La recherche de la vérité peut-elle se passer du

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corrigé bac 2012
Examen : Bac Toutes series techno
Epreuve : Philosophie
France-examen.com
RAPPEL DU SUJET
SUJET 1 : LA RECHERCHE DE LA VERITE PEUT-ELLE SE PASSER DU DOUTE ?
LE CORRIGÉ
Analyse du sujet.
Un sujet très classique, qui renvoie à des références philosophiques quasi « obligées ».
La notion au programme est la vérité, qu'on peut dans un premier temps définir, très classiquement encore, comme
adéquation entre la pensée et le réel, le jugement et l'objet. Par exemple, la proposition " il pleut " est vraie si et
seulement si, en fait, il pleut. La vérité est donc une propriété du discours, non du réel (qui n'est ni vrai ni faux, qui est).
La question nous invite à nous interroger non sur la vérité elle-même mais sur sa recherche, en nous demandant si le
doute n'en constituerait pas une dimension nécessaire (" peut-elle se passer de... "), ce qui peut sembler paradoxal,
tant on a l'habitude d'associer la notion de vérité avec celles de certitude et de conviction.
Or, le doute , ordinairement, désigne un état d'esprit provenant d'une absence de certitude. Dans un sens plus
philosophique,
c'est une suspension du jugement devant ce qui se présente à nous (perception, opinion,
connaissance...) afin d'en examiner la validité ou le bien-fondé.
Dans sa formulation, la question présuppose que la recherche de la vérité passe par une remise en question critique
des vérités toutes faites, des fausses certitudes ou des idées reçues.
Problématique.
On aurait spontanément tendance à confondre la vérité avec la conviction, la croyance, voire le savoir établi, sans
penser que l'on puisse sérieusement remettre en question de tels acquis.
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Pourtant, Socrate affirmait déjà : " la seule chose que je sais est que je ne sais rien, alors que les autres croient savoir
ce qu'ils ne savent pas ". Il opposait ainsi l'attitude philosophique de la recherche de la vérité, dont le point de départ est
le doute, aux charmes rassurants des opinions établies. Les convictions sont peut-être les pires ennemies de la vérité,
dont la recherche semble passer nécessairement par l'examen critique et la remise en question, afin de ne pas tomber
dans l'erreur ou l'illusion.
Mais doit-on pour autant douter de tout ? Le doute doit-il être un état d'esprit permanent ou simplement une étape dans
la recherche de la vérité ?
La boîte à outils
Pour un tel sujet, il fallait opérer des distinctions conceptuelles importantes entre l'opinion et la connaissance, la
croyance et le savoir, la conviction et la vérité, cette dernière désignant avant tout l'exigence de penser le réel tel qu'il
est et non pas tel qu'on désire qu'il soit. Les premiers dialogues de Platon sont en ce sens représentatifs de la
constitution du discours philosophique, visant la vérité, en opposition aux discours des sophistes, visant le pouvoir.
Socrate s'y plaît à remettre en question les opinions établies et les idées toutes faites en relevant leurs contradictions et
leur impossibilité à penser la complexité du réel.
Pour arriver à une vérité absolument certaine, encore faut-il examiner celles qui se présentent à nous, afin de voir si
elles résistent au doute. On pouvait ainsi se référer à la démarche exemplaire de Descartes qui met en place un
doute méthodique,consistant à examiner les opinions ou connaissances jusqu'ici tenues pour vraies afin de voir si
elles résistent au doute, rejetant ainsi les simplement vraisemblables, afin de trouver une première vérité indubitable,
qui constituerait un principe du savoir.
L'histoire des sciences, de son côté, nous apprend que le doute est une qualité fondamentale de la recherche
scientifique, qui vise à ne pas prendre des conclusions momentanées ou des hypothèses théoriques provisoires pour
des vérités absolues.
S'il n'est pas question de douter de tout dans la vie pratique (ce qui serait proprement invivable), ni même de refuser
tout sens à la croyance, religieuse par exemple, ou à la conviction, morale par exemple, il faut bien constater que, dans
la recherche théorique d'une vérité fondée en raison, le doute est une étape nécessaire et peut-être un état d'esprit
permanent, comme l'affirment les sceptiques , qui, contre l'affirmation dogmatique de la possession du vrai, nous
invitent à penser le caractère toujours relatif et provisoire de nos vérités. La notion même de vérité exige toujours un
réexamen : à quoi reconnaît-on la vérité ? Selon quels critères ? Ce que nous appelons réalité est-elle indépendante de
la manière dont nous l'appréhendons par nos facultés de connaître et nos catégories de langage ? Ne peut-on pas
douter aussi de la valeur même de la vérité et lui préférer l'illusion rassurante ?
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