Formation apiculture 2016 20 mars 2016 LES PARASITES DE L’ABEILLE. a. Le varroa Le varroa appartient à la famille des acariens. Il mesure plus d’1 mm sur 1,5 mm et est donc visible à l’œil nu. Il ressemble à une sorte de crabe. Originaire de l'Asie du Sud-Est, où il vit aux dépens de l'abeille asiatique Apis cerana qui résiste à ses attaques, il aurait été importé, comme beaucoup de parasites, par l’homme en même temps que des ruches venant d’Inde. Les mâles vivent exclusivement dans les cellules du couvain de l'abeille, alors que les femelles se rencontrent aussi sur l'abeille adulte, dans et à l'extérieur de la ruche. Seules les femelles sont capables d'hiverner. La femelle varroa se nourrit par piqûre de l’hémolymphe des abeilles. En été, la femelle varroa vit entre un et deux mois. En hiver entre six et huit. Le mâle varroa meurt après l’accouplement. Son cycle de reproduction se déroule exclusivement dans le couvain. La présence de varroas est détectable à partir de plusieurs symptômes : abeilles aux ailes atrophiées, abeilles traînantes, larves et nymphes sorties devant la colonie, paquets d’abeilles ressemblant à de petits essaims, nymphes atrophiées et mortes dans l’alvéole… Ceci dit, toutes les colonies sont aujourd’hui infestées et il faut décider à quel moment une intervention est indispensable pour la survie de la colonie (c’est même théoriquement obligatoire…). Il existe 3 sortes de traitements : - chimiques : à base de l’APIVAR ou d’autres produits à base d’amitraze. Ce sont généralement des bandelettes à insérer dans la ruche entre les cadres avant l’hiver. Ces produits ne sont bien sûr pas utilisables en agriculture bio. - biologiques, à base d’acide formique (après la récolte d’été), d’acide oxalique (en hiver lorsqu’il y a le minimum de couvain) ou de thymol (utilisables en agriculture bio) - mécaniques, notamment en détruisant du couvain de mâles (non utilisable en agriculture biologique) b. La fausse teigne La fausse teigne est un papillon de nuit volant de mai à octobre avec une envergure de 30 à 41 mm. Ce n'est ni un prédateur, ni un parasite de l'abeille mais un papillon de la famille des mites qui pond dans les ruches et dont les larves se développent dans les rayons de cire de la ruche. Formation apiculture 2016 20 mars 2016 On reconnait sa présence aux cocons blanchâtres et aux filaments qui se développent progressivement dans la ruche. Il existe deux répulsifs naturels, gratuits et efficaces : la lumière et le courant d'air. Donc bien aérer vos cadres de cire et les garder au frais permet d’éviter son développement. Il est nécessaire de retirer ou détruire toute larve trouvée dans une colonie pour éviter l’infestion. On peut aussi utiliser du soufre dans les hausses après les récoltes d’été pour éviter le développement de la fausse teigne en hiver. c. Le frelon asiatique Présent depuis 2004 dans le Sud-Ouest de la France, il remonte vers le Nord et l’Est par les cours d’eau. Contrairement à son cousin européen (qui n’est pas dangereux), c’est un grand mangeur d’abeilles au point de détruire complètement une colonie de 30 000 abeilles à quelques dizaines d’individus. Les abeilles asiatiques vivent avec lui depuis longtemps et ont des parades mais celles de nos contrées n’ont pas encore développé de moyens d’empêcher les massacres provoqués par le frelon. Cette espèce a été classée nuisible depuis fin 2012 à la demande des apiculteurs. Il est donc obligatoire de les détruire. Le plus efficace est de chercher les nids et de les détruire (attention aux piqûres). Des pièges peuvent aussi être positionnés pour capturer les reines au printemps et éviter qu’une colonie soit bâtie. Les poules semblent aussi être un prédateur du frelon asiatique car il est facile à attraper avec son vol stationnaire. d. La loque américaine Il s’agit d’une maladie infectieuse contagieuse du couvain operculé. L’agent pathogène est un bacille qui infecte les larves. Malgré son nom elle n’est pas plus « américaine » que n’est « européenne » la loque européenne (maladie moins violente). Le principal symptôme visible est la présence de couvain en mosaïque. Cela n'est pas spécifique à la loque américaine (mycoses, vieille reine...) mais indique une anomalie qui nécessite une recherche plus poussée. Le « test de l’allumette » permet de vérifier s’il s’agit bien de la loque américaine : on place une alumette dans un cellule de couvain operculé et si on en retire un filament visqueux c’est que la ruche est infestée. En cas d’infection, il est indispensable de le signaler aux autorités sanitaires. Un transvasement complet permet de sauver une colonie forte puisque la loque américaine se développe dans les cellules de couvain.