A la découverte des courants océaniques profonds - IRD

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COMMUNIQUE DE PRESSE
www.nouvelle-caledonie.ird.fr
Mission CASSIOPEE 19 juillet – 23 août Nouméa, 16 juillet 2015 A la découverte des courants océaniques profonds Service ISC
Information Scientifique
et Communication
Mina Vilayleck
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Centre IRD de Nouméa
BP A5 - 98845 Nouméa
Nouvelle-Calédonie
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Une équipe internationale de scientifiques partira à bord de l'Atalante, un des fleurons de la flotte scientifique française, prospecter les courants océaniques profonds autour de l’équateur, au cours d'une mission océanographique de 35 jours. La plus grande partie des travaux se déroulera dans les eaux des Iles Salomon et de la Papouasie‐Nouvelle Guinée. Si les courants superficiels de l'océan sont maintenant bien connus, les courants au‐delà de 500 m de profondeur restent largement mystérieux, faute de mesures suffisantes. C'est pour éclaircir ce mystère que 18 scientifiques embarqueront à bord de l'Atalante, à partir du 19 juillet de Nouméa, pour une mission de 35 jours. Parmi eux : cinq étudiants d'universités françaises, allemande, et de l’Université du Pacifique Sud, ainsi que deux ingénieurs américains de la Scripps. Ils effectueront des mesures entre la surface et le fond de l’océan, pour documenter les courants profonds et les propriétés des masses d’eau : hydrologie, éléments nutritifs et approches isotopiques. Les courants présents dans les couches superficielles de l'océan sont mesurés depuis plusieurs décennies de façon directe lors de campagnes océanographiques, ou à des points fixes sur des mouillages courantométriques. Au‐delà de 500 mètres de profondeur, en revanche, la circulation océanique reste encore largement inconnue car elle ne peut être mesurée qu'épisodiquement. Or, des recherches récentes ont montré l'existence surprenante à 1000m de courants très organisés sur l'ensemble du bassin, avec une structure spatiale totalement différente des courants de surface (voir Figure 1). A l’aide de flotteurs dérivants, les spécialistes ont observé une sorte de feuilletage en latitude de bandes de courants zonaux de directions opposées. Ces jets, étroits, s'écoulent zonalement d'ouest en est ou d'est en ouest à environ 5‐10 cm/s sur près de 12.000 kilomètres entre les iles Salomon et les côtes américaines et s'intercalent en changeant de sens régulièrement tous les 150 km en latitude. Surprenants jets de courants profonds Ces jets pourraient transporter sur de grandes distances des masses d'eaux équatoriales avec des propriétés physiques et chimiques différentes : comprendre l'importance de ces jets pour le mélange et le transport des eaux est donc un enjeu important pour le climat. Pourquoi sont‐ils organisés de telle manière? Quelle est l'extension verticale de ces jets? Quelles sont les propriétés physiques et chimiques des masses d’eau qu’ils transportent ? L'existence de ce système de jets zonaux alternés pose donc de nouveaux défis scientifiques à notre compréhension de la dynamique océanique. La campagne CASSIOPEE sera aussi l’occasion de récupérer 5 lignes de mouillages courantométriques ancrés au fond de l’océan, dans les détroits de la Mer des Salomon. Ces détroits représentent en effet le point d’étranglement des eaux transitant du Pacifique Sud‐Ouest vers la bande équatoriale par les courants de bord ouest. Déployés pour la première fois en juillet‐août 2012, pendant la campagne PANDORA à bord de l'Atalante dans le cadre d’une collaboration France/Etats‐Unis/Papouasie Nouvelle‐Guinée, ils ont été récupérés avec succès puis partiellement redéployés en mars 2014 lors de la mission SPICEMoor sur le navire américain Thompson. Depuis,ils mesurent sur toute la colonne d’eau, les températures, la salinité et les courants de l’océan. Une mine de données pour les océanographes. Figure 1: Courants ouest‐est moyens déduits des dérives des flotteurs Argo de 2003 à Août 2011. En rouge, courant vers l'est; en bleu, courant vers l'ouest. Adapté de Cravatte et al., 2012. Figure 2: Déploiement et récupération des mouillages courantométriques lors desmissions PANDORA et SPICEMoor. Figure 3: Carte schématique des courants dans le Pacifique Sud‐Ouest et position des mouillages à l’eau. Figure 4 : Trajectoire de la campagne CASSIOPEE. Les stations CTD sont indiquées par les points blanc; les mouillages sont indiqués par les étoiles. Contact(s): Frédéric Marin, LEGOS | OMP/Toulouse | [email protected] Sophie Cravatte, LEGOS | Centre IRD de Nouméa | [email protected] | + 687 26 07 28 Soutiens Les projets ZEBRE, Solwara, les campagnes PANDORA puis SPICEMoor et CASSIOPEE (http://solomonseaoceanography.org) sont soutenus par l’IRD. Elles sont aussi soutenues par le programme LEFE de l’INSU‐CNRS, par l’ANR Blanc, et la NSF. (http://www.insu.cnrs.fr/environnement/ocean‐littoral/pandora) Partenaires Les mouillages déployés en Mer des Salomon sont le fruit d’une collaboration entre la Scripps Institution of Oceanography (CA, USA), le CNRS‐INSU, l’IRD, les Universités de Toulouse, Grenoble, l’Université du Pacifique Sud (Fidji) ainsi que l’Université dePapouasie‐
Nouvelle Guinée. Laboratoires français impliqués (IRD) LEGOS (Toulouse/Nouméa), LEGI (Grenoble), MIO (Marseille), DT‐INSU Responsables Le chef de mission de la campagne est Frédéric Marin (IRD‐LEGOS). Les PIs des projets ZEBRE et Solwara‐SpiceMoorassociés sont Alexandre Ganachaud et Sophie Cravatte. Pour en savoir plus: Programme SPICE (South Pacific climate and circulation experiment), http://spiceclivar.org) labellisé par CLIVAR. Projet Solwara (http://solomonseaoceanography.org) 
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