Les finalités de la croissance Chapitre 7 • Définitionetindicateurs •Caractéristiquesetorigines dusous-développement •Stratégiesdedéveloppement Le développement économique LES 16 PREMIERS PAYS selon le PIB par habitant (2006), l’IDH (2004) et l’IPH* Rang PIB/hab. IDH IPH 1 Lux. Norvège Suède 2 États-Unis Islande Norvège 3 Norvège Australie Pays-Bas 4 Irlande Irlande Finlande 5 Islande Suède Danemark 6 Suisse Canada Allemagne 7 Danemark Japon Suisse 8 Pays-Bas États-Unis Canada 9 Autriche Suisse Luxembourg 10 Australie Pays-Bas France 11 Finlande Finlande Japon 12 Suède Luxembourg Belgique 13 Canada Belgique Espagne 14 Belgique Autriche Australie 15 France Danemark Royaume-Uni 16 Japon France États-Unis * Indicateur de pauvreté humaine A - Définition et mesure du développement Croissance : augmentation quantitative de la production, mesurée par le PIB. Développement : phénomène qualitatif, irréversible, qui correspond à un ensemble de transformations techniques, sociales et culturelles. Mesure du développement par IDH : Indicateur de développement humain, composé du PIB/hab., espérance de vie et niveau d’instruction IPH : Indicateur de pauvreté humaine avec : IPH1 pour les PVD regroupe : risque de mourir avant 40 ans, taux d’analphabétisation et conditions de vie (accès à l’eau, sous nutrition…) IPH2 pour les pays industrialisés : probabilité de décéder avant 60 ans + population vivant en dessous du seuil de pauvreté + chômage longue durée ISS : Indice de santé sociale regroupe des critères de santé, chômage, pauvreté, accidents et risques divers BIP 40 : mesure l’évolution de la pauvreté et des inégalités à partir de 40 critères (revenus, logement, santé, emploi…) Thème 2 - Chapitre 7 - Le développement économique page 51 B - Les caractéristiques du sous-développement Caractéristiques démographiques et sociales : mortalité infantile en baisse et maintien d’une natalité élevée car la famille a valeur de symbole. Transition démographique non achevée avec de faibles résultats en matière d’alphabétisation, d’éducation, d’espérance de vie… Économies dépendantes : structure de la production encore très axée sur les produits primaires, dépendance des importations et des exportations aux pays riches. Structures sociales très inégalitaires : souvent liées aux particularités de la détention du pouvoir économique par une petite élite urbaine qui oriente la production vers des produits peu adaptés à l’ensemble de la population pour laquelle ils apparaissent comme des produits de luxe. Industrie fortement capitalistique sans création d’emplois. C - La croissance ne suffit pas au développement Si la croissance crée de la richesse nécessaire à l’amélioration du niveau de vie, elle n’est cependant pas suffisante. Le sous-développement a plusieurs signes : - Phénomènes naturels (climat, pauvreté en ressources naturelles) et démographiques (surpopulation), l’exemple des pays développés ayant réussi à surmonter ces handicaps illustre l’insuffisance de cette explication. - Retard de développement en se référant aux différentes étapes de la croissance selon Rostow : société traditionnelle, conditions préalables au démarrage, décollage, marche vers la maturité, société de consommation de masse. - Blocage du développement : prend en compte les phénomènes de domination des pays développés sur l’économie mondiale, l’échange inégal, la dégradation des termes de l’échange*, le dualisme des économies (coexistence d’un secteur moderne et d’un secteur traditionnel). * Dégradation des termes de l’échange. D - Les stratégies du développement L’industrialisation par les industries industrialisantes : résultats peu convaincants de l’Algérie en 1962 qui comptait sur les industries lourdes pour entraîner l’ensemble de l’économie mais problèmes de main-d’œuvre, d’investissement… Le modèle de développement par substitution des importations privilégie un remplacement progressif des produits importés par des fabrications locales mais suppose une forte intervention de l’État, des capitaux importants, l’importation des technologies. Exemple de pays d’Amérique latine dont le Brésil qui a diminué l’importation de biens de consommation superflus qui n’intéressaient qu’une fraction privilégiée de la population et qui a développé les clivages sociaux. Le modèle de développement extraverti par promotion des exportations : priorité donnée aux exportations, d’abord de produits à faible intensité technologique, puis par remontée de filière, à des produits plus complexes. Nécessite l’implantation de firmes multinationales, une forte intervention de l’État et une main-d’œuvre bon marché. Exemple des NPI d’Asie. Références : www. banquemondiale.org www.bis.org (site de la BRI, banque des règlements internationaux) www.unetad (site de la Cnuced) www.inf.org (site du FMI) www.undp.org (site du programme des nations unies pour le développement) Économie mondiale 2009 - Coll Repères Ed. La découverte page 52 Thème 2 - Chapitre 7 - Le développement économique Chapitre 7 - Le développement économique 1-CommentezlesdéfinitionsdudéveloppementquedonnentFrançoisPerrouxetAmartyaSen. 2-CitezdesindicateursalternatifsauPIBpourmesurerledéveloppement. Document 1 On peut partir de la définition, devenue canonique, du développement proposée par F. Perroux : une « combinaison de changements mentaux et sociaux d’une population qui le rendent apte à faire croître cumulativement et durablement son produit réel global » pour établir un premier bilan. F. Perroux caractérisait les économies sous-développées par leur désarticulation, le manque d’effets d’entraînement entre les branches, les régions et les acteurs économiques et la dépendance forte de la conjoncture économique à l’égard des chocs extérieurs. En 2006, le continent africain répond encore à ces caractéristiques. Les branches modernes, tournées vers l’exportation, génèrent peu d’effets de croissance durable. Les chocs extérieurs et intérieurs sont nombreux et entraînent de brusques renversements de tendances sur tous les plans. À la suite des travaux d’A. Sen, la définition du développement s’est complexifiée. Pour A. Sen, le développement « consiste à surmonter toutes les formes de non-libertés qui restreignent le choix des gens, et réduisent leurs possibilités d’agir ». Ces formes de non libertés s’expriment, entre autres, par un accès sélectif au système éducatif et au système de santé. Cette définition a contribué à l’élaboration d’indicateurs de développement sociétaux dont le plus connu - et maintenant le plus utilisé - est l’« indice de développement humain » (IDH). Les IDH des différents pays africains révèlent de nombreux retards malgré quelques progrès. Extrait de Espace Prépa n° 107 Fotolia©AlessioLaconi Document 2 L’INDICE DE DÉVELOPPEMENT HUMAIN Classement de quelques pays selon le PIB/hab et écart entre leur place dans ce classement et dans celui selon l’IDH 57e Iran 9 087 2 489 148e Nigeria 104 Chine 77e Brésil 4 682 8 949 e +10 1 852 68e Afrique du Sud 10 031 +7 23e France 55e Russie 13 205 31 980 +12 8e États-Unis 43 968 Source : Pnud 134e Inde 0 -6 -7 -16 -14 -18 RangselonlePIB/hab. Écartdeclassement PIB/hab. -49 Lecture: un chiffre positif signifie que le pays est mieux classé selon l’IDH que selon le PIB/ hab.,unchiffrenégatif,qu’ilestmoinsbienplacé.Exemple:lesÉtats-Unissontau8erangpour PIB/hab.etau15epourl’IDH. L’indice de développement humain (IDH) combine trois critères : le PIB par habitant, l’espérance de vie à la naissance et le niveau d’instruction (taux de scolarisation et taux d’alphabétisation des adultes). Utilisé comme principe de classement des pays, il dévoile une hiérarchie sensiblement différente de celle du PIB (même si les deux indicateurs sont liés ne serait-ce que parce que le PIB/hab. est dans l’IDH). Thème 2 - Chapitre 7 - Le développement économique page 53 Document 3 L’ÉPARGNE NETTE AJUSTÉE L’EMPREINTE ÉCOLOGIQUE Épargne nette ajustée de quelques pays, en % du revenu national brut Empreinte écologique pour quelques pays en 2005, en hectare global par personne +11,4 Russie Iran -23,2 -0,3 Afrique du Sud -29,6 Brésil Chine Inde +3,5 +35,0 +20,6 Nigeria États-Unis France +4,1 Russie Iran 3,7 2,7 Afrique du Sud 2,1 Brésil Chine Inde 2,1 Nigeria 9,4 4,9 2,4 0,9 1,3 Source : Planète vivante 2008 -13,8 +4,1 Source : banque mondiale États-Unis France Biocapacité totale = 2,1 L’épargne nette ajustée ou « épargne véritable » est un indicateur de soutenabilité mis au point par la Banque mondiale pour exprimer la variation du capital économique, humain et naturel d’un pays à l’issue d’un cycle de production. À partir de la mesure standard de l’épargne nationale brute, il procède à quatre types d’ajustements : déduction de la consommation de capital fixe, ajout des investissements en capital humain (assimilés aux dépenses d’éducation), déduction de la baisse des stocks de ressources naturelles consommées (énergie, minerais, forêts) et des dommages causés par la pollution (dont les émissions de CO2). Un taux d’épargne net ajusté négatif simple signifie un déclin de la richesse totale. C’est le cas des pays excessivement dépendants de l’exportation de ressources non renouvelables. En revanche, presque tous les pays développés exhibent une épargne nette ajustée positive. En effet, les différents types de capitaux sont considérés comme substituables : la croissance du capital économique ou humain peut compenser la baisse du patrimoine naturel. Les dommages à l’environnement sont en outre faiblement valorisés dans la version actuelle de cet indicateur. L’empreinte écologique a été lancée par des organisations non gouvernementales (ONG) réunies au sein du Global Footprint Network. Elle évalue l’impact de la consommation d’une population donnée selon la surface de sol et d’océan nécessaire pour la produire et pour assimiler les déchets qu’elle génère. Si l’empreinte dépasse la biocapacité (c’est-à-dire la capacité de la Terre à produire ces ressources et absorber ces rejets), cela signifie que les capacités régénératives de la planète sont dépassées. Il faudrait ainsi aujourd’hui 1,3 planète pour absorber l’impact des activités humaines. Grâce à une formulation très intuitive, cet indicateur a gagné une grande audience. La métrique qu’il utilise pour agréger des impacts environnementaux hétérogènes est cependant moins évidente qu’il n’y paraît. La notion d’hectare global suppose d’établir des équivalences entre différents types de surface (terres cultivées, zones de pêche, surface forestière nécessaire à l’absorption du CO2 émis par la combustion des énergies fossiles…) et de faire des hypothèques sur leur rendement. L’empreinte écologique porte sur la consommation, non sur la production comme l’épargne nette ajustée, ce qui véhicule un tout autre message : les pays riches les plus consommateurs de ressources sont ici clairement montrés du doigt. Alternatives Économiques n° 283 - septembre 2009 page 54 Thème 2 - Chapitre 7 - Le développement économique MISE EN SITUATION MISE EN SITUATION MISE EN SITUATION MISE Chapitre 7 - Le développement économique Depuis 30 ans, la Chine a adopté un modèle de croissance qui a permis au pays de sortir du sous-développement pour devenir aujourd’hui la 2e puissance économique mondiale. Ce modèle, dont le moteur principal est constitué par les exportations engendre cependant, depuis plusieurs années, des tendances qui, si elles se poursuivent, pourraient conduire le pays dans l’impasse. La structure des exportations de la Chine contraste avec celle des économies africaines qui n’ont pas su, par leur insertion internationale, ni atteindre une croissance durable, ni bénéficier des avantages de la mondialisation accélérée depuis les années 80. RécemmentembauchéparlaBanqueMondiale,ilvousestdemandéd’analyserlarelationentrecroissanceet développementenrépondantauxquestionssuivantes: 1-Quelestl’impactdelacroissancesurledéveloppementdelaChine? 2-Commentexpliquerl’échecdesstratégiesdedéveloppementdel’Afrique? Document 1 Nouveaux défis pour la prochaine décennie À court et moyen termes, les questions sociales et démographiques vont devenir beaucoup plus sensibles, car le changement de « régime » de croissance, de 10 % - 11 % par an à 8 % - 8,5 %, pourrait être suffisant pour induire une incapacité à absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail. Le risque de chômage ou sous-emploi croissant se double paradoxalement de tensions localisées (types de compétences, régions, secteurs) et d’un enjeu majeur lié au retournement de la structure des âges qui s’opérera dès la prochaine décennie. Cette question est mécaniquement liée à la transformation de la structure industrie/services, à l’amélioration des qualités professionnelles et, probablement de façon plus essentielle, à une meilleure allocation de l’épargne et du capital. De ce point de vue, une nouvelle étape dans la réforme financière est inévitable pour les prochaines années. Les inflexions structurelles de la Chine doivent intégrer le défi de la réduction impérative de sa dépendance à l’égard de l’énergie et des autres matières premières, évolution intimement liée aux questions environnementales, chinoises comme globales. L’extension territoriale de la réussite chinoise des provinces côtières et le rôle croissant d’une demande intérieure alimentée par le gonflement des classes moyennes ne pourront se faire sur la même base d’inefficience énergétique et de dégâts environnementaux. Thierry Apoteker Revue d’économie financière N° 95 - novembre 2009 Document 2 L’Afrique : un continent en mal de développement Fotolia©CarlaMarcellin Le continent dispose de près du tiers des ressources minérales mondiales, d’où son importance stratégique actuelle. Il existe aussi un potentiel agricole et des réserves d’eau inexploitées. Ensuite, son espace géographique et ses débouchés océaniques constituent des bases solides pour un grand marché. Enfin, l’Afrique contient un potentiel humain considérable et en pleine croissance. Ainsi, « le continent africain n’est pas un continent pauvre. Les potentialités économiques considérables devraient en faire une grande puissance économique si une indépendance véritable, fruit d’une politique cohérente et d’un authentique dessein unitaire, permettait à ses peuples d’œuvrer pour leurs intérêts propres et l’affirmation de leur personnalité. » L’Afrique : de mauvais choix stratégiques Pendant les années 1960, les prévisions économiques peuvent légitimement anticiper sur une croissance et un développement économique fort et durable de la plupart des pays du continent. En 1969, le rapport Pearson financé par la Banque mondiale désigne l’Asie et non l’Afrique comme le continent suscitant le plus de craintes quant à son futur. Les choix économiques effectués par les États Africains après les indépendances sont conformes aux enseignements de l’économie du développement : priorité à l’industrialisation - surtout industries agroalimentaires et textiles part substitution des importations selon les avantages comparatifs, prise en charge par l’État et l’admi- Thème 2 - Chapitre 7 - Le développement économique page 55 Document 2 (suite) et les « plans d’ajustement structurel » (PAS) imposés par le FMI vont se multiplier à partir de cette date. Ces plans échouent le plus souvent, aggravant la pauvreté, incapables de corriger la corruption et le clientélisme d’États répressifs mais poreux à tous les intérêts privés. Le continent s’enfonce alors dans un chaos économique profond pendant plus de deux décennies. Les IDE sur le continent africain ne représentent que 2 % de l’ensemble des flux annuels et ils sont concentrés sur l’Afrique du Sud et sur quelques pays pétroliers. La faible attractivité des territoires économiques africains et le risque fort de tensions et de conflits violents pénalisent la croissance. Il faut aussi insister sur le rôle de l’aide internationale. L’Afrique subsaharienne vit sous perfusion, l’aide interna- tionale, et plus particulièrement celle de l’Union européenne, représente plus de 6 % des PIB des pays de cette partie de l’Afrique. La transformation des États est une priorité. La déliquescence de nombreux États Africains depuis les années 1970 est un des principaux obstacles au développement. Ce renforcement des structures étatiques passe par les États de droit, par de véritables politiques fiscales, mais aussi par des réformes au sein d’administrations pléthoriques et prédatrices. Ces réformes ne pourront se faire qu’avec l’aide des pays riches et dans le cadre d’une intégration commerciale et financière tenant compte des spécificités des économies africaines. Espace Prépa n° 107 Fotolia©jeanclaudebraun nistration des investissements, surplus prélevé sur l’agriculture… Ces stratégies rencontrent des limites que les économistes cernent dès la fin des années 1960 : coût de production qui augmente faute de gains de productivité, marchés intérieurs insuffisants pour impulser des croissances autocentrées, multiplication de projets - les « éléphants blancs » surdimensionnés… Ces stratégies interviennent dans un contexte de croissance démographique forte et d’urbanisation anarchique. Faute de parvenir à un équilibre État-marché(s), condition d’une croissance marchande, les gouvernements et les administrations s’engagent dans une course en avant à partir des années 1970 financée par l’inflation et par l’endettement extérieur privé. La crise de la dette des PED au début des années 1980 frappe durement les pays africains page 56 Thème 2 - Chapitre 7 - Le développement économique Chapitre 7 Le développement économique Vous cocherez les cases en face des réponses ou affirmations qui vous paraissent exactes, sachant que pour chaque item, on peut trouver 0, 1, 2, 3 ou 4 réponses exactes. 1. Quel pays a l’IDH le plus élevé : o Canada o France o Suède o Japon 2. Que contient l’IDH : o l’espérance de vie à la naissance o le taux de fécondité o le taux d’alphabétisation des adultes o le taux de mortalité infantile 3. Qui calcule l’IDH : o l’ONU o la Banque Mondiale o le FMI 4. Dans les étapes de la croissance économique, Rostow met en évidence : o 3 étapes o 5 étapes o 7 étapes 5. Le principal moteur de la croissance économique chinoise est : o l’investissement o la consommation o les exportations 6. La stratégie de développement par la promotion des exportations est une stratégie de développement : o introverti o extraverti o autocentré 7. Quel économiste indien a été récompensé en 1998 pour ses travaux sur le développement : o Amartya Sen o Lakshmi Mittal o Jagdish Bhagwati À RÉFLÉC HIR • Disting ue • Définir r IDH et IPH PAS : po litique d structur ’ajustem el ent • Donne r un sen s à capa d’A. Sen bility, co ncept La croissance fait-elle le développement ? Thème 2 - Chapitre 7 - Le développement économique page 57 page 58 Thème 2 - Chapitre 7 - Le développement économique Entraînement n° 3 Les inégalités de développement Total et Amyris concluent un partenariat stratégique pour codévelopper et produire des carburants et des produits chimiques issus de la biomasse « Les biotechnologies offrent aujourd’hui des nouvelles perspectives dans la transformation de la biomasse en molécules pour les marchés des biocarburants et de la chimie verte, a souligné Philippe Boisseau, directeur général Gaz & Énergies Nouvelles de Total. Amyris est une de start-up les plus prometteuses du secteur émergent des biotechnologies blanches. Sa plate-forme technologique est un formidable accélérateur de développement et d’industrialisation. Ce partenariat est une étape clef pour Total qui ambitionne de devenir un acteur important dans ce domaine. » Amyris a mis au point des technologies de pointe pour développer des produits chimiques et des carburants issus de matières premières renouvelables. Fotolia Sucre de canne Agir pour un développement partagé Nos objectifs ? Maîtriser notre empreinte globale (environnementale, économique, sociale, etc.) et être un vecteur de développement local, partout où nous intervenons. Contribuer au développement socio-économique des communautés Produits issus vivant à proximité de nos implantations est un des principes de notre Code de de la biomasse Conduite. Nos activités peuvent parfois perturber des systèmes socio-écono(biocarburant - miques fragiles, notamment dans les régions défavorisées, et s’accompagner chimie verte) ainsi de nuisances pour les communautés riveraines. Nous sommes également conscients de leur impact potentiel sur l’environnement. http://www.total.com - Juin 2010 Fotolia © Gilloo s Pics Le groupe Total travaille sur deux axes, la recherche de nouvelles ressources en énergie et le développement d’une image éthique. Le groupe souhaite poursuivre son développement international en respectant, en maîtrisant son « empreinte économique et sociale ». Vous êtes chargé d’étudier à partir de l’exemple de la production agricole, les enjeux du développement des pays émergents. Pour cela, vous répondrez aux questions suivantes : 1 - Identifiez les déséquilibres dans la répartition des richesses au niveau mondial et les conflits d’intérêt entre pays développés et pays les moins avancés. 2 - Analysez les inégalités de développement au sein des pays émergents. 3 - L’ouverture des économies permet-elle de réduire les inégalités ? Document 1 Fleurs du bout du monde Au hit-parade des exportateurs de fleurs coupées, la Colombie se classe en deuxième position (loin derrière les Pays-Bas). Le Kenya est sixième. Le Zimbabwe est huitième (devant la France) et l’Équateur, dixième. Une petite révolution est donc en marche dans le commerce de la fleur : principalement une révolution des œillets, des roses et des chrysanthèmes, les trois variétés les plus consommées dans le monde. Le soleil est gratuit Dans l’hémisphère sud, les données climatiques s’ajoutent au contexte socio-économique pour favoriser la compétitivité de l’horticulture. Soleil gratuit et espaces vierges remplacent avantageusement l’onéreux chauffage artificiel des serres d’Europe. Et puis ce n’est pas un mystère : la main-d’œuvre coûte moins cher au Zimbabwe qu’en France. Conséquence : en Afrique comme en Amérique latine, d’importants capitaux ont été investis ces dernières années. Au Kenya, la plus grande ferme du pays 250 hectares, principalement des œillets, est contrôlée par la multinationale Unilever. Nombreux sont ceux qui, comme Johan Mussers, producteur de roses, s’inquiètent de ce que l’Occident, ses fleuristes et ses consommateurs sont en train d’appauvrir et d’abîmer les sols d’Afrique et d’Amérique du Sud. « Les herbicides et pesticides utilisés là-bas sont prohibés chez nous, soulignent-ils. L’autre jour, je suis tombé en arrêt devant un reportage télévisé : on y voyait un avion épandre des produits chimiques sur des champs de rosiers, tandis que les ouvriers agricoles, vêtus de simples shorts, s’abritaient sous des bâches en plastique. http :/www.lepoint.fr/archives/articles.php/9501 Thème 3 : la répartition des richesses page 155 Entraînement n° 3 Document 2 L’accès à l’eau portable et aux services d’assainissement de base a augmenté mais en 2004, il existait encore 884 millions de personnes sans accès à une source fiable d’approvisionnement en eau non contaminée et 2,5 milliards de personnes ayant besoin de meilleurs services d‘assainissement. Source : Banque Mondiale Document 3 Taux de pauvreté par région Unité : % 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999 2002 2005 Asie de l’Est et Pacifique 78,8 67,0 54,4 56,0 51,2 37,1 35,5 29,6 17,9 Chine seule 84,0 69,4 54,0 60,2 53,7 36,4 35,6 28,4 15,9 Europe de l’Est et Asie centrale 1,6 5,6 5,0 Amérique latine et Caraïbes 12,3 13,9 12,4 10,7 10,8 11,5 11,6 10,1 8,2 Moyen Orient et Afrique du Nord 8,6 4,6 Asie du Sud 59,4 55,6 54,1 51,1 46,1 46,9 44,1 43,8 40,3 Inde seule 59,8 55,5 53,6 51,3 49,4 46,6 44,8 43,9 41,6 1,2 6,8 1,0 6,9 1,5 5,4 3,8 5,2 4,5 5,3 5,4 5,8 4,7 Afrique subsaharienne 50,8 54,7 53,4 54,9 54,8 57,5 56,4 52,7 50,4 Total 52,0 47,1 41,8 41,6 38,9 34,8 33,7 31,0 25,7 Nombre de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar par jour Source : Banque mondiale, août 2008. Policy Research Working Paper n° 4703. La Banque mondiale préconise de remettre l’agriculture au centre des efforts de développement Le rapport « L’agriculture au service du développement », constate que le secteur agricole et le secteur rural ont été négligés et n’ont pas bénéficié d’investissements suffisants ces 20 dernières années. Alors que 75 % de la population pauvre mondiale vit dans les espaces ruraux, seulement 4 % de l’aide publique au développement va à l’agriculture dans les pays en développement. Dans ces pays, le secteur agricole est essentiel à la croissance globale, à la réduction de la pauvreté et à la sécurité alimentaire. La plupart de ces pays se trouvent en Afrique subsaharienne, où l’agriculture emploie 65 % de la population active et contribue pour 32 % à la croissance du PIB. Selon le rapport, l’agriculture offre des voies possibles pour sortir de la pauvreté à condition que des mesures soient prises pour augmenter la productivité dans le secteur des produits alimentaires de base, pour inciter les petits exploitants à se lancer dans les domaines très porteurs et à forte valeur ajoutée de l’horticulture, de l’aviculture, de l’aquaculture et des produits laitiers, et enfin pour créer des emplois ruraux non agricoles. http ://web.worldbank.org.html Communiqué de presse n° 2008/080/DEC Document 4 Les inégalités de développement La pauvreté baisse dans le monde. 1,4 milliard d’habitants vivent cependant toujours sous le seuil de pauvreté, soit le quart de la planète. Le nombre de pauvres dans le monde s’est réduit de 1,9 à 1,4 milliard de personnes entre 1981 et 2005, selon les données de la Banque mondiale qui utilise un seuil de pauvreté fixé à 1,25 dollar par jour et par habitant. Une évolution d’autant plus positive que dans le même temps la population mondiale s’est accrue. Du coup, le taux de pauvreté a été réduit de moitié : de 52 à 26 % de la population mondiale. Toutefois, ce jugement positif doit être nuancé. Le seuil de pauvreté considéré est particulièrement bas : en doublant ce seuil à 2,5 dollars par jour, on compte plus de trois milliards de pauvres, soit plus de la moitié de la planète. Enfin, les observations datent de 2005. Le ralentissement économique mondial, la flambée des prix alimentaires et pétroliers risquent d’avoir des conséquences dramatiques pour les populations les plus démunies du monde. On compte dans le monde plus de deux milliards d’enfants, dont 86 % dans les pays en développement. Parmi eux, un milliard (soit un enfant sur deux) vivent dans la pauvreté. La pauvreté des enfants n’est pas seulement une question de revenu des parents : elle doit aussi être évaluée sous forme de graves privations, que ce soit dans le domaine de l’alimentation, de l’école ou de la santé. Source : rapport mondial pour le développement 2007 du PNUD page 156 Thème 3 : la répartition des richesses PIB par tête, en $ courants 2008 Afrique Subsaharienne 1 206,8 Amérique Latine 7 208,2 Asie de l’Est 2 691,1 Europe et Asie centrale 8 311,3 Moyen Orient 3 003,6 Pays à revenus élevés 41 193,5 Pays en développement 2 902,7 Zone euro 43 176,7 Monde 9 044,4 Source : Banque mondiale Entraînement n° 3 Document 5 Agrocarburants : l’Europe sous l’emprise du lobby industriel Monique Munting, qui a été chercheuse universitaire puis fonctionnaire à la Commission Européenne, en charge de programmes de coopération avec divers pays, a mené son enquête. Elle rappelle les liens entre la crise alimentaire et le développement - déterminé politiquement - des agrocarburants. Elle détaille, en particulier, comment l’Europe a décidé de les promouvoir. C’est-à-dire qui l’a guidée vers ce choix. Il semble qu’à cet échelon, les modalités de gouvernance pourraient aussi être améliorées. Les agrocarburants sont poussés par les producteurs d’agro-carburants et par ceux qui investissent dans ce secteur. Ils sont nombreux, puissants, et concluent des alliances jusqu’alors inédites. C’est ainsi que diverses entreprises pétrolières investissent maintenant dans des plantations agricoles, et que l’industrie automobile investit dans la recherche sur les OGM. Les entreprises impliquées s’appellent : ADM, Cargill, DuPont, Syngenta, AlcoGroup, Britisch Sugar, British Petroleum, Shell, Mitsubishi, Chevron, Petrobrás, Total, Petrochimie, Rabobank, Barklays, Société Générale, Toyota, Bill Gates, Georges Soros, Carlyle, Goldman Sachs, etc. Quand on interroge ces acteurs-là au sujet des agro-carburants, il va de soi qu’ils sont pour. Ce sont des intérêts qui parlent ici, non des analyses indépendantes. http://www.agter.asso.fr/article335.fr.html Document 6 Terres africaines, terres pour l’agrocarburant Les politiques de transports de l’Union européenne, fixant des objectifs de 10 % aux recours d’énergies renouvelables dans le secteur du transport d’ici 2020, ont incité à l’émergence des agrocarburants, augmentation chaque année de l’utilisation des agrocarburants. Induisant l’accaparement de terres agricoles, notamment en Afrique et dont l’OCDE avait déjà dénoncé en 2007 l’exploitation de ce type d’agriculture favorisant une pénurie alimentaire et provoquant la disparition environnementale. Cette adaptation provient du fait que les politiques en matière des transports écologiques, notamment des pays du Nord, ont fait croître ce type de production agricole, établissant du coup un authentique atout commercial et économique. http://habitat-durable.over-blog.com/article-terres-africaine-56272859.thml Document 7 Afrique : une production agricole pour se nourrir ou pour rouler en voiture ? « En partant du principe que les ménages ruraux ne pratiquent pas la monoculture, la production de biocarburants pourrait stimuler la production agricole, comme c’est peut-être le cas chez les cotonculteurs de certains pays sahéliens. Bon nombre de ces pays pauvres se trouvent dans des régions tropicales où des cultures de biocarburants relativement peu onéreuses, telles que la canne à sucre et le palmier à huile, sont déjà pratiquées », pouvait-on lire dans le document cadre des Nations Unies. En 2006, 13 pays africains ont créé l’Association des pays africains non producteurs de pétrole, une association dont l’objectif est de développer l’industrie des biocarburants sur le continent. » http://www.irinnews.org/fr/Report/French.aspx?Reportld=74966 Thème 3 : la répartition des richesses page 157 page 158 Thème 3 : la répartition des richesses