données issues du séisme de Peille (tableau ci-dessus) sont en cours de traitement. L’objectif de ces études est de mieux prévoir, quartier par quartier, les effets de séismes plus importants. Composante Nord-Sud des accélérogrammes obtenus par les 6 stations du réseau RAP le 1er novembre 1999, à 17h22’. L’un des sites enregistré le séisme avec une plus forte amplitude que les autres (effet de site). LA LOCALISATION DU SEISME La localisation du séisme Parmi les nombreuses ondes sismiques enregistrées par les capteurs sismiques, les plus caractéristiques sont l’onde P, qui arrive en premier (la plus rapide), et l’onde S qui suit quelques secondes après. L’ébranlement se produisant en profondeur et se propageant vers la surface, l’onde P est bien repérée sur les composantes verticales du sismogramme et l’onde S sur les composantes horizontales (voir cicontre la station BOR – Mont Boron). LE PRINCIPE DES ABAQUES Pour chaque station, la différence de temps d’arrivée entre les ondes P et les ondes S (Ts-Tp) nous renseignent sur la distance entre cette station et le site du séisme. Composante verticale des sismogrammes relevés sur 6 stations de différents réseaux (RéNaSS : MVIE, TOUF; TGRS : SAOF, CALF; RAP : MEN, BOR) lors du séisme de Peille. Localisation de l’épicentre du séisme de Peille (étoile). Les cercles de couleurs centrés sur une station représentent la distance station-séisme, obtenue à partir des différences de temps d’arrivée (Ts-Tp). Elles ont été mesurées pour 6 stations sismologiques (cercles). Les couleurs des cercles sont les mêmes que le site de la station et le sismogramme correspondant. QUELS RISQUES DE TSUNAMIS SUR LA COTE D’AZUR ? Dans les temps historiques, la Côte d’Azur a rarement été affectée par des raz-de-marée (tsunamis). A l’exception de l’événement de 1979 (vague associée à un glissement sous-marin près de l’aéroport), les dégâts furent d’ampleur limitée. Le risque de tsunami semble donc faible sur le littoral azuréen. LE TSUNAMI Les tsunamis, conséquences de séismes en mer Les variations du niveau de la mer estimées sur 18 sites autour du Bassin Ligure après le séisme du 23/02/1887. Des mouvements anormaux de la mer sur la côte ligure et le littoral azuréen ont été observés après certains séismes historiques majeurs, comme ceux de 1564, 1818 et surtout 1887. Pour ce dernier séisme, les variations du niveau marin ont été reconstituées, à partir de témoignages, en 18 points du littoral des Alpes-Maritimes et de la Ligurie. L’EVALUATION DE LA VAGUE Les variations absolues du niveau marin ont atteint 3 mètres à Antibes et à Cannes. Elles ont été moins importantes ailleurs. Le premier mouvement de la mer a été un retrait. Ce retrait a été observé à Gênes 24 minutes après le séisme, et à Nice 4 minutes plus tard. Il fut suivi d’une remontée du niveau de la mer plus ou moins importante selon les sites, mais sans vague déferlante. Dans certains sites, comme à Loano et Imperia, l’abaissement du niveau de la mer est devenu permanent, tandis que des variations provisoires dans la largeur des plages ont été signalées le long de la côte entre San Remo et Imperia. Ce raz-de-marée ne causa pas de dégâts importants ni de victime sur l’ensemble du littoral concerné. Or, le séisme responsable fut le plus violent des 1000 dernières années. Le risque d’un tsunami meurtrier sur le littoral azuréen est dons faible. Il reste qu’un déferlement de la vague provoquée par un séisme est toujours possible. LE GLISSEMENT DE 1979 I Les tsunamis, conséquences de glissements sous-marin : le glissement sous-marin de l’aéroport de Nice (1979) Le 16 octobre 1979, à 13h54, la mer se retire brusquement de plusieurs mètres sur une portion de côte de 60 km environ, entre Cannes et Menton. Ce retrait est suivi à 13h58 par l’effondrement sous la mer d’une partie du chantier du nouveau port de Nice, emportant les personnes présentes au moment de l’accident et le matériel situé sur la digue en construction. A 14h02, le niveau de la mer remonte et provoque des dégâts, notamment à Antibes. La vague la plus importante dépasse 3m de hauteur au port de la Salis, à 2km au sud d’Antibes. Ce n’est qu’à minuit que le niveau de la mer redevient normal. Carte montrant le trajet suivi par le glissement sous-marin du 16 octobre 1979, qui mobilisa au total 100 millions de m3 de sédiments le long de son parcours. Ce matériel, en glissant vers la plaine abyssale, suivit le trajet du canyon du Var et provoqua la rupture de deux câbles de téléphones sous-marins. LE GLISSEMENT DE 1979 II QUE S’EST-IL PASSE ? Au large de l’aéroport,la plate-forme sousmarine est constituée, entre 5 et 20 m de profondeur, d’une accumulation de sédiments apportés par le Var (en orange sur la carte). Ces sédiments, peu consolidés (vases, sables), sont entaillés par plusieurs ravins (en gris) qui rejoignent le canyon sous-marin du Var vers 1000 mètres de profondeur. Carte de la répartition des sédiments (delta sous-marin du Var et rides sédimentaires associées) et des canyons sousmarins au large de l’aéroport de Nice. Le 16 octobre, à quelques dizaines de mètres du rivage, un glissement sous-marin mobilisa ces sédiments meubles sur une épaisseur d’environ 50 m. Aujourd’hui, on considère que l’effondrement initial concerna environ 10 millions de m3. Il provoqua un abaissement local de 3 m du niveau de la mer. L’émersion qui en résulta entraîna la déstabilisation de la partie la moins profonde de la plate-forme et la rupture de la digue en construction. LE GLISSEMENT DE 1979 III UN TEL PHENOMENE PEUT-IL SE REPRODUIRE ? Oui, mais il n’est pas fréquent. Un raz-de-marée, probablement associé à un glissement sous-marin, a été observé le 25 janvier 1576. Plusieurs galères s ’écrasèrent alors sur les rochers de Villefranche et de Monaco tandis que la mer s’engouffrait dans la cité même de Villefranche. Aujourd’hui, ce risque est évolué par des études en mer (surveillance au large de l’aéroport, inventaire des zones sédimentaires instables) et en laboratoire (modélisation analogique et numérique des glissements sousmarins et des tsunamis associés). LES CRUES ET LES DECRUES DE L’OCEAN GLOBAL Elles sont dues soit à un changement de volume des bassins océaniques (c’est le contenant qui change), soit à un changement de volume de l’eau océanique (c’est le contenu qui change). LE NIVEAU DES MERS Les changements de volume des bassins océaniques L’espace occupé à la surface du globe par la croûte continentale et par la croûte océanique a peu varié depuis 200 millions d’années. En revanche, la surface des terres émergées a beaucoup changé en raison du débordement de l’océan sur le continent. Pourquoi ? Une expansion rapide correspond à une dorsale océanique volumineuse et débordement de l’océan par suite de la diminution du volume du bassin. Une expansion lente correspond à une dorsale océanique étroite et retrait de l’océan, en raison de l’accroissement de volume du bassin. L’EUSTASIE OU L’EVOLUTION DU NIVEAU DES OCEANS Au Crétacé, il y a 100 à 75 millions d’années, la dérive des continents et l’expansion océanique ont été très rapides. L’océan a débordé et la mer de la Craie a recouvert le Bassin de Paris. Depuis cette époque, l’océan global est en décrue. Mais les variations absolues du niveau de la mer ont parfois été brutales. Au Quaternaire notamment, les actions climatiques ont ajoutées leurs effets aux variations de volume de la dorsale océanique, en provoquant une retenue d’eau dans les calottes glaciaires. LE VOLUME D’EAU DES OCEANS Les changements de volume des eaux océaniques au cours des deux derniers millions d’années (quaternaire) Au Quaternaire, la Terre a connu une succession de périodes glaciaires et interglaciaires. A chaque période glaciaire, une partie significative du volume d’eau océanique est retenue dans les calottes glaciaires, principalement aux pôles, mais aussi sur les chaînes de montagnes. En outre, la température de l’océan global diminue, ce qui entraîne sa contraction. Ainsi, lors de chaque glaciation, le niveau de l’océan global diminue, ce qui entraîne sa contraction. Ainsi, lors de chaque glaciation, le niveau de l’océan baisse d’une centaine de mètres ou davantage. LA MISE EN EVIDENCE DE LA VARIATION DU NIVEAU DE LA MER Schéma de terrasses étagées de la plus ancienne (1) au lit actuel du fleuve (3). Au cours de son évolution, la vallée s’est creusée (stades V1, V2, V3). Photographie de la terrasse de la Lanterne, à Nice. Cette terrasse, constituée de galets, est datée d’environ 2 millions d’années. C’est la plus ancienne des terrasses du Var, située à 150 mètres d’altitude. Lorsque le niveau de la mer baisse, les fleuves incisent leurs vallées près de leurs embouchures. Au contraire, quand ce niveau monte, la basse vallée est ennoyée et remblayée par des sédiments. Dans notre région, le soulèvement des Alpes donne lieu à un étagement de « terrasses » alluviales, les plus hautes étant les plus anciennes. LA VARIATION GLACIAIRE Les variations du niveau marin au cours des 100 000 dernières années Le dernier cycle glaciaire-interglaciaire a débuté il y a 110 000 ans environ. La glaciation a atteint son maximum il y a 18 000 ans. D’énormes calottes glaciaires recouvraient alors le nord de l’Europe et le niveau de la mer était à 120 m en dessous du niveau actuel. Depuis, en raison du réchauffement climatique, les calottes glaciaires ont fondu et le niveau de la mer est remonté. Dans notre région, cette remontée a eu pour effet d’ennoyer l’entrée et une partie de la grotte Cosquer, près de Marseille. Il y a 20-25000 ans, les hommes préhistoriques pouvaient pénétrer dans la grotte et y peindre leurs fresques. Puis la mer, en remontant, a interdit l’accès de la grotte jusqu’à sa découverte récente (1991). Carte de l’Europe lors du dernier maximun glaciaire il y a 18 000 ans. LA VARIATION RECENTE DU NIVEAU MARIN Les variations du niveau marin depuis 30 000 ans en Méditerranée et ses conséquences sur l’accès à la grotte Cosquer. Coupe schématique de la grotte Cosquer, localisée près du Cap Morgiou, dans les calanques marseillaises. LA MONTEE DU NIVEAU DE LA MER DEPUIS DEUX SIECLES L’enregistrement continu des variations du niveau de la mer depuis deux cents ans montre une élévation associée à l’augmentation de la température moyenne à la surface du globe. Les activités de l’homme semblent jouer un rôle dans ce phénomène, qui risque de s’amplifier au cours du XXIe siècle. LE NIVEAU MARIN RECENT La montée des eaux aux XIXe et XXe siècles Les variations récentes du niveau de la mer sont mesurées tout autour de la planète par de marégraphes, parmi lesquels ceux de Brest (depuis 1810) et de Marseille (depuis 1887), ou par des satellites altimétriques, comme Topex-Poséidon (depuis 1992). Ces données indiquent une élévation du niveau de la mer d’environ 1,5 à 2 mm par an, sans accélération récente. Courbes des variations du niveau de la mer mesurées par les marégraphes de Marseille et Brest ainsi que le par le radar embarqué sur le satellite Topex-Poséidon. Ces mesures ont été corrigées des variations saisonnières. L’AUGMENTATION DE LA TEMPERATURE Depuis le début de la révolution industrielle, il y a 200 ans, la température, comme le niveau marin, s’élève progressivement. Il en résulte, d’une part, une fusion de certaines calottes glaciaires et des glaciers de montagne, qui apporte de l’eau supplémentaire à l’océan et, d’autre part, une augmentation du volume des eaux océaniques par suite de leur dilatation thermique. Evaluation, au cours du dernier millénaire et dans l’hémisphère nord, des écarts de température par rapport à la moyenne des températures estivales des années 1961-1990 (20,5°C). On remarque que la moyenne des années 1961-1990, qui sert de référence, est supérieure à toutes celles des années précédentes, ce qui montre un réchauffement récent. Evaluation, entre 1856 et 1998, des écarts de température par rapport à la moyenne mondiale des températures des années 1961-1990 (14,0°C). On remarque que depuis 1990, la température moyenne annuelle s’est déjà élevée de 0,3°C. LE RECUL DES GLACIERS Le village et le glacier d’Argentières, d’après une gravure de la fin du XIXe siècle et une photographie prise en 1999. En cent ans, le glacier d’Argentières a reculé d’environ 3 kilomètres sur ses 10 km de longueur. LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE Cette montée des eaux est corrélée avec un réchauffement climatique. Pourquoi un tel réchauffement ? Les astronomes ont montré assez logiquement que la Terre est mieux ensoleillée pendant les périodes inter-glaciaires que pendant les périodes glaciaires. Or, ils montrent aussi que l’insolation de notre planète diminue et ne recommencera à croître que dans 5000 ans. Et pourtant le climat se réchauffe. C’est que les activités de l’homme ajoutent leurs effets aux phénomènes d’origine astronomique, en favorisant l’effet de serre. Dans une serre, l’énergie thermique reçue du Soleil est « emprisonnée » entre le sol et les vitres. Sur la Terre, les vitres sont remplacées par l’atmosphère chargée de vapeur d’eau, de gaz carbonique (CO2) et, dans une moindre proportion, d’autres gaz comme le méthane (CH4) LA VARIATION DU GAZ CARBONIQUE Evaluation des concentration de gaz carbonique dans l’air, en parties par million, de l’an mille à l’an 2000. L’ACTIVITE HUMAINE, CAUSE DE CETTE AUGMENTATION Or, les activités de l’homme moderne produisent des quantités de CO2 et de CH4 sans cesse croissantes, qui sont en grande partie rejetées dans l’atmosphère. En particulier, la concentration en gaz carbonique dans l’atmosphère a augmenté de 25% depuis le début de l’ère industrielle, et continue à croître de 0,5% par an. Ces gaz d’origine anthropique sont probablement responsables de l’augmentation de la température par effet de serre. Les puits de pétrole en feu du Koweit, incendiés par l’armée irakienne lors de la guerre du golfe en 1991, ont dégagé d’énormes quantités de gaz carboniques dans l’atmosphère. Toutefois, ces rejets n’ont constitué que 3% de la quantité de gaz polluants rejetés par l’homme cette année là. LA MER QUI RECULE … Aux embouchures des fleuves et sur les côtes basses à vasières, le déséquilibre entre les apports sédimentaires et la force érosive des vagues peut provoquer un ensablement du littoral. Ce recul de la mer est parfois désiré (Pays-Bas), parfois redouté (Mont-Saint-Michel). LES EFFETS DE CETTE VARIATION La progression du delta de la Medjerda (Tunisie) Dans la plupart des régions côtières de Tunisie, la côte recule. La plaine deltaïque de la Medjerda est l’exception la plus spectaculaire. Cette plaine occupe la place d’un ancien golfe marin, au fond duquel a été fondé au Xe siècle avant J.C. le port carthaginois d’Utique. Aujourd’hui, les vestiges d’Utique sont situés à 12 km de la côte et ce sont 450 km² de terrain qui ont été gagnés sur la mer depuis 3000 ans. Photographie de la région de Tunis, obtenue depuis la navette spatiale (mission STS 96, 1999). On y distingue le lit actuel de la Medjerda et le trait de côte. Le tracé probable d’une partie du littoral à la fin de l’Antiquité est également représenté. LA PROGRESSION DU DELTA Pourquoi la plaine deltaïque avance-t-elle ? La progression du delta de la Medjerda est une conséquence du déséquilibre entre la charge sédimentaire apportée par ce fleuve de 460 km de longueur et la force érosive de la houle en Méditerranée. La déforestation en amont du fleuve depuis plus de 5000 ans favorise l’érosion du sol, et constitue ainsi le facteur le plus important de ce déséquilibre. Le remblaiement de la baie d’Utique s’est effectué du sud vers le nord tandis que le fleuve effectuait une migration dans le même sens. Sous l’effet de cet envasement, le port d’Utique cessa d’être actif vers le VIIe siècle après J.C. Evolution de la baie d’Utique depuis 5000 ans. La configuration du delta il y a 100 ans (dernier panneau ci-dessus) est différente de la photographie récente ci-dessus. Le lit de la Medjerda a changé depuis un siècle : en effet, en mars 1973, lors d’une crue exceptionnelle, la Medjerda s’est établie dans un chenal au tracé plus méridional que le cours antérieur. LES POLDERS Un pays gagné sur la mer : les Pays-Bas La politique des Pays-Bas vis-à-vis des vasières littorales (Wadden) a été, du Moyen-Âge jusqu’à la fin de ce siècle, de conquérir ces terres afin de les rendre cultivables et habitables. Ainsi, ce sont près de 8000 km² (20% du territoire national) qui ont été conquis sur les eaux grâce à la construction de 2800 km de digues. Les principaux ouvrages de défense des Pays-Bas contre les assauts de la Mer du Nord. Les digues protègent les réservoirs d’eau douce et les polders (zones conquises sur la mer puis drainées) contre les marées et les tempêtes. LE RESPECT DU LITTORAL Aujourd’hui, aux Pays-Bas comme partout en Europe, la priorité est de préserver le littoral. Ainsi, le projet d’assèchement du Markerwaard, au sud-ouest de l’Ijsselmeer, a été définitivement abandonné en 1991. Par contre la protection des terres situées au-dessous du niveau de la mer (-7 mètres par endroits), est à l’origine de grands travaux (barrages anti-tempêtes, création de nouvelles digues, renforcement des digues existantes). La digue d’Afshuitdjik, vue vers le nord-est. A gauche, la Mer du Nord, à droite, l’Ijsselmeer. LE MONT SAINT-MICHEL L’ensablement de la baie du Mont Saint-Michel Depuis plusieurs millénaires, la Baie du Mont-Saint-Michel subit un colmatage lié aux interventions de l’homme demandeur de nouvelles terres agricoles. La dynamique des courants côtiers a été perturbée et, de nos jours, ce colmatage se poursuit au rythme de 1,5 millions de m3 par an. Le Couesnon s’est envasé et les prés salés (herbus pâturés par les moutons) ont progressé jusqu’à moins de 500 m de remparts du Mont-Saint-Michel (schéma cicontre). La progression des herbus au XXe siècle dans la Baie du Mont-St-Michel. L’EVOLUTION DU LITTORAL PRES DU MONT SAINT-MICHEL Pendant des siècles, les vasières littorales ont été perçues comme des milieux hostiles mais qui, par poldérisation, pouvaient fournir de nouvelles et bonnes terres agricoles. Au XVIIIe et XIXe siècles et jusqu’à la seconde guerre mondiale, la conquête de ces milieux littoraux s’est accélérée. Dans la baie du Mont-Saint-Michel, les polders se sont multipliés (schéma ci-contre). La construction d’une digue, qui devait opérer la jonction depuis la Roche-Torin jusqu’aux polders de l’Ouest, en passant par le MontSaint-Michel, a même débuté en 1860. Mais, cet ouvrage n’a jamais été terminé, et sa destruction a commencé en 1983. La poldérisation de la baie du Mont-Saint-Michel au cours des XXe siècles. En quelques décennies, le rapport des sociétés humaines à leur cadre naturel a beaucoup changé. Aujourd’hui, des études sont même engagées pour tenter de rétablir l’insularité du Mont, haut lieu touristique et culturel. … ET LA MER QUI GAGNE L’élévation inexorable du niveau de la mer laisse prévoir un recul général de la ligne de rivage. Les côtes rocheuses, les côtes sableuses et les zones deltaïques sont fragiles et, en certains points, sont soumises à une érosion rapide. LE LITTORAL RECULE L’érosion des falaises La falaise située au sud d’Etretat, dans le pays de Caux, un jour de tempête. Les falaises montrent de manière spectaculaire la puissance d’érosion des côtes par la mer. Celle-ci sape le pied des falaises, qui finissent par s’écrouler. Ces reculs sont irréguliers et résultent souvent de la conjonction de fortes tempêtes et de précipitations importantes : la circulation de l’eau de pluie dans des roches fracturées contribue en effet à fragiliser les roches exposées aux assauts de la mer. La vitesse de recul dépend de la résistance des roches à l’érosion. Ainsi, les falaises de craie friable du pays de Caux reculent de 30 cm par an en moyenne. LA STABILISATION DU LITTORAL Sur la côte des Basques (photo cidessus) à Biarritz, la falaise, de 40 à 50 mètres de hauteur, est taillée dans des formations calcaires et marno-calcaires tendres. La falaise recule par glissements successifs à l’occasion de fortes pluies (photo en haut à droite). Pour contenir les glissements et protéger les maisons construites en haut de la falaise, l’escarpement a été reprofilé, drainé et corseté par des murs de béton. Enfin, une digue a été construite au pied de la falaise pour briser la force des vagues. Sur la côte d’Azur, le recul des falaises est limité, notamment en raison de la nature résistante des terrains, et de l’absence de grandes marées en Méditerranée. L’EROSION SUR LE LITTORAL ET LE DEFICIT FLUVIATILE L’érosion des plages Le sable ou les galets de plages ont deux origines principales : 1- L’héritage. C’est le cas de la plupart des plages de l’Atlantique et de la Manche, construites aux dépens de dunes anciennes, mises en place à la fin de la dernière glaciation. Le stock de sable disponible sur ces plages n’est donc pas renouvelable. La plage de Nice est un bel exemple de rivage en recul. Les tempêtes d’hiver entraînent les galets vers le large alors que le Paillon ne compense plus ces pertes par des apports nouveaux. Chaque année, environ 20 000 m3 de galets doivent être répandus sur la plage pour assurer son rechargement. 2-Les apports fluviatiles. Dans notre région, l’Argens par exemple transporte du sable arraché aux micaschistes des Maures, tandis que le Var ou le Paillon apportent des galets pris aux terrains calcaires ou gréseux de l’arrière-pays niçois. LES APPORTS FLUVIAUX Or, la régulation des cours d’eau par l’homme a fortement diminué les apports fluviatiles à la côte. Ainsi, on estime que 96% de la charge solide de l’Ebre, en Espagne, n’arrive plus à la mer aujourd’hui. De la même manière, le delta du Nil a cessé d’être alimenté depuis que le fleuve est privé de ses grandes crues annuelles par le barrage d’Assouan, construit entre 1960 et 1968. La diminution des apports fluviatiles sous l’effet de la régularisation des cours d’eau (barrages, seuils) est en grande partie à l’origine du recul de 70% des plages dans le monde. Vue satellite du lac Nasser et du haut-barrage d’Assouan. LA DERIVE LITTORALE Les côtes sableuses ne sont pas seulement attaquées de front par la mer. Le déferlement oblique de la houle et les courants parallèles au rivage entraînent le sable ou les galets dans la direction du courant dominant. C’est le phénomène de la dérive littorale. Sur la côte aquitaine, l’érosion littorale provoque à la fois un recul du trait de côte et une migration du sable vers le Sud. LES AMENAGEMENTS DU LITTORAL Des structures lourdes ont été mises en place sur le littoral azuréen pour retenir les sédiments (épis, brise-lames). Les épis sont de courtes digues perpendiculaires à la côte, qui freinent la dérive littorale du sable ou des galets sans l’arrêter. Sur la plage de Cagnes-sur-mer les galets, qui cheminent vers l’Ouest sous l’effet des tempêtes de vent d’Est, s’accumulent sur le versant Est des épis (photo ci-contre). Sur le versant Ouest des épis au contraire (photo ci-contre), les galets ne sont pas renouvelés et la plage s’érode. Ce phénomène s’observe également le long de la promenade des Anglais, à proximité de l’aéroport. Les installations portuaires, les dégâts causés aux herbiers sous-marins et le dragage des chenaux de navigation contribuent aussi à fragiliser les rivages sableux en modifiant les transits sédimentaires littoraux et en augmentant la profondeur d’eau, ce qui supprime le freinage de la houle à l’approche de la côte. RIVAGES VULNERABLES… Sur les côtes basses, les évolutions de la ligne de rivage peuvent être très rapides. C’est le cas de certains deltas et des îles-barrières après une tempête ou un cyclone. L’exploitation intensive du sol et du sous-sol par l’homme accélère le recul de certains rivages. LES ÎLES-BARRIERES Menaces sur les îles-barrières 13% des côtes du monde sont doublées, au large, par de longues îles qui protègent la terre ferme contre les assauts de la mer. Ce sont les îles-barrières, constituées de larges plages de sable et d’une végétation plus ou moins abondante. Dans le Golfe du Mexique, ces îles sont régulièrement traversées par des cyclones tropicaux dévastateurs, qui modifient leur forme et provoquent leur déplacement, leur réduction et parfois leur disparition. Ce phénomène naturel est amplifié par l’élévation progressive du niveau de la mer, et par la réduction de la charge solide du Mississipi, depuis que celui-ci a fait l’objet de travaux de régularisation, en particulier par la construction de barrages. La côte reçoit ainsi de moins en moins de sable, et l’affaissement naturel du delta sous le poids de ses propres sédiments n’est plus compensé par des apports nouveaux. D’autre part, cet affaissement est augmenté par l’extraction locale d’hydrocarbures, qui accroît la compaction des terrains. LES ÎLES DE LA CHANDELEUR Sur les îles de la Chandeleur (photo cicontre) ne sont pas encore menacées de disparition, les Iles Dernières, au sud de la Louisiane, sont condamnées à disparaître d’ici 25 ans. La disparition de ces îles aura pour effet d’exposer davantage aux actions de la mer les terres humides situées sur le continent et d’accélérer leur érosion. Deux photographies montrant la destruction de la plus septentionale des îles de la Chandeleur, et l’isolement de son phare, après le passage du cyclone Georges sur le golfe du Mexique les 26 et 27 septembre 1998. L’ENFONCEMENT DE LA CITE DE VENISE L’affaissement de la lagune de Venise et du littoral de l’Emilie-Romagne « Acqua Alta » sur la place St-Marc à Venise en 1998. Certaines côtes basses de Méditerranée s’affaissent rapidement, en raison de l’importance des interventions humaines. Ainsi, l’enfoncement de la cité de Venise (plusieurs dizaines de cm depuis un siècle) a pour cause principale l’exploitation intensive des nappes d’eau douce de la plaine du Pô, qui accélère la compaction des terrains. Une conséquence de cet affaissement est l’augmentation de la fréquence des « acqua alta », c’est à dire de l’inondation de la place Saint-Marc, ce qui arrive en cas de grande marée et de basses pressions atmosphériques, lorsque le niveau de la mer s’élève de 1,1 m par rapport à la moyenne (photo) LA SUBSIDENCE DECLENCHEE Plus au sud, en Emilie-Romagne (région de Ravenne), le littoral subit un recul généralisé depuis 1950. Cette dégradation s’explique par la diminution des apports solides du Pô, et surtout par l’exploitation des eaux souterraines et des hydrocarbures. Ainsi, près de Ravenne, l’affaissement du sol a été d’environ un mètre en 50 ans (graphique ci-contre), et le recul de la côte de 210 mètres entre 1957 et 1991. Mesures et prévisions de l’affaissement du sous-sol en deux sites du littoral d’Emilie-Romagne. L’EVOLUTION ATTENDUE Plusieurs scenarii d’évolution du trait de côte de l’Emilie-Romagne ont été proposés par les scientifiques. Le scénario le plus pessimiste est présenté sur la carte. Situation prévisible du littoral nordouest adriatique en 2100. L’EVOLUTION DU DELTA DU RHÔNE Les évolutions saisonnières du delta du Rhône Lors de périodes de crues, les fines particules en suspension apportées par le Rhône vont alimenter son delta sous-marin, tandis que les particules sableuses vont engraisser les terrains situés près de son embouchure. Lors de tempêtes, les sédiments sableux sont remobilisés et la ligne de rivage est modifiée. L’EVOLUTION DU DELTA DU RHÔNE Les tempêtes n’ont pas que des effets négatifs. Ainsi, en régime normal, la plage Napoléon se rétrécit tandis que la flèche de la Gracieuse s’engraisse. Or, après les tempêtes de novembre et décembre 1994, et sous l’effet de la houle et de vents contraires, la plage Napoléon s’est engraissée alors que la partie centrale de la flèche de la Gracieuse a subi une érosion (graphique de gauche). Au contraire, lorsque la houle et les vents cumulent leurs effets (graphique de droite), la tendance est davantage à l’érosion. Evolution du bilan sédimentaire (apportsérosion) sur les plages situées à l’est de l’embouchure de Rhône, après les tempêtes de novembredécembre 1994 (à gauche) et janvier 1995 (à droite). … ET REPONSE DE L’HOMME FACE AU DANGER Au XXIe siècle, l’homme devra faire face à l’élévation continue du niveau marin, et aux effets agravés des activités humaines sur le littoral. Pour relever ce défi, une politique de gestion rationnelle de la bande côtière et une prévention améliorée des risques naturels sont indispensables. L’EVOLUTION DE LA LIGNE DU RIVAGE Comment changera la ligne de rivage au cours du XXIe siècle ? Les scientifiques prévoient que la température moyenne à la surface de la Terre augmentera de 14° aujourd’hui à 16-18° à la fin du XXIe siècle. Dans le même temps, le niveau moyen des mers pourrait s’élever de 50 cm. Toutefois, certains modèles climatiques plus pessimistes prévoient une montée des eaux supérieure à 1,2 mètres. LE TRAIT DE CÔTE EVOLUE La remontée des eaux océaniques est très lente à l’échelle de la vie d’un homme. Toutefois des événements catastrophiques peuvent rompre des équilibres précaires, et rendre visible une évolution inéluctable. C’est le cas des inondations brutales, déclenchées par de tempêtes exceptionnelles et par la destruction des digues naturelles ou artificielles qui protègent les côtes basses. Les Bas-champs picards, au Sud de la Baie de Somme, une zone littorale basse où les inondations catastrophiques sont possibles. En France, certaines côtes basses ont été envahies après les tempêtes d’octobre 1987, février 1990 et décembre 1999. LES DISPARITIONS ATTENDUES Tuvalu, un petit archipel du Pacifique, recherche une terre d’accueil pour ses 10 000 habitants. Sa capitale, Funafuti, a subi une marée en mars 2000 qui a atteint 3,2 m au-dessus du niveau de la mer, alors que le point le plus haut de l’archipel n’est qu’à 4,5 mètres d’altitude. Certains atolls du Pacifique, les zones deltaïques comme celles du Gange en Inde et au Bangladesh et les polders européens sont particulièrement menacés. En revanche, la Côte d’Azur, où les reliefs plongent directement dans la mer, est moins exposée à ce danger. LES DISPOSITIONS ACTUELLES ET LES ENJEUX La prévention des risques et l’aménagement du littoral Carte de localisation des principales villes autour du Bassin Méditerranéen (Mer Noire comprise) Le complexe touristique des « pyramides » à la GrandeMotte (département du Gard). Sur le pourtour de la Méditerranée, comme sur beaucoup de régions littorales dans le monde, la population est de plus en plus nombreuse. La forte urbanisation de certains secteurs (carte ci-contre) et le développement du tourisme (photo) nécessitent une gestion globale et durable du littoral, qui doit notamment prendre en compte les risques naturels. LES DISPOSITIONS LEGALES 1-L’information préventive des populations. Des dossiers Départementaux des risques Majeurs (DDRM), prévus par la loi du 09/11/1994, et complétés par des Dossiers Communaux Synthétiques (DCS), sont établis par l’Etat et communiqués aux maires, à charge pour eux d’informer les populations. 2-Réalisation de PPR (Plans de Prévention des Risques naturels), qui sont prévus par la loi n° 95-101 du 02/02/1995. Le PPR, qui s’applique aux communes, aboutit à leur classement en 3 zones selon le degré de risque (blanche, bleue et rouge), assorti de prescriptions et d’interdictions. En France, la politique de prévention des risques naturels s’articule autour de 3 points : Champ d’inondation approximatif dans la basse vallée de la Siagne le 12 janvier 1996 (à gauche) et risque d’inondation (PPR) sur la commune de Mandelieu-la-Napoule (à droite) LES ALPES MARITIMES Dans la zone littorale des Alpes-Maritimes, les PPR déjà approuvés concernent le risque inondations (voir l’exemple ci-contre de la Siagne pour la commune de Mandelieu) et le risque feux de forêts. Le risque séismes et le risque mouvements de terrain et érosion sont en cours d’évaluation. 3- Des expropriations dans des zones jugées particulièrement dangereuses peuvent être nécessaires si les mesures de prévention ou d’alerte sont insuffisantes pour assurer la sécurité des personnes et des biens face au risque de grande ampleur. Le développement durable du littoral implique une coopération permanent entre élus, usagers de l’espace et scientifiques. Parmi ces derniers, le spécialiste des Sciences de la Terre est chargé d’analyser les phénomènes géologiques qui affectent les rivages, d’évaluer le risque de catastrophe naturelle (aléa) et d’estimer les enjeux humains associés (vulnérabilité). CREDITS PHOTOGRAPHIQUES • Images de Kobe et d’Indonésie : NOAA – site web http://www.ngdc.noaa.gov/seg/fliers/se-0801.shtml#eqslides; Cliché du Monts-St-Michel : site web désactivé; Cliché des falaises d’Etretat : site web http://www.etretat.com; Cliché de Pillow-lavas : NOAA photo library – site web http://www.photolib.noaa.gov; Cliché de Péridotite : ODP.Tamu.edu; Cliché du Mercantour : Olivier Sardou, Géosciences Azur – site web http://www.photolib.noaa.gov; Carte du Bassin Ligure : Jacques Déverchère, Géosciences Azur; Clichés du Mont-St Hélens : USGSCascades Volcano Observatory – site web http//www.photolib.noaa.gov; Carte du Bassin Ligue : Jacques déverchère, Géosciences Azur; Photos satellites du Rift Est-Africain et de la Mer Rouge : NASA Photo Gallery; Coupe et carte du Bassin Ligure : Nadège Rollet, Géosciences Azur; Carte en relief de la Terre : NOAA – site web http://www.ngdc.noaa.gov.seg/topo/globe.shtml; Photo satellite d’Izmit : EURIMAGE – site web fourni par Nicole Béthoux, Géosciences Azur; Clichés de la Cypress Highway : USGS – site web http://wrgis.wr.usgs.gov; Cliché du Nord –Chili : Tony Monfret, Géosciences Azur; Cliché d’El-Asnam : fourni par Nicole Béthoux, Géosciences Azur. Clichés de la cypress Highway : USGS – site web http : //wrgis.wr.ugs.gov ; Clichés de Baïardo : Olivier Laurent, Géosciences Azur ; Cliché de Santorin : site web http : //www.geo.aau.dk/palstrat/tom ; Gravure de Lisbonne : Eartquake ngineering Earthquake Center, University of California, Berkeley – site web http://www.eerc.berkeley.edu/kozak ; Clichés de tsunami à Hawaï : NOAA – site web http : //www.ngdc.noaa.gov/seg/fliers/se-0801.shtml #eqslides. Schéma GPS, cliché d’un GPS et carte de Californie du Sud : Eric Calais, Géosciences Azur ; Données GPS (station WIDC) : Southern California Intergrating GPS Network – site web http : //wwwsocal.wr.usgs.gov/scign/Analysis ; Cliché de Nouvelle-Zélande : I.G.N.S. – Nouvelle Zélande ; Cliché du Mont Huesti : Olivier Laurent, Géosciences Azur ; Cliché du Canada : Comission Géologique du Canada – site web http://sts.gsc.rucan.ca/tsdsvr/landf _new.asp ; Carte d’Alexandrie : Fondation HILTI – site web http://www.hilti.com/foundation/images/961.jpg ; Catres de L’Europe et des Alpes : Eric Calais, Géosciences Azur ; Carte des séismes en PACA : Laboratoire de Géodynamique (LDG) ; Schéma structural des Alpes-Maritimes : Christophe Larroque, Géosciences Azur ; Cliché des concrétions : Eric Gilli, Centre d’Etudes du Karst ; Clichés de Diano Marina et Menton : André Laurenti ; Cliché des capteurs sismique : Jean Virieux, Géosciences Azur ; Cliché d’un OBS : Jacques Deverchère, Géosciences Azur ; Carte de localisation des stations : Christophe Larroque, Géosciences Azur ; Sismogrammes et accélérogrammes : Françoise Courboulex, Géosciences Azur ; Clichés de Données marégraphiques : The Global Sea Level Observing System – Site web http://www.pol.ac.uk/psmsl/gloss.info.html ; Données Topex-Poseidon : CNES – ste web http: //sirius-ci.cst.cnes.fr: 8090/HTML/information/frames/news/image_du_moisfr.html ; Données de température : Climatic Research Unit – site web http://www.cru.uea.ac.uk/~mikeh/research/wwfscenarios.html ; Données de gaz carbonique : Carbon Dioxide Information Analyse Center – site web http://www.cdiac.esd.ornl.gov/trends/co2/contents.htm ; Gravure du Glacier d’Argentière : fourni par Olivia Lesne, Géosciences Azur ; Cliché du glacier d’Argentières : Madame Fiagro, N°17113, 21/08/1999 – Clichés des puits de pétrole du Koweït : Pentagon – site web http://web.paticafe.b.net/Pentagon/1012/leaf9.htl ; Image satellite d’Utique : NASA Photo Gallery ; Cliché de la digue d’Asfsluitdijk : site web http://www.drf.nl/images/diversen ; Clichés de Biarritz et de la plage de Nice : Andrée Dagome, laboratoire ESPACE ; Cliché de la côte des Basques : site web désactivé ; Cliché de la Falaise Aval : site web http://wwwearthshots.com : Clichés des îles barrières : USGS – site web http://www.cru.uea.ac.uk/~mikeh/research/wwfscenarios.html ; Cliché de Tuvalu : site web http://members.xoom.com/XMCM/tuvaluonline/ww2-index.htm ; Cliché de la Grande Motte : Andrée Dagorne, laboratoire ESPACE; Cartes du champ d’inondation de la Siagne et du PPR de la commune de Mandelieu : fournis par Andrée Dagorne, laboratoire ESPACE.