Manifestations cliniques
* Nasales
Les épistaxis surviennent par hémorragies spontanées de télangiectasies nasales et sont parmi
les manifestations les plus fréquentes. Elles commencent vers l’âge de 10 ans et deviennent
plus sévères aux décades suivantes. Elles nécessitent parfois des transfusions itératives et des
supplémentations en fer. Elles justifient un traitement par cautérisation, dermoplastie septale,
ablation au laser, thérapie par oestrogènes ou encore embolothérapie de l’artère nourricière.
* Cutanées
Les télangiectasies cutanées surviennent plus tard dans la vie que les épistaxis. On les
observe sur la langue, les lèvres, le palais, les doigts, le tronc, la face et les conjonctives.
Rarement causes de saignement, elles constituent plutôt une disgrâce esthétique.
* Pulmonaires
Les malformations artério-veineuses (MAV) y sont multiples avec une prédilection pour les
bases et le poumon gauche.
L’incidence en est de 5 à 15 % mais varie selon la spécificité du gène atteint.
Il s’agit de connexions directes entre une branche de l’artère pulmonaire et une veine
pulmonaire par l’intermédiaire d’une formation anévrismale réalisant ainsi un shunt droit-
gauche.
Lorsque ce shunt excède 25 % du volume sanguin total, on observe cliniquement une
dyspnée, une cyanose, du clubbing et une intolérance à l’effort. (5)
Ces MAV sont une source d’embolies paradoxales (30 à 40 %) d’air, d’emboles septiques, de
particules de liquide amniotique responsables d’accidents ischémiques ou d’abcès cérébraux
(6 %). (8)
Le diagnostic des MAV repose sur plusieurs examens. La RX thorax peut être peu
contributive vu la petite taille et la localisation postéro-diaphragmatique des lésions.
La gazométrie sous air et à 100 % d’oxygène permet le dépistage des shunts D-G.
L’oxymétrie posturale a sensibilisé davantage la méthode.
Plus de 65 % des MAV ayant une localisation aux lobes inférieurs, en position debout le flux
sanguin se distribue préférentiellement vers les bases, aggravant le shunt D-G.
Le scanner hélicoïdal a simplifié le diagnostic des lésions et supplante l’angiographie
sélective.
L’embolectomie par vaso-occlusion est aujourd’hui le traitement de première intention. La
chirurgie n’est indiquée qu’en cas d’échec de cette dernière.