>> Communiqué de presse
29 février 2012
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Mars bleu est le mois consacré à la mobilisation contre le cancer colorectal. A cette
occasion, l’Association pour la Recherche sur le Cancer (ARC) fait le point sur les enjeux et
les espoirs de la recherche sur les cancers colorectaux. Elle finance en effet de nombreux
travaux de recherche visant à mieux prévenir, mieux diagnostiquer et mieux soigner les
cancers colorectaux.
On estime à 40 500 les nouveaux cas de cancer colorectal en France en 2011 et à 17 500 le
nombre de décès associés à cette maladie. Le cancer colorectal, qui se situe au 2
ème
rang
des causes de décès par cancer chez les hommes comme chez les femmes, constitue un
véritable enjeu de santé publique. L’association a consacré plus de 22,4 millions d’euros ces
5 dernières années au financement de 397 projets liés à cette thématique.
Mieux prévenir les cancers colorectaux
Aujourd’hui, le nombre de cancers qu’il serait globalement possible d’éviter grâce à une
meilleure prévention est évalué entre 10 et 15 %. En ce qui concerne les cancers
colorectaux, certains facteurs de risques ont déjà été identifiés. Ainsi le surpoids et
l’obésité, la consommation de boissons alcoolisées et l’excès de viande rouges et de
charcuteries sont des facteurs qui multiplient les risques de cancers colorectaux.
Il existe pour autant d’autres facteurs susceptibles de jouer un rôle dans l’apparition de ces
cancers, qu’il est nécessaire d’identifier. C’est l’un des axes de recherche soutenu par l’ARC.
A titre d’exemple, l’association vient de voter le financement d’un projet porté par le
Dr Françoise Clavel-Chapelon (Inserm, Institut Gustave Roussy) sur les liens entre acides
gras et cancers colorectaux. Ses travaux étudient la relation entre profils alimentaires,
biomarqueurs de l’exposition aux acides gras d’origine alimentaire et métabolique et le
risque de cancer colorectal dans la cohorte française E3N. Les résultats obtenus pourront
aboutir à des propositions plus ciblées en termes de recommandations nutritionnelles.
L’objectif est que chacun puisse ajuster son comportement pour se prémunir du cancer
colorectal.
En dehors des facteurs comportementaux, plusieurs études menées récemment ont
suggéré que des bactéries joueraient un rôle dans la survenue de certains cancers du
côlon. Une des pistes de recherche pour prévenir ce cancer, consiste à identifier ces agents
infectieux. Il serait alors possible d’envisager de bloquer leur action. L’ARC finance des
travaux portant sur cette thématique. Le Dr Jean-Philippe Nougayrède (Inserm/INRA
Toulouse) a découvert qu’une bactérie, communément retrouvée dans la flore intestinale,
pourrait augmenter le risque de cancer du côlon. Dès notre naissance, notre intestin est
colonisé par des bactéries. Les plus connues sont les Escherichia coli. Elles sont
généralement inoffensives, voire bénéfiques au fonctionnement de notre organisme.
Toutefois, certaines souches de Escherichia coli possèdent des particularités génétiques qui
les conduisent à produire des toxines. L’équipe « Pathogénie moléculaire des infections à
E. coli » a étudié l’action d’une de ces toxines, la « colibactine ». Il est apparu que cette
substance produit d’importants dégâts dans l’ADN des cellules du côlon, semblables à ceux
induits par des rayonnements radioactifs. Ce type de lésion de l’ADN pouvant constituer la
première étape du processus qui conduit à la transformation de cellules saines en cellules
cancéreuses.
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Séverine VOISIN
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Si les travaux en cours venaient à confirmer cette hypothèse, la mise au point la mise au
point de nouvelles méthodes préventives destinées à éviter la colonisation de l’intestin
par ces bactéries pourrait même être envisagée.
Améliorer le diagnostic et le suivi de la maladie
Une autre étape importante pour mieux combattre la maladie consiste à améliorer les
techniques de diagnostic et de suivi des patients. C’est aussi un des axes de recherche en
cancérologie que l’ARC soutient.
Elle finance, par exemple un projet mené par le Pr Pierre Laurent-Puig (Inserm - Université
Paris V) dont l’objectif est de préciser un diagnostic de cancer et évaluer le pronostic de la
maladie à partir d’un simple échantillon de sang. Le chercheur et son équipe travaillent à
la mise point d’une méthode qui permettrait de connaître les caractéristiques moléculaires
précises d’une tumeur en étudiant les traces qu’elle laisse dans le sang des patients. Si les
résultats de cette étude sont positifs, cette méthode pourrait entraîner une amélioration
significative de la prise en charge des malades. Il serait en effet possible d’identifier les
patients les plus à risque dès le moment du diagnostic, puis de détecter les éventuelles
récidives à des stades très précoces. Les traitements seraient alors adaptés à la situation,
afin de donner aux patients les meilleures chances face à la maladie.
Comme pour de nombreux cancers, un diagnostic précoce participe à une meilleure prise
en charge des patients atteints de cancers colorectaux. Ainsi, lorsqu’il est détecté à un
stade précoce, le taux de survie à 5 ans après le diagnostic dépasse les 90%.
Il est donc nécessaire de financer des recherches ayant pour objet de détecter les cancers
plus tôt. Ainsi l’ARC soutient un projet visant à mettre au point un nouveau procédé
d’imagerie médicale pour détecter de nombreux cancers plus tôt et notamment celui du
côlon.
Des travaux récents ont identifié la présence, en plus grande quantité, d’une
protéine (FSH-R) à la surface des cellules des vaisseaux sanguins qui irriguent de très
nombreuses tumeurs cancéreuses. A partir de cette découverte, sous la direction du Dr
Philippe Cuniasse, des chercheurs du CEA de Saclay
1
, travaillent maintenant au
développement d’une méthode permettant d’utiliser ce récepteur pour détecter les
tumeurs par imagerie médicale. L’idée est d’injecter aux patients un composé capable de se
fixer au récepteur et facilement visible grâce aux techniques d’imagerie médicale
existantes. Cette méthode de diagnostic permettra ainsi la détection d’une large variété
de tumeurs, notamment des cancers du côlon à des stades précoces.
Mettre au point de nouveaux traitements
Le cancer colorectal est la deuxième cause de décès par cancer en France après le cancer
du poumon. Pour diminuer la mortalité associée à cette maladie, il faut mettre au point de
nouveaux traitements.
L’ARC participe au financement des projets du nouvel Institut Hospitalo-Universitaire (IHU)
de Strasbourg qui est dédié au développement de la chirurgie mini invasive guidée par
l’image pour les pathologies abdomino-pelvienne, dont le cancer colorectal fait partie. Cet
établissement vise à mettre au point une nouvelle technique de chirurgie plus efficace.
Cette technique permettra de faire une incision de très petite taille. L’acte chirurgical sera
plus précis car il sera guidé par des images médicales pendant l’opération et combiné à des
techniques de robotiques. La chirurgie mini-invasive développée par l’IHU de Strasbourg,
plus efficace que les techniques de chirurgie classique, présente également l’avantage de
diminuer les risques d’infection pour les patients.
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en collaboration avec des chercheurs de l’Institut Curie et de l’Université Paris XI
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cancer.net
En complément des recherches qui portent sur la mise au point de nouveaux traitements
du cancer colorectal, il faut aussi financer des projets portant sur des associations de
médicaments afin d’améliorer leur efficacité. Des travaux soutenus par l’ARC pourraient
conduire au développement d’une nouvelle stratégie de traitement des cancers
colorectaux. Des expériences précliniques indiquent en effet que l’administration conjointe
de deux médicaments de thérapie ciblée pourrait apporter un bénéfice important aux
patients atteints de cancers colorectaux. Dr. Annette K. Larsen et ses collaborateurs du
centre de recherche Saint-Antoine (Paris) ont montré qu’en associant deux petites
molécules, ciblant chacune un des points faibles des cellules de cancers du côlon, on
obtient la destruction de cinq fois plus de cellules tumorales qu’en utilisant séparément
l’une ou l’autre de ces molécules. Les deux molécules utilisées appartiennent à la famille
des « inhibiteurs de la tyrosine kinase ». Elles agissent en bloquant les signaux
intracellulaires envoyés à partir de cepteurs (EGFR et VEGFR) présents à la surface des
cellules tumorales. Ces signaux incitent les cellules à se multiplier ainsi qu'à augmenter leur
capacité de survie face à un stress cellulaire. Les bons résultats obtenus lors des essais
précliniques devraient rapidement conduire à la mise en place d’un essai clinique pour
évaluer l’efficacité et la sécurité de cette approche chez des patients atteints de cancers
colorectaux.
Autre enjeu de la recherche sur les cancers colorectaux : l’identification de nouvelles cibles
thérapeutiques. L’ARC soutient des projets qui étudient les mécanismes impliqués dans le
développement des cellules cancéreuses.
Le Dr Jacqueline Breard (Inserm, Universi Paris-Sud 11) étudie les propriétés d’une
protéine (CDCP1) qui pourrait contribuer à la progression tumorale. En comprenant
comment cette protéine donne aux cellules des caractéristiques métastatiques, il serait
envisageable de la considérer comme une cible thérapeutique en inhibant son activité. Cela
ouvrirait la voie au développement de nouveaux traitements pour soigner certains
cancers colorectaux.
Enfin, l’ARC s’intéresse également aux conditions de vie des patients pendant leur
traitement. Ainsi, un projet porté par Alain Eschalier
2
(NEURO-DOL, UMR
1107 INSERM/Université d’Auvergne), vise à comprendre l’hypersensibilité au froid des
patients traités par une chimiothérapie avec de l’oxaliplatine, pour pouvoir dans un
deuxième temps y remédier.
Parallèlement au soutien que l’ARC apporte à des projets pour améliorer la prévention, le
diagnostic et les traitements des cancers colorectaux, l’association finance des travaux de
recherche pour diminuer les effets indésirables des thérapeutiques existantes.
L’essentiel sur l’Association pour la Recherche sur le Cancer (ARC)
L’Association pour la Recherche sur le Cancer participe activement à la lutte contre le cancer en
France en finançant les projets de recherche en cancérologie les plus porteurs et les plus innovants.
Son espoir est de guérir, d’ici 10 à 15 ans, 2 cancers sur 3 (au lieu de 1 sur 2 aujourd’hui).
Pour donner aux chercheurs les moyens de conduire leurs projets et couvrir l’ensemble des champs
de la cancérologie, l’association consacre chaque année plus de 30 millions d’euros à la recherche sur
le cancer et à la diffusion de l’information sur les avancées des connaissances. L’association, qui ne
bénéficie d’aucune subvention publique, finance ainsi plusieurs centaines de projets de recherche,
grâce au soutien de ses donateurs et testateurs.
Tous les communiqués et dossiers de presse sur le site Internet de l’ARC :
http://www.arc-cancer.net/presse/
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Séverine VOISIN
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en association avec les équipes d’Emmanuel Bourinet (IGF, UMR 5203 CNRS/U 661 Inserm/Universités
Montpellier 1 et 2) d’Eric Lingueglia (IPMC, UMR 7275 CNRS/Université de Nice-Sophia Antipolis) et de Patrick
Delmas (CRN2M, UMR 6231 CNRS/Université de la Méditerranée, Marseille)
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