Cependant on doit rappeler que sur 6 études (mais de brève durée : 3 à 24 mois),
une seule a montré un changement significatif de la prostate, c’est à dire une augmentation de
21 % du marqueur PSA par rapport aux valeurs avant le début du traitement.
En réalité on doit admettre que le risque n’est pas grand de favoriser le
développement d’un cancer si les doses administrées sont raisonnables et ne font pas monter
aux dessus des valeurs de l’homme normale ( ce que les médecin appellent « les valeurs
physiologiques ». Cependant le patient doit être informé rigoureusement des incertitudes
actuelles. Pour d’autres spécialistes le fait de ramener la testostérone à une valeur
physiologique pourrait même avoir un effet protecteur contre le cancer prostatique. Dans tous
les cas la surveillance étroites des troubles d’origine prostatique, par exemple les difficultés à
uriner, et le PSA sont impérieux.
Les autres contre-indications sont moins formelles et sont en relation avec les
troubles vasculaires et métaboliques susceptibles d’être aggravés par la testostérone. En
particulier il faut se méfier de sujets qui ont déjà une hypertension ou un taux d’hémoglobine et
un nombre de globules rouges approchant des limites supérieures de la normale et il sera sage
d’en vérifier régulièrement les valeurs en même temps que le poids et le cholestérol.
L’administration d’hormones doit donc être précédée de beaucoup d’explications et si vous
(ou pour les femmes, votre compagnon) souffrez d’andropause il ne faut pas hésiter à poser
toutes les questions que vous voulez à votre médecins qu'il soit ou non andrologue!
Par exemple le couple doit savoir qu’en ce qui concerne l’activité sexuelle, la carence en
testostérone n’est qu’un facteur, certes important mais non essentiel. La meilleure preuve en
est la baisse de fréquence des rapports sexuels deux ans en moyenne avant la ménopause de la
femme qui a été mise en évidence par une enquête anglo-saxonne. Et cette date est évidemment
tout à fait indépendante de la fonction testiculaire masculine. Il n’est pas non plus inutile de
rappeler le rôle essentiel que la femme joue dans l’activité érotique du couple et que c’est aussi
à elle de prendre des initiatives. Enfin, est-il utile de redire que la poursuite d’une activité
érotique ludique et de caresses en dehors des pénétrations sexuelle, peut contribuer à ramener
l’équilibre dans le couple.
On dispose de plusieurs formes de testostérone actives par la bouche, la peau et en injections
intramusculaires.
Les préparations d'action retard (énanthate de testostérone) sont les plus utilisées, à des doses
variables de 1OO à 25O mg tous les 15-3O jours. Il est habituel de chercher un compromis
entre la sécurité, procurée par les petites doses 1OO mg, souvent répétées et la commodité :
25O mg toutes les 3 semaines à 1 mois. Il est trouvé par la dose de ½ ampoule soit 125 mg tous
les 10 à 21 jours selon la réponse du patient. Ainsi les fluctuations se font dans les limites de
valeurs normales de l'adulte.
Il existe une préparation injectable très intéressante mais malheureusement
coûteuse d’undécanoate (nebido®) qui permet d’obtenir pendant des durées de 3 et 2 mois, des
taux physiologiques avec une seule injection !
Le gel de Testostérone (androgel®)appliqué quotidiennement (soit 25 soit 50
mgs) st également du plus grand intérêt et un peu moins couteux. Ses effets bénéfiques sur tous
les plans ont été démontrés par de nombreuses et très complètes études chez le sujet jeune. La
démonstration en est particulièrement valable sur le plan des performances sexuelles à cet âge.
De ce fait, on peut le considérer comme une bonne solution malgré l’absence actuelle de
remboursement par la Sécurité Sociale.
Une hormone très proche la dihydrotestostérone (andractim® )peut également
être administrée en utilisant la voie cutanée. Ses effets favorables en particulier sur le mieux
être ont été démontrés mais seulement dans des études de durée brève.