Arts, créations, cultures
Arts, espace, temps
Art, Etats et pouvoir
Arts, mythes et religions
Arts, techniques, expression
Arts, ruptures, continuités
Arts de l’espace
Arts du langage
Arts du quotidien
Arts du son
Arts du spectacle vivant
Arts du visuel
De l’Antiquité
au IXe s.
"Nuit et Brouillard" Paroles et musique de Jean Ferrat (1963)
Brève biographie de l’auteur : Jean Ferrat, né Jean Tenenbaum le 26 décembre 1930 à Vaucresson et mort le 13
mars 2010 à Aubenas (Ardèche), est un auteur de chansons à textes, compositeur et interprète français. A la fois chanteur
engagé et poète, il mit aussi en musique de nombreux poèmes de Louis Aragon et de Guillaume Apollinaire.
Jean Ferrat est voisin des idées communistes et restera proche du PCF dont il critique cependant l’allégeance à
l'URSS. Bien que boycotté pour cela par les médias et malgré une retraite à quarante-deux ans, il connaît un grand
succès critique et populaire, fondé sur la qualité de ses compositions poétiques et mélodiques, sur sa voix si
particulière et sur ses prises de positions humanistes."Nuit et brouillard" fut son premier grand succès malgré une
censure non avouée des autorités qui « déconseillent » son passage sur les ondes.
Du IXes. à la fin du
XVIIe s.
XVIIIe et XIXe s.
Le XXe siècle et notre
époque
Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent
Ils se croyaient des hommes, n'étaient plus que des
nombres
Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés
Dès que la main retombe il ne reste qu'une ombre
Ils ne devaient jamais plus revoir un été
La fuite monotone et sans hâte du temps
Survivre encore un jour, une heure, obstinément
Combien de tours de roues, d'arrêts et de départs
Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir
Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vishnou
D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux
Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage
Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux
Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge
Les veines de leurs bras soient devenues si bleues
Les Allemands guettaient du haut des miradors
La lune se taisait comme vous vous taisiez
En regardant au loin, en regardant dehors
Votre chair était tendre à leurs chiens policiers
On me dit à présent que ces mots n'ont plus cours
Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour
Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire
Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare
Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter ?
L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été
Je twisterais les mots s'il fallait les twister
Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez
Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants
Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent.
Contexte :
Le chanteur est fortement marqué par l'occupation allemande. Il a onze ans lorsque son père, juif non
pratiquant, communiste, est enlevé aux siens, séquestré au camp de Drancy, puis déporté le 30 septembre
1942 à Auschwitz, dans le cadre de la Solution finale. L'enfant, avant d’être évacué avec sa famille en zone
libre, est caché un moment par des militants communistes, ce qui expliquera son compagnonnage avec le
PCF sa vie durant.
Analyse de l’œuvre
Formes / Techniques :
De combien de strophes est composée cette chanson ? → 9 strophes
De combien de vers est composée chaque strophe ? → 4 vers
Comment appelle-t-on une telle strophe ? → un quatrain
Quels genres de rimes retrouve-t-on dans la chanson ? → rimes suivies et croisées
Significations :
A qui fait référence le « ils » du premier quatrain ?
→ Les déportés dans les camps
Relevez les éléments qui témoignent du moyen de transport utilisés.
→ wagons, tours de roues, « arrêt et départs »
Relevez les éléments qui témoignent de l’horreur de la vie dans les camps
→ « miradors », « chiens policiers »
A quoi fait référence le passage « n'étaient plus que des nombres » ?
→ aux tatouages
A quoi fait référence le début de la chanson : « Ils étaient vingt et cent » ?
Hommage rendu au Ils étaient vingt et trois du poème L’affiche rouge d’Aragon mis en musique et interprété
par Léo Ferré.
Portée : Quel est le but de l’auteur à travers cette chanson ?
→ Devoir de mémoire. Hommage aux victimes de la Shoah pour qu'elles ne soient jamais
oubliées.
Œuvres liées, références ou impressions personnelles :
A quel documentaire fait également référence cette chanson ?
Cette chanson fait référence au documentaire d'Alain Resnais intitulé aussi "Nuit et brouillard" sorti en
1955.
Quelle impression vous fait cette chanson ?
Indiquez d’autres chansons de Jean Ferrat.
"La montagne"(1964), "Potemkine" (1965), "Aimer à perdre la raison"(1971)...
Indiquez d’autres œuvres témoignant du génocide juif.
→ Film « Shoah », « la liste de Schindler », « la vie est belle »
1 / 2 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !