
Déclarée priorité de
santé publique
par la Direction
générale de l’offre
de soins (DGOS)
en 2010, la chirur-
gie ambulatoire représente à pré-
sent plus de la moitié des interven-
tions réalisées à l’hôpital. Parmi les
actes les plus pratiqués, l'opération
de la cataracte, les chirurgies des
varices et de la main. Le patient
opéré en ambulatoire rentre chez
lui le soir même de son opération.
Lors de sa consultation pré-opéra-
toire et le jour de son opération,
des consignes lui sont données,
consignes qu’il devra observer une
fois de retour chez lui. Un appel est
généralement effectué le lendemain
par un membre de l’unité de chi-
rurgie ambulatoire, afin de s’assurer
des bonnes suites de l’opération.
IDEL À LA RESCOUSSE
Mais quand survient un imprévu,
c’est bien souvent l’Idel qui est sol-
licitée. Professionnelle de santé la
plus disponible, elle est appelée au
moment où le patient est en panique,
face à un hématome, des saigne-
ments ou de fortes douleurs. Outre
l’état d’anxiété du patient et sa situa-
tion délicate, l’Idel doit alors souvent
faire face à une autre difficulté: l’ab-
sence ou la pauvreté des informa-
tions qui lui sont transmises par
l’hôpital et la difficulté de joindre
les membre de l’équipe qui ont pris
en charge le patient.
Pour combler ce manque, des ini-
tiatives infirmières ont été prises
ces dernières années afin d’assurer
une véritable coordination avec les
établissements hospitaliers, pour
anticiper au mieux le retour à domi-
cile des patients pris en charge en
chirurgie ambulatoire.
Depuis 2013, le dispositif Isipad
(Intervention de soins infirmiers
post-ambulatoires à domicile) est
expérimenté par l’Union régionale
des profesionnels de santé (URPS)-
infirmiers de Picardie et l’Agence
régionale de santé (ARS), en parte-
nariat avec l’hôpital intercommunal
de Compiègne-Noyon (Oise). Isipad
prévoit la visite à domicile d’une
Idel le soir même de l’intervention
chirurgicale et le lendemain. Elle
assure la surveillance clinique post-
opératoire du patient, peut repren-
dre avec lui les consignes qui lui
ont été transmises et si nécessaire
réaliser des soins. Quand un mem-
bre de l’équipe hospitalière a appelé
le patient avant son opération, il
s’est assuré que ce dernier avait
bien contacté une Idel en prévision
de son retour à domicile. Celle-ci
est prévenue par l’établissement
hospitalier de la sortie du patient.
Le compte rendu de sortie lui est
alors transmis et elle peut joindre à
tout moment l’équipe de chirurgie
ambulatoire si des problèmes par-
ticuliers se présentent.
PASSEPORT PATIENT
Dans l’Hérault, à Ganges et dans
ses environs, les membres de l’as-
sociation EIL (Entente infirmière
libérale) ont élaboré un projet afin
d’améliorer la prise en charge du
patient de l’amont à l’aval de l’inter-
vention en ambulatoire. « Alorsque
nous avions pris conscience que nous
manquions de lien avec l’hôpital pour
une prise en charge adaptée, nous
avons été sollicitées par les équipes
chirurgicales et anesthésistes de notre
établissement de proximité, la clinique
Saint-Louis de Ganges, explique
AVRIL 2016 - N° 324 - L’INFIRMIÈRE LIBÉRALE MAGAZINE 25
CHIRURGIE AMBULATOIRE UNE PLACE À PRENDRE
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La chirurgie ambulatoire s’est
développée avec les progrès de
la chirurgie, moins invasive, et de
l’anesthésie, plus ciblée. Outre les
économies qu’il génère (en termes
d’hébergement notamment), qui
alimentent nombre de débats,
ce type de chirurgie permet de réduire
les risques d’infections nosocomiales
et offre un meilleur confort aux
patients, globablement très satisfaits
(lire aussi l’encadré p.39). Les malades
pris en charge en ambulatoire
doivent être en mesure de
comprendre ce qui leur est proposé
et d’observer leur traitement, et
disposer d’un logement offrant des
conditions d’hygiène équivalentes à
celles offertes par une hospitalisation.
Jadis considérée comme la mauvaise
élève de l’Europe, la France rattrape
à présent son retard à grandes
enjambées. L’objectif qu’avait fixé
la DGOS d’atteindre un équilibre
entre la pratique classsique et
l’ambulatoire en 2016 a été
largement dépassé: 54,6% des
interventions se font actuellement
sans nuitée en établissement
hospitalier. Fortes de cette
progression, les autorités sanitaires
ont fixé comme objectif, dans le
programme national de chirurgie
ambulatoire de septembre 2015,
d’atteindre un taux de 66,2%
à l’horizon 2020. Les établissements
qui ont pris du retard par rapport
à cette dynamique se concentrent
sur les gestes les plus simples afin
de diversifier et de complexifier peu
à peu leur pratique ambulatoire.
POLITIQUE DE SANTÉ
Objectif 66,2%
Analyse
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