Fr. PRÊTEUX Savoirs grecs CYCLE DE CONFERENCES "Les savoirs grecs" Cours du 20 mars 2017 : la médecine d'Hippocrate PROPOSITIONS BIBLIOGRAPHIQUES : KING, Helen, DASEN, Véronique, La médecine dans l'Antiquité grecque et romaine, 2008 NUTTON, Vivian, La médecine antique, Les Belles Lettres, 2016 I/ AUX ORIGINES DE LA MEDECINE GRECQUE: MEDECINE ET RELIGION Doc. 1/ Hygin, Fables, 274,9, trad. J.Y. Boriaud, CUF, écrit au 2e siècle de notre ère "Le centaure Chiron, fils de Saturne, fonda l'art de la médecine chirurgicale, à partir de plantes. Apollon créa le premier l'art de la médecine oculaire. Troisièment, Asclépios, fils d'Apollon, inventa la clinique." Doc. 2 / Homère, Iliade, IV, v. 188-219, Le héraut des Achéens part en quête du héros Machaon pour Ménélas, blessé par une flèche "Aussitôt, de la fermeture du ceinturon, Machaon retira la flèche; en la retirant ses barbes aigües se brisèrent. Il dégrafa le ceinturon étincelant et, au-dessous, la cuirasse inférieure et la ceinture forgée par les armuriers. Quand il vit la blessure, l'endroit où avait frappé la flèche amère, il en suça le sang, et répandit sur elle des remèdes adoucissants qu'il connaissait, son père autrefois les ayant reçus de Chiron qui l'aimait." Doc. 3/ Hérodote, Enquêtes, III, 131-132. Le médecin Démocédès de Crotone à la cour du roi perse Darius "Voici comment Démocédès avait quitté Crotone pour s'attacher à Polycrate : à Crotone, il s'entendait mal avec son père, un homme fort coléreux; à bout de patience il le quitta et partit pour Egine. Etabli dans l'île, il en surpassa dès la première année tous les médecins, tout dépourvu qu'il était des outils et du matériel nécessaires, à l'exercice de son métier. La seconde années, les Eginètes le prirent pour médecin officiel, au salaire d'un talent: la troisième année, les Athéniens l'engagèrent pour cent mines, et la quatrième année Polycrate se l'attacha pour deux talents. Voilà comment il vint à Samos; c'est d'ailleurs à lui que les médecins de Samos doivent en grande partie leur réputation - à cette époque les médecins de Crotone passaient pour les premiers de la Grèce, ceux de Cyrène venaient en second lieu; vers le même temps aussi on mettait les Argiens au premier rang pour la musique. Démocédès, après avoir guéri Darius, reçut à Suse une vaste maison et devint le commensal du roi." Doc. 4 / Statue d'Asclépios/ Esculape, du sanctuaire d'Épidaure, copie d'un original du IVe siècle av. J.-C., Musée national archéologique d'Athènes. 1 Fr. PRÊTEUX Savoirs grecs Doc. 5/ Le portique d'incubation du sanctuaire d'Asclépios à Epidaure Doc. 6/ Pindare, 3ème Pythique, v. 47-53. Trad . A. Puech, CUF "Tous ceux qui venaient porteurs d'ulcères nés en leur chair, blessés en quelque endroit par l'airain luisant ou la pierre de jet, le corps ravagé par l'ardeur de l'été ou le froid de l'hiver, il les délivrait chacun de son mal, tantôt en les guérissant par de doux charmes, tantôt en leur donnant des potions bienfaisantes, tantôt en appliquant à leurs membres toutes sortes de remèdes; tantôt enfin il les remettait droits, par des incisions." Doc. 7/ Le miracle d'Ambrosia d'Athènes (inscription Sylloge 3, 1168, 33-41) "Ambrosia d'Athènes, borgne. Cette femme vint en suppliante chez le dieu. Se promenant dans le sanctuaire elle se moquait de certaines de ces guérisons, prétendant qu'il était incroyable que des boiteux et des aveugles recouvrent leur santé pour avoir eu seulement un songe. Elle s'endormit dans le sanctuaire et fit un rêve : il lui semblait que le dieu, tout près d'elle, lui disait qu'il la guérirait, mais qu'elle devait pour s'acquitter, consacrer dans le sanctuaire un porc d'argent en souvenir de sa sottise. Ayant dit ainsi, il incisa son oeil malade et y versa un remède; Le lendemain elle sortit guérie." II/ LA MEDECINE AU TEMPS D'HIPPOCRATE Figure 1 : Buste antique d'Hippocrate de Cos, actif vers 430 Doc. 8/ Sénèque, Lettre à Lucilius, 95, 20, au Ier siècle de notre ère, présente Hippocrate comme "le plus grand des médecins et le fondateur de la médecine" au XVIe s : "le maître de la médecine" Doc. 9 Hippocrate, La maladie sacrée, 2 et 18, trad. J. Jouanna, CUF 2 Fr. PRÊTEUX Savoirs grecs "Cette maladie, à mon avis, n'est nullement plus divine que les autres, mais de même que les autres maladies ont une origine naturelle à partir de laquelle chacun naît, celle-ci a une origine naturelle et une cause ( ...) en sorte qu'il ne faut point mettre cette maladie à part et la considérer comme plus divine que les autres, mais les juger toutes divines et toutes humaines." Doc. 10/ Hippocrate, Epidémie ( = la visite, faire le tour du démos), 3 : l'agonie d'une homme de Larissa en Thessalie "A Larissa, un homme chauve éprouva subitement une douleur dans la cuisse droite; aucun des remèdes qu'on lui administra le soulagea. Premier jour, fièvre aigüe, ardente; il n'avait point d'agitation; les souffrance persistaient; Second jour, la douleur de la cuisse diminua à la vérité, mais la fièvre prit de l'intensité; le malade avait du malaise; il ne dormait pas; extrémités froides (...) Troisième jour, la douleur de la cuisse cessa, mais il y eu dérangement de l'intelligence, trouble et beaucoup d'agitation. Quatrième jour, vers le milieu de la journée il mourut. Maladie Aigüe." 3