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Note de synthèse
La Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées
La Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées (ci-après la « Convention
de l’ONU ») est une convention internationale exhaustive qui a été signée par tous les États membres
de l’Union européenne ainsi que par la Communauté européenne (ci-après la « CE »). C’est la
première fois que la CE signe à part entière une importante convention des Nations Unies sur les
droits humains. Cette signature démontre un engagement au niveau communautaire de renforcer les
droits des personnes handicapées dans toute une série de domaines stratégiques. L’article 6 de la
Convention de l’ONU reconnaît, en particulier, l’obligation des États parties à prendre des mesures
pour permettre aux femmes et aux filles handicapées de jouir pleinement et dans des conditions
d’égalité tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales.
Approche prise par l’étude
Le but de cette étude était d’analyser et d’interpréter les informations sur la situation des femmes
handicapées en Europe à la lumière de la Convention de l’ONU. À partir de cette analyse, l’étude
devait alors préciser ce qui devait encore être amélioré pour permettre aux femmes handicapées de
jouir de leurs droits et libertés fondamentales.
L’étude a recueilli des preuves au niveau européen et au niveau national dans 33 pays – les 27 États
membres de l’UE, trois membres de l’EEE (Islande, Liechtenstein et Norvège) et trois candidats à
l’adhésion à l’UE (Croatie, Macédoine et Turquie). Des données secondaires ont été collectées
auprès de sources existantes comme Eurostat et les instituts nationaux de la statistique et à partir de
recherches déjà publiées. Les données primaires ont été recueillies par le biais d’entretiens avec
d’importantes parties prenantes à tous niveaux. La Convention de l’ONU ne fournit pas de définition
du handicap et les États parties adoptent des définitions différentes. L’étude n’avait pas pour objet de
détailler les définitions du handicap, mais il a fallu examiner les principales définitions pouvant être
appliquées. À cette fin, l’étude a considéré le handicap à la fois en termes de « modèle médical » qui
place les problèmes de handicap sur l’individu en prêtant peu d’attention ou aucune à l’environnement
physique ou social et en termes de « modèle social » selon lequel les handicaps sont créés par
l’organisation de la société selon une norme idéalisée de la personne parfaite physiquement et
mentalement.
Le concept de l’intersectionnalité s’inscrit au cœur de l’approche de l’étude en ce sens qu’il s’agit
d’« une approche intégrée qui traite de formes de discrimination multiple. La discrimination
intersectionnelle est… une expérience distincte et particulière de discrimination unifiée en une
personne ou un groupe » [traduction libre].2 Dans le cas des femmes handicapées, deux formes au
moins de discrimination s’associent pour créer des types particuliers de discrimination que les femmes
non handicapées ou les hommes handicapés ne subissent pas. Cette étude avait donc pour vocation
d’identifier ce qui était propre à l’expérience des femmes handicapées par opposition à l’expérience
des femmes en général ou des personnes handicapées en général.
2 Nations Unies (2001) Background briefing on intersectionality. Groupe de travail sur les femmes et les droits humains, 45e
session des Nations Unies, document cité par Bradley, H., Healy, G., Forson, C. et Kaul, P. (2007) dans Moving on up? Ethnic
minority women and work, Manchester, Equal Opportunities Commission.