ABEILLES DE FRANCE

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CONNAISSEZ-VOUS LE BLOCAGE DE PONTE ?
*Avertissement
Tout ce qui est écrit dans la totalité de cet article est la synthèse qui concerne le blocage de
ponte, de Mrs DEMAREE, CAILLAS, CHARLIER, DUGAS, « pris » dans leurs livres
respectifs. Ces livres sont à la bibliothèque du S.A.D.S.E.L., sauf DEMAREE, qui est cité par
Mr CAILLAS.
*Selon Mr Caillas cette méthode est mieux adaptée à des ruchers de 20 ruches maximum, à
cause des manipulations dues au blocage.
Le blocage de ponte permet de réaliser 4 actions simultanées.
a) Lutter contre varroa.
b) Augmenter la production de miel.
c) Lutter contre l’essaimage.
d) Remérer ou créer un essaim artificiel.
A- Lutter contre varroa.
Chacun sait que varroa va pondre uniquement dans le couvain ouvert.
Imaginons que pendant quelques jours il n’y ait plus de couvain ouvert. Imaginons encore
qu’après ces quelques jours vous introduisiez un (ou deux) cadres de couvain ouvert dans le
nid à couvain. Que va-t-il se passer? Les femelles varroas vont se « précipiter » sur ce cadre
pour y pondre (le nec plus ultra serait un cadre de couvain de males, 5 à 10 fois plus efficace
selon Mr Anchling de l’Abeille de France). Vous repérez ce cadre (par ex. avec un P comme
piège) c’est très important. Après 8 à 10 jours, vous détruisez la cire de ce cadre, avec un très
grand nombre de varroas dedans.
Vous remettez un cadre avec où sans couvain et vous repartez pour un élevage traditionnel.
Cette technique, que nous détaillerons mieux plus loin, fait baisser très fortement la pression
de varroa et ce, sans traitement.
ATTENTION, je ne dis pas qu’il ne faut pas traiter à l’époque normale. Je crois que cette
alternative répond entre autre à l’efficacité moindre (?) des traitements divers au thymol, pour
toutes les ruches et particulièrement avec les divisibles. Dans ces ruches, comme nous
travaillons par élément, il n’y a ni corps, ni hausse, tous les éléments sont les mêmes, cela est
difficile, et à l’encontre de ce qui est recherché avec ce type de ruche, de traiter à l’aide de
produits chimiques (Apivar par ex.), les cires contenant le miel pour extraction se trouvant
quelque fois en bas, là ou il y a élevage, (le concept de hausse n’existant pas). C’est bien d’un
complément de traitement et non d'un remplacement pur et simple qu’il s'agit.
Cette action a également l’avantage d'être réalisée en pleine saison, lorsqu’il ne peut pas y
avoir de traitement anti-varroa. En effet en réalisant le blocage un mois avant la grande
miellée nous arrivons au résultat suivant : moins de varroa et moins…. d’abeilles, mais
d’abeilles inutiles pour la récolte. En effet les abeilles qui naissent mi juin sont inutiles pour
la grande miellée. Elles ne seront butineuses au mieux que dans les premiers jours de juillet.
B- Augmenter la production de miel.
Les abeilles qui naissent juste avant et pendant la grande miellée sont des bouches inutiles à
nourrir. Ce sont des abeilles d’intérieur, qui ne récoltent rien. Les « économies » réalisées
pouvant aller, avec une ruche normale, jusqu'à 8 kg (Alain Caillas)
Dans notre pratique courante les abeilles naissent « en masse » jusqu'au début juillet puis la
ponte commence à diminuer, mais à quoi sont-elles utiles pour la récolte ? Après mi juin les
abeilles naissantes seront butineuses bien trop tard. Non seulement elles ne récolteront rien,
mais de plus il faudra les nourrir. Ce sont encore des abeilles d’intérieur. Si vous avez bloqué
la ponte début mai vous allez avoir des abeilles butineuses pour la miellée, mais aussi les
abeilles d’intérieur qui n’ayant plus de couvain à s’occuper vont devenir butineuses. Pendant
une bonne quinzaine de jours presque toutes les avettes sont à la recherche de nectar. Dans ces
conditions il est normal que la récolte soit plus conséquente.
C- Lutter contre l’essaimage.
Comme vous l’avez remarqué, en divisant une ruche forte en deux, nous avons du même coup
réduit considérablement le risque d’essaimage, (le plan Démarée était à l’origine une méthode
pour combattre l’essaimage). Il ne faut évidement pas hésiter à ajouter des hausses sur le ou
les corps (ou les éléments) qui en ont besoin, le moment venu, c’est-à-dire bien garni, voir
débordant d’abeilles. Si vous placez une hausse (ou un élément) sur le corps du bas, mettez la
grille à reine sur cette hausse.
D- Remérer ou créer un essaim artificiel
Que s’est-il passé dans le corps (l’élément) supérieur le jour où nous avons « coupé » la ruche
en deux ? Il n’y a pas de reine mais il y a des œufs donc un élevage; (c’est pour cela que l’on
place une hausse ou un élément vide sur le corps souche) Les abeilles se sentant orphelines,
vont élever une ou plusieurs reines.
Après 16 jours une reine est née. Vous avez créé un essaim artificiel. Dans 10 ou 15 jours
vous aurez deux solutions. Soit vous supprimez la grille à reine et tôt ou tard les 2 reines vont
s’affronter et la plus vigoureuse, normalement la plus jeune, va mettre l’autre à mort. Vous
avez une ruche avec une jeune reine. Vous enlevez les éléments inutiles. Votre reine va
pondre et préparer la nouvelle année dans de bonnes conditions. Mais vous pouvez
aussi augmenter votre cheptel en mettant la colonie supérieure 2 jours en cave après la
miellée. Vous aurez donc 2 ruches. Si par hasard il n’y a pas de reine dans la partie
supérieure, en enlevant la grille à reine, les odeurs des 2 colonies étant bien réparties dans
l’ensemble des 2 ruches il n’y aura pas de problème d’acceptation réciproque. Vous n’avez
quasiment pris aucun risque, en pratiquant le blocage de ponte.
EN PRATIQUE
La base de la méthode est « le plan Demarée »
Ne prendre que des colonies fortes à très fortes. Agir début mai, ou du moins un mois avant la
grande miellée.
Le matériel à prévoir : le corps de la ruche souche avec ses abeilles, un autre corps vide, une
hausse sans cadres (ou 3 éléments dont un avec les abeilles, si vous utilisez des divisibles), 10
cadres garnis de cire gaufrée si Dt 10 cadres ou (8 cadres si divisible), une grille à reine, un
couvre-cadres, un toit.
Dans le corps de la ruche souche, les abeilles doivent êtres sur 7 à 8 cadres (ruche DADANT
10 cadres), ou 6 à 7 (ruche divisible).
Retirer tous les cadres de la ruche souche, moins 2 cadres construits. Secouer toutes les
abeilles et la reine dans la ruche souche. Mettre ces cadres vides d’abeilles, dans le deuxième
corps (vide). Vérifier que sur ces cadres il y ait bien du couvain ouvert, mais surtout des œufs.
Compléter avec les cires gaufrées. Mettre la grille à reine sur le corps contenant les abeilles
(ou sur l’élément contenant les abeilles). Enfin placer la hausse et le corps avec les cadres
construits, le couvre-cadre et le toit. Mettre 2 petites cales sous le devant du corps supérieur.
Si vous utilisez des divisibles « on fera un empilement » de 3 éléments. Très vite les abeilles
vont monter dans le corps supérieur pour s’occuper du couvain réparti sur les 5, 6 cadres
retirés du corps du bas. Il ne restera que les avettes nécessaires pour s’occuper de la reine et
du couvain dans le corps inférieur. Après 4 à 5 jours vous placez un cadre vide, mais
construit, entre les 2 cadres restés dans la ruche souche. Normalement sur ces cadres il doit y
avoir couvain ouvert et fermé, pollen et miel. Vous repérez bien le cadre que vous allez
placer, par exemple avec la lettre P (comme piège) vous refermez tout avec la grille à reine, le
second corps, le couvre-cadre et le toit.
Voilà la première étape est faite. Pour nous c’est le jour J.
La reine va pondre sur le cadre P
Après de nouveau 5 jours, vous retirez le cadre piège qui normalement « est bien chargé » en
couvain frais non operculé. Vous placez ce cadre au milieu du corps supérieur (vous avez
évidement retiré un cadre des côtés et fait la place au centre). Comme il n’y a plus de couvain
ouvert dans ce corps, les femelles varroa vont se précipiter pour pondre sur le cadre P. Après
9 jours tout le couvain est de nouveau operculé, avec de nombreux varroas. Vous sortez
délicatement ce cadre, vous en détruisez la cire. Vous venez de détruire quelques centaines,
ou plus, de varroas.
Remarque.
Jamais vous n’avez cherché la reine.
Pour finir, bien sûr, comme toutes les méthodes, celle-ci est critiquable. Je vous invite
néanmoins à essayer sur une ruche, vous déciderez ensuite (si je peux me permettre).Et bien
sûr vous pouvez toujours l’aménager à « votre sauce ».
Bernard Sarra-Gallet.
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