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Chapitre C. Des frontières parfois confuses
Nous proposons une adaptation du modèle du méta-système de J. VAN GIGCH au cas de
l'intégration de l'environnement par les PME / PMI en lui ajoutant quatre caractéristiques :
une dimension chronologique, la possibilité de l'échange entre les différents niveaux
décisionnels et les parties intéressées, l'amélioration continue et la possibilité de faire
remonter l'information à partir d'un "infra-niveau" vers les niveaux objets.
Nous avons pu utiliser et valider notre modèle, mais il présente quelques limites :
La "dimension humaine" (confiance dans les parties intéressées, relations
interpersonnelles entre les intervenants des différents niveaux décisionnels, schémas
cognitif et affectif du dirigeant, etc.) ne peut être modélisée. Pourtant, son rôle est
fondamental dans l'engagement de l'entreprise vers le "cercle vertueux" proposé.
La limite entre deux types de rationalités (par exemple, entre rationalité procédurale et
structurelle) est parfois floue. Certaines informations peuvent être classées dans plusieurs
rationalités selon l'interprétation et l'utilisation que l'on en fait. Un document unique
comporte généralement plusieurs informations correspondant à diverses rationalités. Il est
donc difficile de structurer et classer a priori les documents selon une typologie constituée
par ces quatre rationalités. Nous préférerons donc notre typologie de l'information
environnementale (informations sur l'environnement, sur les moyens, sur les acteurs et sur
les événements et références) pour proposer une classification de l'information
environnementale pour l'entreprise.
De même, dans les faits, la distinction est souvent difficile à établir entre les étapes
stratégique, tactique et opérationnelle. D'une part, une information peut être utilisée aux
trois niveaux selon l'interprétation qui en est faite (et selon la situation de la personne qui
l'utilise). Il est donc difficile de préciser le niveau décisionnel d'une information sans se
référer à la situation dans laquelle se trouve la personne qui va l'utiliser. De plus, stratégie
et moyens à mettre en œuvre pour un projet sont souvent décidés simultanément et de
façon interactive (on oriente sa stratégie vers ce qu'on est capable de faire !). La phase
tactique est souvent éludée au profit de décisions immédiatement opérationnelles, surtout
dans des prestations immatérielles (services).
Il nous semble donc difficile de proposer une classification a priori de l'information
environnementale basée sur ces quatre rationalités et sur les niveaux décisionnels auxquels
l'information pourra être utilisée. En effet, rationalités et niveaux décisionnels pour lesquels
sont utilisées les informations sont intrinsèquement liés aux besoins et à la situation de
l'utilisateur. Une même information pourra être utilisée à plusieurs niveaux décisionnels et
participer à plusieurs types de rationalité par deux utilisateurs différents. Aussi, nous avons
préféré conserver la typologie présentée dans le chapitre précédent pour structurer les
informations environnementales dans les bases de données que nous présentons dans le
chapitre suivant.
Cependant, il nous semble intéressant de proposer une distinction entre rationalités et étapes
décisionnelles pour aider les décideurs à structurer et analyser leurs projets.
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