biologie de l`.crevisse

publicité
Busson Sandrine
Maîtrise BPE
Avril-Août 2003
Maître de stage:
Manuel VALLAT
Chargé de missions
Inventaire des populations d'écrevisses à pieds blancs en basse Maurienne /Avril-Août 2003
-1-
REMERCIEMENTS
Je remercie tout d’abord Monsieur Gérard Guillaud, président de la Fédération de Savoie
pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique pour m’avoir accueilli au sein de cette
structure.
Je remercie sincèrement Manuel Vallat pour m’avoir fait confiance et pour m’avoir fourni
tous les outils nécessaires à cette étude.
Je remercie Olive et Dom pour leur sympathie et leur gentillesse.
Je remercie Paul pour le prêt généreux de son bureau!
Je remercie petit Rémy et la Goyarde pour leur bonne humeur.
Je remercie Bertrand pour ses précieux conseils et son amitié.
Je remercie Benoît pour son aide lors des pêches nocturnes.
Je remercie toutes les personnes qui m’ont accordé un peu de leur temps en répondant
patiemment à mes questions : Frédérique Grandjean, Michel Bramard, François de
Georgie, Philippe Vallet et Olivier Gallet.
Je remercie tous les gardes de la Brigade du CSP de Savoie (Jean-Marc, Gilles, Patrice,
Gilbert et Roland) et plus particulièrement Anne-Sophie pour sa participation active aux
prospections nocturnes ainsi qu’aux échantillonnages.
Enfin je remercie Blandine et Gaëtan pour leur soutien et leur patience face à mes
discours interminables sur les « cre-cre »!
Inventaire des populations d'écrevisses à pieds blancs en basse Maurienne /Avril-Août 2003
-2-
SOMMAIRE
INTRODUCTION
I.
……………………………………………………………………...6
L’ÉCREVISSE À PIEDS BLANCS Austropotamobius pallipes
1.
POSITION SYSTÉMATIQUE
…………………………………………………..7
2.
MORPHOLOGIE ………………….……………………………………………8
2.1. Critères de détermination spécifiques
2.2. Dimorphisme sexuel
2.3. Taille et poids
…..……………………………8
…………………………………………………..8
………………………………………………………....9
2.4. Couleur
……………………………………………………………….9
3.
NUTRITION
……………………………………………………………….9
4.
PRÉDATEURS
……………………………………………………………...10
5.
REPRODUCTION ET DÉVELOPPEMENT
6.
ECOLOGIE …………………………………………………………………....12
6.1. Habitat
…………………………………….10
……………………………………………………………...12
6.2. Paramètres mésologiques
II.
……………..7
7.
ETHOLOGIE
8.
ECOLOGIE COMPARATIVE
9.
LES MALADIES DES ÉCREVISSES
10.
CAUSES DE RARÉFACTION
11.
STATUT JURIDIQUE ET PROTECTION
12.
DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE
…………………………………………...12
……………………………………………………………...13
………………………………………………....14
…………………………………………...15
………………………………………………....17
…………………………………….18
…………………………………………...19
INVENTAIRE …………………………………………………………………….20
1.
INTRODUCTION ……………………………………………………………...20
2.
MATÉRIEL ET MÉTHODES
2.1.
………………………………………………....23
Description de la zone d’étude
2.2. Méthodes de prospections
…………………………………….23
…………………………………………...24
2.3 . Description des cours d’eau prospectés ………………………………25
2.4. Description des cours d’eau où l’écrevisses a été contactée ……………26
3.
RÉSULTATS
……………………………………………………………...27
3.1. Prospections nocturnes
…………………………………………...27
3.2. Pose de nasses appâtées
…………………………………………...28
Inventaire des populations d'écrevisses à pieds blancs en basse Maurienne /Avril-Août 2003
-3-
3.3. Limites de répartition des populations d’écrevisses à pieds blancs
contactées ……………………………………………………………...29
3.3.1. Ruisseau de la Chapelle
…………………………………….29
3.3.2. Ruisseau des Chavannes
…………………………………….29
3.3.3. Ruisseau du Montgandeux
…………………………………….29
3.3.4 Ruisseau du Pomaray …………………………………………..29
3.4.5. Ruisseau du Reposet
…………………………………………..29
3.4. Caractéristiques du biotope des écrevisses à pieds blancs …………...30
3.4.1. Caractéristiques générales …………………………………….30
3.4.2. Qualité de l’eau …………………………………………………30
3.4.3. Caractéristiques de l’habitat mosaïque exploité par
Austropotamobius pallipes
III.
ÉCHANTILLONNAGE
…………………………………….32
………………………………………………………..34
1.
INTRODUCTION ……………………………………………………………...34
2.
MATÉRIEL ET MÉTHODES
3.
…………………………………………………35
2.1. Estimation de l’effectif
…………………………………………...35
2.2. Mesures morphométriques
…………………………………………...35
2.3. Prélèvements génétiques
…………………………………………...36
RÉSULTATS
……………………………………………………………...37
3.1. Estimation par capture/marquage/recapture
3.2. Estimation par captures successives
………………………..37
………………………………39
3.3. Tableau récapitulatif des effectifs estimés
………………………..43
3.4. La population du ruisseau des Chavannes
………………………..44
3.5. La population du ruisseau du Montgandeux
………………………..46
3.6. Comparaison des populations du ruisseau des Chavannes et du
ruisseau du Montgandeux
4.
…………………………………………..48
CRITIQUE DES MÉTHODES D’ÉCHANTILLONNAGE ET DES
ESTIMATIONS D’EFFECTIF
………………………………………………....50
4.1. Stratégies par épuisement des stocks
4.2. Capture/Marquage/Recapture
………………………………50
…………………………………….51
Inventaire des populations d'écrevisses à pieds blancs en basse Maurienne /Avril-Août 2003
-4-
4.3. Sex-ratio des populations échantillonnée du ruisseau des Chavannes
et du ruisseau du Montgandeux
…………………………………….52
4.4. Comparaison de la taille des mâles et des femelles sur les ruisseaux
des Chavannes et du Montgandeux
………………………………52
4.5. Comparaison de la taille des individus du ruisseau des Chavannes
et du ruisseau du Montgandeux
5.
PROPOSITIONS DE SUIVI
IV. BIBLIOGRAPHIE
…………………………………….52
…………………………………………………54
……………………………………………………………...55
Inventaire des populations d'écrevisses à pieds blancs en basse Maurienne /Avril-Août 2003
-5-
INTRODUCTION.
Depuis plusieurs années, les écrevisses autochtones (Austropotamobius pallipes et
Astacus astacus) voient leurs aires de répartition régresser sur l’ensemble du territoire français. Le même phénomène a été constaté en Savoie. Il semble donc urgent de référencer les
sites à Austropotamobius pallipes ou écrevisse à pieds blancs de façon à les protéger activement. En effet, cette espèce d’intérêt communautaire est très sensible aux pollutions environnementales et représente un bon bio-indicateur de la qualité du milieu.
C’est dans cette optique que la FSPPMA (Fédération de Pêche et de Protection des
Milieux Aquatiques) a décidé, dans le cadre du contrat rivière Arc, de réaliser un
inventaire des sites à A.pallipes en basse Maurienne.
A l’issu de cet inventaire, les limites de répartition des populations d’écrevisses à pieds
blancs en basse Maurienne seront intégrées à la base de données de la Fédération de
Savoie pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique.
Parallèlement à cet inventaire, nous tenterons de caractériser le biotope préférentiel de
cette espèce.
Un échantillonnage exhaustif des sites à A.pallipes sera également mené en vue d’évaluer
l’état de santé actuel des populations. Différentes méthodes d’échantillonnage seront
testées au préalable.
Inventaire des populations d'écrevisses à pieds blancs en basse Maurienne /Avril-Août 2003
-6-
I.
L’ECREVISSE A PIEDS BLANCS (Austropotamobius pallipes)
1.
POSITION SYSTÉMATIQUE.
CLASSIFICATION
RÈGNE
EMBRANCHEMENT
CLASSE
SOUS CLASSE
SUPER ORDRE
SOUS ORDRE
FAMILLE
CARACTÉRISTIQUES
Animal
Arthropodes
Corps segmenté et présence de pattes articulées
Crustacés
Corps protégé par un exosquelette et divisé en 3
parties: le céphalon qui porte les 2 yeux et 2 paires d’antennes, le thorax et l’abdomen qui
portent les appendices. Le segment abdominal
(le telson) porte l’anus mais jamais d’appendice.
Les sexes sont séparés.
Malacostracés
Nombre de segments fixe (20 somites). Le thorax porte 8 péréiopodes biramés et l’abdomen
porte 6 pléopodes biramés. A cela s’ajoute 5
segments céphaliques et le telson.
Eucarides
Les 3 premiers péréiopodes forment les maxillipèdes. La tête et le thorax sont recouverts par un
céphalothorax.
Les yeux sont pédonculés.
Décapodes
Le céphalothorax recouvre complètement la
base des péréiopodes et les branchies situées à
leur base.
5 paires de pattes marcheuses et une palette natatoire (dernière paire de pléopodes + le telson)
Astacidae
Pas d’éperon sur l’ischiopodite de la 2ème patte
marcheuse chez les mâles, pas d’épine incurvée
à la face interne du carpopodite des pinces
GENRE
Austropotamobius
ESPÈCE
pallipes
Inventaire des populations d'écrevisses à pieds blancs en basse Maurienne /Avril-Août 2003
-7-
2.
POSITION SYSTÉMATIQUE.
2.1
Critères de détermination spécifique
•
céphalothorax avec une seule rangée
d’épines(en général de 1 à 5) en arrière du
sillon cervical
•
rostre à bords lisses et convergents
•
crête rostrale peu développée et non
crénelée
•
éperon à la base de l’endopodite du
pléopode 2 du mâle
2.2
Dimorphisme sexuel
Mâles
•
•
Femelles
Pléopodes des segments abdominaux I •
et II très développés et transformés en
organes copulateurs
Pléopodes du segment abdominal I réduits
•
Pléopodes des segments abdominaux
II à V portent les œufs pendant l’incubation
•
Taille généralement inférieur à celle
des mâles
•
Base de l’abdomen plus large que chez
le mâle
Taille généralement plus importante
que la femelle
Inventaire des populations d'écrevisses à pieds blancs en basse Maurienne /Avril-Août 2003
-8-
2.3
•
•
2.4
Taille et poids
Les individus adultes ont une taille comprise entre 7 et 9 cm mais peuvent atteindre
jusqu’à 10 voir 12 cm.
Le poids moyen des adultes est de 70 à 90 g.
Couleur
Du brun rougeâtre au vert bronze, parfois gris avec une face ventrale plus pâle
notam-
ment au niveau des pinces.
3.
NUTRITION
L’écrevisses à pieds blancs appartient à la guilde trophique d’espèces typiquement
omnivore et opportuniste.
Son régime alimentaire inclus, en effet, des items très différents:
•
benthos (gammares; larves d’insectes, mollusques, trichoptères)
•
têtards et larves d’amphibiens
•
alevins
qui constituent la composante animale,
•
hydrophytes (Myriophyllum, Renonculus)
•
hélophytes et amphibie telles que les cressons
qui constituent la composante phytologique.
Les feuilles mortes en décomposition abritant détritivores et bactéries peuvent constituer
une source de nourriture appréciable.
Les jeunes écrevisses consomment plus de matières animales que les adultes. Elles ont
néanmoins besoin d’algues chlorophycées (Arignon).
La plupart des écrevisses, et notamment les jeunes, consomment leur exuvie après la mue.
L’écrevisse à pieds blancs fait également preuve de cannibalisme envers les classes d’âge
immatures et les individus en mauvaise santé ou fragilisés par la mue.
Inventaire des populations d'écrevisses à pieds blancs en basse Maurienne /Avril-Août 2003
-9-
4.
PREDATEURS
Invertébrés : S’attaquent aux juvéniles, insectes aquatiques tels que coléoptères, larves et
imagos de dytiques et odonates.
Le crabe chinois s’attaque aux juvéniles ou aux animaux fragilisés par la mue.
Autres écrevisses
Vertébrés :
Mammifères: mustélidés (putois, vison, loutre, hermine); renard ; rat musqué ; surmulot ;
sanglier
Amphibiens: grenouilles
Oiseaux : canards ; corbeaux ; héron cendré ; martin-pêcheur ; hulotte ; aigrette garzette ;
poule d’eau.
Poissons : barbeau ; chabot ; lotte de rivière ; carpe ; perche ; brochet ; omble ; truite…
5.
REPRODUCTION ET DÉVELOPPEMENT
L’accouplement a lieu en automne (octobre-novembre) lorsque la température
ambiante est inférieur à 10°C. Le mâle renverse la femelle sur le dos à l’aide de ses pinces
et dépose les spermatophores (bâtonnets de spermatozoïdes) autour des orifices externes
des oviductes de la femelle.
Les œufs sont pondus 4 à 6 semaines plus tard. La femelle porte 80 à 100 œufs durant 6 à 9
mois. Les œufs sont incubés sur la face ventrale de l’abdomen de la femelle qui les aère à
l’aide de mouvements des pléopodes.
La durée d’incubation varie en fonction de la température du milieu et l’éclosion aura lieu
au printemps (20 à 30 œufs).
Les juvéniles restent accrochés aux pléopodes de la mère pendant 10 à 15 jours, jusqu’à
leur seconde mue. Ils passent ensuite à un stade libre.
Les juvéniles subiront 8 mues au cours de la première année. Ce nombre diminue ensuite
avec l’âge pour n’atteindre plus que 1 à 2 mues par an à l’âge adulte.
La maturité sexuelle est atteinte à 3-4 ans.
Inventaire des populations d'écrevisses à pieds blancs en basse Maurienne /Avril-Août 2003
-10-
Inventaire des populations d'écrevisses à pieds blancs en basse Maurienne /Avril-Août 2003
-11-
Juvéniles libres
(2ème mue)
8 mues la 1 ère année
Adultes matures à 3-4 ans
Accouplement (Octobre)
Dépôts des spermatophores
Juvéniles accrochés
aux pléopodes de la
mère 10 à 15 jours
Fécondation
Ponte
Éclosion
6 à 9 mois d’incubation selon la température du milieu.
A– Cordon
B– Déhiscence
C– Cordon
D– Larve
Quelques semaines
Les femelles attendent
la ponte dans une niche individuelle.
Reproduction et développement des écrevisses à pieds blancs
6.
ECOLOGIE
6.1
Habitat
L’écrevisse à pieds blancs est connue pour affectionner les eaux pures, bien
oxygénées et riches en calcium avec des blocs, graviers, sous-berges et racines.
Un habitat mosaïque diversifié, structuré et attractif (sous-berges, chevelus racinaires,
infractuosités des blocs…) semble être un facteur déterminant dans la distribution des
populations (T.Broquet, M.Thibault, A.Neveu).
Les pieds blancs exigent une profondeur d’eau minimale de 5 cm (N.Daguerre de Hureaux,
Ch.Roqueplo).
Le développement excessif d’hélophytes et l’exondation des berges constituent par contre
des facteurs limitant la capacité d’accueil du milieu.
6.2
Paramètres mésologiques
Le biotope de l’écrevisses à pieds blancs doit répondre à certaines caractéristiques afin de
satisfaire ses exigences.
•
Température: L’écrevisse est un animal sténotherme d’eaux froides: préférendum
pour une eau comprise entre 15°C et 18°C en été. On observe des perturbations
physiologiques au delà de 22°C. La température semble jouer un rôle essentiel pour
la mue, la croissance et le développement des individus. De plus, il semble qu’une
température inférieure à 10°C soit nécessaire pour déclencher l’accouplement.
•
Calcium: Comme pour tous les crustacés, le calcium est d’une importance capitale
pour la formation de l’exosquelette et pour la croissance des invertébrés aquatiques
formant le macro-benthos qui représente une composante à part entière du régime
alimentaire d’Austropotamobius pallipes.
•
pH: Comme la majorité des organismes vivants, l’écrevisse vit dans des eaux proches
de la neutralité. Des valeurs extrêmes de pH entraîneraient des perturbations
physiologiques.
Inventaire des populations d'écrevisses à pieds blancs en basse Maurienne /Avril-Août 2003
-12-
•
Oxygène dissous: L’écrevisse à pieds blancs affectionnent les eaux bien oxygénées.
•
Éclairement: Une ripisylve dense et équilibrée constitue une interface très biogène et
assure un ombrage permanent.
7.
ETHOLOGIE
Les écrevisses sont des animaux plutôt grégaires, cependant, on observe un isolement
des individus au moment des mues ainsi que pendant la ponte chez les femelles.
Leur activité est ralentie l’hiver ou durant les épisodes froids où elles s’abritent dans des
niches individuelles.
L’écrevisse est une espèce lucifuge, elle se cache la journée sous les pierres ou dans
les sous-berges et sort à la tombée de la nuit (parfois un peu avant). Sa phase d’activité
maximale est en général entre 21 h 30 et 0 h 30 ainsi qu’en cycle nycthéméral fortement
marqué (forte luminosité le jour et obscurité totale la nuit).
Un fort éclairage à la lampe ne la fait pas fuir, elle s’arrête un moment puis reprend
ses activités.
Inventaire des populations d'écrevisses à pieds blancs en basse Maurienne /Avril-Août 2003
-13-
Écrevisse de Louisiane
Procambarus clarkii
Écrevisse du Pacifique ou
signal
Pacifactacus leniusculus
Écrevisse américaine
Orconectes limosus
Écrevisse à pattes grêles
Astacus leptodactylus
Écrevisse à pieds rouges
Astacus astacus
Écrevisse à pieds blancs
Austropotamobius pallipes
Espèce
Optimum en été entre 15 et
18°C
Perturbations
physiologiques à partir de
22°C
Température
Optimum en été entre 13 et
16°C
Mort à 25°C
Supporte de grands écarts
thermiques
Mort à 34°C
Zones alternativement inondées et
exondées, marais, étangs, fleuves, Optimum en été entre 22 et
canaux et rivières lents.
25°C
Plans d’eau ensoleillés et peu
Mort à 33°C
profonds
Grandes rivières et eaux calmes
des plaines et des lacs.
Vit aussi bien dans les eaux
froides des ruisseaux que dans
les eaux chaudes et turbides
Eaux calmes, profondes, étangs et
mares chargées en matières
organiques.
Vit également dans les eaux
claires et fraîches
Grands cours d’eau lents, lacs et
étangs naturels et artificiels
Optimum en été entre 20 et
25°C
Perturbations physiologiques à partir de 26°C
Mort à 35.5°C
Eaux calmes, stagnantes mais
Optimum en été entre 17 et
riches en oxygène, étangs, lacs et
21°C
grands cours d’eau à fond
Peut supporter jusqu’à 30°C
argileux
Mort au delà de 34°C
Eaux limpides, fraîches, bien
oxygénées et riches en calcium
Milieu
Principalement
végétarienne, mais aussi
détritivore
Principalement
végétarienne mais aussi
carnivore (surtout jeune)
Débris végétaux,
mollusques, larves
d’insectes
80% de protéines
animales (15% de
détritus)
20% de végétaux
aquatiques
Omnivore (80 % de
végétaux aquatiques)
Débris végétaux mais
aussi larves d’insectes,
petits mollusques...
Régime alimentaire
Août – septembre
Septembre à octobre
Avril – Mai
Fin de printemps
Septembre à Novembre
Octobre
Période de reproduction
8.
ECOLOGIE COMPARATIVE
Inventaire des populations d'écrevisses à pieds blancs en basse Maurienne /Avril-Août 2003
-14-
9.
LES MALADIES DES ECREVISSES
Les mycoses : ce sont les maladies les plus fréquentes chez les écrevisses.
•
Aphanomycose ou « peste des écrevisses »
Son vecteur est un champignon de l’ordre des saprolégniales Aphanomyces astaci.
Les attaques ont lieu au niveau des parties minces et relativement tendre de la carapace ; au
niveau des lésions ainsi qu’au niveau des yeux.
Les espèces d’écrevisses autochtones telles que l’écrevisse à pieds blancs y sont extrêmement sensibles. En revanche, les espèces américaines y sont relativement résistantes, elles
peuvent être des porteurs sains.
Les symptômes de la maladie sont difficilement observables à l’œil nu. Toutefois, on peut
observer des changements comportementaux chez les écrevisses infestées tels des déplacements anormaux de jour, une posture dressée sur les pattes, une désolidarisation de
l’abdomen et du céphalothorax.
•
les fusarioses atteignent les branchies ce qui provoquent l’apparition de tâches brunes
dues à une réaction de mélanisation des filaments de Fusarium sp. On peut également
observer des tâches tégumentaires brunes dues à une invasion des filaments dans la cuticule. Des ulcères de rouille généralisés peuvent apparaître sur le céphalothorax.
Dans des conditions d’élevage, il existe aussi des infections par Saprolegnia sp.
Les bactérioses :
•
les bactérioses septicémiques avec développement abondant d’organismes dans le
sang, notamment au niveau du cœur et des branchies. Ces bactérioses sont majoritairement
dues à Pseudomonas sp. La contamination se fait par voie orale ou au niveau de blessures.
Les bactéries s’infiltrent dans les tissus musculaires et émettent une toxine.
Le principal symptôme visible est l’apparition de mouvements très lents chez les écrevisses
atteintes.
Inventaire des populations d'écrevisses à pieds blancs en basse Maurienne /Avril-Août 2003
-15-
les bactérioses du tube digestif et de l’hépatopancréas sont souvent dues à des
•
entérobactéries qui entraînent la formation de kystes dans l’hépatopancréas par réaction
inflammatoire. La partie ventrale de l’abdomen devient brunâtre.
Ces bactérioses sont dues à Citrobacter sp.
Les parasitoses :
La thélohaniose ou « maladie de la porcelaine » est due à Thélohania contejeani.
•
C’est une microsporidie qui s’attaque aux fibrilles musculaires. L’infection se fait par voie
orale.
Les symptômes sont les suivants : muscles visibles au niveau de la face ventrale prennent
une coloration blanc-nâcré ; troubles de ces mêmes muscles.
•
Autres parasitoses : il existe des ectoparasites de la cavité branchiale (petites
sangsues du genre Branchiobdella ressemblant à de petites vers rosâtres de quelques mm).
On trouve aussi des endoparasites tels que des cestodes, des nématodes et trématodes du
genre Distomum ou Psorospermium haeckeli qui parasite les ovaires ou le tissu conjonctif.
Ce dernier peut provoquer l’apparition de tâches orangées sur l’abdomen.
Les infections virales:
Il n’a pas été découvert de maladie d’origine virale chez les astacidae.
Cependant des recherches sont également en cours et de nombreux agents vi raux létaux ont
déjà été découverts chez les décapodes (Vey A).
Inventaire des populations d'écrevisses à pieds blancs en basse Maurienne /Avril-Août 2003
-16-
10.
LES CAUSES DE RAREFACTION
L’écrevisse à pieds blancs était présente partout en France au XIXème siècle.
Il existe de nombreuses causes de raréfaction possibles :
a) Les facteurs biologiques
•
pathologies
•
fragmentation du continuum fluvial et formation de sous-populations isolées
•
concurrence avec les espèces allochtones plus prolifiques, polluo-tolérantes
et agressives
•
sur-prédation par des espèces piscicoles introduites telle que la PES
•
braconnage sur des stations isolées
b) Les atteintes au milieu
•
Pollutions chimiques: pesticides (phosphates et nitrates), métaux lourds et
xénobiotiques.
L’écrevisse à pieds blancs est extrêmement sensible à ce type de pollution.
En effet, après épuisement de sa réserve de complexants, l’écrevisse stocke les métaux
lourds ou xénobiotiques. Il y a accumulation dans les tissus: bio accumulation par voie
orale; bio concentration par voie respiratoire et bio magnification par voie trophique.
•
Pollutions organiques : au delà d’un certain seuil, l’accumulation de matières
organiques peut devenir nocif.
•
Pollutions thermiques : la modification du régime hydrographique entraîne des
modifications de la chimie de l’eau, de ses paramètres thermiques et oxydo-réducteurs. On
observe souvent des restitutions d’eau dont la température est supérieure à celle du milieu
récepteur. Ces augmentations de température brutales peuvent décimer les populations
d’écrevisses à pieds blancs.
•
Pollutions mécaniques et dégradations physiques : construction de barrages,
de digues, de routes… Chenalisation des cours d’eau, piétinement des berges par le bétail.
Inventaire des populations d'écrevisses à pieds blancs en basse Maurienne /Avril-Août 2003
-17-
11.
•
STATUT JURIDIQUE ET PROTECTION
en Europe: L’écrevisse à pieds blancs est une espèce vulnérable dans la liste rouge
(V) de l’U.I.C.N.
Elle figure aux annexes II et V de la directive Habitats ainsi qu’à l’annexe III de la convention de Berne relative à la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe.
•
en France: Elle est protégée par l’arrêté interministériel du 21.07.83 relatif à la
protection de la nature ainsi que par la loi pêche, la loi sur l’eau ainsi que la loi sur
la protection de la nature.
La taille de capture légale est de 90 mm.
La période de pêche est limité à 10 jours consécutifs à compter du 14.07 ou du 15.08.
•
en Savoie: La pêche à l’écrevisse à pieds blancs est interdite toute l’année par
l’arrêté préfectoral permanent.
Inventaire des populations d'écrevisses à pieds blancs en basse Maurienne /Avril-Août 2003
-18-
12.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE
en Europe: elle est présente en Angleterre, en Irlande, dans la péninsule ibérique, en Italie,
en Suisse et dans les Balkans.
en France:Espèce autochtone la plus répandue en France bien que les p e u p l e m e n t s
semblent en régression du fait des diverses pollutions. Elle est présente sur tout le territoire
français excepté en Bretagne, sur la façade atlantique et dans la région Nord-Nord Est.
en Savoie: l’enquête écrevisse 2000 a permis de recenser 13 sites à Austropotamobius
pallipes. Il existe, de plus, plusieurs sites en basse Maurienne recensés dans la présente
étude. ainsi que quelques sites dans l’avant pays savoyard qui reste à recenser.
Inventaire des populations d'écrevisses à pieds blancs en basse Maurienne /Avril-Août 2003
-19-
Téléchargement