des 40 dernières années (Guillaud et al. 2007), ce qui a entraîné un changement de la
structure des communautés (Philippart et al. 2000) et la recrudescence des efflorescences
algales toxiques (Hallegraeff 2010). La compréhension de ces changements est cependant
limitée car la composition des communautés phytoplanctoniques antérieure à la mise en place
des réseaux de surveillance (par exemple le REPHY) est relativement méconnue. L’étude des
traces biologiques (formes de résistances et ADN fossile) préservées dans les sédiments
pourrait permettre de contourner en partie ce problème. Les analyses morphologiques des
formes de résistances phytoplanctoniques ont permis de documenter les successions de
communautés sur des périodes de quelques dizaines d’années à plus de 10 000 ans (Stoof-
Leichsenring et al, 2012; Mudie et al, 2002). De plus, de l’ADN fossile a pu être extrait de
sédiments très anciens (Coolen et Overmann 2007; Boere et al, 2011) et être utilisé pour
caractériser l’évolution des espèces (Coolen 2011) ou l’évolution des communautés
phytoplanctoniques (Stoof-Leichsenring et al, 2012).
Les formes de résistances du phytoplancton, y compris ceux d’espèces toxiques comme
le dinoflagellé Alexandrium minutum et les diatomées Pseudo-nitzschia spp, peuvent rester
dormants pendant de nombreuses années dans les sédiments et l’ADN qu'ils contiennent est
naturellement protégé. Les facteurs abiotiques (température, concentrations de sel nutritifs,
irradiance, stabilité de la colonne d'eau, etc.) et les rythmes endogènes associés (Anderson et
Rengefors, 2006) qui contrôlent la germination ainsi que la multiplication d'A. minutum et de
Pseudo-nitzschia spp. ont été étudiés in situ et in vitro (Garcés et al, 2004; Trainer et al, 2012).
Grâce à ces connaissances, des kystes de dinoflagellés et de diatomées datant de plusieurs
dizaines d’années ont pu être remis en culture (Ribeiro et al, 2011; Härnström et al, 2011), y
compris des kystes d'Alexandrium (Miyazono et al, 2012) et des spores de Pseudo-nitzschia
spp. (Lundholm et al, 2011). Ce matériel biologique représente une trace vivante des
communautés du passé et de leur adaptation aux conditions environnementales. Si le nombre
de souches est suffisantes, nous étudierons également la structure génétique des populations
de certaines espèces invasives ou envahissantes toxiques.
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