
Publié le 08 juillet 2010 à 09h17 | Mis à jour à 09h22 
Trestler: soirée de découvertes 
Le programme du mercredi soir à la 
Maison Trestler, de Vaudreuil-
Dorion, était partagé hier entre deux 
très jeunes musiciens en début de 
carrière. La directrice artistique, 
Dominique Morel, promettait deux 
«Découvertes» et elle ne s'est 
certainement pas trompée. 
Nous écoutons tout d'abord un 
pianiste de 20 ans de Joliette, 
Charles Richard-Hamelin, 
récemment gagnant du deuxième 
prix au Tremplin, la catégorie 
supérieure du Concours de musique 
du Canada. C'est sans doute à 
dessein qu'il commence par une 
oeuvre très célèbre, l'Appassionata 
de Beethoven, et passe ensuite à 
une page contemporaine connue des seuls spécialistes. Dans ce dernier cas, il s'agit du Choral et Variations, 
troisième et dernier mouvement de la Sonate de Henri Dutilleux qui, avec ses 10 minutes, occupe la moitié de 
l'oeuvre entière. 
Formé par Richard Raymond, le nouveau venu (qui a adopté comme nom de famille ceux de son père et de sa 
mère) est déjà un pianiste d'envergure, avec une technique extrêmement solide, une musicalité toujours en éveil 
et un soin particulier apporté à la sonorité. 
Son Appassionata est, comme il se doit, rageuse dans les deux Allegros, cependant qu'une belle sérénité habite 
les variations de l'Andante central. Le pianiste connaît quelques petits problèmes au finale et y omet la longue 
reprise. 
Le Dutilleux, qui se déploie sur toute l'étendue du clavier et sur trois et quatre portées de partition, conjugue 
rigueur et fantaisie. Cette ambivalence est parfaitement réalisée sous les doigts du jeune pianiste. 
Très applaudi, il se lance trop tôt dans un rappel, le finale d'une sonate de Haydn joué correctement, sans plus. 
Si Charles Richard-Hamelin est effectivement une découverte, c'est de révélation qu'il faut parler à propos du 
eune violoncelliste Stéphane Tétreault, et d'autant plus que celui-ci montre des qualités plus frappantes encore et 
ce, à un âge moindre: 17 ans. 
Ce garçon est manifestement né pour jouer du violoncelle. Il étreint l'instrument comme un être aimé, il semble 
très loin de tout pendant que l'archet glisse sur les cordes et, en même temps, le contrôle instrumental est absolu.
Quelques très légers problèmes disparaissent devant le résultat final, qui est prodigieux. La profondeur du son 
est déjà, à 17 ans, celle d'un violoncelliste de carrière. De même, l'imagination. Ainsi, dans la Sonate de Debussy, 
Stéphane Tétreault souligne à gros traits certains effets indiqués. Bien que le compositeur n'en demande pas 
tant, le résultat a quelque chose de rafraîchissant. 
utre su
et d'étonnement : la maturité et le l
risme que le débutant montre dans la première Sonate de Brahms. 
Claude Gingras
La Presse 
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 Musique classique